Takfarinas
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Cultes de l’antiquité : Mythologie et religions en Afrique du Nord
Publié le : mercredi 7 janvier 2004.
Bien avant la venue des Romains en Afrique, les Nords Africains avaient des pratiques religieuses qui ont d’une certaine façon été "enrichies" par les cultes barbares et sanguinaires des Phéniciens. Ces derniers respectèrent les croyances des autochtones du fait d’une analogie probable de la plupart des rites et les dispensèrent donc de faire du prosélytisme. Par la suite, ils ont adopté les dieux phéniciens dont les plus importants furent Baal Hammon et Tani Péné Baal, la Déesse.
D’autre part, pendant plusieurs siècles le dieu bélier fut adoré par les Berbères ; des stèles gravées et des statuettes à l’image du bélier divin ont été retrouvées dans toute l’Afrique du Nord.
Les tribus berbères adoraient un dieu appelé Gurzil au service duquel Jerin roi des Levathes (Louata) était consacré en qualité de prêtre. Il semble donc en définitif qu’il y ait eu fusion des divinités berbères et puniques, et qu’ensuite elles aient été admises dans le panthéon Romain, ils passèrent ainsi un polythéisme plus organisé. Les Carthaginois n’eurent pas de dissensions avec les autochtones préoccupés avant tout par l’aspect tout commercial de leurs relations. Peuple pratique avant tout, ils attirèrent à eux les populations autochtones par les intérêts matériels. La religion carthaginoise, ce mélange de rites sanglants et de superpositions eut généralement répugné les Berbères qui iront rarement jusqu’à immoler’ leurs enfants pour plaire à leurs divinités. Tertullien nous apprend que même de son temps, on sacrifiait des enfants à Saturne et ceci près de deux siècles après l’avènement du christianisme ! Les stèles dédiées à Saturne et qui avaient pris la place de Baal Hammon des Phéniciens n’étaient pas rares en Afrique. Ainsi à titre d’exemple à Ain Tounga (l’ancienne Thinaga des Romains) près de 400 stèles ont été trouvées près de Tunis. Il en est de même en Algérie plus exactement aux Ouled Agla (au sud de Bordj Bou Arréridj), une stèle à Saturne comparable à celles connues de Sétif, Béni Fouda, dédiée par un prêtre Caelicus Sabinus et sa femme. Cependant Saturne ne fut pas la seule divinité les Berbères rendaient aussi en général un culte à leurs rois numides après leurs morts ; C’est le cas notamment du Juba II. Ce culte d’adoration des rois et empereurs était aussi pratiqué à Rome. Ce culte des divinités devient populaire chez les Africains qui, après la mort de leurs rois indigènes les adoraient comme des dieux. Ces pratiques religieuses subsistèrent parallèlement à l’apparition de Judaïsme et par la suite du Christianisme qui tour à tour et sans qu’il y ait prédominance absolue de l’une ou de l’autre des religions, se sont substituées progressivement aux rites berbères "propres". Les théologies catholiques
Cyprien :
Théologien d’expression latine est l’un des plus illustres Pères de l’Eglise latine, il est né à Carthage au début du 3ème siècle et meurt en 258 rhéteur et martyr. Il fut baptisé vers 246 évêques de Carthage en 249. Ce fut lui qui organisa l’Eglise d’Afrique. Sa tâche fut compliquée par le schisme de Novatien puis par la peste qui désola Carthage en 253. Il s’opposa au pape Etienne dans la question de baptême conféré par les hérétiques. IL fut décapité en 258 par Valérien.
Optât de Milev :
Né à Milev (Mila près de Constantine) vers 320, mort vers 392. Evêque de Milev, il est l’auteur d’un ouvrage en sept livres contre les donatistes. Augustin : Théologien d’expression latine, il est le plus Célèbres des Pères de l’Eglise latine : né à Tagaste (Souk-Ahras en Algérie) en 354, il meurt à Hippone (Annaba) en 430. Son père était païen, sa mère chrétienne. IL se fit baptiser par Ambroise en 387. Prête à Hippone en 391, il devient évêque en 396. L’influence de Docteur de l’Eglise est certainement la plus forte de celles qui ont marqué la théologie. Les grands thèmes augustiniens connaissance et amour, mémoire et présence, sagesse) ont dominé toute la théologie occidentale jusqu’à la scolastique thomiste.
