De l'importance de l'éducation en Tamazight

agerzam

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L'UNESCO ainsi que tous les pédagogues sont unanimes pour dire que l'apprentissage par la langue maternelle est primordial.

Voici un article qui en parle dans un contexte similaire au Maroc :


Réflexion à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle.

Toutes les études le montrent : on apprend mieux dans sa langue maternelle. Encore faut-il qu’elle soit enseignée à l’école, ce qui n’est pas le cas de la plupart des idiomes minoritaires. Plus sensibles qu’hier aux vertus du multilinguisme, certains pays essaient aujourd’hui de favoriser un apprentissage en plusieurs langues. Mais les obstacles, aussi bien politiques qu’économiques, restent nombreux.
Il existe un lien entre langue et identité – comme l’implique l’expression «langue maternelle». Une identité assure un équilibre entre différents aspects de notre personnalité. Le groupe social exprime une partie de son identité par les langues utilisées dans l’enseignement ; une société en bonne santé choisit les solutions qui vont assurer l’harmonie entre les groupes sociaux et la confiance chez les individus. Fort heureusement, ces objectifs sont habituellement compatibles.

Des recherches ont montré que les enfants dont l’éducation a commencé dans leur langue maternelle prennent un meilleur départ, et réussissent mieux par la suite, que ceux dont la scolarité a débuté dans une langue autre que la leur. Il en va de même pour les adultes en quête d’alphabétisation. Cette conclusion est désormais largement appliquée, même s’il existe encore des gouvernements qui tiennent à imposer dès le départ une langue étrangère aux jeunes enfants, soit par un souci erroné de modernité, soit pour traduire la prééminence d’un groupe social. L’Unesco poursuit la publication de ces résultats de recherche : la plus récente est notre document-cadre L’éducation dans un monde multilingue. Les événements préoccupants des premières années du nouveau millénaire ont aidé à remettre les choses en place en montrant aux gouvernements que la recherche de l’harmonie sociale est préférable pour le bonheur et la capacité de production des peuples au maintien des hiérarchies d’influence.

Dans la vie de tous les jours, les choses ne sont cependant pas toujours aussi simples. Certaines langues ne disposent pas de tous les registres de vocabulaire et de concepts qui peuvent être nécessaires au-delà des premières étapes de la scolarité, sans un supplément de codification et de création de mots nouveaux. La famille de mon père est de langue galloise, et je me rappelle mon oncle, disant la difficulté d’enseigner la géographie en gallois, parce que les enfants passaient plus de temps à assimiler des mots nouveaux qu’à apprendre la géographie. Aujourd’hui, cette langue s’est adaptée et l’éducation galloise est tout à fait à la hauteur. Si l’on veut donner confiance aux individus dans le monde tel qu’il est, il faut aussi leur donner la capacité de communiquer en dehors de leur propre groupe linguistique, en utilisant soit une autre langue soit une langue internationale. Je n’ai commencé à parler français couramment qu’une fois adulte, mais le fait de jongler avec deux langues de travail, au Canada et à l’Unesco, a été pour moi un enrichissement. Je me réjouis par ailleurs que mes deux petits-fils aient appris le gaélique lorsqu’ils se sont installés dans l’Ile de Skye, en Ecosse : cela leur permet de dissimuler des secrets à leurs parents !

La longue marche vers le multilinguisme
Toutes les études le montrent : on apprend mieux dans sa langue maternelle. Encore faut-il qu’elle soit enseignée à l’école, ce qui n’est pas le cas de la plupart des idiomes minoritaires. Plus sensibles qu’hier aux vertus du multilinguisme, certains pays essaient aujourd’hui de favoriser un apprentissage en plusieurs langues. Mais les obstacles, aussi bien politiques qu’économiques, restent nombreux. L’affaire avait fait grand bruit. En 1998, les électeurs de Californie (Etats-Unis) adoptaient par référendum l’usage obligatoire de l’anglais comme langue unique dans les écoles publiques.

Malgré l’opposition d’une coalition d’organisations de défense des droits civiques, la désormais célèbre « proposition 227 » était approuvée par plus de 60 % des votants.
Conséquence : les enfants d’origine étrangère habitant cet Etat n’ont plus la possibilité de suivre un enseignement dans leur langue maternelle, l’espagnol dans la plupart des cas.
La proposition 227 prévoit en effet qu’après un an d’enseignement intensif de la langue anglaise, tous les enfants soient plongés dans le système éducatif général.
L’histoire peut sembler anecdotique. Elle ne l’est pas. Elle révèle d’abord le caractère passionnel de tout ce qui touche à la langue. Elle s’inscrit aussi à rebours d’un mouvement qui, depuis plusieurs décennies, va plutôt dans le sens d’une reconnaissance de la langue maternelle et, plus largement, des vertus du plurilinguisme.
« Les enseignants connaissent pourtant la valeur d’un apprentissage dans la langue maternelle depuis des années », note Nadine Dutcher, consultante au Center for Applied Linguistics de Washington (Etats-Unis).

Des résultats meilleurs
De nombreuses études ont en effet montré que les résultats obtenus par les enfants ayant reçu une éducation de base dans leur langue maternelle sont meilleurs. Lorsqu’on sait que près de 476 millions d’analphabètes sont locuteurs de langues minoritaires, l’information n’est pas indifférente. Ainsi au Etats-Unis, un laboratoire de recherche de l’Université George Mason (Virginie) analyse depuis 1985 les résultats de 23 écoles élémentaires réparties dans 15 Etats. Sur six programmes différents, quatre sont dispensés en partie dans la langue maternelle des élèves. L’étude montre qu’après 11 ans de scolarisation, il existe un lien direct entre durée d’enseignement dans la langue maternelle et résultats scolaires : les élèves qui réussissent mieux au lycée sont ceux qui ont suivi un cursus bilingue.

