Festival Timitar d'Agadir

agerzam

Administrator
agadir_festival.jpg


Source : Tawalt.com
 
Salam,

C'est le festival d'Agadir Iyghir.
Pour plus d'informations, visitez le lien suivant :
http://www.timitar.com
 
Si une personne pouvait nous rediger un petit truc sur cet evenement ce serait vraiment sympa!

Encore mieux, nous filmer quelques moment de ce festival!
 
Regardez le ! On le voit pas pendant des jours, il passe donner ses ordres puis il repart aussi vite ! :-D

commeeeeeeent il se la joue :-zer
 
Festival d'Agadir, Signes et Culture Timitar : des moments d'amour et de convivialité



Durant cinq jours, la ville d'Agadir vibrera aux rythmes de la musique amazighe et du monde. Du 7 au 11 juillet, le Conseil régional de Souss Massa Draâ, la Wilaya d'Agadir, la Mairie de la ville et le Conseil régional du Tourisme organisent la deuxième édition du festival culturel international, baptisée «Timitar, Festival d'Agadir Signes et Culture». Le thème fait référence aux spécificités d'un patrimoine marqué par la prédominance du signe et de la profusion des symboles.





Conçu tout d'abord comme un miroir de la culture amazighe, le festival compte en parallèle promouvoir le dialogue interculturel et permettre, l'espace de quelques nuits, une fusion complète entre le local et l'universel. Les artistes amazighs accueilleront ainsi les musiques du monde. Ils seront donc invités à animer des soirées inoubliables durant le temps du déroulement du festival.

Il s'agit de Idir (Kabylie/Algérie), Izenzaren (Souss), Rayssa Fatima Tabaamrant (Souss), Batoul Almarouani (Laayoune), les Frères Akkaf (Rabat), Inerzaf (Souss), Rays Lahcen Akhettab et Rayssa Amina Demssirya (Souss), Ittou et l'Ensemble Taghbaloute (Taghbaloute), Said Zerouali (Rif), Rose du Désert (Agadir), Original Hip Hop (Agadir), Tissent (Tata), Aglagal (Taliouine, Rays Lhoucein Amentag (Souss), Daqqa Roudania (Taroudant), Moh Mellal (Ouarzazate), L'Kfifates de Houara (Houara), Abdelwahed Hajjaoui (Khénifra), Mouloud El Meskaoui (Errachidia), Rekba de Zagora (Zagora) et Oudaden (Souss).

Les musiques du monde seront représentées cette année par Nahawa Doumbia (Mali), Daby Touré (Mauritanie), Orchestra Baobab (Sénégal), Les Maîtres Tambours du Burundi (Burundi), Ojos De Brujo (Espagne), Luis de la Carrasca (Espagne), Les Tambours du Bronx (France), Boss Phobie (France/Maroc), Electric Gypsyland (Allemagne/Roumanie/Bulgarie), Horvath Gypsy Band (Hongrie/Irak), Oumayma El Khalil, Marcel Khalifé et l'Ensemble Al Mayadin (Liban), Faiz Ali Faiz (Pakistan), Les Tambours de Tokyo (Japon), Randy Weston (Etats-Unis), Boom Shaka (République Dominicaine/Jamaïque/Etats-Unis) et Cyro Baptista (Brésil).

Un autre festival «off», dédié uniquement à la musique et au chant, se tient déjà parallèlement au festival officiel du 15 juin jusqu'au 15 juillet.


Ce festival " off " offrira, outre de beaux moments festifs sur la plage et dans la ville, une programmation variée, couvrant un large éventail de genres et de pratiques culturels :danse, poésie, photographie, théâtre, bijoux, art culinaire, artisanat…

En offrant ces moments d'amour, de tolérance et de convivialité, Agadir, haut lieu touristique, devient une étape nationale d'un Maroc terre de festivals. Selon les organisateurs, ce festival évoquera la richesse du patrimoine musical de la Région Souss Massa Draa et fera la part belle aux musiciens du monde qui ont su témoigner de leur époque sans renier leurs racines.

Durant cinq jours, plusieurs scènes accueilleront des artistes venus du Maroc et des quatre continents pour un temps festif de partage et de générosité.