Originaires de Berbèrie
A - Victor 1er : pape de 189 à 199, il meurt à Rome en 199. Il gouverna l’Eglise à la fin de son règne de Commode et au début de celui de Septime Sévères C’est à dire à une époque relativement calme pour l’Eglise. Il du intervenir dans les affaires doctrinales. Il ne semble pas qu’il ait subi le martyre.
B - Miltiade : pape d 311 à 314, il meurt à Rome en 314. Il est appelé parfois à tort Melchiade. Il obtient de Maxence la restitution des biens de l’Eglise confisqués depuis 303 et fut témoin du triomphe de Constantin au pont Milvius, en 312, il réunit un concile au Latran, contre les donatistes. Il serait le premier pape non martyrisé. C - Gélase 1er : pape de 492 à 496, il meurt à Rome en 496. Il combattit les manichéens, les pélasgiens et les ariens. Il définit avec netteté la subordination du temporel au spirituel et la primauté de l’Eglise romaine, refusant même au patriarche de Constantinople le rang de métropolite. Restaurant systématiquement la discipline du clergé, il est surtout connu par le décret gélasien, attribué parfois à Damase, qui distingue les écrits canoniques et apocryphes, et par le sacramentaire gélasien. Parmi les cinquante et un papes dénombrés jusqu’à la fin du 6ème siècle, trois sont berbères et un ibère.C’est au cours de la primatie de Miltiade qu’eut lieu la conversion de l’empereur Constantin, et l’édit de Milan qui mettait aux persécutions.
Rites funéraires : Les rites funéraires berbères
Les anciens Berbères enterraient leurs morts et possédaient des rites funéraires. Leurs tombeaux variaient de la simple fosse surmontée de terre ou du tumulus de pierres au superbe mausolée royal.
La position du corps dans la tombe variait d’une religion à une autre. On a retrouvé ainsi des corps étendus de tout leur long. en position fléchie ou encore les genoux ramenés jusqu’au menton. On a pensé que cette position visait à réduire l’espace occupé par le mort, mais elle correspond probablement à un rite de reconnaissance, le défunt prenant la forme du foetus dans le ventre de sa mère.
Les Berbères avaient un grand respect de leurs morts. Comme de nombreux peuples de l’antiquité, il craignaient qu’un abandon ou mauvais traitement ne favorise leur retour sous forme de fantômes ou de mauvais esprits. En les traitant bien, au contraire, ils s’assuraient leur protection et bénéficiaient de leur connaissance de l’au-delà.
Les pratiques funéraires berbères.
Les rites funéraires sont si nombreux chez les Libyens qu’on a parlé, à leur propos, d’une véritable religion funéraire. En fait- il- s’agit de pratiques archaïques que ni l’influence punique ni la romanisation n’ont pu effacer. Certains rites, comme les sacrifices animaux ou la communication avec les morts, nous sont parvenus, sous des formes plus ou moins altérées.
La sépulture : comme nous l’avons vu ci -dessus, celle-ci prend diverses formes : tumulus de pierres recouvrant une fosse ou au contraire un mausolée élevé à la gloire d’un souverain. Les besoins des morts : on croyait que le mort continuait à vivre dans l’au-delà, aussi subvenait-on à ses besoins en déposant dans la sépulture des aliments, des armes et des poteries. Les sacrifices d’animaux : avant ou après l’enterrement, comme cela se pratique encore dans de nombreuses régions du Maghreb, on procédait à des sacrifices d’animaux. Dans les tombes préhistoriques les ossements humains sont souvent mêlés aux ossements animaux : boeuf, mouton, chèvre, oiseaux, cheval, lapin, chameau, gazelle...
La protection magique : pour soustraire le cadavre à l’anéantissement, on le parait d’objets magiques, bijoux de cuivre ou colliers de coquillages. Quand le cadavre avait subi la décarnisation on peignait le squelette de rouge, couleur de la vie et de la force.
