La région de Taznakhte permet de recenser divers genres poétiques appelés différemment selon les fractions et marqués par une pluralité qui témoignent d’une richesse du patrimoine. Cependant, les frontières ne sont pas toujours claires et les définitions sont peu précises. Certes, nous nous contenterons d’en citer les formes les plus précises et communes, presque, à toutes les régions.
-1-tinddamin :
Pluriel de « tanddamt », du verbe «ndm » emprunté à l’arabe «nadama »(improviser), c’est un terme qu’on donne à des morceaux improvisés et chantés par des poètes professionnels.
Ces morceaux peuvent être, dans certains cas, improvisés sur place. C’est le cas des poètes qui se retrouvent en situation de confrontation en échangeant quelques vers souvent satiriques, sur une place publique (asarag/asays)
« anddam » (poète, improviste) n’est pas un poète ordinaire, il est doué d’un grand savoir poétique qui lui permet de créer et d’improviser en s’inspirant des sources de la vie quotidienne qu’il connaît mieux que les autres. Son improvisation s’appuie exclusivement sur la tradition orale, il ne fixe jamais ses poèmes par écrit, sa création est intimement liée à l’expression orale. Voici une «tanddamt » crée par un poète local dont le thème est la religion.
bismi llah a rasul llah riġ ad sawlġ
bismi llah yufn kra s-ibda yan
bismi llah iga tasarut n-imi ig lfal
Au nom de Dieu, O prophète je veux parler !
Au nom de Dieu le meilleur qui soit avancé
Au nom de Dieu la clé de la bouche porte-bonheur.
-2-tazrrart :
Ce genre regroupe tous les poèmes transmis de génération en génération par voie orale et conservée par héritage. « tazrrart » (pluriel :tizrrarin)est souvent liée au rituel, elle est chantée aux moments forts du mariage, elle se trouve adaptée à ses différentes fêtes. Il s’agit donc plus d’un chant purement rituel que d’une création. Elle peut être chantée individuellement ou par un double chœur de femmes dans des conditions bien précises, et suivie des you-yous.
Chez les hommes, « tazrrart » est chantée par une personne et particulièrement pendant une danse d’ahwaŝ.
Encore faut-il préciser que « tazrrart »n’est jamais dansée, pas des tambours, pas des danses, c’est un texte poétique destiné à être chantée. Mais il peut précéder une danse d’ahwaŝ.
Voici l’exemple d’une « tazrrart » chantée lors du départ de la mariée vers la maison conjugale :
allah a ddyaman mamnka diwn att
ibd umsifid tasa –nu gant aman
Oh diamant ! Comment pourrais-je t’abandonner!
C’est l’heure du départ, mon cœur pleure
-3-arasal :
Un autre type de poésie chantée, c’est un genre foncièrement lié à la danse d’ahwas. D’une manière plus précise c’est le chant soliste scandé par un poète et qui consiste en l’ouverture de la danse. « arasal » est souvent chanté par un «bu uhwaŝ » (celui qui aime ahwas) réputé pour sa belle voix, tout en tenant le tambour devant la bouche.
A Taznakhte, pour inviter une personne à chanter « arasal » on dit traditionnellement « asi arasal » et jamais « ini arasal » (dit arasal). Ainsi «asi arasal » peut être traduit par «entonne le chant ».
Par extension, le mot « arasal » peut désigner tout chant exécuté le soir dans le cadre d’une fête.
Voici un « arasal » chanté avant d’entamer la danse d’ahwas et qui annonce le commencement de la fête :
bismi nkŝm-d asays
aggis nfk amarg i lhbab
Au nom de Dieu j’arrive sur place
Pour chanter aux amis
A coté de ces genres particulièrement poétiques, on dénombre d’autres genres qualifiés comme genres musicaux, c’est le cas des «rrways »et de la danse d’ « ahwaŝ ».
-4-rrways :
La région de Taznakhte est réputée pour son grand « rrays » Ben Yahya Mohamed » (connu sous le nom d’Outznakht) le seul renommé au pays, c’est à la fois un « rrays » et un « anddam ». Une performance due surtout à l’influence exercée sur lui par son père Hammou (lui aussi anddam) et à ses différents déplacements dans les différentes régions, accompagné de sa vielle monocorde (rribab), qui lui ont permis de confronter plusieurs «rrways » professionnels notamment ceux de Sousse. Ses célèbres chansons sont bien : aylaln(latyar), lmahŝr, lhij,…
Les «rrways » sont souvent accompagné d’un chœur de femmes qui chantent et un autre d’hommes qui joue aux instruments tels : le luth (lutar), éventuellement le métallophone (nnaqus) et du tambourin (agnza).
-5-ahwaŝ :
Appelé aussi «agwal »c’est la danse collective de toutes les fêtes communautaires et religieuses et de toutes les cérémonies sociales. C’est aussi la seule forme musicale qui puisse regrouper les hommes et les femmes de tout le village dans une place publique (asarag). En principe, il consiste à enchaîner à une pièce de genre poétique une pièce de genre musicale avec l’intervention des tambourins (illuna) et du tambour (bnngri).
A coté des danses collectives d’ahwas certaines sont exclusivement masculines (ddrst). Les hommes sont divisés en deux chœurs, l’un qui joue au tambour et l’autre qui chante et danse.