La musique, à sa façon, raconte le monde, le joue et le chante. Elle donne de l'écho aux âmes, plongeant dans la tradition ou s'affirmant dans la modernité. En confluence à Agadir, variées comme les paysages du Sud marocain, les musiques amazighes et les musiques du monde de l'été 2004 symboliseront l'esprit d'ouverture et d'accueil du Maroc.

Des chercheurs et des universitaires marocains et européens donneront des conférences sur les thèmes du Festival. Un espace est également prévu sous une tente pour la projection de films en rapport avec la thématique du Festival. Un atelier d'initiation aux sculptures roulantes destiné aux enfants et adolescents sera animé par les artistes de la Compagnie des Zigrolling.

Pour sa part, le Centre Tarik Ibn Zyad organise deux soirées de poésie moderne les 3 et 4 juillet prochain à la salle du musée du patrimoine Amazigh d'Agadir. Ces deux soirées, qui seront animées par M. Abdellah Bounfour, professeur de Berbère à l'INALCO, verront la participation des poètes Ali Sidqi Azaykou, Said Moussaoui, Ahmed Heddachi, Brahim Oubelle, Mohamed El Oiakira, Driss Meliani, Mohamed Mestaoui, Mohamed Bouaajeb, Driss Mesnaoui, Mohamed Oudades, Ahmed Ziani, Nouhad Benaguiba et Wagrar Meksa.



le matin
 
Le Festival d'Agadir, un espace de confluences culturelles et de création



Entretien avec Aziz Akhannouch, président de la région Souss-Massa-Drâa


Le Matin : Monsieur Aziz Akhannouch, vous êtes Président de la Région d'Agadir Souss-Massa-Drâa, et, à ce titre, vous avez décidé de relancer le festival de la musique. Pourquoi un Festival à Agadir ?

Agadir est une station balnéaire réputée à l'échelon international. C'est la capitale de la Région du Souss Massa Draa qui occupe le dixième du territoire national et dont l'économie est en pleine effervescence . Cependant, elle souffre d'un déficit en matière de rayonnement culturel.

Il manque, en effet, à la ville une manifestation d'envergure, de dimension internationale capable de faire battre plus vite le cœur de la ville, de faire connaître sa culture si riche et de stimuler l'ensemble des opérateurs économiques.

La région Souss Massa Draa, avec sa confluence géographique et culturelle et la diversité de son patrimoine est un lieu idéal pour organiser un tel événement. Nous souhaitons ; le positionner, dans le paysage des festivals marocains, comme une manifestation originale qui rend hommage à la fois à la musique amazighe et à la «world music», dans un esprit d'accueil et d'ouverture.

Mais que peut apporter ce Festival au tourisme ?

Du point de vue de ce qu'elle offre au tourisme, Agadir a longtemps semblé être coupée de son arrière-pays et ne pouvoir procurer à celui qui y séjourne que du soleil, de rafraîchissantes baignades et de précieux moments de délassement, synonymes de vacances au sens plein et de rupture avec l'agitation de la ville.
Agadir ne paraissant pas en mesure d'exister aux yeux de l'autre comme la capitale d'une région chargée d'histoire, elle était comme inapte ou hésitante à convier l'étranger à la découverte de ce qui lui est culturellement spécifique. Victime en quelque sorte de son succès, Agadir a tardé à se positionner comme la capitale d'une région à la personnalité culturelle très affirmée.

Avec le Festival Signes et Culture TIMITAR, c'est chose faite et nous nous en réjouissons.
En tant que président de la région, et bien que censé m'occuper d'avantage de développement économique que d'art, je suis convaincu que la culture a un rôle très important à jouer dans le développement de la région.
Ceci dit, le Festival est un événement culturel mais ses effets sur le tourisme sont indéniables.

Nous espérons qu'avec ce Festival, enrichirons l'image d'Agadir en tant que capitale d'une région riche en histoire, en culture et en musiques. Les touristes connaîtront désormais Agadir sous ses multiples aspects.

«Les artistes amazighs accueillent les musiques du monde ». Quelle volonté est au cœur de cette démarche ?