« L’apprentissage dans la langue maternelle présente des vertus cognitives mais aussi émotionnelles. Les membres d’une minorité se sentent valorisés lorsqu’on utilise leur langue », indique encore Nadine Dutcher. « L’enfant qui apprend dans une autre langue que la sienne reçoit de l’école deux messages implicites : d’une part que s’il veut progresser intellectuellement, ce n’est pas grâce à sa langue qu’il y parviendra, d’autre part que sa langue n’a en soi rien d’intéressant », ajoute Clinton Robinson, consultant spécialisé dans l’éducation et le développement et ancien directeur des programmes internationaux du Summer Institute of Linguistics (SIL) UK, Royaume-Uni.

Revoir les politiques linguistiques
Plus sensibles à ces arguments que par le passé, certains pays industrialisés ont commencé à revoir leur politique linguistique. Le principe sacro-saint selon lequel l’intégration passerait par un abandon de sa langue au profit de celle du pays d’accueil n’est plus un dogme absolu. « La tradition jacobine qui consistait à punir l’usage des patois à l’école a évolué », commente ainsi Michel Rabaud, chef de la Mission interministérielle sur la maîtrise de la langue française. « On ne considère plus que parler une autre langue que le français, soit un handicap pour l’élève ».

Accueillant sur leur sol un nombre croissant de migrants, les pays du Nord doivent en effet s’adapter. En 2000, plus du tiers des citadins de moins de 35 ans vivant en Europe de l’Ouest étaient issus de l’immigration, comme le précise un rapport sur la diversité linguistique dans l’Europe qui vient d’être publié par l’Unesco. Une étude menée à La Haye (Pays-Bas), citée par ce rapport, montre que sur 41 600 enfants âgés de 4 à 17 ans, 49 % des élèves du primaire et 42 % de ceux du secondaire utilisent chez eux une autre langue que le néerlandais. Difficile dans ces conditions de continuer à mener une politique d’assimilation linguistique comme par le passé.

« Malgré cela, les langues des migrants ne font souvent l’objet d’aucune législation particulière, contrairement aux langues régionales. Mais cela va changer, parce que la réalité démographique change », assure Kutlay Yagmur, chercheur dans le domaine du multilinguisme à l’université de Tilburg (Pays-Bas), l’un des deux auteurs de l’étude.
Déjà, certains pays ont pris acte de ces changements. C’est le cas de l’Etat de Victoria, en Australie, où le bilinguisme a depuis une vingtaine d’années été progressivement instauré dans toutes les écoles primaires. En 2002, des cours obligatoires de « langue autre que l’anglais » étaient dispensés dans 41 langues dans les écoles primaires ou secondaires.

Des obstacles redoutables
Parallèlement, la langue maternelle, et plus largement le plurilinguisme, ont progressivement acquis une reconnaissance internationale. Parler sa langue devient progressivement un droit. Créée en 1999 à l’initiative de l’Unesco, la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée le 21 février, en est une illustration. La promotion de l’enseignement en langue maternelle ainsi que l’éducation bilingue ou multilingue font partie des principes défendus par l’Unesco dans un document-cadre qui vient d’être publié (voir encadré).De plus, la langue est désormais reconnue comme partie intégrante de l’identité d’une population. En témoigne la Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle, adoptée en 2001, qui reconnaît l’importance des langues dans la promotion de la diversité culturelle.

Et pourtant, malgré cette prise de conscience croissante, de nombreux obstacles subsistent. A commencer par des obstacles politiques. « Toute décision concernant les langues est politique », analyse Linda King, spécialiste principale du programme à la Division de la promotion de la qualité de l’éducation (Unesco). « Mais elle se double de considérations techniques sur les modalités d’apprentissage des langues. L’essentiel est de respecter les langues locales et de leur donner une légitimité dans le cadre de l’école tout en permettant aux élèves d’avoir accès à une langue nationale et internationale ».
Auteur de La Guerre des langues et les politiques linguistiques (Hachette, 1999), Louis-Jean Calvet est encore plus explicite. « La guerre des langues n’est jamais que l’aspect linguistique d’une guerre plus vaste », écrit-il.

Une décision politique
Ce sont le plus souvent les minorités qui font les frais de cette guerre. La première mesure de vexation qui leur est infligée consiste en général à interdire l’usage de leur langue. Un seul exemple parmi des centaines : dans l’Indonésie de Suharto, la communauté chinois faisait jusqu’en 1998 l’objet d’une répression systématique. L’usage du chinois y était formellement proscrit. A l’inverse, la promotion des langues nationales dépend généralement d’une décision politique volontariste. Au lendemain de l’indépendance, une des premières mesures prises par les nouveaux régimes africains fut de réhabiliter les langues nationales. Le swahili est ainsi devenu en 1963 langue officielle du Kenya. La Guinée a quant à elle entamé dès son indépendance une décolonisation linguistique. Elle a décrété langues officielles les huit idiomes les plus parlés dans le pays et lancé des campagnes d’alphabétisation.

Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, le général Conté rétablira pourtant, dès le milieu des années 1980, la totalité de l’enseignement en français. Quant aux élites kenyanes, elles parlent aujourd’hui plus volontiers l’anglais que le swahili. « Une décision symbolique ne suffit pas », observe Annie Brisset, professeur à l’école de traduction et d’interprétation d’Ottawa (Canada) et consultante de l’Unesco sur la question des langues. « Dans un certain nombre de pays d’Afrique, la langue des anciens colons jouit encore d’un tel prestige que les parents préfèrent scolariser leurs enfants en français ou en anglais, parce que c’est encore synonyme de promotion sociale ».

