Amzruy n igeldan imazighen (Histoire des rois amazighes)

agerzam

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Les articles qui suivent ont été publiés il y a quelques mois par le quotidien marocain Le Matin; ils racontent l'histoire de quelques rois amazighes de l'Antiquité.

L'originalité de ces écrits se trouve dans le fait qu'ils sont écrits par un journal connu pour refléter les vues du Palais.

On peut donc supposer que nous avons devant les yeux ce qui pourrait être enseigné officiellement comme l'histoire du Maroc dans un futur plus ou moins proche.

Le lecteur remarquera une certaine orientation donné aux textes :

- Ils servent à légétimer la présence d'une monarchie au Maroc, en disant que les Marocains ont connu la monarchie depuis toujours.

- Il y a une forte emprunte nationaliste consistant à considérer comme appartenant à l'histoire marocaine des territoires algériens en les transposant dans le contexte antique.


Nous ne pouvons que nous réjouir de la mise en lumière de cette période de notre histoire même si elle devrait être mise dans un cadre Maghrébin (Tamazgha) et non purement nationaliste/patriotique.

PS : Prenez la peine de les lire, meêm en plusieurs fois ! C'est instructif.


[ Edité par agerzam le 18/12/2003 15:11 ]
 
Aux sources de la monarchie : les assises historiques de l’institution royale au Maroc


Il suffit de fouiller un peu dans le passé antique de notre nation pour constater , les sources antiques à l’appui, qu’au Maroc antique (Maurusia chez les Auteurs grecs, Mauretania chez les Auteurs latins), pays habité selon Strabon par un peuple “grand et riche” (sic), un Roi et par conséquent un royaume en tant qu’entité politique avaient existé depuis la plus haute antiquité.



Toutes les indications émanant des auteurs anciens concernent un Roi, le Roi Antée, personnage enveloppé de légende, mais qui pourrait être une personnalité historique, magnifié par son peuple. Une légende , en effet, ne peut pas naître, à notre sens , à partir de rien. Pour qu’une légende s’établisse, il lui faut une réalité autour de laquelle elle se tisse.

Dans une légende, donc, il y a toujours un fil de vérité historique. Souvenons-nous de l’histoire de la ville de Troie, de la résistance des Troyens aux Hellènes relatée dans l’Iliade par Homère. Elle n’était considérée que comme légende pendant des siècles. Il a fallu attendre le XIXème siècle, 1869 exactement, date à laquelle l’Allemand Heinrich Schliemann prend au sérieux le contenu du poème épique pour fouiller et découvrir le site de cette ville. Ainsi grâce à la ténacité, à l’audace de ce riche commerçant qu’était Schliemann, Troie a cessé de faire partie du monde de la légende. D’ailleurs si l’on examine le côté légendaire du personnage qu’était le Roi Antée et on le compare avec celui de certaines personnalités historiques celles-ci, on constate tout simplement que le sensationnel entourant ce chef amazigh n’a rien d’extraordinaire par rapport à celui dont sont enveloppés ceux dont l’historicité est authentique et bien prouvée.

Ce fut, selon les sources, un Roi puissant qui défendit ses Etats et en interdit toute pénétration forcée aux étrangers. Ceux qui osaient s’y hasarder étaient provoqués par le Roi pour un combat singulier. Chef à la stature et aux armes gigantesques dont les exploits et le nom rappellent la gloire d’Hercule, les générations amazighes qui se sont succédées sur le sol de la Maurusie racontaient qu’il se considérait ( ou on le considérait) descendant du dieu de la mer, Poseidon, qu’il fut aussi le fils de la Terre (Gaia), car quand il touchait celle-ci, il redevenait encore plus fort. S’agit-il, ici, d’une métaphore qui voudrait dire qu ‘à cette époque, déjà, ce Roi tirait sa puissance économique, entre autres, de l’exploitation de son sol? En tout cas c’est à cette époque que remonte l’histoire des Hespérides et de leurs jardins. Le tombeau monumental en amas de terre et de pierres, de forme conique, de 58 m de diamètre, situé entre Lixus et l’ancienne Tingi, appelé Tumulus de Mzoura, prononciation sans doute, écorchée, une fois arabisé, du terme amazigh, Imzwoura qui veut dire les Anciens, pourrait être le sien.

L’archéologue espagnol Tarradell pense que le tombeau en question pourrait être celui qu’a fouillé le général Sertorius en 81 avt J.-C. et à propos duquel les Amazighs ont dit au Romain qu’il est celui d’Antée. D’autre part les sources antiques attribuent au héros Antée la fondation de la ville de Tingi. Cette histoire a traversé les âges. Au début de l’époque moderne, Hassan al-Wazzan, alias Léon l’Africain nous rapporte qu’on raconte que Tanja fut fondée par Chaddad Ibn Ad, qui n’est autre qu’une forme arabisée du personnage héroïque Antée.