La culture amazighe, toujours vivante et à l'écoute des changements du monde, est une richesse patrimoniale indéniable et reconnue. Elle est en revanche trop peu exploitée et mise en valeur. Nous avons donc choisi de créer un espace de confrontation et de dialogue, entre elle et les musiques du monde, un espace qui symbolise la vitalité de notre région et l'esprit d'ouverture de sa population. L'originalité et la diversité de la programmation nous permettront d'offrir à un public nombreux et de toutes origines (jeunes, adultes, touristes marocains et étrangers, gadiris, etc.) un panorama de la musique amazigh et de la «world musique» contemporaines et traditionnelles.

Les 400 artistes invités (plus de 20 groupes amazighs et 17 groupes étrangers) en faisant partager leurs émotions et leur art donneront naissance à un événement pluriculturel de l'été 2004 à Agadir.

Alors, pourquoi un Festival off et quel sont ses objectifs ?

L'idée du Festival off est de créer de multiples espaces où peuvent s'exprimer les forces vives de la ville et les artistes de tout bord : intellectuels, poètes, peintres, musiciens, acteurs dramatiques, comédiens… etc .
Et comme vous l'avez remarqué plusieurs activités ont été prévues et organisées : théâtre, musique, poésie, danse…

Nous pensons que c'est une bonne expérience qui a vu la participation d'un public connaisseur, d'artistes de renommée et de beaucoup de jeunes qui vont certainement se frayer un chemin dans l'univers de l'art.
Nous essayerons de les encourager et de continuer à œuvrer pour enrichir cette expérience et l'élargir à toutes les villes de la région.

Quel est votre dernier mot, que souhaitez dire à tous ceux qui vont suivre cette manifestation ?

Je voudrais saisir cette occasion pour remercier tous ceux qui ont participé de prés ou de loin à la mise en oeuvre de ce Festival.
Je voudrais remercier particulièrement la Wilaya d'Agadir en la personne de M. le Wali Mohamed Ali Ghannam qui nous accompagné durant toutes les opérations depuis le début des travaux. Je tiens à remercier la Municipalité d'Agadir en la personne de son Président M. Tarik Kabbaj qui n'a pas hésité un moment pour nous apporter tout son soutien.

Je voudrais aussi remercier le Centre Régional de Tourisme en la personne de son Président M. Saïd Scally qui a fait preuve d'une grande disponibilité à notre égard ainsi que l'Association de l'Industrie Hôtelière de la ville en la personne de son Président M. Abderrahim Oumani qui nous a soutenu pour l'hébergement et le transport de tous les participants.

Bien entendu, il est nécessaire de rendre un hommage particulier à tous les sponsors qui nous ont soutenu financièrement et ont cru dans ce Festival.





Propos recueillis par Hassan Alaoui


le matin
 
Festival d'Agadir : Idir a créé l'émotion et non une «crise» diplomatique


Les autorités d'Agadir et les milieux concernés par le Festival Timitar démentent formellement et catégoriquement l'information selon laquelle le chanteur algérien Idir, en ouvrant le festival, était à deux doigts de provoquer une «crise diplomatique» maroco-algérienne.


Le chanteur algérien- qui revendique son amazighité culturelle- a chanté en amazigh et ne s'est aucunement attaqué à son pays. Les responsables et organisateurs du festival, comme aussi les représentants de la presse et l'opinion publique sont, en effet, surpris de voir colporter par un quotidien de Casablanca l'allégation que le musicien algérien ait en quoi que ce soit pris à partie les institutions de son pays auquel il est resté fortement attaché et pour lequel- en témoignent les textes et les chansons, les premiers en français, les seconds en berbère. A Agadir, Idir a été un citoyen du Maghreb à sa manière- c'est-à-dire un militant de la spécificité- amazigh mais nullement un anti-algérien. Le concert qu'il a donné illustrait l'émotion et parfois la douleur que ressentait le chanteur par rapport aux évènements qui déchirent son pays. Et il a su créer une sortie de communion avec le public gadiri dont le dénominateur commun est l'amazighe qui est ici un facteur d'unité et non de discorde. Il n'y a donc pas lieu d'invoquer un soupçon de “ crise diplomatique ”, à moins qu'il s'agisse de mauvaise foi délibérée et d'une volonté voilée de saper les efforts de ceux qui se sont investis dans la réussite, enfin, du premier vrai festival d'Agadir dont le succès est à l'évidence assuré.