Le renouveau des langues locales
« Pour qu’une approche multilingue fonctionne, il faut que le pouvoir perçoive la multiplicité des langues comme une richesse et non comme un problème à gérer. Il faut aussi que les populations elles-mêmes soutiennent cet effort », estime Clinton Robinson.
C’est dans cette optique qu’a été créée en 2001 l’Académie africaine des langues, basée au Mali, afin de promouvoir l’usage des langues du continent. Depuis 1994, le Mali applique la pédagogie dite « convergente », qui consiste à enseigner aux enfants du primaire dans leur langue maternelle pendant les deux premières années de leur scolarité.
Plus récemment, le Sénégal a quant à lui lancé une politique de réhabilitation des langues nationales. Depuis la rentrée 2002, les élèves de 155 classes du pays suivent les cours en wolof, pulaar, sérère, diola, mandingue et soninké, six langues choisies parmi les 23 parlées dans le pays. Désormais, les enfants seront scolarisés en langue nationale à 100 % en maternelle, à 75 % au cours préparatoire et à 50 % au cours élémentaire. Le français reprend ensuite le dessus. Mais aux obstacles politiques peuvent s’ajouter des limites techniques. Pour des pays qui, comme le Nigeria, comptent plus de 400 langues sur son sol, la tâche s’annonce plus compliquée. Comment choisir les langues d’enseignement ? Selon quels critères ? En outre, un parler, quel qu’il soit, doit pouvoir s’adapter aux réalités de la vie contemporaine.

Adapter les idiomes
« Pour devenir vecteur d’enseignement, une langue ne doit pas seulement être capable de décrire la mythologie de la forêt, mais aussi des phénomènes comme la fonction chlorophyllienne ou les mécanismes de l’effet de serre », précise Ibrahima Sidibe, spécialiste du programme à la Division de l’éducation de base de l’Unesco. Mais comment une langue pourrait-elle parvenir à créer de nouveaux mots, pour désigner un logiciel ou un navigateur Internet, lorsqu’elle est marginalisée et réduite aux échanges quotidiens ? Fortement concurrencées par le russe pendant près de 70 ans, les langues parlées dans les anciennes Républiques soviétiques manquent aujourd’hui des termes adéquats pour décrire notre environnement technologique ou scientifique.

« L’azeri est devenu la langue officielle de l’Azerbaïdjan en 1992 », explique Annie Brisset. Première conséquence : l’alphabet latin a remplacé le cyrillique. « Ensuite, on ne l’utilisait plus que dans la conversation courante. Il a donc fallu constituer des bases de données terminologiques afin de recenser tous les mots et expressions existant dans cette langue et créer des termes nouveaux pour l’adapter aux besoins juridiques, commerciaux, diplomatiques ou technologiques d’aujourd’hui. C’est un préalable indispensable avant de l’enseigner à l’école ». La tâche est immense. Et coûteuse. Le Pérou en a fait l’expérience. En 1975, un décret du gouvernement fait du quechua une langue officielle. Cela impliquait de traduire tous les documents officiels et de l’enseigner à l’école.
Le gouvernement de l’époque évalua à 200 000 le nombre d’enseignants nécessaires. Le projet fut progressivement abandonné. Mais la pression en faveur d’une généralisation de l’enseignement bilingue vient désormais des populations indiennes elles-mêmes.
« De plus en plus conscients de leurs droits, les mouvements indigènes réclament une reconnaissance de leur culture », indique Juan Carlos Godenzzi, enseignant à l’Université de Montréal (Canada) et ancien directeur du département d’éducation bilingue au ministère de l’éducation du Pérou.
Et cette reconnaissance passe avant tout par une valorisation de la langue, socle de toute construction identitaire.



Le Quotidien Mutations
 
On peut se rendre compte combien il est nécessaire de s'inspirer des expériences d'autres pays.

Voici des phrases extraites qui s'appliquent exactement au Maroc !


Toutes les études le montrent : on apprend mieux dans sa langue maternelle

Une identité assure un équilibre entre différents aspects de notre personnalité

Des recherches ont montré que les enfants dont l’éducation a commencé dans leur langue maternelle prennent un meilleur départ, et réussissent mieux par la suite, que ceux dont la scolarité a débuté dans une langue autre que la leur. Il en va de même pour les adultes en quête d’alphabétisation. Cette conclusion est désormais largement appliquée, même s’il existe encore des gouvernements qui tiennent à imposer dès le départ une langue étrangère aux jeunes enfants, soit par un souci erroné de modernité, soit pour traduire la prééminence d’un groupe social.

De nombreuses études ont en effet montré que les résultats obtenus par les enfants ayant reçu une éducation de base dans leur langue maternelle sont meilleurs

L’apprentissage dans la langue maternelle présente des vertus cognitives mais aussi émotionnelles. Les membres d’une minorité se sentent valorisés lorsqu’on utilise leur langue...

L’enfant qui apprend dans une autre langue que la sienne reçoit de l’école deux messages implicites : d’une part que s’il veut progresser intellectuellement, ce n’est pas grâce à sa langue qu’il y parviendra, d’autre part que sa langue n’a en soi rien d’intéressant

Parler sa langue devient progressivement un droit
La langue est désormais reconnue comme partie intégrante de l’identité d’une population

Toute décision concernant les langues est politique

La guerre des langues n’est jamais que l’aspect linguistique d’une guerre plus vaste !!!

Pour qu’une approche multilingue fonctionne, il faut que le pouvoir perçoive la multiplicité des langues comme une richesse et non comme un problème à gérer. Il faut aussi que les populations elles-mêmes soutiennent cet effort

Depuis 1994, le Mali applique la pédagogie dite « convergente », qui consiste à enseigner aux enfants du primaire dans leur langue maternelle pendant les deux premières années de leur scolarité.

De plus en plus conscients de leurs droits, les mouvements indigènes réclament une reconnaissance de leur culture »
Et cette reconnaissance passe avant tout par une valorisation de la langue, socle de toute construction identitaire.






L'enseignement du Tamazight englobe des aspect beaucoup plus importants qu'on ne pourrait le penser !





