"hmadounamir" une legende masculine a l'instar de Cendrillon

[size=large][color=FF0000]rien ne nous faut pour preserver notre culture walhamdoulillah. lisez ce conte et dites moi si j ai raison ou pas????[/color][/size]

Il était une fois, il y a bien longtemps, dans un village du Souss, un jeune homme nommé Hmadounamir.
Hmadounamir vivait avec sa mère. Il était beau, généreux, sensible mais un peu étourdi. Chaque jour il allait au Msid (école coranique) pour apprendre le Coran. Le fqih était très sévère. A chaque faute commise, il rouait de coups Imhdarem (étudiants de l’école coranique)....

Ce jour là, Hmadounamir buta sur un mot. Aussitôt, le fqih l’appela pour le punir. Celui-ci tendit ses mains.
" Quoi ! Tu t’enduis les mains de henné comme une fillette ! Au lieu de dix coups, tu en auras vingt ! Par Allah ! Si je t’y reprends encore, je te punirai plus sévèrement ! "
Le jeune homme ne comprit pas. Effectivement, ses paumes étaient d’un rouge orange. Il reçut les coups et refoula sa douleur.
Le soir en rentrant, il raconta à sa mère qui ne comprit pas non plus. Toutefois, elle le rassura en lui disant que le henné était un bon présage. Après le dîner, il s’endormit. Le lendemain, à son réveil, il découvrit que ses mains étaient fraîchement enduites de henné :
" Non, ce n’est pas possible ! " se disait-il.
Sa maman n’en revenait pas. Résigné, il les cacha sous son burnous, et se dirigea vers le msid. Il récitait en faisant très attention pour ne pas se tromper. Rien à faire, il se trompa et le fqih lui donna trente coups :
" Décidément, tu ne comprends donc pas que le henné est réservé aux femmes. On aura tout vu ! " jurait le fqih, rouge de colère.
Hmadounamir essayait de s’expliquer mais il refusa de l’écouter.
Il rentra chez lui sous les moqueries de ses camarades qui le traitaient de femmelette. Tout le village en parlait. Hmadounamir avait honte.
Ce soir-là, il décida de guetter toute la nuit pour voir ce qui se passait. Vers minuit, sa chambre s’illumina et quatre fées apparurent. Malgré son émotion, il fit semblant de dormir. Rêvait-il ? Non il savait qu’il ne rêvait pas, car ses mains endolories lui rappelaient les coups du fqih. Les quatre fées s’avancèrent vers lui. Deux d’entre elles s’occupaient de la main droite, les deux autres, de la gauche. L’une des deux mélangeait les ingrédients pour la pâte de henné, quant à l’autre, elle enduisait la main. Jamais il n’avait vu d’aussi belles créatures. D’un geste rapide, il les couvrit de son drap les empêchant de partir. Après avoir fermé portes et fenêtres, il les libéra. La première s’avança vers lui et lui pria :
" Par Allah !Laisse-moi m’en aller, j’ai laissé mon enfant seul sans l’allaiter. "
Touché par ses dires, il la libéra.
La deuxième fit de même :
" Par Allah ! Libère-moi. J’étais en train de traire ma vache et j’ai laissé le seau de lait sous son pis. "
Il la laissa partir.
Et la troisième :
" Par Allah ! Laisse-moi m’en aller, j’ai laissé le seau d’eau près du puits, je devais le remplir. "
Il la libéra.
Quant à la quatrième, elle ne dit rien. Elle était la plus belle et la plus jeune.
Hmadounamir était envoûté par sa beauté. Il aurait aimé qu‘elle reste plus longtemps.
" Et toi ? Veux-tu t’en aller aussi ? " lui demanda-t-il en espérant une réponse négative.
" Moi, je n’ai rien laissé. Si tu veux je resterai près de toi et je t’épouserai. "
Le jeune homme n’en croyait pas ses oreilles. Son bonheur était immense. Lui qu’on traitait de femmelette pas plus tard que la veille, fut choisi par la plus belle fille qu’il ait jamais vu. Hmadounamir l’épousa. La condition était qu’il lui bâtisse une maison constituée de sept chambres l’une dans l’autre et avec un porte chacune. Il la construisit près de sa maison. Il vécurent très heureux. Un jour, la fée, toute joyeuse annonça à son époux :
" J’attends un enfant mais il faut être prudent, pour que je le mette au monde, aucun être humain ne doit me voir à part toi. "
Hmadounamir fixa alors une serrure à chacune des sept portes dont il gardait soigneusement les clefs.
Sa mère, rongée par la curiosité, lui demandait matin et soir :
" Oh ! Mon fils ! Que caches-tu dans cette maison que tu as construite près de chez nous ? "