le matin

[ Edité par agoram le 9/7/2004 19:20 ]
 
S.A.R. le Prince Moulay Rachid ouvre le Festival d'Agadir : un moment de communion, de générosité et d'échange



S.A.R le Prince Moulay Rachid a présidé hier soir à la place Al Amal, la cérémonie d'ouverture du festival d'Agadir «Signes et culture-Timitar» au cours duquel les musiques amazighes accueilleront les musiques du monde. Après l'allocution de bienvenue prononcée par le ministre de la culture, M. Mohamed Achaâri, le festival a été officiellement ouvert. C'est la grande figure de la chanson kabylIe Idir qui a ouvert le bal.



S.A.R. le Prince Moulay Rachid présidant l'ouverture du Festival

Chanteur phare de l'Algérie militante depuis les années 70, Idir continue son combat pour la reconnaissance de la culture amazighe, avec ses propres armes. A savoir la poésie et la musique.

Loin des paillettes du showbiz, l'homme se fait discret, mais les concerts de l'auteur de l'émouvante et mondialement connue «A vava inouva» sont toujours des moments rares de générosité et d'échange.

Il chante l'amour comme il chante la guerre, les souffrances… Une fois sur scène, il a eu un accueil exemplaire de la foule qui scandait «Imazighen» et chantent, en chœur, avec lui. Par la suite, le groupe Izenzaren a tenu en haleine et jusqu'à une heure tardive de la nuit, des milliers de spectateurs venus chanter et danser aux rythmes de la musique amazighe. Fondé dans les années soixante dix dans la mouvance de groupes tels que Nass El Ghiwane et Jil Jilala, Izenzaren modernise et donne une parole contemporaine à la chanson amazighe.

Son succès, tant au Maroc qu'à l'étranger, est considérable. Par la magie de ses compositions musicales, enrichies par le recours au banjo et par des paroles en symbiose avec les questions qui traversent la société, ce groupe a été porté par toutes les générations. Des chansons telles que Wad ittemuddun (Voyageur), Wa zzin (Oh ! beauté), Immi Henna (Ma gracieuse mère), Ttuzzalt (Poignard), font désormais partie du patrimoine. La soirée s'est poursuivie au théâtre de verdure de la municipalité où trois femmes ont été honorées de la présence de plusieurs fans de la musique africaine et amazighe. C'est Batoul Almarouani de Laâyoune qui a été la première à chanter. Sa troupe perpétue la tradition sahraouie du Tarab Al Hassani, connu pour la variété de ses styles et de ses timbres, portés par les instruments traditionnels que sont la Tabla, le Ney, le Tadnit et l'Ardine, mêlés aux voix féminines et masculines, et transcendés par la danse populaire des provinces du Sud qui met en scène le mouvement harmonieux des doigts féminins.

Initiée par son père, Batoul Almarouani use de la poésie Hassanie avec subtilité et génie. Ensuite, ce fut au tour de la Malienne Nahawa Doumbia de faire danser l'assistance aux rythmes de la musique africaine.
C'est contre l'avis de toute sa famille que cette jeune fille, appartenant à la caste des forgerons et non des griots, s'est lancée dans la chanson. Depuis les années 70, le public malien a vénéré sa voix merveilleuse, qui s'harmonise si bien avec les cordes des N'goni.

Nahawa Doumbia compose et écrit toutes ses chansons, révélant une vie intérieure intense et troublante. Puisant son inspiration dans son expérience, elle transfigure ses blessures et ses espoirs. La soirée a été clôturée au théâtre de la municipalité par la très réussie prestation de Rayssa Fatima Tabaamrant de la région de Souss. Considérée aujourd'hui comme l'une des grandes Rayssate du Souss, cette voix exceptionnelle réinvente la tradition des Rways. Accompagnée avec exigence par d'excellents musiciens aux rebab, lotar, naqus et percussions, la poésie chantée (ou Amarg) de Fatima Tabaamrant dépasse le cercle des amateurs et fait de cette grande chanteuse la nouvelle diva amazighe.