[ Edité par agerzam le 22/9/2005 11:31 ]
 
Awal inu gan amazigh ( A.S. Azayko)


Mon peuple s'asphysxie, se meurt, faute de son souffle vital, sa langue originelle... Ne plus hésiter, ni se poser de questions captieuses: de la maternelle jusqu'à l' enseignement supérieur, dans tous les domaines de la connaissance, il faut généraliser l'enseignement du tamazight...

L' imposer, comme une opération de sauvetage, comme un bouche à bouche à une personne qui étouffe et qui est en train de mourir.

Enseigner la langue tamazight non seulement de façon timide, parcimonieuse, mais de façon systématique, joyeuse et enthousiaste, soutenue par tous les moyens financiers, intellectuels et pédagogiques.

Une véritable révolution linguistique dans tous les pays amazighophones, où l'arabe classique est " langue d'Etat" et le charabia arabe dialectal "langue de communication".

Le Tamazight possède tous les avantages sur la langue arabe archaïque, empesée, sclérosée, langue morte qui ne doit sa survivance qu'à l'Islam, religion dominatrice impérialiste, et à un nationalisme arabo-oriental orgueilleux, conquérant et chauvin, soutenu par des milliards de pétrodollars et une fierté moyenâgeuse dépassée.

Tamazight, langue vivace et résistante, a survécu depuis le Néolithique à toutes les vicissitudes de l'Histoire, à toutes les conquêtes successives qui n' ont jamais réussi à la supplanter.

Tamazight a tous les avantages d'authenticité, de vigueur et de simplicité, d'adaptabilité et de modernité; elle seule correspond véritablement à l'âme des habitants de l'afrique du nord, à leur identité ancestrale, à leur mentalité spécifique, fruits d'un terroir unique.

Aucune autre langue ne peut résoudre le marasme socio- psychologique de tout un peuple coupé de ses racines et de sa langue originelle, véritable expression de tout son être profond.

Ainsi, tous les pays d' Afrique du nord sont condamnés à toujours végéter et à ne jamais progresser, si on leur impose des langues qui ne sont pas les leurs: impossible d'écrire, de s'exprimer, de créer et de produire une civilisation digne de ce nom tant que notre langue est niée, mise à l'écart, voire combattue.

Le problème de l'analphabétisme et de la sous- culture qui atteint chez nous des proportions considérables ne sera vraiment combattu et éradiqué que si les Imazighens ont accès à l'information, à l'écriture et à la lecture, à l'alphabétisation dans leur langue maternelle: tamazight.
 
comment pouvez vous parler de tamazight comme langue maternelle? dans notre pays,on ne parle pas tous la meme langue:il ya les trois variations et il peut y en avoir d'autre encore. je pense qu'avant,il vaut mieux unifier la langue comme l'arabe classique penser à la developper,sinon,toutes ces paroles ne seront que chimères.
 
"comment pouvez vous parler de tamazight comme langue maternelle? "

:-o oui quoi ? C'est si extraordinaire que ca ?

"avant,il vaut mieux unifier la langue comme l'arabe classique "

L'un n'empêche pas l'autre non ?
 
maha a pondu: [" comment pouvez vous parler de tamazight comme langue maternelle? dans notre pays,on ne parle pas tous la meme langue:il ya les trois variations et il peut y en avoir d'autre encore. je pense qu'avant,il vaut mieux unifier la langue comme l'arabe classique penser à la developper,sinon,toutes ces paroles ne seront que chimères."]

comment ça on ne peut pas parler de tamazighte comme langue maternelle??? :-o
Tamazight est la langue maternelle de la majorité des Marocains, du Nord au Sud, même si elle n'est pas encore unifiée, standardisée, c'est la seule vraie langue de ce pays, et même de toute l'afrique du nord!!!

["il vaut mieux unifier la langue comme l'arabe classique penser à la developper": ]

on s'en fiche de la langue arabe classique, c'est la langue de personne, même dans les pays arabes, c'est le jargon de la nomenklatura, du pouvoir et de l'autorité, personne ne la parle dans les rues ni dans les maisons, sauf quand elle est imposée par l'enseignement, les mass média, les administrations.

On n'a pas à s'occuper de la langue arabe, elle a ses protecteurs, nos tyrans et nos abrutis de "représentants" politiques riches en milliards de pétrole; qu'ils s'occupent de leur langue arabe, ce n'est pas l'affaire ni l'avenir des Imazighens.

N'importe quoi!
 
pourquoi se charger ainsi?certes l'Arabe n'est pas notre langue alors tous ce qui s'y rapporte "c'est pas de nos oignons" et excusez l'expression,mais il faut pas nier que c'est la langue du coran et on est musulman.ce serait injuste de juger une langue une culture quelconque pour des raisons politiques.j'ai dit"developper" dans le sens positif de la chose:il faut critiquer pour avancer.l'Amazigh peut-il vehiculer une discipline comme la médecine sans y intégrer d'autres termes n'y existant pas? c'est ça developper.il faut etre franc envers soi-meme et ne pas se sentir piqué dès qu'il y a une opinion différente. franchement,en restant bloqué dans son cocon banissant tous ce qui vient de l'exterieur,c'est pour le bien de la langue? vous aller dire qu il y a le français, vous avez oublier que c'est la langue du colonisateur qui nous appellait"les indigènes" alors on la rejete elle aussi, et on verra alors comment communiquer.
regardez un peu autour de vous, entre les amazighs (soussi et rifain à titre d'exemple)il faut une langue véhiculaire,dans la plupart du temps c'est l'arabe oui l'arabe et je parle en connaissance de cause donc c'est pas du n'importe quoi aksel.
 
maha, d'abord, comme il a déjà été dis de nombreuses fois, on ne juge ni une culture ni un peuple, mais une idéologie, en l'occurence l'ARABISME raciste qui a placé l'ethnie arabe au-dessus des autres musulmans.
Pour donner un exemple, ce n'est pas parce que l'on critique le nazisme que l'on s'en prend à la culture allemande.