De son côté Pline l’Ancien nous rapporte que c’est à Lixus que se trouvait le palais que les autochtones attribuaient à ce Roi. On dit aussi qu’Antée avait régné sur toute l’Afrique Mineure et Tamazgha fut appelée le royaume d’Antée. Cette origine divine de ce Roi nous paraît de nos jours incroyable. Mais si nous parcourons l’histoire antique de l’humanité, nous nous rendons compte que la descendance divine d’un chef était une prétention tout à fait courante. Nous avons dans l’Histoire des hommes dont l’existence est indiscutable, des hommes au destin exceptionnel, et dont on a dit qu’ils furent des fils des dieux. Si nous examinons, à titre d’exemple, l’histoire des Pharaons dont l’existence n’a pas besoin d’être démontrée, nous constatons qu’à partir de la deuxième dynastie, ces Rois d’Egypte se considéraient et s’intitulaient les Fils du dieu Râ.

Le philosophe grec Aristote pensait avoir le dieu Esculape pour ancêtre. Le Dictateur romain, Caius Julius Caesar, prétendait descendre de la déesse Vénus. Marc Antoine se considérait comme un nouveau Dionysos, Cléopâtre se prenait pour Isis. Tous les Empereurs romains divinisés avaient trouvés dans la foule quelqu’un pour jurer avoir vu leurs âmes s’envoler, aux griffes d’un aigle, vers les cieux, monde des dieux. .Tous ces personnages ont existé historiquement. Et c’est une banalité que de dire que c’est autour des grands hommes aimés et admirés à la fois que les peuples tissent des légendes. N’a-t-on pas vu sa majesté feu Mohammed V sur la lune alors que nous étions au début de la deuxième moitié du XXème siècle après J.-C.?
L’Hercule qu’a combattu le Roi amazigh semble cacher selon les Historiens contemporains, suivant en ceci les Grecs eux-mêmes, le Melqart phénicien auquel il fut, d’ailleurs souvent assimilé. La lutte entre les deux personnages traduirait selon ces mêmes historiens la confrontation entre les Amazighs et les Phéniciens.

Si cette hypothèse se confirme et il n’y a pas lieu qu’elle ne le soit pas, nous pourrons remonter cette légende, et donc les événements sous-jacents, à la fin du XIIème siècle avant Jésus Christ et par là-même l’existence d’une royauté forte, en ce moment déjà, dans ce pays. Quoiqu’il en soit, et même si l’on veut faire abstraction de ce qui est teinté de légende, l’existence du Maroc Antique en tant que royaume n’a pas attendu la fin du VIIIème siècle ou le début du IXème après J.-C. pour exister en tant qu’entité politique. Le Maroc n’était pas cette mosaïque de tribus et de Chefs de tribus comme on a toujours voulu le présenter et ceci soit pour des raisons idéologiques ou par ignorance du contenu des sources gréco-latines et des résultats archéologiques.

Les véhiculeurs de cette hypothèse ont limité leur lecture aux sources arabes du moyens âge, elles-mêmes écrites par des auteurs monolingues ignorant le grec et le latin, n’ayant eu accès à quelques bribes de connaissances antiques de l’Afrique du nord qu’à travers une traduction arabe, peu fidèle, du livre très léger d’Orose, Historiae adversus paganos. Bien plus, en dépouillant ces sources musulmanes nous constatons qu’elles ne portent nullement sur l’histoire de la période du Maroc antique. Ce dont elles tentent de révéler quelque chose et avec une brièveté frustrante, émaillée d’erreurs flagrantes c’est plutôt la période bien ponctuelle, celle qui coïncide avec l’arrivée des Arabes en Ifriqia (une partie de la Tunisie actuelle). En résumé tout ce qu’ont tenté de faire ces médiévaux y compris le grand savant nord africain Ibn Khaldoun, c’est de nous livrer une vue photographique instantanée de la situation de l’Est de Tamazgha juste avant l’arrivée des Arabes. Or, si ces auteurs avaient pris connaissance des sources littéraires grecques et latines , ils auraient découvert que le Maroc antique était un grand royaume gouverné par des Rois historiques. A ces sources littéraires s’ajoutent de nombreuses monnaies portant les effigies de ces Rois maures diadémés, barbe taillée ou en pointe et leur titre de Roi protecteur du royaume, écrit en punique ou de Rex en latin.

C’est ainsi que les auteurs anciens nous révèlent, et notamment Justin, que durant la deuxième moitié du IVème siècle avt J.-C., un Roi Maure anonyme, historique, fut sollicité par Hannon le grand . Le Punique a fait appel à lui lors de sa révolte contre sa cité, Carthage. Cette information qui révèle l’existence d’un roi au Maroc antique, signifie-t-elle que ses Etats s’étendaient jusqu’au territoire Carthaginois ? Autrement dit les frontières de son royaume confinaient-elles avec celles des possessions carthaginoises qu’on sait être limitées au territoire de la Tunisie actuelle ? Ou bien c’est la réputation du Roi, uniquement, qui dépassait la frontière de son royaume pour atteindre la cité africaine, Carthage ? C’est aussi pendant le début du dernier quart de ce siècle toujours, plus exactement en 324 avt J.C, que, selon ce que l’on peut déduire d’une information rapportée par Diodore de Sicile, une délégation, maure entre autres, avait atteint Babylone pour féliciter Alexandre le Grand de ses victoires.