Bref, l’ensemble de ces productions poétiques et musicales est désigné par le mot «amarg », amarg étant la poésie en général : chant, parole, musique,….
Par: azenzar01
-1-tinddamin :
Pluriel de « tanddamt », du verbe «ndm » emprunté à l’arabe «nadama »(improviser), c’est un terme qu’on donne à des morceaux improvisés et chantés par des poètes professionnels.
Ces morceaux peuvent être, dans certains cas, improvisés sur place. C’est le cas des poètes qui se retrouvent en situation de confrontation en échangeant quelques vers souvent satiriques, sur une place publique (asarag/asays)
« anddam » (poète, improviste) n’est pas un poète ordinaire, il est doué d’un grand savoir poétique qui lui permet de créer et d’improviser en s’inspirant des sources de la vie quotidienne qu’il connaît mieux que les autres. Son improvisation s’appuie exclusivement sur la tradition orale, il ne fixe jamais ses poèmes par écrit, sa création est intimement liée à l’expression orale. Voici une «tanddamt » crée par un poète local dont le thème est la religion.
bismi llah a rasul llah riġ ad sawlġ
bismi llah yufn kra s-ibda yan
bismi llah iga tasarut n-imi ig lfal
Au nom de Dieu, O prophète je veux parler !
Au nom de Dieu le meilleur qui soit avancé
Au nom de Dieu la clé de la bouche porte-bonheur.
-2-tazrrart :
Ce genre regroupe tous les poèmes transmis de génération en génération par voie orale et conservée par héritage. « tazrrart » (pluriel :tizrrarin)est souvent liée au rituel, elle est chantée aux moments forts du mariage, elle se trouve adaptée à ses différentes fêtes. Il s’agit donc plus d’un chant purement rituel que d’une création. Elle peut être chantée individuellement ou par un double chœur de femmes dans des conditions bien précises, et suivie des you-yous.
Chez les hommes, « tazrrart » est chantée par une personne et particulièrement pendant une danse d’ahwaŝ.
Encore faut-il préciser que « tazrrart »n’est jamais dansée, pas des tambours, pas des danses, c’est un texte poétique destiné à être chantée. Mais il peut précéder une danse d’ahwaŝ.
Voici l’exemple d’une « tazrrart » chantée lors du départ de la mariée vers la maison conjugale :
allah a ddyaman mamnka diwn att
ibd umsifid tasa –nu gant aman
Oh diamant ! Comment pourrais-je t’abandonner!
C’est l’heure du départ, mon cœur pleure
-3-arasal :
Un autre type de poésie chantée, c’est un genre foncièrement lié à la danse d’ahwas. D’une manière plus précise c’est le chant soliste scandé par un poète et qui consiste en l’ouverture de la danse. « arasal » est souvent chanté par un «bu uhwaŝ » (celui qui aime ahwas) réputé pour sa belle voix, tout en tenant le tambour devant la bouche.
A Taznakhte, pour inviter une personne à chanter « arasal » on dit traditionnellement « asi arasal » et jamais « ini arasal » (dit arasal). Ainsi «asi arasal » peut être traduit par «entonne le chant ».
Par extension, le mot « arasal » peut désigner tout chant exécuté le soir dans le cadre d’une fête.
Voici un « arasal » chanté avant d’entamer la danse d’ahwas et qui annonce le commencement de la fête :
bismi nkŝm-d asays
aggis nfk amarg i lhbab
Au nom de Dieu j’arrive sur place
Pour chanter aux amis
A coté de ces genres particulièrement poétiques, on dénombre d’autres genres qualifiés comme genres musicaux, c’est le cas des «rrways »et de la danse d’ « ahwaŝ ».
-4-rrways :
La région de Taznakhte est réputée pour son grand « rrays » Ben Yahya Mohamed » (connu sous le nom d’Outznakht) le seul renommé au pays, c’est à la fois un « rrays » et un « anddam ». Une performance due surtout à l’influence exercée sur lui par son père Hammou (lui aussi anddam) et à ses différents déplacements dans les différentes régions, accompagné de sa vielle monocorde (rribab), qui lui ont permis de confronter plusieurs «rrways » professionnels notamment ceux de Sousse. Ses célèbres chansons sont bien : aylaln(latyar), lmahŝr, lhij,…
Les «rrways » sont souvent accompagné d’un chœur de femmes qui chantent et un autre d’hommes qui joue aux instruments tels : le luth (lutar), éventuellement le métallophone (nnaqus) et du tambourin (agnza).
-5-ahwaŝ :
Appelé aussi «agwal »c’est la danse collective de toutes les fêtes communautaires et religieuses et de toutes les cérémonies sociales. C’est aussi la seule forme musicale qui puisse regrouper les hommes et les femmes de tout le village dans une place publique (asarag). En principe, il consiste à enchaîner à une pièce de genre poétique une pièce de genre musicale avec l’intervention des tambourins (illuna) et du tambour (bnngri).
A coté des danses collectives d’ahwas certaines sont exclusivement masculines (ddrst). Les hommes sont divisés en deux chœurs, l’un qui joue au tambour et l’autre qui chante et danse.
Bref, l’ensemble de ces productions poétiques et musicales est désigné par le mot «amarg », amarg étant la poésie en général : chant, parole, musique,….
Par: azenzar01