au nom de panarabisme

agoram

Active Member
Au nom du panarabisme.

Les habitants de la Libye proviennent de brassage entre les conquérants arabes et les autochtones, à savoir des Berbères, des Touaregs et des Noirs d'Afrique centrale, notamment des Toubous.

Mais, comme en Tunisie et en Mauritanie, les berbérophones constituent de petits groupes. Ils représentent moins de 3 % de la population du pays (estimée à 5 millions). Dans le musée de Tripoli, installé dans l'ancienne citadelle Essaraya el-Hamra, construite par les Karamanlis (Ottomans), on découvre certains témoignages de la période berbère. Le nom de « libyque », attribué aux peuplades autochtones, paraît d'ailleurs d'origine berbère, et les signes de l'alphabet berbère figurent sur de nombreuses gravures rupestres. Le tifinagh, écriture des Touaregs, dérive de ces formes libyque et libyco-berbère.

À l'origine berbère, le peuplement du pays s'est donc progressivement arabisé, particulièrement après la déferlante des Banu Hilal et des Banu Sulaym, tribus arabes originaires de Haute Égypte qui ravagèrent le Maghreb au XIe siècle. La résistance à cette arabisation a été plus forte à l'Ouest et sur les reliefs. Conséquence : les berbérophones, qui parlent un dialecte spécifique, le nefoussi, sont peu nombreux et concentrés au Djebel Nefoussa (ouest) et presque entièrement islamisés.


L'idéologie panarabe chère à Kaddafi, a toujours dénié l'identité culturelle berbère et étouffé toute revendication culturelle ou régionaliste. La Libye a longtemps été divisée, il est vrai, entre trois régions plus ou moins autonomes : la Tripolitaine, à l'ouest, tournée vers le Maghreb, la Cyrénaïque, à l'est, regardant plutôt vers le Levant, et le Fezzan, au sud, plus proche de l'Afrique subsaharienne. Rappelons, à ce propos, qu'avant la révolution du 1er septembre 1969, ces régions ont bénéficié d'une relative autonomie au sein d'une union fédérale mise en route par Idriss Ier, le souverain senousside déchu.

Ridha Kéfi
 
Back
Top