Ce qui prouve que non seulement des Chefs, en mesure d’envoyer des délégations à des personnalités tel qu’ Alexandre le Grand, existaient dans cette contrée, mais aussi qu’ils pouvaient être au courant de ce qui se passait au Moyen Orient, qu’ils étaient en quelque sorte déjà en relation avec le monde grec, qu’ils suivaient les événements internationaux de l’époque, pour ne pas dire qu’ils avaient déjà une sorte de politique étrangère. Mais puisque ce sont les sources littéraires grecques et latines qui nous permettent de retracer l’Histoire de Tamazgha et que les allusions qui y sont faites au royaume maure ne le sont que quand celui-ci entre en contact avec Rome, il fallait attendre la fin du troisième siècle avant J.-C. pour avoir une information concernant le Maroc antique.

En effet, c’est en racontant les évènements liés à la confrontation de l’Afrique du nord avec les forces romaines que Tite Live nous parle d’un Roi Maure nommé Baga, nom qui n’est pas sans nous rappeler celui du savant marocain du XIIème siècle, Ibn Baja. L’auteur de L’Histoire romaine nous rapporte qu’après sa rencontre avec le général romain Cornelius Scipion, surnommé l’Africain, le fameux Ifriqch des sources arabes du Moyen-Age, Masinissa, passé d’Espagne en Maurétanie, supplia et adressa “les prières les plus humbles” (sic) au Roi marocain.

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Aux sources de la monarchie : les assises historiques de l’institution royale au Maroc (SUITE)


Si les auteurs avaient pris connaissance des sources littéraires grecques et latines , ils auraient découvert que le Maroc antique était un grand royaume gouverné par des Rois historiques. A ces sources littéraires s’ajoutent de nombreuses monnaies portant les effigies de ces Rois maures diadémés, barbe taillée ou en pointe et leur titre de Roi protecteur du royaume, écrit en punique ou de Rex en latin.



Il obtint de lui, “pour l’escorter sur sa route - faute de pouvoir en obtenir pour combattre- quatre mille Maures”. Sous leur protection, “après avoir envoyé un message aux amis de son père et aux siens, il arriva aux frontières de son royaume où cinq cents Numides environ vinrent à lui”. Le numide renvoya “alors les Maures, comme c’était convenu, à leur Roi”. C’était en 204 Avant J.-C. .

Il ressort de ce texte :
- Premièrement: que le Maroc antique, le pays des Maures, était réuni en un royaume, tout comme ses voisins de l’époque à savoir les Massaesyles et les Massyles.

-Deuxièmement: que son Roi, Baga, était un souverain important. Il était en mesure, pour une simple escorte d’un Prince étranger, dont le sort politique était encore fort hypothétique, de mobiliser, en un temps record, quatre mille hommes.
-Troisièmement : que le Roi Baga était libre de ses agissements. En accédant à la demande de Masinissa, ce Roi a, en effet, agi contre les intérêts de son voisin immédiat de l’Est, Suphax II, lequel convoitait, à l’époque, les possessions Massyles, donc celles de Masinissa .

- Quatrièmement : qu’à la fin du IIIème siècle le royaume du Maroc antique devait contourner au sud celui de Suphax II .Ses frontières arrivaient, apparemment, jusqu’aux Aurès, limite sud , à cette époque, du royaume des pères de Masinissa. Autrement, comment expliquer l’arrivée de l’escorte maure aux frontières du royaume numide ?

Par la suite , n’ayant eu aucun contact amical ou belliqueux avec la ville de Romulus, les sources grecques et latines ne vont pas s’intéresser aux événements qui ont jalonné un siècle de notre histoire. Il faut attendre la fin du deuxième siècle avant J.-C., date à laquelle apparaît sur la scène de la politique méditerranéenne, le Roi maure Bocchus (= BQS selon les monnaies = Aboqs ?). Avant de se mêler aux événements créés par Rome autour de son voisin et gendre Iugurthan, ce Roi “ ignorait tout du peuple romain”, nous précise Salluste dans son Bellum Iugurthinum, qui poursuit “et avec qui nous nous n’avions pas l’avantage de relations pacifiques ou hostiles”. C’est donc seulement le fait que ce Roi soit mêlé à ces événements où Rome était présente, qui fait que son existence nous soit connue. On connaîtra aussi celle de ses descendants qui demeureront en relation avec l’Urbs.

Que sait-on de ce Roi qui a gouverné le royaume du Maroc antique d’environ 118 aux années70 avant J.-C.?
Nous avons, sans doute, là un politicien fini, sans scrupule, sans état d’âme quant aux moyens utilisés pour étendre son royaume vers l’Est. Pensait-il que la partie occidentale du royaume massyle, qui couvrait en réalité l’ancien royaume masaesyle, lui revenait de droit ? Se présentait-il comme héritier du Roi Suphax II ? Comment expliquer son entêtement et celui de sa descendance à avoir pour limite Est de leur royaume l’oued de l’Ampsaga. Quel sens donner à ses tractations avec Iugurthan (= le plus grand) concernant ce territoire-même et qui se sont soldées, déjà en 107 avt J.-C., par l’offre par ce dernier de ce fameux tiers de la Numidie au Roi maure en échange de son alliance contre Rome? Comment interpréter le discours que prête Salluste à ce Roi maure devant une délégation romaine qui venait solliciter son alliance, si ce n’est pas dans ce sens ? Quoiqu’il en soit, nous constatons que, si jusqu’en 118 son royaume se limitait vers l’Est à la Moulouya, en 105 ses Etats s’étendirent jusqu’au niveau du cours Cena (= l’oued Mina) et du cours inférieur du chélif. Autrement dit, ses frontières orientales arrivaient jusqu’à l’Est de la ville actuelle de Mostaghanem en Algérie. En 81 avt J.-C., après l’aide apportée par ce même Bocchus Ier aux deux Rois numides, Masinissa II et Hiempsal II, détrônés tous deux par un certain Iarbas (= le sans père?), le roi maure vit ses territoires s’étendre jusqu’à l’oued Soummam, cours d’eau qui se jette aux environs de l’actuelle ville de Bougie.

