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Description du Souss au 19ème siècle
- Thread starter agerzam
- Start date
Agraw_n_Bariz
New Member
Merci Agerzam pour ce lien.
Ce document de Joachim Gatell, publié en 1869, est vraiment très intéressant, on y apprend des choses assez étonnantes sur la région du Souss à la fin du 19s.
On y apprend, par exemple, que le Souss était la région du maroc où la densité de population était la plus grande et où la sédentarité était généralisée, contrairement au reste du Maroc où la nomadisation était encore une pratique courante.
Mais malgré cela, il n' y aurait eu qu'une seule ville vraiment digne de ce nom : Taroudant avec une population de 8300 hab. Tout le reste, en dehors de Tiznit, Aglou, Iligh et Ifran ( petites villes ), n'était formé que de bourgs contigus plus ou moins grands.
Agadir se limitait à la citadelle de Agadir ufella avec 50 maisons et 300 habitants, à quelques centaines de metres, il y avait Founti avec 50 maisons et 200 hab.
En revanche, Aglou était surpeuplé avec 900 maisons, Massa ( Masst ) était une agglomération de villages avec 1500 maisons ( dont le plus gros village était Aghbalou ).
Iligh, dans le Tazerwalt, contenait 250 maisons, dont la moitié des habitants étaient juifs, Talahent 400 maisons. Ifran, plus au sud, était une agglomération de villages avec beaucoup de commerces tenus essentiellement par des juifs.
Notre auteur cite encore, parmi les villes qu'il considère comme étant importantes, Ilallen, Tazalagt, Ouijjan, Idaw 3issi et Asserrif.
Il nous parle aussi, du côté du cap Noun, d'anciennes ruines appelées Taroumit et il y voyait les restes de Santa-Cruz où s'établirent des Canariens au 16ème siecle.
[ Edité par Agraw_n_Bariz le 11/8/2005 2:46 ]
Ce document de Joachim Gatell, publié en 1869, est vraiment très intéressant, on y apprend des choses assez étonnantes sur la région du Souss à la fin du 19s.
On y apprend, par exemple, que le Souss était la région du maroc où la densité de population était la plus grande et où la sédentarité était généralisée, contrairement au reste du Maroc où la nomadisation était encore une pratique courante.
Mais malgré cela, il n' y aurait eu qu'une seule ville vraiment digne de ce nom : Taroudant avec une population de 8300 hab. Tout le reste, en dehors de Tiznit, Aglou, Iligh et Ifran ( petites villes ), n'était formé que de bourgs contigus plus ou moins grands.
Agadir se limitait à la citadelle de Agadir ufella avec 50 maisons et 300 habitants, à quelques centaines de metres, il y avait Founti avec 50 maisons et 200 hab.
En revanche, Aglou était surpeuplé avec 900 maisons, Massa ( Masst ) était une agglomération de villages avec 1500 maisons ( dont le plus gros village était Aghbalou ).
Iligh, dans le Tazerwalt, contenait 250 maisons, dont la moitié des habitants étaient juifs, Talahent 400 maisons. Ifran, plus au sud, était une agglomération de villages avec beaucoup de commerces tenus essentiellement par des juifs.
Notre auteur cite encore, parmi les villes qu'il considère comme étant importantes, Ilallen, Tazalagt, Ouijjan, Idaw 3issi et Asserrif.
Il nous parle aussi, du côté du cap Noun, d'anciennes ruines appelées Taroumit et il y voyait les restes de Santa-Cruz où s'établirent des Canariens au 16ème siecle.
[ Edité par Agraw_n_Bariz le 11/8/2005 2:46 ]
Il y avait aussi plus d'Amazighes juifs à Agadir que de Musulmans.
Dans tout le Souss, il n'y avait même pas 10 minarets.
Je voudrais soulever uen question :
Quand on voit l'activité économique et le développement urbain qu'avait le Souss au 19ème siècle, comment expliquer le retard que l'Etat lui a fait prendre après l'indépendance au point de vu infrastructures ?
- Jusqu'il n'y a pas si longtemps, il fallait aller à Marrakech pour le lycée
- Toujours aucune liaison ferroviaire, la région la plus active économiquement n'est pas relié au reste du pays !
- aucune autoroute, alors que les régions du Nord voient leur réseau se développer
Peut-on parler d'unesorte de boycott ou de blocus institutionnel ? :-?
Dans tout le Souss, il n'y avait même pas 10 minarets.
Je voudrais soulever uen question :
Quand on voit l'activité économique et le développement urbain qu'avait le Souss au 19ème siècle, comment expliquer le retard que l'Etat lui a fait prendre après l'indépendance au point de vu infrastructures ?
- Jusqu'il n'y a pas si longtemps, il fallait aller à Marrakech pour le lycée
- Toujours aucune liaison ferroviaire, la région la plus active économiquement n'est pas relié au reste du pays !
- aucune autoroute, alors que les régions du Nord voient leur réseau se développer
Peut-on parler d'unesorte de boycott ou de blocus institutionnel ? :-?
Agraw_n_Bariz
New Member
Ce qui fait la richesse du Souss, ce sont d'abord ses hommes, car le région est semi-désertique et enclavée entre les deux Atlas et l'Atlantique.
Si la France coloniale avait relégué le Souss dans ce qu'elle avait baptisé le Maroc inutile, le Makhzen post-indépendance l'a carrément ignorée.