A la scène Bijaouane, les frères Akkaf de Rabat ont chanté et dansé pour un public venu également nombreux. Fondateurs du groupe Ousmane dans les années soixante dix, ils sont de cette génération qui entreprit de rénover le folklore traditionnel. Belaid, Aziz et Ali, aux instruments à corde, ont formé un quatuor avec Boubker Cherki aux percussions, pour explorer l'art musical marocain dans sa diversité et sa richesse, et le mêler, harmonieusement, aux rythmes du jazz et des musiques du monde. Ensuite c'était au tour de Inerzaf (Souss) de tenir son concert. Fondé par Lahcen Bizenkad en 1986, ce groupe participe de la vitalité de la chanson moderne et populaire amazighe. L'amour, la jalousie et les sujets de société forment l'essentiel d'un répertoire soutenu par une musique communicative et festive.

L'Espagne était, pour sa part, présente au festival d'Agadir avec Ojos de Brujo.
Prêts à vivre tous types d'expériences, tant qu'il s'agit de musique, les Ojos de Brujo, qui appartiennent également au collectif artistique “ La Fabrica de Colores ”, mêlent le Flamenco au hip hop, au funk, au rap et au reggae.

Ils métissent sans vergogne et avec un enthousiasme inépuisable la musique flamenca traditionnelle : percussions latines, scratchings délirants, voix ragga et danses enflammées. A telle enseigne qu'il devient extrêmement délicieux de se laisser ensorceler par ces vagabonds du son !






le matin
 
Clôture du Festival d'Agadir : les frères El Akkaf ont fait sensation


Ils se sont produits le mercredi 7 juillet sur la scène Bijaouane située en plein centre ville d'Agadir, non loin de la plage.


Jouant devant un public venu nombreux, les frères El Akkaf de Rabat ont fait sensation. Pour une deuxième prestation dans le cadre des festivals d'Agadir, le groupe remporte un franc succès.

Fondateurs du groupe Ousman dans les années soixante dix, ils sont de cette génération qui entreprit à l'époque de rénover le folklore traditionnel.
Belaid, Aziz et Ali, aux instruments à corde, ont formé un quatuor avec Boubker Cherki aux percussions, pour explorer l'art musical marocain dans sa diversité et sa richesse, et le mêler harmonieusement aux rythmes du jazz et des musiques du monde. La création du groupe Ousman était d'abord une idée. Aussi, la création du groupe les frères El Akkaf a-t-elle été faite en douceur. Ils ont appris le métier dans le tas puisque leur père était aussi un musicien très célèbre.

Le groupe est très connu surtout à l'étranger. «C'est ça le problème, parce que nous avons participé à un grand nombre de rencontres artistiques et culturelles de haut niveau. C'est un honneur pour nous puisque nous nous considérons comme des ambassadeurs de la musique marocaine en général et de la musique amazigh en particulier», tient à préciser Belaïd El Akkaf, musicologue chercheur et fondateur du groupe qui porte son nom.

La musique des frères El Akkaf est un mélange de rythmes et de refrains repris des différentes régions du Royaume. Cette diversité est ensuite mêlée en fusion avec la musique du jazz. Ils avaient déjà montré au public qu'ils étaient capables de réussir un brassage musical, lors du festival du jazz des Oudayas et au festival de Tambouktou au Mali. Par ailleurs, un grand projet va unir bientôt les frères El Akkaf et Ammouri Mbark.

Sur ce projet, Belaïd El Akkaf souligne que «c'est un projet grandiose qui vise à réhabiliter le groupe Ousman. Notre idée est de refaire les chansons d'Ousman avec de nouveaux arrangements musicaux plus modernes. Je crois que la création, il y une trentaine d'années, du groupe Ousman a été en quelque sorte préméditée. A cette époque, en faisant usage des instruments modernes, le public croyait qu'on portait atteinte à la musique amazighe. Je dis qu'au contraire, durant toute cette période, nous ne touchions pas le contenu, mais seulement la dimension. Le contenu reste toujours le même : tradition et modernité.