L’incubation. Pour communiquer avec les morts, les anciens Berbères recouraient à l’incubation. Cette pratique divinatoire attestée dans toutes les civilisations méditerranéennes consistait à prier puis à s’endormir sur la tombe du mort qui communiquait alors au moyen du rêve, sa volonté. On s’endormait aussi dans les temples et on recevait, toujours au moyen du rêve des messages des dieux. Rites païens, l’incubation fut interdite par l’islam qui la remplaça par l’istikhara, prière de demande par le rêve. Mais le vieux rite a subsisté et on y recourt encore dans de nombreuses régions du Maghreb. Au Maroc, il est courant de passer la nuit au pied des tombeaux des saints, dans certaines régions de Kabylie, on dort sur la tombe du mort dont on veut connaître les volontés, au Hoggar, les femmes dorment à proximité des vielles tombes pour avoir des nouvelles de leurs maris absents. 3- Culte des ancêtres
Dans la pensée méditerranéenne traditionnelle telle qu’elle est encore exprimée par les paysans d’Algérie, les morts et les vivants sont tellement mêlés dans la vie quotidienne, associés aux même gestes et aux même rites, qu’il est difficile de dire si les morts sont encore liés à leurs clans terrestres ou si les vivants participent encore ou déjà au plan des choses de l’invisible.
Il n’y pas de culte des morts à proprement parler. Le plan humain se propage dans l’invisible par les morts, continuant l’étroite solidarité de la famille méditerranéenne. Le paysan algérien qui traverse un cimetière en salue les habitants comme il saluerait ses égaux assis sur les bancs de pierres de la place du village ou sur les nattes du café maure. Vivants et morts membres d’une même famille s’entraident de tous les moyens dont ils disposent. Le mort reste membre du groupe terrestre, comme l’ouvrier parti pour la France reste solidaire des siens. Il sait qu’il peut compter sur l’exactitude des vivants à accomplir les rites.
Les rites de passage marquent les saisons de la vie de l’homme et, comme les rites agraires, sont empreints d’un caractère funéraire venu de la volonté des vivants d’associer les morts au rythme de la vie terrestre. Le deuil n’est pas une manifestation de tristesse subjective, mais une attitude rituelle prescrite pour entrer en communication avec ceux que les paysans appellent les gens de l’autre Vie ita. Il est impossible d’étudier un seul des aspects de la vie des paysans maghrébins sans se référer à ce monde des morts toujours présent dans leur pensée, à ces croyances nouées autour des stèles de pierre ou de bois auxquelles les religions révèles qui ont recouvert l’Afrique du Nord ont dû, l’une après l’autre, se soumettre.
Les religions révélées se sont insérées sans heurts dans cet ensemble harmonieux de croyance et d’institutions. Le christianisme a adopté les tombeaux et les hauts lieux : mais il n’entre pas dans le cadre de cette étude de parler du culte des saints dans le nord de la méditerranée ;le rigide judaisme et l’islam ont accepté les morts comme intermédiaires naturels des hommes et de l’Invisible, leur ajoutant une couronne de pieuses vertus et de miracles, monotones dans leur répétition.
Mais les traditions populaires montrent bien que les religions révélées, ailleurs puissantes, ont du disparaitre du nord de l’Afrique, comme le christianisme, sans laisser la moindre trace dans les coutumes et dans les moeux, alors que les tombeaux ont traversé les siècles et les invasions parce qu’ils sont les môles d’amarrage de la pensée mère de toute une civilisation. Les conceptions méditerranéennes de l’homme et de l’univers les plus subtiles, avec tous leurs symboles et leurs mystères, reposent sur la clé de voute unique que nous trouvons présente dans la pensée des paysans maghrebins.
Pour comprendre l’univers, l’homme doit se connaître, et nous qui cherchons à comprendre l’univers du paysan maghrébin afin d’atteindre l’univers méditerranéen, nous devons connaitre d’abord sa reprentation de la personne humaine, une "personne"que le dernier des paysans conçoit comme faite d’abord de principes bindivisibles placés sous la garde d’un ange.
Le grave Salut des paysans : ¨Assalam alaykoum¨la paix sur vous-n’emploie pas un pluriel de politesse, étranger an langage, courant, mais un pluriel réel qui s’adresse aux entites réunies dans la personne humaine et à l’ange qui les accompagne. Ainsi, par ce salut si souvent répété dans la vie quotidienne, nous pouvons pénétrer au plus intime, de pensée des paysans maghrebins, au plus secret des philosophies méditerranéennes. Dans les conceptions populaires du nord de l’Afrique, le corps humain, à l’image de l’univers, est formé de couples .
Le mot qui designe le corp avecle sens refléchi de "personne"est un masculin pluriel en tamazight : "iman". Il est habité par deux âmes : une âmes : une âmes végétative"nefs, une âme subtile ou souffle"rruh". Al’âme végétative, correspondent les passions et le comportement émotionnel, elle est portée par le sang, son siège est dans le foie. Al’âme subtile ou souffle, correspond la volonté, elle circule dans les os, son siège est le coeur.