Après la mort de Bocchus I dans les années soixante-dix avant J.-C., son royaume fut partagé entre ses fils Bogud et Mastanesosus. A Ce roi, Amstan N’ Souss?(=protecteur du Sous) échut la partie Est du royaume du Maroc antique avec Iol, la future Caesarea et l’actuelle Cherchel, comme capitale. Après sa mort son fils Bocchus II lui succéda. On ne sait pas en quelle année, exactement, celui-ci prit le pouvoir dans cette partie Est du royaume de Maurétanie. En 63, son père était encore vivant. Mais 49 il fut, lui Bocchus II, selon Dion Cassius, reconnu par César et le Sénat Romain. C’est donc entre ces deux dates qu’il accéda au trône. Trois années après, ce même Bocchus II réussit à agrandir son royaume vers l’Est en se mettant du côté de César et contre Juba I. En effet, après la disparition de celui-ci en 46 avt J.-C., César octroya au Roi maure la partie située entre l’Oued Soummam et l’Ampsaga, courant d’eau qui marquait initialement la frontière Est du royaume de Suphax II.

Bocchus II devint ainsi le Roi d’un territoire qui s’étend de la Moulouya à l’ouest à l’Ampsaga (l’Oued Lékbir à l’Est). La partie située à l’ Ouest de la Moulouya, quant à elle, était revenue, au lendemain de la mort de Bocchus I, à son fils Bogud. Elle était amputée, au nord, de la frange méditerranéenne que constituait le royaume d’Ascalis. C’est à Bogud, roi belliqueux et ouvert à la civilisation gréco-romaine que revint le mérite de l’annexion de ce qui fut le royaume d’Ascalis. C’est lui, sans doute, le roi à l’armée aux trente éléphants dont parle Al-Bakri. Lors des guerres qui opposèrent Octave à Marc Antoine et la grande Cléopâtre, le roi amazigh se mit du côté de ces derniers. C’est en Espagne qu’il mena le combat. Après sa défaite et celle de Marc Antoine et leur fuite tous les deux vers le monde grec, Octave, le futur Auguste, octroya cette partie ouest de la Maurétanie à Bocchus II. C’était vers 40 avant J.-C..

Le royaume du Maroc antique se trouva alors réuni sous le pouvoir d’un seul homme, le Roi Bocchus II et s’étendait de l’Océan à l’Ampsaga ( à l’ouest de Constantine) et de la Méditerranée au nord aux chaînes atlasiques au Sud. Après la mort, en 33 avt J.-C., de ce Roi, qui semble ne pas avoir laissé d’héritier, son royaume passa, apparemment, pendant huit ans sous le contrôle direct de Rome. Mais jugeant, sans doute, la poire maure pas encore mûre pour la cueillette, Rome , en la personne d’Octave, se contenta de convertir certaines villes côtières en colonies en y installant des vétérans et des citoyens romains et accorda ce royaume au grand érudit de l’antiquité, l’amzigh Juba II, fils de Juba I, élevé à Rome depuis l’âge de 4/5 ans.

Ce Roi eut pour tâche de gouverner les Maures, mais aussi de réduire les Gaetuli (G Aït ulli), ce qu’il fit. Ainsi Juba II et plus tard son fils Ptolémée se trouvèrent à la tête d’un royaume du Maroc dans ses plus grandes dimensions pendant l’Antiquité. De l’Océan atlantique à l’Ouest à la ville actuelle de Constantine à l’Est et de la Mer Méditerranée au Nord au Sahara marocain et algérien au Sud, s’étendait alors le royaume du Maroc antique , commandé du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest par un seul chef, le Roi. Le royaume du Maroc antique demeura ainsi jusqu’à l’an quarante, date de son annexion, non sans grand mal, par Rome.

Celle-ci en fit deux provinces de part et d’autre de la Moulouya : la province de Maurétanie tingitane, avec Tingi pour capitale, à l’Ouest de ce cours d’eau, celle de Maurétanie Césarienne, avec la ville de Caesarea (Cherchel) à sa tête, à l’Est. La qualification de ces deux provinces, par toutes les sources de maurétaniennes , leurs mises parfois sous le commandement d’un seul gouverneur romain constituent, avec évidence, une reconnaissance implicite de l’unité de ce pays que formait le royaume du Maroc antique.

Le souvenir de ce royaume, dans son extension antique, sera perpétué par les sources arabes qui lui réserveront l’appellation al-maghrib (ce qui n’est pas sans nous rappeler la Maurusia grecque) en lui donnant pour limite orientale une ligne passant à l’Ouest de Constantine, autrement dit l’Ampsaga (l’oued El-kébir). Ceci au moment où la zone située à l’Est de cette limite était, elle, nommée Afriqa, une autre survivance de la géographie politique de l’Antiquité. Seulement en annexant le royaume à l’Empire et en le divisant en deux provinces, Rome a brisé le système de sa royauté forte qui couvrait un immense territoire et qui datait de plusieurs siècles. Mais en même temps elle n’a pas réussi à mettre fin à la continuité de ce système .