Pour ce qui est de l'éternel argument," l'arabe est la langue du Coran et on est musulmans ", je ne t'apprendrai rien en te disant que 85% des musulmans se passent très bien de l'arabe dans leur vie pratique et quotidienne tout en étant de bons musulmans et en ne devant pas subir ce sale chantage à la religion.

Ensuite, on n'a pas parlé de l'Amazighe à Polytechnique ou en médecine !

L'article précise bien que l'emploi de la langue maternelle est extrêmement important dans l'éducation des enfants.
C'est un fait, et tous les pédagogues vont dans ce sens, que le Tamazight, en tant que langue maternelle devrait être enseignée à la maternelle et au primaire.

Nier ce fait relève de la mauvaise foi et d'un aveuglement flagrant face au taux catastrophique d'analphabétisme au Maroc : Encore une fois, alphabétiser des gens dans une langue qu'ils ne comprennent pas (l'arabe) relève de l'absurde.

Que ce soit en Israël, en Chine, en Inde, etc. une fois que l'on atteint un certain niveau d'étude, tout le monde passe à l'anglais.
C'est ce qui devrait se passer aussi au Maroc.

Les projets d'arabisation de l'université passés et en cours sont le meilleur moyen de couler définitivement le pays.
Il en serait sûrement de même avec l'Amazighe, dans un premier temps, et qui devrait servir comme langue des premières années d'éducation au MINIMUM.

Pour finir, en disant que la langue véhiculaire entre Soussis et Rifains est l'arabe, tu te trompes, car la darija n'est pas plus de l'arabe que du tamazight.
Elle est très différente de l'arabe enseignée à l'école et pose les mêmes problèmes (dans une moindre mesure) aux petits darijophones.

Tu sais pourquoi cette darija est devenue vernaculaire ?

Parce qu'elle est omniprésente à la télé, dans l'administration, dans l'émigration interne des darijophones imposant sans gêne leur idiôme.

Rien que par la circulation des videos en Tachelhit, tout le Sud-Est jusqu'au Moyen-Atlas est capable de les compendre sans difficulté, c'est cela le vernacuailre ! La circulation et la comunication.

Tu prends le problème complètement à l'envers, tu pars d'un état de fait et tu en fais la règle et la solution. De plus, excuse moi, mais tu es complètement à côté du sujet :

On parle de Tamazight comme très importante pour l'éducation des enfants amazighes et tu arrives avec la Médecine et la darija vernaculaire.
voilà donc les 2 arguments pour effacer et combattre la langue amazighe !

Que tu le veuilles ou non, cette langue est la langue maternelle de millions de personnes au Maroc et en tant que telle, il est vital pour le Maroc et son développement que cette langue maternelle retrouve une meilleure place.







[ Edité par agerzam le 27/9/2005 9:00 ]
 
En tout cas je trouve plutôt troublant que nos ancêtres ait si facilement renoncé à leur propre langue.Pourtant d'autres pays convertis à l'islam comme l'Iran,la Turquie et autres pays d'Asie n'ont point abandonné leur langue. Alors Aksel ne me parle pas d'impérialisme islamisme ou Arabisme, sinon à qui la faute de l'Arabisation des berbères sinon l'opportunisme des uns et la faiblesses des autres

:p Et un peu de respect pour not' charabia, ..Hein? :-D




[ Edité par nsummer le 27/9/2005 12:21 ]
 
Nsummer a dit:["" En tout cas je trouve plutôt troublant que nos ancêtres ait si facilement renoncé à leur propre langue.""]


Ni nos ancêtres ni grands parents ni nos parents n'ont renoncé à leur langue, Nsummer. Sinon plus personne ne parlerait tamazight, alors que cette langue est encore bien vivante partout dans son pays et résiste encore à l'arabisation: heureusement les régions amazighophones la pratiquent encore courrament: visite le Souss, le Sud est, le Rif, le Moyen Atlas et tu te rendras compte de la vivacité de la langue tamazight, malgré la politique préméditée et planifiée de l'arabêtisation, mise en place de longue date, et mise en application par l'" Education" nationale, les mass médias, la signalisation, l'administration...



[ Edité par aksel le 27/9/2005 12:34 ]
 
agersam,tu dit que l'arabe est une chose et que darija en est une autre,darija est une variation de l'arabe,elle emprunte certes des termes àl'Amazigh mais n'en fait pas partie.dans ce cas,tachelhit n'appartiendrait pas à l'Amazigh dans la mesure ou elle contient quelques mots
arabes:c'est absurde!

peu importe que je soi hors sujet,mais ce sujet là mérite un débat que j'espére civilisé.

en ce qui concerne ton sujet proposé, puisque tu y tiens tellement,j'approuve l'idée d'éduquer les individus via leur langue maternelle durant leurs premières années d'existence. et après? soyons réaliste elle sera condamnée à etre marginaliser par l'utilisateur en faveur d'autre langue:Anglais et Espagnol.vous devez savoir aussi que les linguistes classent l'Amazigh dans le dossier de langue morte,c'est un s.o.s pour se remuer un peu sinon d'ici quelques années elle ne sera plus qu'une belle histoire racontée par les grands-mères.

il y a autre chose,les amazighophones qui ne parle pas ou qui n'ose pas parler leur langue en public.ce phénomène est du à quoi? au stéreotype que represente le chleh qui fait fuir les utilisateur de peur de s'identifier? ou à quoi au juste?référez vous au ouvrages de W.LABOV et d'A.BOUKOUS pour plus d'informations.

que signifiez vous par "charabia"? le sujet vous intéresse? discutez,mais sans insultes. sinon vous pouvez très bien vous éclipsez et ça sera mieux pour tous le monde.

[ Edité par maha le 27/9/2005 22:43 ]
 
Bon maha, je n'avais pas répondu tout de suite, mais je finis par le faire :-D

D'abord pour comparer des langues, il ne suffit pas de comaprer leur vocabulaire (comparaison lexicale), il faut aussi se référer à la syntaxe et à la grammaire.