Le Matin
Publié le : mercredi 7 janvier 2004.
Bien avant la venue des Romains en Afrique, les Nords Africains avaient des pratiques religieuses qui ont d’une certaine façon été "enrichies" par les cultes barbares et sanguinaires des Phéniciens. Ces derniers respectèrent les croyances des autochtones du fait d’une analogie probable de la plupart des rites et les dispensèrent donc de faire du prosélytisme. Par la suite, ils ont adopté les dieux phéniciens dont les plus importants furent Baal Hammon et Tani Péné Baal, la Déesse.
D’autre part, pendant plusieurs siècles le dieu bélier fut adoré par les Berbères ; des stèles gravées et des statuettes à l’image du bélier divin ont été retrouvées dans toute l’Afrique du Nord.
Les tribus berbères adoraient un dieu appelé Gurzil au service duquel Jerin roi des Levathes (Louata) était consacré en qualité de prêtre. Il semble donc en définitif qu’il y ait eu fusion des divinités berbères et puniques, et qu’ensuite elles aient été admises dans le panthéon Romain, ils passèrent ainsi un polythéisme plus organisé. Les Carthaginois n’eurent pas de dissensions avec les autochtones préoccupés avant tout par l’aspect tout commercial de leurs relations. Peuple pratique avant tout, ils attirèrent à eux les populations autochtones par les intérêts matériels. La religion carthaginoise, ce mélange de rites sanglants et de superpositions eut généralement répugné les Berbères qui iront rarement jusqu’à immoler’ leurs enfants pour plaire à leurs divinités. Tertullien nous apprend que même de son temps, on sacrifiait des enfants à Saturne et ceci près de deux siècles après l’avènement du christianisme ! Les stèles dédiées à Saturne et qui avaient pris la place de Baal Hammon des Phéniciens n’étaient pas rares en Afrique. Ainsi à titre d’exemple à Ain Tounga (l’ancienne Thinaga des Romains) près de 400 stèles ont été trouvées près de Tunis. Il en est de même en Algérie plus exactement aux Ouled Agla (au sud de Bordj Bou Arréridj), une stèle à Saturne comparable à celles connues de Sétif, Béni Fouda, dédiée par un prêtre Caelicus Sabinus et sa femme. Cependant Saturne ne fut pas la seule divinité les Berbères rendaient aussi en général un culte à leurs rois numides après leurs morts ; C’est le cas notamment du Juba II. Ce culte d’adoration des rois et empereurs était aussi pratiqué à Rome. Ce culte des divinités devient populaire chez les Africains qui, après la mort de leurs rois indigènes les adoraient comme des dieux. Ces pratiques religieuses subsistèrent parallèlement à l’apparition de Judaïsme et par la suite du Christianisme qui tour à tour et sans qu’il y ait prédominance absolue de l’une ou de l’autre des religions, se sont substituées progressivement aux rites berbères "propres". Les théologies catholiques
Cyprien :
Théologien d’expression latine est l’un des plus illustres Pères de l’Eglise latine, il est né à Carthage au début du 3ème siècle et meurt en 258 rhéteur et martyr. Il fut baptisé vers 246 évêques de Carthage en 249. Ce fut lui qui organisa l’Eglise d’Afrique. Sa tâche fut compliquée par le schisme de Novatien puis par la peste qui désola Carthage en 253. Il s’opposa au pape Etienne dans la question de baptême conféré par les hérétiques. IL fut décapité en 258 par Valérien.
Optât de Milev :
Né à Milev (Mila près de Constantine) vers 320, mort vers 392. Evêque de Milev, il est l’auteur d’un ouvrage en sept livres contre les donatistes. Augustin : Théologien d’expression latine, il est le plus Célèbres des Pères de l’Eglise latine : né à Tagaste (Souk-Ahras en Algérie) en 354, il meurt à Hippone (Annaba) en 430. Son père était païen, sa mère chrétienne. IL se fit baptiser par Ambroise en 387. Prête à Hippone en 391, il devient évêque en 396. L’influence de Docteur de l’Eglise est certainement la plus forte de celles qui ont marqué la théologie. Les grands thèmes augustiniens connaissance et amour, mémoire et présence, sagesse) ont dominé toute la théologie occidentale jusqu’à la scolastique thomiste.
