Amazighes de Libye : aperçu

agerzam

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Septembre 1969 - Septembre 1999, trente ans de répression, d’humiliation digne d’une véritable dictature...Durant cette période, le peuple libyen a souffert et continue à subir les caprices d’un régime qui est à bout de souffle, après des années d’essais et d’échecs successifs à tous les niveaux. Sur le plan politique, ce régime n’a rien innové à part, certaines méthodes de torture qui dépassent l’imagination. Un système qui a fonctionné depuis des décennies sans constitution, ni lois, ni droits, arrestations arbitraires, des centaines de prisonniers disparus, des milliers sous les verrous, liquidation physique de tous les opposants, des dizaines tués à l’étranger par des commandos de la mort. Ce peuple libyen qui a résisté à un lourd passé : sécheresse, maladie, misère, colonisations, guerres durant des siècles n’a pas de répit.
Libya, nom venu de la tribu berbère Libou, immense Sahara qui garde en mémoire les vestiges et les gravures de notre histoire. En 662, après quinze ans de lutte, les Arabes basés en Egypte l’emportent sur les Byzantins qui, en 532, avaient effacé près d’un siècle de domination vandale sur l’Afrique romaine. Les populations de la future Libye sortent du monde latin pour entrer dans l’ère musulmane. En 1551, l’empire Ottoman envoie ces pachas à la conquête de Tripoli. Une nouvelle ère de rackets et de harcèlements pour le compte des beys et des sultans commença. Trois cent soixante ans de colonisation turque sans aucune structure politique ni culturelle, les Turcs visaient seulement les intérêts économiques en exigeant des taxes très élevées à une population démunie. Ce qui explique le désastre linguistique et idéologique que nous subissons aujourd’hui et également dans toutes les ex-colonies turques (le triste exemple des Balkans nous le rappelle). 1911, avec le partage entre les pays occidentaux, la Libye revient à l’Italie, qui rentre en guerre contre un million de lybiens munis de fusils à poudre, hérités des turcs, pour affronter des chars et des armes modernes, cette résistance durera une trentaine d’années avec d’énormes pertes humaines surtout dans les régions berbérophones qui étaient déjà touchées par une guerre civile. La population de cette région a subi plusieurs fois la déportation et l’assassinat de milliers de civils à cause de la trahison de certains responsables arabisants (comme Mohamed Fkini qui a demandé, dans une lettre adressée au général Garciani, de ne plus permettre le retour des berbères chez eux car ils sont de redoutables ennemis aux italiens). Le Général Garciani confirme dans son livre “vers Fezzan ”, la déportation massive de Berbères et l’exécution du célèbre Sassi Khzam, cette période a été également marquée par une résistance farouche de combattants Amazigh des montagnes de Nafoussa, la région de Zwara au Nord, et l’Agir au sud de la Libye. Parmi les résistants, nous pouvons citer Youssef Kherbich, Suliman Elbarouni et Kalifa Ben Asker. Ce dernier était considéré comme un redoutable guerrier, notamment au sud dans la région Touareg. Autre personnalité libyenne digne d’être évoquée : Suliman Elbaraouni qui a tenté d’édifier cette période par la création de la République Tripolitaine en 1918, république berbère et l’impression de sa propre monnaie. Il a été l’auteur de nombreux écrits et poèmes ainsi que des articles dans les journaux turcs pour enfin créer son propre journal. Cet homme a également plaidé auprès des Nations Unies l’indépendance de la Libye. Il s’agit d’un personnage qui nous fait penser à Abdelkrim El-Khatabi par ses connaissances et sa manière de mener la guerre et les négociations. Suliman Elbarouni était sans doute une des personnalités berbères parmi les plus importantes en Libye. Il mourut en exil en Turquie en 1940.

Ces rappels historiques font référence à des cycles d’affrontements permanents et sans relâche mais malgré cette histoire désastreuse, les berbères ont survécu et ont conservé leur culture seulement par l’oralité. Il est étonnant aujourd’hui de découvrir une population qui a su garder sa langue d’origine durant tous ces siècles, sans école, sans écriture et sans aucun appui. La langue Tamazight continue à vivre, les imazighen ne manquent pas d’imagination pour sauvegarder leur culture, l’ibadite comme choix religieux en Libye a joué un rôle primordial face à l’arabisation. Les travaux de Ali Maamar et Omar Ennami témoignent de cette époque.