Aussi assiste-t-on , à l’Est comme à l’Ouest de l’ancien royaume, intra ou extra limitem des possessions romaines, avant ou après l’effritement de la puissance de l’Urbs, à l’apparition de principautés, de petites royautés, voir de petits Rois sans véritable royaume. Preuve, s’il en est besoin, de l’attachement de nos ancêtres à ce système. Ainsi, entre le IIème et le VIIème siècles après J.-C., des sources littéraires et épigraphiques nous révèlent l’existence , sur les terres de l’ancien royaume de Maurétanie, des noms de Princes, de chefs de résistance et de Rois tels que, entre autres, Tuccuda, Ucmetius, Canartha, Uret, Ililasen, Sepemazin, Matif, Neffusi, Nubel, Firmus, Masuna, Massônas, Mastigas, Mastinas, Masties, Ortaïas ( Vartaïa), Iabdas, Ierna, Coutsina, Carcassan ,Antalas, Koseila ( sans doute Oug Sila = l’originaire de Sila) et Dihia .

C’est le souvenir de cette période du morcellement de ce grand royaume qu’était le Maroc antique, et surtout celui de la période où se côtoyaient l’occupant byzantin avec ces principautés ou petites royautés maures qu’Ibn Khaldoun nous rapporte lorsqu’il écrit “Dans les campagnes situées en dehors de l’action des grandes villes où il y avait toujours des garnisons imposantes, les Amazighs (Al-Barbar), forts de leur nombre et leurs ressources, obéissaient à des rois, des chefs , des princes et des émirs. Ils vivaient à l’abri d’insultes et loin des atteintes que la vengeance et la tyrannie des Roums (les Byzantins) et des Ifranjs auraient pu leur faire subir” (T. XI, p.213).

Malgré la clarté du texte de ce grand savant nord africain quant à la période visée, des chercheurs mal intentionnés ou mal renseignés et parfois les deux à la fois ont étendu cet état de fait à toute l’antiquité et ont véhiculé l’idée que l’Afrique mineure antique en général et le Maroc en particulier, n’ont jamais connu de formation de grandes entités politiques. Aussi n’ a-t-on pas cessé de répandre pour les uns et de croire pour les autres, que le Maroc n’a jamais constitué, avant les Idrissides, une entité politique et que son système se limitait à un système tribal mené par de multiples petits chefs.

Ainsi, et contrairement à la réalité historique on a fait de notre histoire, celle de tous les Marocains, une histoire cul-de-jatte, sténographiée en douze siècles. Ceci au moment où d’autres nations-sœurs en Islam (Tunisie, Egypte, Syrie, Iraq etc.) fouillent dans leur passé d’avant l’Islam et mettent, avec fierté, en exergue leur histoire antique. S’il est connu que le Maroc a vécu une petite période d’émirat avec les Idrissides ,dynastie elle même biologiquement arabo-amazighe et que la société patriarcale à voulu qu’elle soit uniquement arabe, il doit être tout aussi reconnu que le Maroc en tant qu’entité politique n’a pas attendu cette période pour se faire.

L’extension de son territoire dépassait et de loin celle de la principauté Idrisside. Sa monnaie nationale était frappée au nom de tout le royaume dans des ateliers tels que ceux de Lixus, de Siga et de Iol-Caesarea dix siècles avant l’avènement des Idrissides. Et c’est une banalité que de dire que c’est une ville de ce grand héritage antique qui a accueilli à bras ouvert le descendant du prophète persécuté lui et les siens en Orient .

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Le royaume du Maroc antique, tout comme les royaumes amazighs voisins, possédait un grand nombre de cités. Certaines avaient joué le rôle de capitale. Il semble que c’est Lixus, ville dont l’époque de fondation pourrait remonter au XIIème siècle av J.-C. si ce n’est encore plus loin, qui fut la première cité à avoir joué ce rôle. Anté y avait construit son palais, nous rapporte Pline l’Ancien.



L’indication d’Al-Bakri (p. 110 texte arabe) qui dit que c’est à Qasr danhaja « que résidaient les rois du Magherib dans les temps anciens» nous incite a penser que c’est vers cette localité, bien stratégique, que supplante actuellement la ville de Qsar El-Kébir que les rois maures avaient , par la suite, déplacé leur capitale. Le nombre de tumuli qui se trouvent selon les travaux de G.

Souville autour de Qsar El-Kébir plaident dans le sens de l’information recueillie et rapportée par l’auteur arabophone du XIème siècle. D’ailleurs que peut signifier la présence des ces monuments funéraires gigantesques, qu’on dit royaux, si ce n’est la traduction matérielle de la présence permanente à cet endroit d’une dynastie régnante ? Ce site, coupé de la Méditerranée par les montagnes rifaines, pourrait avoir été jugé non conforme à la nouvelle politique du royaume et avoir été abandonné par Bocchus I après l’ouverture de son pays sur Rome au lendemain de la capture de Jugurthan et de l’extension de son royaume vers l’Est.