En effet, l'essort économique fulgurant que connait la région depuis 20 ans, elle ne le doit qu'à l'effort et au dynamisme de ses hommes. Encore que les plus entreprenants parmi eux, on été dépenser leurs énergies pour fructifier les économies des autres régions, vu que la leur avait été abandonnée à son sort.
Malheureusement, le Souss est victime de son succès économique à plusieurs égards et ne sert pour l'instant que de vache à lait au profit de ceux que tout le monde connaît !
Voici, en quelques citations, comment, il y a un siècle et demi, Joachim Gattel avait décrit le Souss et dépeint le tempérament de ses hommes; lui qui n'avait pourtant aucune sympathie pour eux, puisqu'il n'était venu qu'en éclaireur de la France coloniale.
" Ce qui appelle d'abord l'attention, quand on entre dans ce pays, c'est la quantité de maisons réunies en agglomération, qui le couvrent, à la différence d'autres provinces de l'empire, où l'on fait de longs voyages sans voir autre chose que des huttes et des bergers ...... on ne voit pas de tente dans le Souss, ses habitants, comme ceux des hauts sommets de l'Atlas, vivent dans des maisons ..."
" Les moeurs du Souss sont généralement austères, ses habitants ne sont pas aussi démoralisés que ceux des autres provinces de l'empire.
A part quelques exceptions, ils ne fument, ni ne prisent et ne font pas usage d'opium ......On y voit pas, non plus, à beaucoup près, autant qu'ailleurs de ces charlatants hypocrites et vagabonds qui, sous prétexte de sainteté, vivent aux dépens des autres.
Ils ont de la piété, mais je crois qu'ils se forment de leur religion une idée plus rationnelle que les autres musulmans; au moins n'affectent-ils pas un enthousiasme aussi prononcé pour elle, dans le but de se faire respecter et estimer du peuple. " Fin de citation.
[ Edité par Agraw_n_Bariz le 11/8/2005 11:20 ]
Si la France coloniale avait relégué le Souss dans ce qu'elle avait baptisé le Maroc inutile, le Makhzen post-indépendance l'a carrément ignorée.
En effet, l'essort économique fulgurant que connait la région depuis 20 ans, elle ne le doit qu'à l'effort et au dynamisme de ses hommes. Encore que les plus entreprenants parmi eux, on été dépenser leurs énergies pour fructifier les économies des autres régions, vu que la leur avait été abandonnée à son sort.
Malheureusement, le Souss est victime de son succès économique à plusieurs égards et ne sert pour l'instant que de vache à lait au profit de ceux que tout le monde connaît !
Voici, en quelques citations, comment, il y a un siècle et demi, Joachim Gattel avait décrit le Souss et dépeint le tempérament de ses hommes; lui qui n'avait pourtant aucune sympathie pour eux, puisqu'il n'était venu qu'en éclaireur de la France coloniale.
" Ce qui appelle d'abord l'attention, quand on entre dans ce pays, c'est la quantité de maisons réunies en agglomération, qui le couvrent, à la différence d'autres provinces de l'empire, où l'on fait de longs voyages sans voir autre chose que des huttes et des bergers ...... on ne voit pas de tente dans le Souss, ses habitants, comme ceux des hauts sommets de l'Atlas, vivent dans des maisons ..."
" Les moeurs du Souss sont généralement austères, ses habitants ne sont pas aussi démoralisés que ceux des autres provinces de l'empire.
A part quelques exceptions, ils ne fument, ni ne prisent et ne font pas usage d'opium ......On y voit pas, non plus, à beaucoup près, autant qu'ailleurs de ces charlatants hypocrites et vagabonds qui, sous prétexte de sainteté, vivent aux dépens des autres.
Ils ont de la piété, mais je crois qu'ils se forment de leur religion une idée plus rationnelle que les autres musulmans; au moins n'affectent-ils pas un enthousiasme aussi prononcé pour elle, dans le but de se faire respecter et estimer du peuple. " Fin de citation.
[ Edité par Agraw_n_Bariz le 11/8/2005 11:20 ]
Agraw_n_Bariz
New Member
Le Souss au 19ème s.
Récit de Taleb Sidi Brahim Umasst, traduit par René Basset.
Lien :
www.berberemultimedia.com/bibliotheque/auteurs/Basset_Massat_1883.pdf
[ Edité par Agraw_n_Bariz le 12/8/2005 11:49 ]
Récit de Taleb Sidi Brahim Umasst, traduit par René Basset.
Lien :
www.berberemultimedia.com/bibliotheque/auteurs/Basset_Massat_1883.pdf
[ Edité par Agraw_n_Bariz le 12/8/2005 11:49 ]
Agraw_n_Bariz
New Member
agerzam a écrit :
copieur :-D
J'ai pas voulu mettre celui-là, on se demande si c'est de l'arabe ou du Tachelhit :-o
Oui, copieur ! et alors :-D Moi, au moins, je n'ai pas peur de l'Arabe :-D
En tout cas, le récit de Taleb Sidi Brahim Umasst a bien été écrit en Tachelhit et il en a fait aussi une version arabe.
Mais c'est la version tachelhit qui a été traduite par René Basset.
L'intérêt de ce texte, c'est qu'il relate des faits historiques antérieurs, de quelques dizaines d'années, à ceux du document de Joachim Gatell ( 1864 ).
Le document de Taleb Sidi Brahim Umasst était une commande que lui a passée l'Américain Hogdson en 1834.