Donc dire que telle ou telle langue appartient ou ressemble à une autre rien qu'en se référant au lexique, c'est cela qui est absurde.

La réalité est qu'au point de vue grammaire, syntaxe, formation de la phrase, la darija est plus une langue amazighe qu'arabe.

On avait posté un lien sur le forum vers un site expliquant comment la darija était une sorte de Créole dont la structure était basée sur la langue d'origine (amazighe) et le lexique sur la langue d'emprunt (arabe).


"soyons réaliste elle sera condamnée à etre marginaliser par l'utilisateur en faveur d'autre langue:Anglais et Espagnol."

C'est toi qui n'est pas réaliste, des pays qui emploient des langues fortes comme l'anglais dans leurs études et leur recherche, il y en a à la pelle : Israël, Inde, la Chine s'y met...je ne pense pas que l'on puisse soupçonner la popualtion de ces pays d'avoir abandonné leur langue pour l'anglais !

"vous devez savoir aussi que les linguistes classent l'Amazigh dans le dossier de langue morte"

Et bien, tu devrais savoir que tu as tort :) J'aimerais bien que tu me trouves le linguiste qui a dit ça, il faudrait qu'il revoit sa définition de langue morte :) Tamazight est en danger, oui, mais pas morte.

"il y a autre chose,les amazighophones qui ne parle pas ou qui n'ose pas parler leur langue en public.ce phénomène est du à quoi? au stéreotype que represente le chleh qui fait fuir les utilisateur de peur de s'identifier? ou à quoi au juste?référez vous au ouvrages de W.LABOV et d'A.BOUKOUS pour plus d'informations."

Cela est du à l'image que la société leur renvoie d'eux-mêmes, en loccurence l'enseignement et les medias audiovisuels...
 
Le préscolaire pour une école plus juste



Alain Bentolila est administrateur de la Fondation BMCE Bank et directeur scientifique d’un des engagements majeurs de cette fondation, «1.001 écoles rurales». Linguiste, Bentolila a vite cherché à donner du sens social aux langues. Il est très connu pour ses travaux sur l’illettrisme en France. Un de ses ouvrages sur le sujet a été distingué par le Grand prix de l’Académie française. Il a mis au point un dispositif de rattrapage pour les adultes victimes de l’illettrisme.


L’enseignement préscolaire doit constituer au Maroc le poste avancé de l’éducation. Il reçoit, en effet, de plein fouet le choc des inégalités linguistiques et sociales.
C’est lui qui d’emblée a le devoir de donner sens au désordre et au tumulte du monde. C’est lui qui veille à l’entrée de cet espace d’apprentissage complexe et -disons-le: peu cohérent- dans lequel l’école invite le jeune enfant à entrer.
Le préscolaire doit aujourd’hui ouvrir les premiers chemins à ceux qui ont un urgent besoin qu’on leur dévoile le sens de leur rapport au monde. Il ne doit pas se réfugier derrière une variété pédagogique attrayante qui lui permet de refuser toute programmation sérieuse. Il doit se présenter de façon cohérente et organisée comme une véritable instance de médiation. Le préscolaire constitue en effet pour bien des enfants marocains la seule et parfois la dernière chance de nouer avec les langues de justes et saines relations.
L’enseignement préscolaire constitue la seule réponse à un problème aujourd’hui posé par bien des élèves de quatre à cinq ans: beaucoup d’enfants arrivent en effet à l’école avec une langue orale très éloignée de la langue qu’ils vont rencontrer en apprenant à lire et à écrire. Ne craignons pas de le dire, ils parlent une langue étrangère à celle sur laquelle va reposer leur apprentissage de la lecture et de l’écriture. Le langage dont disposent certains élèves à la veille d’entrer au cours préparatoire est ainsi incompatible dans ses structures mêmes avec une entrée sans rupture dans le monde de l’écrit. Ne l’oublions pas, apprendre à lire n’est pas apprendre une langue nouvelle: c’est apprendre à coder différemment une langue que l’on connaît déjà. Si un enfant se trouve enfermé dans un usage quasi étranger à la langue d’enseignement, il se trouvera d’emblée coupé de la langue écrite et condamné à n’en jamais vraiment maîtriser l’usage. La priorité de l’école maternelle est donc de donner à tous les enfants qui lui sont confiés une sécurité linguistique qui leur permettra, une fois élucidés les mystères du code écrit, de retrouver sous le texte d’un autre leur propre langue, instrument essentiel d’une compréhension assumée.
Dans cette perspective, la maîtresse (ou le maître) se doit d’assumer pleinement et ostensiblement son rôle de modèle. Elle doit savoir alterner les moments où son langage est celui de la connivence et de l’affectivité avec ceux -infiniment utiles- où son discours met les enfants à distance d’elle-même et de son propos. Pour certains enfants, la maîtresse est leur seule chance d’observer «en action» un adulte qui leur adresse un discours explicatif, argumentatif ou narratif suffisamment structuré, organisé et précis pour leur apporter une information qu’ils ignorent. Il est certes de la mission de la maîtresse d’école maternelle de rendre ses élèves sinon heureux, du moins de leur apporter un peu de chaleur et de compréhension; pour autant, son discours «pédagogique» doit imposer la distance et montrer que la langue est essentiellement faite pour dépasser la connivence.
Bien des élèves poussent donc pour la première fois la porte de l’école maternelle avec un bagage linguistique aussi léger que désordonné. Leur langage oral s’est cantonné à des usages de désignation, de constat ou de demande.
Ce langage oral, limité en moyens et en ambition, est à cent lieues du langage écrit que les textes vont les obliger à affronter. Il est indispensable que l’enseignement préscolaire puisse, en partie au moins, combler ce gouffre en les habituant progressivement à se «frotter» à du vrai langage écrit dans les différentes langues en usage au Maroc. En d’autres termes, il convient de les familiariser peu à peu avec la «voix des textes».
La maîtresse (ou le maître parfois) devra lire à ses élèves de façon régulière de véritables textes écrits, contes merveilleux bien sûr, poèmes et récits de vie, mais aussi textes d’explication ou de réflexion autour d’un thème adapté aux intérêts des enfants... Ces écrits devront être lus avec autant de conviction que de talent. L’enseignant doit en effet donner voix au texte comme un musicien donne vie à une œuvre. A ce propos, il conviendrait que la formation des maîtres comporte un entraînement sérieux à la diction maîtrisée de textes poétiques, de prose ou de pièces de théâtre.