Originaires de Berbèrie
A - Victor 1er : pape de 189 à 199, il meurt à Rome en 199. Il gouverna l’Eglise à la fin de son règne de Commode et au début de celui de Septime Sévères C’est à dire à une époque relativement calme pour l’Eglise. Il du intervenir dans les affaires doctrinales. Il ne semble pas qu’il ait subi le martyre.
B - Miltiade : pape d 311 à 314, il meurt à Rome en 314. Il est appelé parfois à tort Melchiade. Il obtient de Maxence la restitution des biens de l’Eglise confisqués depuis 303 et fut témoin du triomphe de Constantin au pont Milvius, en 312, il réunit un concile au Latran, contre les donatistes. Il serait le premier pape non martyrisé. C - Gélase 1er : pape de 492 à 496, il meurt à Rome en 496. Il combattit les manichéens, les pélasgiens et les ariens. Il définit avec netteté la subordination du temporel au spirituel et la primauté de l’Eglise romaine, refusant même au patriarche de Constantinople le rang de métropolite. Restaurant systématiquement la discipline du clergé, il est surtout connu par le décret gélasien, attribué parfois à Damase, qui distingue les écrits canoniques et apocryphes, et par le sacramentaire gélasien. Parmi les cinquante et un papes dénombrés jusqu’à la fin du 6ème siècle, trois sont berbères et un ibère.C’est au cours de la primatie de Miltiade qu’eut lieu la conversion de l’empereur Constantin, et l’édit de Milan qui mettait aux persécutions.
Rites funéraires : Les rites funéraires berbères
Les anciens Berbères enterraient leurs morts et possédaient des rites funéraires. Leurs tombeaux variaient de la simple fosse surmontée de terre ou du tumulus de pierres au superbe mausolée royal.
La position du corps dans la tombe variait d’une religion à une autre. On a retrouvé ainsi des corps étendus de tout leur long. en position fléchie ou encore les genoux ramenés jusqu’au menton. On a pensé que cette position visait à réduire l’espace occupé par le mort, mais elle correspond probablement à un rite de reconnaissance, le défunt prenant la forme du foetus dans le ventre de sa mère.
Les Berbères avaient un grand respect de leurs morts. Comme de nombreux peuples de l’antiquité, il craignaient qu’un abandon ou mauvais traitement ne favorise leur retour sous forme de fantômes ou de mauvais esprits. En les traitant bien, au contraire, ils s’assuraient leur protection et bénéficiaient de leur connaissance de l’au-delà.
Les pratiques funéraires berbères.
Les rites funéraires sont si nombreux chez les Libyens qu’on a parlé, à leur propos, d’une véritable religion funéraire. En fait- il- s’agit de pratiques archaïques que ni l’influence punique ni la romanisation n’ont pu effacer. Certains rites, comme les sacrifices animaux ou la communication avec les morts, nous sont parvenus, sous des formes plus ou moins altérées.
La sépulture : comme nous l’avons vu ci -dessus, celle-ci prend diverses formes : tumulus de pierres recouvrant une fosse ou au contraire un mausolée élevé à la gloire d’un souverain. Les besoins des morts : on croyait que le mort continuait à vivre dans l’au-delà, aussi subvenait-on à ses besoins en déposant dans la sépulture des aliments, des armes et des poteries. Les sacrifices d’animaux : avant ou après l’enterrement, comme cela se pratique encore dans de nombreuses régions du Maghreb, on procédait à des sacrifices d’animaux. Dans les tombes préhistoriques les ossements humains sont souvent mêlés aux ossements animaux : boeuf, mouton, chèvre, oiseaux, cheval, lapin, chameau, gazelle...
La protection magique : pour soustraire le cadavre à l’anéantissement, on le parait d’objets magiques, bijoux de cuivre ou colliers de coquillages. Quand le cadavre avait subi la décarnisation on peignait le squelette de rouge, couleur de la vie et de la force.
L’incubation. Pour communiquer avec les morts, les anciens Berbères recouraient à l’incubation. Cette pratique divinatoire attestée dans toutes les civilisations méditerranéennes consistait à prier puis à s’endormir sur la tombe du mort qui communiquait alors au moyen du rêve, sa volonté. On s’endormait aussi dans les temples et on recevait, toujours au moyen du rêve des messages des dieux. Rites païens, l’incubation fut interdite par l’islam qui la remplaça par l’istikhara, prière de demande par le rêve. Mais le vieux rite a subsisté et on y recourt encore dans de nombreuses régions du Maghreb. Au Maroc, il est courant de passer la nuit au pied des tombeaux des saints, dans certaines régions de Kabylie, on dort sur la tombe du mort dont on veut connaître les volontés, au Hoggar, les femmes dorment à proximité des vielles tombes pour avoir des nouvelles de leurs maris absents. 3- Culte des ancêtres
Dans la pensée méditerranéenne traditionnelle telle qu’elle est encore exprimée par les paysans d’Algérie, les morts et les vivants sont tellement mêlés dans la vie quotidienne, associés aux même gestes et aux même rites, qu’il est difficile de dire si les morts sont encore liés à leurs clans terrestres ou si les vivants participent encore ou déjà au plan des choses de l’invisible.