L’éclatement de la deuxième guerre mondiale, suivi par l’implication de l’Italie et la découverte du pétrole a précipité le départ des italiens et un semblant d’indépendance. En 1952, la Libye est proclamée Royaume libyen uni, un système monarchique à l’anglaise, à sa tête, le Roi Idriss El Mahdi El Sanusi, originaire de Mestaghanem. Ce système imposé au peuple qui n’a pas eu le choix d’un quelconque système jusqu’à nos jours. Dans la constitution monarchique, on relève dans l’article 192 : “ la langue officielle du Royaume est l"arabe ”. Durant ces années, nous remarquons le développement du nationalisme arabe avec Nasser en Egypte, le parti Baath, les frères musulmans, etc... et l’existence de multiples partis politiques en Libye et une presse importante (nous pouvons recenser plus d’une dizaine de journaux et de nombreuses maisons d’édition, bibliothèques...).

1969 : La prise du pouvoir par les militaires : La naissance de la République Arabe Libyenne va précipiter, la suppression de la Constitution, la dissolution du parlement et l’interdiction des partis politiques, des journaux, revues, la destruction publique des livres voir même les instruments de musique, la seule référence idéologique et culturelle reste le petit “livre vert ”, A partir de cette date, les problèmes identitaires surgissent pour la première fois. Une véritable confrontation s’engage, notamment dans les régions berbérophones. Ce régime nie les berbères dans leur identité culturelle et communautaire, il les assimile à une tribu arabe et leur langue à un singulier dialecte venu du Yémen. Dès les années 1970, le mouvement Amazigh est né avec l’héritage du passé Ibadite et la dure réalité dictatoriale, il a pris forme malgré le désordre et la répression, l’axe principal du travail préliminaire a été de faire prendre conscience à la population de son attachement à la langue Amazigh comme support d’expression et le refus de perte d’identité. L’offensive et l’acharnement de l’Etat à arabiser les régions Amazigh en commençant par la modification des programmes scolaires, falsification de l’histoire, l’interdiction totale de l’utilisation de la langue, de la musique et du chant Amazigh. Cette négation de l’existence berbère est répercutée à nos jours par des supports du pouvoir. Récemment, un “historien ” libyen Ali Khchim écrit “les berbères arabes ” pour traduire la pensée de son maître et ses intentions vis à vis de Tamazight. Une conférence a eu lieu à Tripoli autour de ce livre, celle-ci a provoqué une vaste polémique car les militants Amazigh ont su maîtriser le débat et démontrer les intentions de cet “historien ” qui a fini par appeler les services de sécurité comme dernière réponse. Saïd SIFAW, écrivain, poète et journaliste a été un des piliers de ce mouvement amazigh en Libye, suite à sa tragique disparition en 1994, une organisation au sein du groupe Amazigh, à l’intérieur et l’extérieur se constitue sous le nom du mouvement Amazigh libyen (Sifaw). Un tract a été distribué et publié dans plusieurs journaux : “ Libya est le nom historique de Tamazgha dans sa globalité. Aujourd’hui, la Libye ne peut être dissociée de cette entité que représente Tamazgha. La langue Tamazight est un des fondements constitutifs de la culture du peuple de cette région.” D’après ces réalités incontournables qui reflètent notre identité, la nécessité d’exercer un rôle efficace dans l’évolution de la civilisation et de l’humanité, et la preuve de notre détermination à fournir un travail positif, viennent renforcer notre volonté d’officialiser nos actions à l’échelle nationale et internationale. C’est ainsi que ce traduit la création de SIFAW. Son objectif repose sur la défense de l’identité, de la culture et de la langue Amazigh, d’assurer leur promotion et leur développement dans la modernisation grâce à un travail de prise de conscience.
 
nous avons mare de retournez au passe soyez un peu futuriste.



les amazigh du lybie c'est fini,on parle que l'arabe.
 
cela prouve que tu n'as même aps regardé les liens .

Il y a plus d'Amazighes en Lybie qu'en Tunisie, ils ont des sites internet et sont bien là !

Y en a marre des conneries...
 
les amazighs libyens sont une realité

Franchement quand vous entendez l'enregistrement audio avec des exemples : akarkas , agomar :-D ça fait chaud au coeur , je le savais depuis un moment mais c'est claire que si je dis ça à mon cousin du blad il va pas le croire :-?

Mon ancien camarade de classe est un tunisien Amazigh :-D
 
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