Il répondait toujours :
" Rien ma mère, ne t’occupe pas de ça ! "
Un jour, malgré sa vigilance, il oublia ses clefs dans son burnous. Sa mère les lui prit et alla ouvrir les sept portes.
" Décidément ! Pourquoi toutes ces portes ? Mon fils cacherait-il un trésor ? " pensait-elle.
Arrivée à la dernière chambre, elle découvrit la belle jeune femme, allongée sur son lit. Quand la fée la vit, elle lui dit tout en pleurs :
" Pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ? J’étais sur le point d’avoir mon enfant ! Je dois m’en aller maintenant ! "
La vieille femme, prise de panique, s’enfuit laissant derrière elle la jeune femme inondée par ses larmes. Elle remit les clefs à leur place sans un mot.
Au coucher du soleil, Hmadounamir rentra chez lui. En ouvrant la première porte, il eut un pincement au cœur et sa gorge se noua. Il ouvrit la dernière. Personne dans la chambre. Il comprit alors que sa mère avait visité les lieux.
Affligé par le chagrin, il ne put dormir cette nuit là. Le lendemain, dès l’aube, le jeune homme alla voir Ignidr (l’esprit aigle) qui nichait sur la plus haute montagne. Arrivé à son pied, il appela. A chaque appel, l’un des petits de l’aigle disait :
" Ecoute père, je crois que quelqu’un t‘appelles. "
Et à chaque fois, Ignidr jetait le petit insolent au pied de la montagne. Hmadounamir alors le ramassait et le consolait. Après le troisième, Ignidr voulut s’assurer, descendit et trouva le jeune homme avec les trois aiglons dans ses bras. Il lui dit :
" Tu es un homme bon. Si tu n’avais pas consolé mes petits, je t’aurais pris la vie. Que me veux-tu ? "
Le jeune homme lui répondit :
" Je voudrais que tu m’emmènes au septième ciel pour retrouver mon épouse. "
Ignidr lui imposa alors ses conditions :
" Il faut que tu emmènes avec toi sept bonnes portions de viande et sept bols de sang. A chaque ciel traversé, tu me nourriras et m’abreuveras. "
Il accepta mais ne savait pas comment trouver le sang et la viande. Alors qu’il traversait la forêt, un oiseau lui dit en gazouillant :
" Hmadounamir ! Hmadounamir ! Egorge ton cheval ! Prends-en la viande et le sang nécessaire ! "
Il remercia l’oiseau et rentra chez lui. Il égorgea son cheval, prit ce qu’il fallait et le soir, il partit sur le dos de l’aigle géant. A chaque ciel, il le nourrissait et l’abreuvait. Ils arrivèrent au septième ciel à l’aube. Hmadounamir remercia l’aigle et le salua. Il se dirigea vers un puits où une esclave était en train de puiser de l’eau. Tentant sa chance, il lui demanda :
" Es-tu l’esclave de la belle et jeune fée ?
Celle-ci lui répondit en s’inclinant :
Oui, je me reconnais car telle est ma maîtresse !
Cette eau est-elle pour elle ? "
Et l’esclave acquiesça et lui tendit le seau. Le jeune y jeta alors la bague de mariage et recommanda à l’esclave :
" Quand l’eau arrivera au fond, tu demanderas à ta maîtresse d’aller en prendre elle-même. "
Après toute une journée d’attente, la fée trouva la bague :
" D’où te vient ceci ? s’étonna-t-elle.
C’est l’homme qui est près du puits qui me l’a jetée dans le seau.
Demande-lui de venir ! " ordonna la fée.
Hmadounamir fut accueilli avec joie par son épouse. Ils étaient heureux de se retrouver. Ils vécurent ainsi dans le bonheur.
Un jour, sa femme lui conseilla que s’il voulait que son bonheur continue, il ne devrait jamais regarder sous la pierre qu’elle avait dans sa chambre. Il lui promit que rien ne l’intéressait plus que d’être à ses côtés.
Le temps passait et l’Aïd El Kebir approchait. Hmadounamir commençait à avoir la nostalgie. Il pensait à sa maman qui était toute seule. Et s’il allait regarder sous la pierre ? Qui le saurait ? Non !Non ! Une promesse est une promesse !
Au fur et à mesure que les jours passaient, sa tentation prenait de plus en plus d’ampleur. Il souleva la pierre. C’était le jour de la fête. Il vit sa pauvre mère tirant son mouton. Elle ne trouvait personne pour l’égorger. Il lui jeta alors du septième ciel son couteau mais en vain. Il fit de même pour sa hache mais sans résultat. Enfin, il se pencha si dangereusement qu’il tomba et une seule goutte de son sang suffit à elle seule pour égorger le mouton de sa mère."

