«Amazigh» de Carlos Freire et Driss Benzekri

agerzam

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<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="540"><tbody><tr valign="top"><td class="textejust">«Le sentiment nous saisit, dès la toute première approche des photographies de Carlos Freire, de l'extrême simplicité de la démarche de l'artiste : images du quotidien, instantanés, tranches de vie restituées sans nulle construction “photogénique”, point de “spectaculaire” ou d'exotique. Des êtres et des objets qui le regardent et qu'il regarde avec pudeur puis livre à la méditation», écrit Driss Benzekri en guise d'entrée en matière de ce beau livre qu'il signe avec le photographe Carlos Freire sous le titre «Amazigh, voyage dans le temps berbère».

Des mots qui résument à eux seuls l'objet de ce livre, tout autant que l'esprit de l'auteur des photographies en noir et blanc qui émaillent des textes poétiques pour la plupart traduits de l'amazigh.

Si Benzekri est connu en tant que président du Conseil consultatif des droits de l'homme, et membre fondateur du Forum vérité et justice, il l'est moins pour son attachement, son militantisme, doit-on dire, depuis des décennies pour la culture et la langue amazigh. Lui-même amazigh de Khémisset, il a entrepris nombre de travaux, durant son séjour en prison qui dura 17 ans, sur la culture amazigh. Les connaisseurs lui doivent notamment deux ouvrages: «Phonologie et syntaxe de la langue amazig» et «La poésie amazigh à l'ère de la résistance dans les années 30».

Carlos Freire lui, est essentiellement photographe professionnel qui parcourt le monde et les cultures pour saisir et éterniser des instants d'émotions. D'origine brésilienne, vivant à Paris, il a été en Inde, en Egypte, en Syrie, en Italie et ailleurs, toujours dans le même but : «Prendre des images du quotidien, des instantanées de la vie afin de transmettre par mes photographies, écrit Freire, ces émotions et ainsi réussir à les faire partager à mes semblables dans les grandes villes».

Au total quelque trois cent photographies en noir et blanc, grand format pour dire, selon les mots du photographes, cette «extraordinaire présence de ces terres et de ces hommes qui nous traverse et nous transporte délicatement, mais avec conviction, dans un temps singulier et très agréable, où nous faisons partie du tout, de toute vie, de ce qui est devant nos yeux grand ouverts. Les femmes et les hommes berbères arrivent dans le champ de mon regard, et s'installent en harmonie avec le paysage qui les entoure».

Point de mise en scène, ni de «construction photogénique» en effet dans ces images. La sobriété, et semble-t-il, la rencontre, heureuse ou malheureuse, du mouvement fugitif d'une main au henné, d'un visage, d'une posture, d'un sourire gêné ou d'un regard interrogateur ou confus, qui unissent ces images, il faut le dire, parfois sublimes, d'autres fois banales, mais qui disent tous le temps d'une société, d'une culture qu'on a voulu pendant longtemps envelopper dans l'immobilisme et la fixité.

Des images sans légendes à qui on laisse le soin de parler par elles- mêmes, avec de temps en temps -comme dans un magazine de télé où la parole cède la place la plupart du temps à l'image- une voix qui s'élève, clamant un poème du terroir, un chant venu du fonds des âges plaignant l'éloignement da la bien aimée, la beauté de la nature ou la tragédie de la condition humaine.

Oui, le mot est tout trouvé : c'est la condition humaine du monde amazigh, à un temps T, que ces images éternisent.

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</td> </tr> <!-- Afficher le 2ème Texte de l'article en cours --> <!-- Afficher l'Auteur de l'article en cours --> <tr> <td height="10">
</td> </tr> <tr> <td class="auteur" align="right" valign="top"> Abdelaziz Mouride | LE MATIN</td></tr></tbody></table>
 
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