Maintenant que d'autres groupes ont vu le jour, il est nécessaire de les encourager et de leur porter main forte pour qu'ils réussissent aussi». Pour cet été, le groupe compte participer à des manifestations musicales à Rabat, Taroudant pour son festival local et d'Imintanout.




Agador - El Mahjoub Rouane


le matin
 
Clôture en apothéose du festival d'Agadir «Signes et culture-Timitar» : les musiques amazighes ont très bien accueilli les musiques du monde



Organisé du 7 au 11 juillet, par le Conseil régional de Souss Massa Draâ, la Wilaya d'Agadir, la Mairie de la ville et le Conseil régional du Tourisme, le festival culturel international, baptisée «Timitar, Festival d'Agadir Signes et Culture» a pris fin, hier soir, comme il a commencé, en apothéose. Pas moins de sept groupes musicaux ont participé à la cérémonie de clôture organisée sur les trois scènes aménagées pour accueillir des concerts. Sur la place Al Amal, le public a pu apprécier les musiques et les chansons de Rekba de Zagora, les Tambours de Tokyo et les Tambours du Bronx venu de France.

Rekba de Zagora a présenté une danse et un rythme fascinant qui, au son des tambours et des voix, place en son centre un couple qui exécute une chorégraphie cadencée. La poésie chantée évoque les choses de la vie et de l'amour vécues par cette communauté des oasis du sud. Par la suite, c'est dans un univers tour à tour violent et subtil, sauvage et raffiné, martial et ludique, que nous ont entraîné les Taiko, ces grands tambours dont les sonorités profondes rythment les festivités populaires au Japon. Aux percussions s'allie la mémoire des corps et du cœur : quatre hommes et deux femmes ont donné à voir un art millénaire, une culture à la fois rigide et créative.

Entre les tambours et les hommes une harmonie se crée : le public a retenu son souffle, les musiciens ont offert le leur jusqu'à la totale séduction. Le groupe «Les Tambours du Bronx», créé en 1987 et version crashée de ses homologues africains «Les Tambours du Burundi», a, quant à lui, déployé sur ses bidons recyclés une énergie sidérante doublée d'une chorégraphie du rythme. Les Tambours du Bronx se sont imposés dans la rue avant d'être officiellement invités dans les grands festivals. Ils sont considérés aujourd'hui comme l'un des plus grands ensembles de percussions européen. Ils ont présenté pour la première fois au Maroc leur dernier spectacle d'une puissance phénoménale « Stéréo Stress». Au théâtre de Verdure, le public venu nombreux était au rendez-vous pour chanter et danser avec Horvath Gypsy Band et le grand Randy Weston.

Après avoir exploré des musiques aussi variées que les mélodies traditionnelles iraquiennes ou turques, ou les plus belles pièces du répertoire classique européen (Brahms, Liszt, etc.), le virtuose irakien du oud Omar Bashir, s'est tourné vers la culture tsigane. En 2000, il convie l'ensemble Horvath Gypsy Band, fondé par le célèbre violoniste Karoly Horvath, à un dialogue entre le luth oriental et la musique tsigane hongroise.

Cet ensemble atypique crée un espace de rencontre inédit, où les musiques et les cultures s'écoutent et se répondent avec enthousiasme et passion.Ce concert a été suivi par celui du Novateur et visionnaire, Randy Weston qui est une référence pour tous les pianistes de jazz contemporains, souvent comparé à Thelonius Monk ou à Duke Ellington. Ses créations, spirituelles et inspirées, effectuent une synergie parfaite entre l'héritage rythmique venu d'Afrique et les techniques musicales propres au jazz.

Epris d'échanges culturels, de rencontres et de connaissance, il a enregistré en 1999 un disque avec de grands maîtres Gnawa marocains avec qui il s'est produit à Agadir A la scène Bijaouane, ce sont l'Orchestra Baobab du Sénégal et le groupe Soussi Oudaden qui ont enchanté et émerveillé l'assistance par leurs musiques extraordinaires. Loin des sonorités exclusivement traditionnelles de l'Afrique, les dix membres sénégalais d'Orchestra Baobab, inventeurs de la «world music» avant qu'elle ne soit à la mode, ont convié le public à un «bœuf musical» et construit un répertoire atypique, où s'invitent le cha cha cha et la pachanga.