La ville de Siga, sur l’Oued Tafna, semble être toute désignée pour être la ville choisie par Bocchus comme emplacement pour sa capitale. C’est dans cette cité que le Roi frappa la deuxième série de ses monnaies; sachant que la première sortait des ateliers de la ville économique et industrielle du royaume, à savoir Lixus
Après la mort de Bocchus I, à un moment donné des années soixante-dix, et le partage de son royaume entre ses fils Bogud et Mastanesosus, les capitales de l’un et de l’autre furent respectivement Tingi et Iol.

A l’Est, après la mort de Mastanesosus, son fils Bocchus II qui hérita de la partie Est de l’ancien royaume de Maurétanie, annexa , après la défaite et la fuite de son oncle Bogud, et par la bénédiction d’Auguste, la partie Ouest de l’ancien royaume .Il continua à gouverner les deux parties réunies du royaume de sa capitale, Iol; cette même Iol qui deviendra, sous le règne de Juba II, Caesarea en hommage à Auguste Caesar, et qui demeurera capitale du royaume sous les règnes de Juba II et son fils et successeur Ptolémée.

Le royaume du Maroc antique n’avait pas que ces capitales comme centres urbains. D’autres cités avaient existé avant l’arrivée des Romains. Nous avons noté près d’une centaine dans l’ancien royaume de Maurétanie partagé en deux provinces par les Romains. Il est vrai que ces cités, qui existaient avant l’arrivée de ces derniers, avaient connu un certain essor qui coïncidait avec la période de l’annexion romaine. Mais cela nous autorise-t-il à les qualifier de romaines ? Peut-on qualifier Casablanca qui n’était qu’un petit bourg en 1912 et Khouribga fondée sous le protectorat français, de villes françaises ?

Le fait urbain, donc, n’était pas étranger à la civilisation de ce pays dans les temps antiques. N’était pas étranger non plus l’agriculture, son corollaire. La présence de nécropoles, reflet de regroupements permanents plus ou moins grands d’individus sur un lieu donné, la mise au jour de meules, de broyeurs, et de squelettes d’animaux domestiques datant d’il y a 7000 ans, au moins, la découverte de gravures rupestres représentant des outils agricoles et des attelages remontant à la nuit des temps, témoignent, si besoin s’en ressent, de l’enracinement, depuis fort longtemps, de cette activité liée à la terre, dans notre pays.

Pendant la période historique antique bien des auteurs l’ont confirmé. Tite Live ,Pline, Strabon, Mela et Ptolémée relatent la richesse du sol du pays en agriculture ou bien font allusion à l’existence de celle-ci. La place que devait occuper la culture du blé et de la vigne dans l’activité agricole du royaume et par conséquent dans son économie était telle que des Rois avaient gravé l’épi de blé et la grappe de raisin et le palmier dattier sur leurs monnaies . Et c’est donc une grande erreur que de dire que le royaume du Maroc antique était un pays de nomades et de nomades seulement. Et ce n’est sans doute pas un hasard si les anciens y avaient placé le fameux jardin des Hespérides.

De même que nous possédons des monnaies portant les enseignes de ces denrées alimentaires, nous avons des pièces où sont gravés le poisson, la vache, le cheval, l’abeille, l’éléphant, le lion etc. ce qui ne fait que témoigner de l’importance liée à ces produits et la fierté qu’en tiraient les Maures avec les Rois à leurs têtes. Ces monnaies en bronze , en argent et parfois même en or, découvertes jusqu’alors, circulaient dans le royaume du Maroc antique depuis la fin du IIème siècle avant J.-C., à une date où, faut-il le rappeler, de nombreuses nations en Orient et en Occident étaient encore enfoncée dans l’économie du troc.

Le Maroc antique n’était pas uniquement un pays agricole. De nombreuses industries ont fait sa réputation parmi lesquelles notons celle du métal dont les monnaies en bronze , en argent et en or ne sont qu’un de ses aspects, et de la poterie dont les traces remontent au Xème millénaire. L’ébénisterie constituait le fort du génie de nos ancêtres. Les tables en bois de Thuya avec des pieds et des incrustations du plateau en ivoire, extrêmement chères très appréciées des Romains provenaient au monde méditerranéen de chez nous.

«Celle commandée par Ptolémée, Roi de Maurétanie, était faite de deux demi-cercles mesurant quatre pieds et demi de diamètre et un quart de pied d’épaisseur, et l’art en cachant la jointure avait fait un miracle plus grand que n’aurait pu faire la nature» nous dit Pline (Histoire naturelle, XIII, 92.). Cette merveille et d’autres appartenant au trône du Maroc antique étaient vendues aux enchères à Rome au lendemain de l’assassinat du Roi amazigh Ptolémée et de l’annexion de son royaume par la ville de Romulus. La pourpre marocaine, quant à elle, il suffit de savoir qu’elle fut vantée par les poètes tels que Ovide et Horace pour en apprécier la qualité et le degré de réputation.

Cette pourpre amazighe connue et prisée dans le monde antique, Juba II en fit même une industrie. Pline l’Ancien nous rapporte que le Roi avait établi “des teintureries de pourpre de Gétulie”, dans les “îles de Maurétanie”. Iles qu’il faut identifier avec les purpurariae insulae, sans doute, les îlots de Mogador.

