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agoram

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Tourisme rural à Ifrane : créneau de développement local



Déjà en vogue aux Etats Unis d'Amérique et en Europe où il est nét depuis les années 60, le tourisme rural connaît un essor sans cesse croissant dû essentiellement aux changements sociologiques qui affectent les Régions, mais aussi aux succès des activités de pleine nature, à la recherche de l'ouverture, de l'exotisme et de la découverte, à la saturation et pollution des plages et au besoin de santé et de repos ressenti chez les citadins stressés qui apprécient le séjour dans les grands espaces ruraux loin de tous les problèmes de la ville.


Pour le Maroc, le développement du tourisme rural est devenu l'une des priorités afin de repositionner l'image du Maroc par la promotion d'un produit alternatif capable de le différencier par rapport à la concurrence et participer ainsi au développement économique et social des populations rurales et de montagne par la dynamisation des économies locales, la création d'emploi et la stabilisation des populations.

On distingue quatre catégories de produits qui se rapportent à ce concept .
Le tourisme en Auberge rurale . Implantées en montagne et dans les régions boisées, ces petites unités hôtelières proposent un accueil chaleureux, un confort rustique et une cuisine du terroir. Autour de ces unités se développent des activités de sports et de loisirs telles la chasse, la pêche, la randonnée, etc.Ce type d'activité qui était très assez développé au temps du protectorat et des coopérants européens est actuellement en désuétude.

Le Chalet des Skieurs du Ski Club d'Ifrane implanté depuis les années 30 au cœur du Moyen Atlas à quelques mètres seulement du cratère du Michlifen peut bien faire l'affaire pour relancer ce genre de tourisme dans la province d'Ifrane d'ailleurs.
Le tourisme à la ferme et l'agrotourisme . C'est la formule la plus authentiquement rurale, basée sur le séjour à la ferme chez le paysan et sur la participation à la vie campagnarde ( travaux des champs, vendanges, cueillette, entretien des animaux…).

D'autres activités peuvent se développer tout autour comme la randonnée sous toutes ses formes équestre, pédestre ou à VTT, la pêche et la chasse. Les produits de la ferme peuvent être vendus comme le poulet beldi, le beurre, le fromage de chèvre et le miel entre autres. Ce genre d'activité touristique est malheureusement inexistant chez nous au Maroc, mais présente des potentialités certaines pour son développement dans la région du Moyen Atlas qui recèle de ses atouts propices pour le développement de cette activité surtout au niveau de la région d'Ifrane qui constitue l'arrière pays des grands centres urbains des Régions de Méknès Tafilalet et de Fès Boulemane. Et, la Commune rurale de Dayet Aoua avec son très beau circuit des lacs et ses belles fermes implantées en plein milieu de vergers s'offre belle et bien pour la promotion de ce créneau encore inconnu au Maroc.

L'écotourisme est basée sur la découverte de la nature, des modes de vie et de culture des populations locales, l'écotourisme est une activité qui prend en ligne de compte la préservation de l'environnement, du patrimoine et des traditions locales et qui participe au développement local. Les parcs espaces privilégiés pour le développement de l'écotourisme au Maroc sont sans aucun doute les réserves naturelles, les parcs nationaux et régionaux. Son développement est encore très timide dans le pays mais plusieurs actions sont engagées dans ce sens par l'état notamment dans le Toubkal, le Tazeka et au Souss Massa.

L'écotourisme est une activité qui peut très bien se développer dans le parc National d'Ifrane où l'on constate déjà une fréquentation de certaines associations et clubs ainsi que de quelques agences spécialisées de Kenitra et de Casablanca.

Le développement de ce tout nouveau créneau doit se faire en concertation avec les eaux et forêts dans le cadre de la stratégie des aires protégées élaborée par ce département.

Tourisme itinérant ou tourisme de montagne est la formule la plus sportive du tourisme rural, basée sur la découverte d'une région par étape, à pied, à cheval, à ski ou en VTT. C'est également la forme la plus développée au Maroc, essentiellement dans les zones de montagnes du Haut Atlas et de l'Anti Atlas et c'est la randonnée pédestre qui en constitue, de nos jours, la principale activité. D'autres activités plus sportives se sont développées tel que les sports des eaux vives, l'escalades et le canyonning.

A propos du tourisme de montagne en vogue justement dans la région du Haut Atlas et de l'Anti Atlas, il ressort des derniers chiffres dont on dispose qu'au niveau de la fréquentation, le nombre de touristes est passé de 7000 en 1980 à plus de 50000 de nos jours avec un taux de retour qui dépasse les 25% alors que pour le tourisme classique n'a été que de 5%.

Au niveau de la qualité du tourisme de montagne, il s'est avéré qu'il s'agit là d'une activité respectueuse de l'environnement et des traditions socio-culturelles des populations. Il a eu des retombées économiques directes positives sur les gîtes, les guides, les muletiers et les cuisiniers et des retombées économiques indirectes par le biais des stimulations sur l'agriculture, l'élevage et l'artisanat. On constate aussi une certaine stabilisation des jeunes dans les contrées attirés par la profession touristique offrant des activités rémunératrices et attrayantes.

Ce qui est démontré par le nombre croissant des guides de montagnes et par le nombre de gîtes d'étape ouverts et par le nombre élevé de muletier, de cuisiniers et d'aides cuisiniers actifs dans le Haut Atlas. Si ce type de tourisme s'est révélé être un véritable moteur économique des régions de montagne, on ne pourrait nier les effets pervers qui peuvent être induits par son développement notamment le risque de déséquilibre socio-économique et écologique.

Pour cela, le développement de ce créneau dans les massifs du Moyen Atlas doit prendre en considération les acquis de cette expérience et adopter des actions à entreprendre en corrélation avec les spécificités naturelles et humaines de cette région et ce, en étroite concertation avec tous les intervenant dans la filière et les populations concernées.

Enfin, il ya lieu de noter que pour pouvoir développer le tourisme rural dans la région du Moyen Atlas en général et dans la province d'Ifrane en particulier, plusieurs actions doivent être entreprises simultanément.
Il y a d'abord des actions liées à la formation : En effet, les accompagnateurs de la région doivent faire objet d'un recyclage et être initiés aux connaissances de la faune et de la flore de la région ainsi aux pratiques sportives propre à la région telle la pêche sportive, le ski de fond et de randonnée, la planche à voile et le ski nautique sur les eaux des lacs.

Puis des actions liées à l'aménagement avec notamment, l'aménagement de structures d'hébergement adaptées, aménagement de parcours de pêche, de sites naturels particuliers, d'observatoire de la faune notamment au site classé RAMSAR du Lac d'Afenourir, balisage des circuits de randonnées pour qu'ils puissent répondre aux normes universelles et enfin des actions liées à la promotion pour faire connaître les riches potentialités de la région et ce, à travers l'organisation de voyages de presse et d'éductours en collaboration avec les professionnels.



Mohammed Drihem


Le matin
 
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