Re : Aspects du droit communautaire dans l’Atlas marocain
"La revendication des droits rappelle un ordre originaire instauré par le Saint. [...] Les légendes qui structurent le cadre de la normalité pour être traduites par la suite en règles de droit fixant les statuts, les droits et obligations de chaque groupe, connaissent comme toutes les légendes, des failles [...] Dans la mémoire du groupe, le héros de la légende est en soi une preuve. Comme le sont de façon tangible les manifestations de son courroux quand ses precriptions sont violées par les transhumants, ou les redevances de toute nature que les serviteurs doivent annuellement au Saint [...] "
Dans mon village ça se passe aussi comme cela. Tout est, ou presque, relié aux régles fixés par notre ancetre et aujourd'hui encore on parlerait plutot de pouvoir de dissuasion que répréssif lorsqu'il s'agit d'entretenir, de sauvegarder les biens et l'environnement qui appartiennent à la communauté.
Et les légendes ne manquent pas sur ceux qui ont osé transgresser cet ordre établi par le Saint... comme les maledictions (maladie, folie, etc etc) ou encore quand il y a sécheresse et que la terre n'est pas aussi fertile on l'explique par un abandon de certains us et coutumes etc ...
Je me souviens que plusieurs fois on m'avait raconté le sort connu par deux pillards (ils avaient fait fabriquer un pic en bronze jaune d'un minaret pour remplacer celui l'original en or) ... un est tombé et est devenu paralysé l'autre a perdu la boule.
C'est aussi pour faire fuire les pillards à la recherche de "kenz" - trésor- qu'on évoque la folie comme sort de celui qui réussi à en trouver un.