LOUZIMIME a écrit :
Salam,
Qui t'a dit que les micro-crédits ne sont pas destinés au monde rural au Maroc?
Il faut se renseigner. Actuellement l'essentiel des projets financés dans le cadre des micro-crédits sont réalisés dans le monde rural, notamment des projets montés par les femmes, comme l'élevage du bétail, des lapins, les coopératives d'huile d'argan, les fruits secs, la production du miel, la production des tapis....etc.
Il faudrait noter que le Maroc est une référence dans ce domaine de micro-crédits et les organisations internationales gérant ce type de programme dupliquent l'expérience marocaine dans d'autres pays en développement.
Ah immerzig tu es le champion de la desinformation et de la propagande;tu n'as pas honte vraiment, entre nous.
Apres toutes les conneries et contre-verités que tu a dites sur la mascarde maroc2010 ou sur le comportement de makhsen apres le triste tremblements de terre de rif tu persiste dans ta betise et cela sans aucune honte.
Le maroc n'est en rien un exemple dans le micro-credits et personne ne s'en inspire (le mkhsen qui fait de social on aura tout vu maintenenant).Le micro-credit est né dans la peninsule indiene et plus precisement au bangladesh où il a eté inventé par mohamed yunus.
voici un article de monde qui en parle
.Une arme qui marche contre la pauvreté : les micro-crédits
LE MONDE | 22.05.04
La meilleure façon de lutter contre la pauvreté est la croissance. Elle est indispensable, quoique pas forcément suffisante, et le meilleur moyen de l'obtenir reste l'insertion dans le commerce mondial (notre chronique de la semaine passée). Mais il est des armes d'un autre type. Le micro-crédit en est une, qui va recevoir une consécration en fanfare par les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 dans quelques jours. Pour le meilleur ou pour le pire.
Jacques Chirac a reçu, mardi, Mohammed Yunus, l'"inventeur" du micro-crédit, ainsi que différents experts, dont Jacques Attali, ancien sherpa de François Mitterrand et fondateur de PlaNet Finance. Le président français voulait préparer le sommet des pays industrialisés, du 8 au 10 juin aux Etats-Unis, où devraient être annoncées des mesures de soutien en faveur de la micro-finance. L'année 2005 sera déclarée "année du micro-crédit". Belle consécration pour une idée généreuse.
ENTRE LES MAINS DES USURIERS
Créer des banques pour les pauvres, gérées par les pauvres, propriété des pauvres : certains y ont songé à toutes les époques, notamment les précurseurs socialistes au début du XIXe. En sortiront de multiples formes d'institutions financières spécialisées dans le monde agricole ou mutualiste. Mais vis-à-vis des plus pauvres, rien ne marche. Les banques ne parviennent pas à les "rentabiliser". Elles parviennent tout juste à capter les épaisses subventions que les Etats de toute la planète distribuent pour telle ou telle catégorie, en général rurale.
Conséquence : la moitié de la population mondiale n'a pas accès aux services bancaires. Les démunis n'ont ni tenue de compte, ni moyen de paiement, ni prêt, ni aucune de ces facilités liées à l'épargne ou à l'assurance qui sont des quasi-droits dans les pays développés. Ils sont laissés entre les mains des usuriers, dans un état de fragilité et de dépendance qu'on imagine.
Diplômé de l'université Vanderbilt, professeur d'économie aux Etats-Unis, Mohammed Yunus décide, en 1974, de rentrer chez lui, à Chittagong, au Bangladesh, et de passer aux travaux pratiques.
Pour un cours sur l'investissement, il demande à ses étudiants d'aller interroger les fabricants de tabourets en bambou des villages alentour. Ils dénombrent 42 artisans. De combien ont-ils besoin ? De 27 dollars au total ! Les banques leur ferment les portes et les usuriers leur réclament un intérêt de 25 % par mois. "J'ai eu honte !", raconte le professeur, qui décide de prêter alors l'argent de sa poche. Un minuscule prêt a suffi à acheter d'avance et à meilleur marché le bambou, la production se développe et le professeur est remboursé à 100 %, à la stupéfaction de tous les banquiers de la ville.