Chantés en wolof, en espagnol ou en français, les titres sont le fruit d'une authentique fusion de ces sensibilités africaine et latine. Partout où ils passent la salle de concert se transforme en salle de danse ! Enfin la boucle était bouclée par le concert donné par le groupe Soussi Oudaden.

Créé en 1985, ce groupe puise son inspiration dans la musique traditionnelle amazighe. Il y a chez ce groupe la passion des racines qu'ils relisent et réactualisent dans une musique vivante qui soulève l'adhésion du public. Le groupe a donné beaucoup de concerts au Maroc et à l'étranger, particulièrement en Europe et a produit 14 albums en 18 ans, contribuant à la renaissance de la chanson amazighe. Durant cinq jours, la ville d'Agadir a donc vibré aux rythmes de la musique amazighe et du monde.

Le public a apprécié les musiques et les chansons d' Idir (Kabylie/Algérie), Izenzaren (Souss), Rayssa Fatima Tabaamrant (Souss), Batoul Almarouani (Laayoune), les Frères Akkaf (Rabat), Inerzaf (Souss), Rays Lahcen Akhettab et Rayssa Amina Demssirya (Souss), Ittou et l'Ensemble Taghbaloute (Taghbaloute), Said Zerouali (Rif), Rose du Désert (Agadir), Original Hip Hop (Agadir), Tissent (Tata), Aglagal (Taliouine, Rays Lhoucein Amentag (Souss), Daqqa Roudania (Taroudant), Moh Mellal (Ouarzazate), L'Kfifates de Houara (Houara), Abdelwahed Hajjaoui (Khénifra), Mouloud El Meskaoui (Errachidia), Rekba de Zagora (Zagora) et Oudaden (Souss).

Le public a également fait connaisance avec les musiques du monde représentées cette année par Nahawa Doumbia (Mali), Daby Touré (Mauritanie), Orchestra Baobab (Sénégal), Les Maîtres Tambours du Burundi (Burundi), Ojos De Brujo (Espagne), Luis de la Carrasca (Espagne), Les Tambours du Bronx (France), Boss Phobie (France/Maroc), Electric Gypsyland (Allemagne/Roumanie/Bulgarie), Horvath Gypsy Band (Hongrie/Irak), Oumayma El Khalil, Marcel Khalifé et l'Ensemble Al Mayadin (Liban), Faiz Ali Faiz (Pakistan), Les Tambours de Tokyo (Japon), Randy Weston (Etats-Unis), Boom Shaka (République Dominicaine/ Jamaïque/Etats-Unis) et Cyro Baptista (Brésil). A noter que la cérémonie d'ouverture du festival d'Agadir «Signes et culture-Timitar» au cours duquel les musiques amazighes ont accueilli les musiques du monde, a été présidée par S.A.R le Prince Moulay Rachid a présidé mercredi dernier à la place Al Amal.


A signaler également qu'un festival «off», dédié uniquement à la musique et au chant, se tient déjà parallèlement au festival officiel du 15 juin jusqu'au 15 juillet. Ce festival «off» offrira, outre de beaux moments festifs sur la plage et dans la ville, une programmation variée, couvrant un large éventail de genres et de pratiques culturels : danse, poésie, photographie, théâtre, bijoux, art culinaire, artisanat… En offrant ces moments d'amour, de tolérance et de convivialité, Agadir, haut lieu touristique, devient une étape nationale d'un Maroc terre de festivals.




Agadir- El Mahjoub Rouane

le matin
 
Entretien avec Brahim Mazned, directeur artistique du Festival d'Agadir : prédominance du signe et profusion des symboles



Le festival d'Agadir «Signes et culture- Timitar» a permis de réaliser des rencontres entre les artistes amazighs du Maroc et les musiques du monde. Ensemble, ils animent des soirées inoubliables durant le temps du déroulement du festival. C'est Brahim Mazned qui s'occupe de leur offrir les bonnes conditions de séjour et de leur production sur les plateaux. Il est le premier Marocain à assurer la direction artistique d'un festival organisé au Maroc. Il nous parle de sa carrière et de ses ambitions.