Montrer le rapport écrit/oral



La simple lecture à haute voix de textes écrits, si elle permet une sensibilisation aux structures de la langue écrite, ne suffit cependant pas à mettre en évidence le statut sémiologique du texte. Il faut tenter de démontrer comment le texte écrit met son destinataire au défi d’en conquérir le sens. Une fois le texte lu par la maîtresse, beaucoup reste à faire.
Elle pourra ainsi demander aux élèves de proposer chacun son interprétation du conte ou du texte informatif qui leur a été lu. Elle notera avec soin les différentes propositions et notamment celles qui manifestent des interprétations divergentes. Elle relira ensuite le texte en lui faisant jouer un rôle d’arbitre: acceptant certaines propositions, en repoussant d’autres parce que contradictoires avec la volonté de l’auteur. Elle montrera ainsi que le rapport à un texte écrit implique autant de liberté que de contraintes; liberté de vivre le texte de façon personnelle, mais liberté qui s’exerce dans les limites imposées par la construction même de ce texte.
L’élève pourra ainsi comprendre, avant même de savoir lire, que le texte écrit constitue un partenaire avec lequel il aura à négocier sa propre construction du sens; un partenaire dont il aura à respecter la spécificité et les injonctions mais qui l’invitera aussi à s’investir sans réticence, sans frilosité, dans une représentation qui n’appartiendra qu’à lui. Lire régulièrement pour ces élèves est un acte pédagogique majeur qui ne saurait être délégué à un quelconque intervenant extérieur aussi bénévole soit-il. C’est la seule façon pour certains élèves de savoir ce qu’est le texte écrit et ce qu’est l’acte de lecture avant de savoir lire eux-mêmes.
L’écrit silencieux, visible et permanent est, sans aucun doute, plus rassurant pour un pédagogue. Souvent, certains enseignants se donnent l’illusion de maîtriser l’infinie légèreté de la parole en faisant exécuter des exercices dits «structuraux», en faisant répéter des formules et comptines ou en faisant apprendre des listes de vocabulaire. D’autres, abdiquant toute ambition de réflexion et de contrôle, font de la libre expression un cheval de bataille pédagogique et se disent: «pourvu qu’ils parlent, il en restera toujours quelque chose».
Il s’agit là d’ailleurs de l’erreur pédagogique la plus répandue dans les classes du préscolaire: en créant les conditions de la liberté d’expression, on se donne l’illusion de contribuer à la maîtrise de la communication, alors qu’on laisse sur le bord du chemin ceux qui ont décidé que le langage était plutôt une menace qu’une promesse. L’école maternelle doit au contraire faire de la juste distribution du pouvoir linguistique son objectif principal.
Face au défi de la sécurité linguistique qui, s’il n’est pas relevé, condamne à la démagogie tout discours sur la justice scolaire et renvoie bien des enseignants au découragement, voire au cynisme, que fait l’école maternelle? Que veut-elle faire? Que doit-elle faire? Elle doit définir et programmer des activités essentiellement conçues pour être les déclencheurs d’une prise de conscience active et productive des devoirs et des droits qu’impose et autorise la communication linguistique.
Une partie des enfants arrivent à la porte de l’école en ne sachant «parler qu’à vue». Car les enjeux et les devoirs de la communication ne leur ont pas été fournis avec les clés du code. Ils auront à en faire la conquête grâce à une patiente médiation scolaire. L’école maternelle y occupe la première place.
Elle doit donc se donner des objectifs spécifiques visant à la maîtrise du langage oral et forger en ce sens de véritables démarches de découverte de ce que parler veut dire. Elle doit les programmer avec constance et rigueur, quand bien même la seule idée de programmation lui déplaît; elle doit le faire parce que de plus en plus d’enfants ont besoin de trouver, au sein de l’école, l’exigence du parler juste qui est bafouée au dehors. Cela implique que ses objectifs prioritaires soient exprimés en termes de prise de conscience et de maîtrise de procédures et qu’ils imposent leur loi aux activités mises en œuvre, aussi attractives soient-elles. Nous devons avoir pour l’école maternelle marocaine une grande ambition: elle doit réhabiliter au plan sémiologique et culturel une part importante des enfants qui lui sont confiés et changer ainsi pour beaucoup leur destin scolaire; le déficit d’encadrement des enseignants, l’indigence de la formation initiale et continue, l’absence de directives claires et fortes augurent bien mal aujourd’hui de la tenue d’une telle exigence. Le moment est donc venu d’engager une véritable fondation de l’école maternelle marocaine.

Leconomiste
 
Malgré l'importance démontrée du préscolaire, nous nous retrouvons dans uen situation aberranta au Maroc :

On fait semblant d'introduire Tamazight dans l'enseignement (pour arriver à 3h semaine en ...2010 !), mais en même temps on continue d'ignorer que cette introduction est primordiale dès la maternelle...
 
Tu crois vraiment Agerzam q'un pays pauvre comme le Maroc puisse s'offrir le luxe d'integrer totalement l'enseignement de l'Arabe et l'amazigh à la fois à l'ecole :-?