CRÉER LEUR PROPRE EMPLOI
Aujourd'hui, 2,5 millions de Bangladais bénéficient des micro-crédits de la Grameen Bank, la "banque des pauvres", créée par le professeur et implantée dans 40 000 villages. Une foison d'autres institutions de micro-finance (IMF) naissent, l'idée se développe, se diversifie et s'exporte dans une quarantaine de pays. Environ 60 millions de personnes dans le monde (dont 95 % de femmes, plus sérieuses en matière d'argent) bénéficieraient de micro-crédits. Selon la Grameen Bank : "Chaque année, 5 % de nos emprunteurs sortent de la pauvreté". Et à l'effet revenu s'accole un mieux général : les femmes sont mieux traitées, les enfants vont à l'école, la santé s'améliore... "Tous les hommes sont capables de se prendre en main, de faire preuve d'imagination et d'esprit d'entreprise, à condition qu'on leur fasse confiance", explique le professeur Yunus. Jacques Attali fait le calcul : "Sur la terre, 600 millions de personnes adultes vivant avec moins de 2 dollars par jour pourraient bénéficier de micro-crédits. Tous n'iront pas dans l'industrie, à l'évidence. La seule solution est qu'ils créent leur propre emploi."
Calmons les angéliques : le micro-crédit n'est pas la solution magique, le moyen de marier, hors des circuits capitalistes, la morale et l'argent pour le bonheur des miséreux. L'objectif des IMF doit être de gagner de l'argent, car c'est le seul moyen s'assurer leur pérennité. L'intérêt demandé reste très élevé, de 4 % à 12 % le mois, ce qui pose beaucoup de problèmes parce qu'il faut souvent obtenir des Etats une dérogation des lois contre l'usure. Mais ces taux ne sont rien par rapport à la rentabilité du business créé à cette échelle : acheter un fût d'huile en ville avec le crédit pour l'écouler à la cuiller dans les villages rapporte du 500 % ou du 1 000 %. D'où les taux de remboursement de 94 % des micro-crédits, à faire rêver un banquier normal.
PROFESSIONNELS
Ce mécanisme reste coûteux et difficile à mettre en œuvre : le coût bancaire d'un prêt de 20 euros est le même que pour un prêt de 2 000 euros. D'où une profession qui attire des milliers d'ONG au bon cœur mais dont peu savent perdurer. "Seules survivent les institutions dotées d'une solide gestion. La générosité ne suffit pas", dit Pierre Jacquet, de l'Agence française de développement. Sur les 7 000 institutions recensées, 1 % y parviendrait et saurait grandir sans avoir besoin de subventions permanentes, selon Elizabeth Littlefield, directrice du CGAP (Consultative Group to Assist the Poorest) et expert à la Banque mondiale. Une vingtaine de ces institutions seulement auraient atteint un stade d'efficacité "professionnelle".
L'enjeu actuel est d'en accroître la surface et le nombre. C'est le but que s'est fixé PlaNet Finance, qui offre du conseil, de la formation, de l'aide informatique et qui "note" les institutions (rating) afin d'aider les financiers qui, désormais, commencent à y investir (pour l'instant les fonds dits éthiques). Le goulot d'étranglement n'est pas l'argent mais les hommes - il en faut pour descendre au niveau des villages - et leurs compétences. Le G8 devrait aller dans ce sens en aidant la formation et les mécanismes de garantie.
Le professeur Yunus espère que la barre des 100 millions de micro-emprunteurs sera atteinte l'an prochain. Ce n'est pas l'explosion : la micro-finance n'est qu'une des solutions contre la pauvreté. Mais un emprunteur fait vivre quatre personnes en moyenne. Parmi les politiques d'aide au développement, elle a gagné toute sa place.
Eric Le Boucher
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 23.05.04