La fabrication de la pourpre, l’industrie de salaison du poisson, la production du garum réputé dans le monde méditerranéen de l’époque, la production du vin , de l’huile, l’industrie du bâtiment et de sa décoration (colonnes, chapiteaux, mosaïque) ne sont que résultat du génie d’hommes et de femmes qui ont marché sur cette noble et belle terre qu’est notre Maroc depuis un million d’années au moins. Un peuple d’une extrême coquetterie si l’on suit ce que nous rapporte Strabon qui dit : “Les Maurusiens, nous rapporte le géographe grec ( XVII,3,7), aiment beaucoup une certaine recherche, ils se frisent les cheveux, et la barbe, portent des bijoux, se soignent les dents et les ongles. Il est rare de les voir s’aborder dans leurs promenades, pour conserver intacte l’ordonnance de leur chevelure”.

Le Maroc antique était gouverné par des Rois. Les populations étaient apparemment très attachés à ce régime millénaire. Sous la domination romaine, Lucceius Albinus (Tacite, Histoires ,II, 58), procurateur, sous Néron, de la Césarienne ensuite chef des deux provinces de Maurétanie, révolté contre l’Empereur se serait emparé des insignes royaux et du nom-même de Juba II, pour mobiliser les gens derrière lui.

Le Romain n’aurait pas agi ainsi (ou bien ses Supérieurs ne l’auraient pas accusé de ce délit ) s’ils ne savaient pas l’un et les autres que cela trouverait un échos favorable auprès des habitants de l’ancien royaume. Les Rois étaient adorés. Un culte leur est rendu par leur peuple après leur mort. Les légendes tissées autour de leurs origines, les tertres, les tumuli, et les mausolées dressés sur leurs cendres tentent à le prouver.

D’autres témoignages, littéraires cette fois-ci, viennent confirmer l’existence, voire la persistance du culte des Rois en Afrique mineure et particulièrement dans la Maurétanie. « [...] au delà de cette grotte (consacrée à Hercule), nous dit Méla, se trouve Tingi, ville très ancienne, fondée, à ce qu’on dit , par Antée. Il reste une preuve de ce fait, c’est un bouclier rond d’éléphant, énorme, et dont personne de nos jours ne pourrait se servir à cause de sa grandeur. Les habitants du pays sont sûrs qu’Antée l’a porté et ils l’ont en grande vénération [...] on montre une colline de faible hauteur qui ressemble à un homme couché et qui est, disent les habitants, son tombeau».

Plus choqués par cette divinisation posthume que les auteurs païens, les auteurs amazighs chrétiens n’ont pas hésité à nous signaler et à dénoncer cette pratique contraire au principe du christianisme. Tertullien, apologiste et théologien amazigh de la fin du IIe et début du IIIe siècle, nous apprend que la Maurétanie rendait un culte à ses Rois. «Chaque province, chaque cité a aussi son dieu à elle; aussi la Syrie a son Astarté[...], l’Afrique, Caelestes, la Maurétanie ses Princes». Minucius Felix nous précise que le culte rendu aux Rois maures l’était post mortem et cite comme exemple le nom de Juba.

«Après leur mort, vous imaginez qu’ils deviennent des dieux [...] ainsi Juba, par la volonté des Maures est un dieu» écrit-il. Saint Cyprien ajoute même que les Maures adoraient leurs Rois «ouvertement et n’en font aucun mystère».Un demi siècle plus tard, Lactance constate la persistance d’un culte que les Maures rendaient à leurs Rois divinisés et cite aussi Juba. «Les Maures [ont divinisé] leurs Rois [...], les Maures [ont adoré] Juba».

Dans adversus Paganos, Arnobe énumère, parmi les divinités africaines, les Bocchores mauri qu’il faudrait plutôt rapprocher de Bocchus, nom de deux Rois maures dont le pluriel pourrait par une sorte de barbarisme avoir donné Bocchores. A ces témoignages littéraires s’ajoutent des monuments impressionnants, des tumuli, des tertres, des tombeaux royaux, des mausolées qui, selon les historiens et les archéologues, abritaient les Rois défunts.

A cela il faudrait ajouter les portraits des rois, objets de vénération. Un portrait de Juba II découvert à Sala, à proximité d’un «temple maurétanien», a fait écrire l’archéologue français J. Boube : «l’usure quasi totale des mèches et du diadème, sur la partie droite et le haut de la tête, ne peut avoir une origine accidentelle, ni correspondre à une intention précise de mutilation.

Elle a déterminé des surfaces polies, qui font penser encore que l’hypothèse puisse paraître surprenante et aventurée, à l’usure provoquée par le geste de la vénération, accompli, à la faveur de la taille réduite de la statue, par des générations dévots sur la tête même de leur Roi divinisé»8. La persistance de cette dévotion aurait duré, selon ce chercheur, jusqu’au IVe siècle (ID., Ibid). Le maraboutisme particulièrement développé au Maghreb et que l’Islam n’a pas réussi à effacer ne peut-il pas avoir pour origine le culte des Rois ?

La royauté du Maroc antique était héréditaire. Elle s’effectuait de père en fils. Les princes en général et les héritiers en particulier avaient apparemment une préparation militaire, politiques et diplomatique préalables.