:roll: En tout cas l'Inde avec ces 20taines langues nationales à tout compris..ils consacrent leur budget davantage la recherche scientifique,à restructurer leur universités et tte les matières sont enseignés en Anglais..l'apprentissage de sa langue maternelle et tout ce qui en résulte reste dans le domaine privé!!




[ Edité par nsummer le 6/10/2005 14:25 ]
 
Un pays pauvre comme le Maroc avec 60 % d'analphabètes ne peut surtout pas se payer le luxe d'un système éducatif décalé de la réalité.

Il suffit de lire les recommandations de pédagogues comme Bentolila (cfr. article ci-dessous) pour se rendre comtpe que c'est loin d'être un luxe dans un pays en voie de développement comme le Maroc.

Comment se développerait la France si tous ses écoliers devaient passer leur scolarité en latin ?...c'est exactement la situation des Marocains où le latin est l'arabe classique.


L'apprentissage de la langue maternelle reste dans le domaine privé en Inde ? Je ne pense pas !
A ce que je sache, en Inde il n'y a pas de politique programmé d'efacement des langues nationales.
Leur cinéma, leurs journaux, leur télévision sont très dynamiques et ils emploient leur propre alphabet indien (incompatible avec un sois-disant confinement de la langue au foyer).

Je ne susi pas contre le fait que le MAroc devrait propager, comme l'Inde, l'anglais à tous les niveaux d'études supérieurs...mais encore uen fois, tous les pédagogues te diront que l'on apprend valablement une langue étrangère quand on maîtrise d'abord sa langue maternelle...

PS : au lieu de propager l'anglais, le Ministre del'Education parle de finir d'arabiser l'université ! Un bond en arrière, un de plus ...
 
Propager l'Arabe ? Déjà que nous payons le prix de cette Arabisation brutale..Bonjour les dégats!!
Leur cinéma, leurs journaux, leur télévision sont très dynamiques et ils emploient leur propre alphabet indien (incompatible avec un sois-disant confinement de la langue au foyer).

:) mais la question est : tts ses activités sont celles une intiative du gouvernement ou du privée..sachant que notre Elite bourgoise et aliénée a toujours mis l'eduction et la culture dans le second plan


[ Edité par nsummer le 6/10/2005 14:52 ]
 
Ces initiatives en Inde et comme dans beaucoup d'autres sont gouvernementales car ce sont des pays complètement décolonisés, au contraire du Maroc.

Je compare le Maroc à ce qu'aurait été la Pologne si elle était dominée aujourd'hui par une minorité russophone qui aurait complètement investi les champs médiatiques et culturels. Pourait-on dire alors que ce pays serait totalement indépendant ? NON.

Le fait est qu'au Maroc, l'élite dominante ne s'identifie pas à sa culture populaire nationale, mais la voit comme une menace.

Toutes les guerres linguistiques et culturelles ne sont jamais que l'expression d'une guerre économique plus large.

Contrairement à ce que tu dis, cette "élite" bourgeoise a très bien su s'occuper de la culture et de l'enseignement, mais seulement dans le but de verouiller les classes sociales et de maintenir ses privilèges.

Ils ont arabisé le petit peuple pour l'empêcher d'accéder au niveau d'enseignement qu'ils réservaient pour leurs enfants.

(ZUt j'ai l'impressio nd'être un révolutionnaire marxiste :-D :p )
 
maha a écrit :
en ce qui concerne ton sujet proposé, puisque tu y tiens tellement,j'approuve l'idée d'éduquer les individus via leur langue maternelle durant leurs premières années d'existence. et après? soyons réaliste elle sera condamnée à etre marginaliser par l'utilisateur en faveur d'autre langue:Anglais et Espagnol.


c'est quoi cette idée?
Vous croyez que seule les langues dominantes sont aptes à produire du savoir et à permettre l'epanouissemnt de l'individu?Un indiidu donnné passera 90% de sa vie ,au moins, avec ceux qui parlent la meme langue que lui et vous voudriez qu'il l'abondonne pour pouvoir dire quelques mots à des etrangers de passage?On ne reussit pas sa vie quand on en rate 90%.

Les langues minoritaires conduisent aussi à l'excellence;regardez la belgique,les flamans ont une position economique dominante par rapport au francophones,que leur langue ne soit parlée que par quelques millions de personnes ne les empeche pas d'etre les meilleurs;de meme pour l'espagne,l'excellence espagnole est avant tout catalane ou basque,les catalans et les basques sont peu nombreux oui mais le fait d'etre eduqués dans leur langue ne les handicape pas, bien au contraire ,la catalogne et le pays basque sont les deux regions phares de l'espagne celles ou où le pouvoir economique et l'innovation culturelle s'epanouissent...
regardez tous ces pays habitées par moins de 10 millions d'habitants et qui forment leurs enfants dans leurs langues,regardez la corée du sud,la norvege (le pays le plus riche du monde),la suede (le second pays le plus riche du monde),la finlande,ils sont les leaders de l'innovation technique.


secondement,la science n'a pas de langue ,ce qu'il faut c'est avoir l'esprit scientifique,la capacité à raisonner,le reste n'a pas d'importance....le lexique scientifique n'est ni anglais,ni français,il est à plus de 95% constitué de neologismes de 20-eme siecle à partir de radicaux greco-latins,repris par toutes les langues.Ensuite certes les scientifiques ont besoin de partager leur connaissance oui mais ils doivent surtout les proteger aujourd'hui car c'est un pouvoir economique;le japon par exemple freine la traduction de ses publications scientifiques vers l'anglais pour pouvoir les exploiter avant les autres ;ainsi une fois traduites ces publications auront deja eté exploités par l'industrie nippone...à l'age de l'espionnage industriel c'est chacun pour soi ...le fait de vouloir tout traduire en anglais c'est en quelques sortes financer les industries anglo-saxonnes indirectement,c''est travailller pour l'amerique avant de travailler pour son pays

[ Edité par agoram le 8/10/2005 22:03 ]
 
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