Vous êtes le premier directeur artistique marocain d'un festival d'une telle ampleur. Qu'est-ce que cela représente pour vous ?

D'abord, le fait que je travaille dans le domaine culturel depuis plusieurs années me motive à assumer cette responsabilité. Je suis un fervent passionné de la World Music et des musiques du monde. Personnellement, j'avais un désir de participer à la vie culturelle de cette ville. Quand on m'a contacté pour réaliser un tel projet, j'ai hésité avant de proposer l'esprit des musiques amazighes. J'espère que cette édition sera une réussite. Je laisse le public et les médias juger mon travail.

Parlez-nous de votre carrière professionnelle au Maroc et à travers le monde. Le public ne connaît pas assez M. Mazned. Alors qui est le directeur artistique du festival d'Agadir?
Durant ma vie professionnelle, j'ai beaucoup voyagé. J'ai monté un peu près de 200 concerts à l'étranger. Je travaille à l'Institut français d'Agadir depuis déjà neuf ans. J'ai participé à monter des projets assez lourds un peu partout. Maintenant, je travaille pour le Forum international culturel et social de Barcelone. C'est un projet exceptionnel qui remonte à l'année 1994. C'est une manifestation culturelle qui dure 141 jours à laquelle participent deux ensembles artistiques de la région de Souss. D'autres groupes partiront au mois de septembre à la capitale catalane pour aussi prendre part à cette grande messe culturelle. A travers cette participation, nous comptons œuvrer pour la promotion de la vie culturelle du Maroc. Nous sommes les ambassadeurs de notre pays. Vu la proximité qui existe entre le Maroc et l'Espagne, je pense qu'il est nécessaire de créer une dynamique culturelle. A travers la musique, on peut s'exprimer mieux que par la parole. Mais, il y a d'autres projets que je n'ai pas envie de divulguer maintenant.

Tous les festivals organisés au Maroc font appel à un directeur artistique étranger. Comment et pourquoi Agadir a-t-elle porté son choix sur vous ?

Il ne faut pas oublier que j'ai participé à quelques projets ici au Maroc. Certains responsables de festivals comme celui de Fès et d'Essaouira sont des amis et je respecte leur travail. Si le choix est porté sur moi, c'est surtout pour mon professionnalisme. Le pari que j'essaye de faire est de ne jamais décevoir et de travailler en équipe. La tâche d'un directeur artistique n'est pas simple. C'est lui qui assure le premier et le dernier contact avec l'artiste en essayant de lui faciliter le travail et de ménager entre les caprices et le confort.
Heureusement, nous avons beaucoup d'artistes amis qui sont compréhensifs.

Comment s'étaient faits la programmation et le choix des artistes ?
Réaliser un festival comme celui d'Agadir n'est pas une tâche facile. La région de Souss Massa Draâ est une région très riche en patrimoine artistique et spirituel à exploiter.
Le choix des artistes participant au festival d'Agadir s'est porté cette fois-ci sur quelques artistes de la région et autres venus du Moyen Atlas et du Rif. En parallèle, d'autres sont venus du monde entier avec des plateaux dessinés par styles et par thèmes. A noter que le thème principal du festival fait référence aux spécificités d'un patrimoine marqué par la prédominance du signe et de la profusion des symboles. Plus de vingt groupes amazighs et 17 autres venus de l'étranger participent à cette manifestation. Un autre festival «off», dédié uniquement à la musique et aux chants, se tient déjà parallèlement au festival officiel du 15 juin jusqu'au 15 juillet. Ce festival «off» offrira, outre de beaux moments festifs sur la plage et dans la ville, une programmation variée, couvrant un large éventail de genres et de pratiques culturels : danse, poésie, photographie, théâtre, bijoux, art culinaire, artisanat…

Si l'on vous demande de refaire l'expérience, le feriez-vous ?
Si on me demande de refaire l'expérience l'année prochaine, je tenterai de proposer un projet qui gardera le même esprit, mais qui connaîtra quelques réadaptations liées au bilan dégagé du festival. J'espère que cette expérience permettra de créer d'autres initiatives pareilles.




Propos recueillis par El Mahjoub Rouane



le matin
 
Back
Top