Il n’y pas de culte des morts à proprement parler. Le plan humain se propage dans l’invisible par les morts, continuant l’étroite solidarité de la famille méditerranéenne. Le paysan algérien qui traverse un cimetière en salue les habitants comme il saluerait ses égaux assis sur les bancs de pierres de la place du village ou sur les nattes du café maure. Vivants et morts membres d’une même famille s’entraident de tous les moyens dont ils disposent. Le mort reste membre du groupe terrestre, comme l’ouvrier parti pour la France reste solidaire des siens. Il sait qu’il peut compter sur l’exactitude des vivants à accomplir les rites.
Les rites de passage marquent les saisons de la vie de l’homme et, comme les rites agraires, sont empreints d’un caractère funéraire venu de la volonté des vivants d’associer les morts au rythme de la vie terrestre. Le deuil n’est pas une manifestation de tristesse subjective, mais une attitude rituelle prescrite pour entrer en communication avec ceux que les paysans appellent les gens de l’autre Vie ita. Il est impossible d’étudier un seul des aspects de la vie des paysans maghrébins sans se référer à ce monde des morts toujours présent dans leur pensée, à ces croyances nouées autour des stèles de pierre ou de bois auxquelles les religions révèles qui ont recouvert l’Afrique du Nord ont dû, l’une après l’autre, se soumettre.
Les religions révélées se sont insérées sans heurts dans cet ensemble harmonieux de croyance et d’institutions. Le christianisme a adopté les tombeaux et les hauts lieux : mais il n’entre pas dans le cadre de cette étude de parler du culte des saints dans le nord de la méditerranée ;le rigide judaisme et l’islam ont accepté les morts comme intermédiaires naturels des hommes et de l’Invisible, leur ajoutant une couronne de pieuses vertus et de miracles, monotones dans leur répétition.
Mais les traditions populaires montrent bien que les religions révélées, ailleurs puissantes, ont du disparaitre du nord de l’Afrique, comme le christianisme, sans laisser la moindre trace dans les coutumes et dans les moeux, alors que les tombeaux ont traversé les siècles et les invasions parce qu’ils sont les môles d’amarrage de la pensée mère de toute une civilisation. Les conceptions méditerranéennes de l’homme et de l’univers les plus subtiles, avec tous leurs symboles et leurs mystères, reposent sur la clé de voute unique que nous trouvons présente dans la pensée des paysans maghrebins.
Pour comprendre l’univers, l’homme doit se connaître, et nous qui cherchons à comprendre l’univers du paysan maghrébin afin d’atteindre l’univers méditerranéen, nous devons connaitre d’abord sa reprentation de la personne humaine, une "personne"que le dernier des paysans conçoit comme faite d’abord de principes bindivisibles placés sous la garde d’un ange.
Le grave Salut des paysans : ¨Assalam alaykoum¨la paix sur vous-n’emploie pas un pluriel de politesse, étranger an langage, courant, mais un pluriel réel qui s’adresse aux entites réunies dans la personne humaine et à l’ange qui les accompagne. Ainsi, par ce salut si souvent répété dans la vie quotidienne, nous pouvons pénétrer au plus intime, de pensée des paysans maghrebins, au plus secret des philosophies méditerranéennes. Dans les conceptions populaires du nord de l’Afrique, le corps humain, à l’image de l’univers, est formé de couples .
Le mot qui designe le corp avecle sens refléchi de "personne"est un masculin pluriel en tamazight : "iman". Il est habité par deux âmes : une âmes : une âmes végétative"nefs, une âme subtile ou souffle"rruh". Al’âme végétative, correspondent les passions et le comportement émotionnel, elle est portée par le sang, son siège est dans le foie. Al’âme subtile ou souffle, correspond la volonté, elle circule dans les os, son siège est le coeur.
Le Matin