43 ans après sa disparition:
Mohamed Ben Abdelkerim Khattabi demeure loin de sa patrie
Six février 1963, 6 février 2006. Pratiquement quarante trois ans, jour pour jour, qu’Abdelkerim Khattabi, héros de la résistance nationale, repose dans un cimetière …au Caire en Egypte ! Loin de son pays, loin des siens, loin de ce peuple pour lequel il s’est tant sacrifié et loin du Rif, son terroir et son champ de bataille. L’histoire officielle l’a presque oublié, effacé, oblitéré. Sa mémoire reste cependant très vivace. Ses visions sont aussi d’une grande actualité.
Avec l’avènement de l’Instance Equité et Réconciliation (IER), un brin d’optimisme courait au sein des militants des droits humains quant au rapatriement de son corps. En vain. Ce n’est pas pour aujourd’hui que sa dépouille retrouvera le sol du terroir. Ce n’est pas pour aujourd’hui également qu’une véritable réconciliation touchera aux grands dossiers du pays. Nombreux sont les chercheurs et militants des droits humains qui sont unanimes que la réconciliation n’aura aucun sens si la dépouille d’Abdelkerim Khattabi n’est pas rapatriée au Maroc.
«Malheureusement, l’IER a eu une attitude étrange en faisant du dossier du Moudjahid national Abdelkerim Khattabi, une affaire d’un immigré marocain décédé dans un pays d’accueil et considéré, par conséquent, qu’il s’agit d’une question familiale, et que seule sa petite famille est à même de décider du sort de son rapatriement», a tenu à souligner Abdessalem Boutayeb, membre du comité de la Déclaration du Rif, qui précise, néanmoins, «qu’avant d’être un Rifain, ou un Marocain, Abdelkerim Khattabi est un symbole international, le rapatriement de sa dépouille reste lié à la question de réconciliation dans son ensemble». Reste la question du lieu de son enterrement qui a fait l’objet récemment de plusieurs débats, au Rif, à Rabat ou à Safi, où gît sa mère. Pour M. Bouteyeb, «cela est secondaire, dans la mesure où la présence de sa tombe sur cette terre permettra d’insuffler une nouvelle impulsion pour la mise en place de jalons solides pour une patrie dont il rêvait, une patrie au sein de laquelle tout le monde se retrouve».
Retournons à l’Homme. Bien de lectures veulent simplifier des détours complexes de sa carrière, de sa psychologie et des composantes de sa personnalité. Mohamed Hamdaoui, qui s’est penché du côté de la psychologie d’Abdelkerim Khattabi nous confie qu’«il s’agit d’un homme équilibré, de grande influence, épris des principes d’égalité et de liberté et est, de surcroît, un grand exemple de modestie et de simplicité dans sa vie quotidienne». Ceci dit, les grands hommes disposent de bien d’autres traits les distinguant aussi des autres. Le chercheur ajoute ainsi que «derrière sa simplicité, se manifestent également une forte personnalité et une pesanteur d’un homme réaliste qui voulait faire du Maroc un pays exemplaire».
Nouri Zyad
http://www.liberation.press.ma/
Mohamed Ben Abdelkerim Khattabi demeure loin de sa patrie
Six février 1963, 6 février 2006. Pratiquement quarante trois ans, jour pour jour, qu’Abdelkerim Khattabi, héros de la résistance nationale, repose dans un cimetière …au Caire en Egypte ! Loin de son pays, loin des siens, loin de ce peuple pour lequel il s’est tant sacrifié et loin du Rif, son terroir et son champ de bataille. L’histoire officielle l’a presque oublié, effacé, oblitéré. Sa mémoire reste cependant très vivace. Ses visions sont aussi d’une grande actualité.
Avec l’avènement de l’Instance Equité et Réconciliation (IER), un brin d’optimisme courait au sein des militants des droits humains quant au rapatriement de son corps. En vain. Ce n’est pas pour aujourd’hui que sa dépouille retrouvera le sol du terroir. Ce n’est pas pour aujourd’hui également qu’une véritable réconciliation touchera aux grands dossiers du pays. Nombreux sont les chercheurs et militants des droits humains qui sont unanimes que la réconciliation n’aura aucun sens si la dépouille d’Abdelkerim Khattabi n’est pas rapatriée au Maroc.
«Malheureusement, l’IER a eu une attitude étrange en faisant du dossier du Moudjahid national Abdelkerim Khattabi, une affaire d’un immigré marocain décédé dans un pays d’accueil et considéré, par conséquent, qu’il s’agit d’une question familiale, et que seule sa petite famille est à même de décider du sort de son rapatriement», a tenu à souligner Abdessalem Boutayeb, membre du comité de la Déclaration du Rif, qui précise, néanmoins, «qu’avant d’être un Rifain, ou un Marocain, Abdelkerim Khattabi est un symbole international, le rapatriement de sa dépouille reste lié à la question de réconciliation dans son ensemble». Reste la question du lieu de son enterrement qui a fait l’objet récemment de plusieurs débats, au Rif, à Rabat ou à Safi, où gît sa mère. Pour M. Bouteyeb, «cela est secondaire, dans la mesure où la présence de sa tombe sur cette terre permettra d’insuffler une nouvelle impulsion pour la mise en place de jalons solides pour une patrie dont il rêvait, une patrie au sein de laquelle tout le monde se retrouve».
Retournons à l’Homme. Bien de lectures veulent simplifier des détours complexes de sa carrière, de sa psychologie et des composantes de sa personnalité. Mohamed Hamdaoui, qui s’est penché du côté de la psychologie d’Abdelkerim Khattabi nous confie qu’«il s’agit d’un homme équilibré, de grande influence, épris des principes d’égalité et de liberté et est, de surcroît, un grand exemple de modestie et de simplicité dans sa vie quotidienne». Ceci dit, les grands hommes disposent de bien d’autres traits les distinguant aussi des autres. Le chercheur ajoute ainsi que «derrière sa simplicité, se manifestent également une forte personnalité et une pesanteur d’un homme réaliste qui voulait faire du Maroc un pays exemplaire».
Nouri Zyad
http://www.liberation.press.ma/