Conte berbère

Tafart

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Une analyse d'un conte berbère de Kabylie vient d'être publiée. La nouveauté de cette analyse est l'approche jungienne [du psychanaliste suisse Carl Gustav Jung (1875-1961)]. A lire sur les pages de l'editeur Edisud:

Collection “Le Sens caché des contes”. Le manuscrit : « A la recherche de l’âme. Interprétation d’un conte kabyle initiatique » s’intéresse au sens psychologique d’un conte kabyle ancien, d’influence soufie. Le conte frappe d’emblée par sa richesse, et par son caractère très développé. Divisé en trois étapes, il se présente comme un long récit initiatique destiné à un auditoire adulte. Il raconte un cheminement individuel plein de vicissitudes aboutissant au contact avec l’âme. La quête du héros à la recherche de la femme aimée est un véritable apprentissage de l’amour qui ne s’accomplit dans toute sa plénitude qu’après des épreuves dont l’auteur dégage la signification psychologique essentielle. Ce conte est extrêmement instructif. A une époque reculée où seul le mariage traditionnel arrangé prévaut, il met l’accent sur le développement du sentiment de l’homme dans le but d’une relation personnelle avec la femme. Avec des siècles d’avance, le conte annonce le développement de la vie maritale vers un lien individuel régi par l’amour. Il vise donc au développement psychique et à l’accroissement de conscience, et son message est toujours d’une actualité brûlante. Il est démontré par ailleurs, grâce à de nombreuses amplifications, sa dimension éminemment universelle, ainsi que ses liens avec le soufisme. Le présent ouvrage apporte une contribution fondamentale à la restauration du féminin dans un monde toujours dominé par les valeurs masculines. L’auteur s’inscrit dans l’héritage spirituel de la psychologue suisse Marie-Louise von Franz ; appliquant les découvertes de CG Jung dans le domaine du symbolisme, elle met en relief les étapes de la lente maturation intérieure, illustrant formidablement le processus d’individuation. C’est la première fois que la psychologie jungienne est appliquée à l’analyse d’un conte berbère, surtout de cette qualité exceptionnelle. L’écriture se veut très pédagogique afin que les concepts psychanalytiques utilisés soient accessibles au grand public.

Auteur: Nadia At Mansur Ikni
Parution: 2005
Isbn: 2-7449-0550-X
Façonnage: Broché
Collection: Contes kabyles
Prix: 15 €
Nombre de pages: 160 p.
Format: 17 X 24 cm

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Ca fait penser au conte de Hemmu U Namir et son analyse faite par Abdellah Bounfour dans: "Le noeud de la langue. Langue, littérature et société au Maghreb. Edisud, 1992".

Qui connait ce conte?
 
Hammou U Namir est un grand classique dans le repertoire des contes merveilleurs amazigh. Qui ne le connait pas?
Pour ceux qui l'ignorent, il n'est jamais trop tard.

Pour ce qui est de l'approche Jungienne du conte Kabyle, pour ne pas dire amazigh, c'est interessant!!Bien que le resultat ne soit guere etonnant puisque le caractere initiatique du conte amazigh a toujours été connu !!
Il a aussi ete prouvé que le conte amazigh repond tres bien aux fonctions etablies par PROPP, et donc s'inscrit dans le grand repertoire du conte mondiale.

Mais ce qui a retenu mon intention lorsque j'ai travaillé sur les contes amazighs, c'est surtout le coté sacré/profane, puisque le conte est consideré comme un monde malefique, que redoutent les conteurs eux memes.
Ainsi, commencent ils leurs contes par des formules "magiques" dont le role est de permettre l'acces à ce monde à la fois merveilleux mais effrayant. Mais ce qui est surtout à retenir c'est les formules de fin, c'est elles qui demontrent tres bien le coté sacré du conte, puisqu'on retrouve des formules comme:
"Flaghtin ghcharr achkaghd ghlhna"
Bien d'autres sont utilisées et sont repertoriées à la fois dans tout le Maroc, mais aussi dans la berberophonie, adaptées bien sur aux variantes linguistiques, traditions et croyances locales.

Encore un chose à signaler:
Avez vous deja remarquer que les vieilles ne peuvent se permettre de ne pas finir un conte merveilleux entamé!! Elles doivent le raconter a terme coute que coute!!
La tradition veut que le conte, soit fini, à defaut une malediction s'abbatera sur le conteur ou la conteuse ou sur ses enfants ou ses proches!!

Pour ceux qui veulent plus de details je peux les leur fournir.
Tanmmirt.
:)
 
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