8Le Roi peut faire appel aux amici. Ces amici, confidents et conseillers qualifiés d’oixeioi et philoi dans les textes grecs, d’amici, proximi, necessarii et de familiares dans la littérature latine, les Rois les consultaient en cas de prise de décision grave. Bocchus I, longtemps hésitant quel parti prendre, celui de Rome ou celui de Iugurthan n’a pas cessé de demander les avis de ses conseillers qui étaient, selon Salluste, bien partagés. Cinq, au moins, des confidents du Roi étaient pour l’alliance avec Rome. On connaît les noms de deux : Dabar fils de Massugrada et Magudulsa.

Des missions d’agents secrets peuvent être confiées à ces amici du Roi. Ces conseillers peuvent représenter le Roi au moment des négociations. Bocchus I donna l’ordre à ses amis “d’aller en qualité d’ambassadeurs vers Marius d’abord, puis s’il y consent, à Rome et leur donne le plein pouvoir pour négocier et pour conclure la paix”, nous rapporte Salluste. La corruption ne semble pas avoir entaché ces personnages.

Les Rois amazighs en général, et donc aussi maures, ne pouvaient naturellement “se passer d’agents pour l’expédition des affaires : secrétaires, comptables, trésoriers, intendants, courriers” etc. Nous n’avons aucune preuve que les hommes libres appartenant à cette catégorie d’employés, dont la fonction exige une certaine instruction, étaient recrutés parmi les puniques comme le sous entend St. Gsell10. Ce que nous savons par contre, c’est que le secrétaire Nabdalsa, bras droit de Iugurthan, était un Numide et que le licteur principal du Roi l’était aussi.
 
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Oui, je suis d'accord avec toi ce texte tiré du "Matin de l'Aube tranquille alors que le reste du Monde est en pagaille", journal officiel du "Plus beau payd du Monde que tout le Monde y nous jalouse et y nous critique", est à prendre avec des pincettes, il est en effet très connoté... en gros article à lire avec intérêt pour les infos historiques mais attention à ne pas croire que parqce que ce pays plus connu la monarchie comme système de pouvoir centralisateur que ce système polique est le "plus meilleur du Monde pour le Maroc-spécifiquement-à-lui-tout-seul-qui-ressemble-pas aux-autres-pays".... :-D :-D :-D
 
Ces textes ont été publiés dans LeMatin, journal que l'on peut considérer comme une sorte de porte-parole du palais, cela nous donne une indication.

Mais même les initiatives qui viennent (ou viendraient) d'en haut sont confrontées à l'inirtie conservatrice du Maroc.
 
agerzam a écrit :
Les articles qui suivent ont été publiés il y a quelques mois par le quotidien marocain Le Matin; ils racontent l'histoire de quelques rois amazighes de l'Antiquité.

L'originalité de ces écrits se trouve dans le fait qu'ils sont écrits par un journal connu pour refléter les vues du Palais.

On peut donc supposer que nous avons devant les yeux ce qui pourrait être enseigné officiellement comme l'histoire du Maroc dans un futur plus ou moins proche.

Le lecteur remarquera une certaine orientation donné aux textes :
- Ils servent à légétimer la présence d'une monarchie au Maroc, en disant que les Marocains ont connu la monarchie depuis toujours.
- Il y a une forte emprunte nationaliste consistant à considérer comme appartenant à l'histoire marocaine des territoires algériens en les transposant dans le contexte antique.
Nous ne pouvons que nous réjouir de la mise en lumière de cette période de notre histoire même si elle devrait être mise dans un cadre Maghrébin (Tamazgha) et non purement nationaliste/patriotique.
PS : Prenez la peine de les lire, meêm en plusieurs fois ! C'est instructif.

J'essaie d'imaginer si le maroc met à jours ses livres d'histoire afin que les marocains comprennent enfin leurs histoire et dévoloppé le sens de la phrase semi-culte "les premiers habitants du maroc ,,,,,,,,,,,,,,,,,,,, " celà montra la bonne volonté du pays d'être honnête avec son histoire , l'histoire que nous cmoufflons derniere un mensonge :-?

[ Edité par louz le 17/5/2005 12:53 ]

[ Edité par louz le 17/5/2005 12:54 ]
 
Re : Amzruy n igeldan imazighen (Histoire des rois amazighes)

Dans " Le genie de la moderation : Reflexion sur l Islam" par Hassan II entretiens avec Eric Laurent.Preface de SM Mohammed VI
edition Plon,2000

Hassan II justifie la monarchie du Maroc par la monarchie amazighe.Ce sont les amazighes qui desirent etre gouvernes par un Roi.
Ce n est donc pas etonnant qu un journal makhzenien se lance a faire de la reclame aux Rois amazighes.
mais les Rois amazighes ridquent de deformer l histoire de Tamazgha.generalement ce taient des Rois qui etaient en rapport avec Carthage ou Rome.La grande masse de Tamazgha semble etre inconnue quant a son regime politique.
Herodote,cependant estime que la Constitution de Carthage etait nettement distincte des autres constitutions .Le caractere democratique des Suffetes et des gouverneurs semble avoir ete dans les moeurs.Ceci nous permet egalement d analyser les Azref(s) des Tribus amazighes comme des Constitutions et que le regime tribal etait en fait celui d une Republique ou le Chef etait elu annuellement pour la diriger.



agerzam said:
Ces textes ont été publiés dans LeMatin, journal que l'on peut considérer comme une sorte de porte-parole du palais, cela nous donne une indication.

Mais même les initiatives qui viennent (ou viendraient) d'en haut sont confrontées à l'inirtie conservatrice du Maroc.
 
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