[ Edité par aboudrar_americain le 8/7/2003 23:12 ]

[ Edité par aboudrar_americain le 8/7/2003 23:54 ]

[ Edité par aboudrar_americain le 8/7/2003 23:54 ]
 
Il faut surtout pas oublier nos histoire, comte, poeme ces tous nos culture qui est en jeux
 
Salam Aboudrar,
je connaissais bien sûr ce conte mais là tu présentes une version qui diffère encore de toutes celles que j'ai entendues.En tout cas, c'est très bien écrit. Merci

A Najma,
tu as raison, il faut raconter ces légendes à nos frères et soeurs puis à nos enfants. Ne pas oublier non plus,les devinettes, les proverbes, les blagues... :-D
 
Voilà une autre version mais cette fois ci transcrite en langue amazighe ( source:mondeberbere.com)

UMIYEN N HÊMMU U NAMIR

Ikka tin yadli yan umêhdâr îhrurden d ifulkin bahra, iga yan gh dar mas. Zegh lligh immut babas yifel tid, ar fellas ttazzal. Temmagh fad ad inker tankera ifulkin. Kra yera yufat, af ad igh imeqqur ad fellas yasi tammara n uzemz, ghikelli s ten ikka babas ar t iskar. Tawit ad ittelmad dar ttâlb gh tmezgida. Igan Hêmmu u Namir tuggas, kra yas yura ttâlb îhsut... Ur ikki yat ayelligh yuf imêdârn lli d illa. Iga Hêmmu aàzri f tella tisent, yiri t wul, s ufulki lli gis illan. Tiàyyalin akw n usun [1] ur igi awal nsent amer nettan, ku yat gisent tiri a tt yili. Mac ur jju d nettan ad isaweln s kra n yat gisent.

Yan was gh ussan, ar isêhssu ttâlb imêhdârn, yan s yan, aylligh telkem twala Hêmmu. Immattid s tama nnes, imel asen udem n tallûht s ufus afasi, ar îhssu... imik s en îzra ttâlb lhênna gh ufus nnes âzelmad. Yamêz dars ttâlb tallûht isdu ten d ughrab, yiri gis ad as imel ifassen nnes s ssin. Lligh as tnin ifser Hêmmu, yaf tnin kwlan s lhênna, isaqsa t ttâlb : "max ad teghwmit ifassen nnek s lhênna ? Is tgit taàyyalt neghd tameghart ? nettenti ka ad ighwemmun lhênna ?" Irard fellas Hêmmu s tghawla : "Ur ssengh a sidi, ad ed ukan nkergh zik, afegh d ifassen inu ighwma yyi ten kra ! Ur ifels ttâlb s wawal nnes, yakwi d fellas s ukuray d tâzît, azekka dagh ghikan. S tugget n ukuray d ughruc, ur sul îzdâr Hêmmu ad izzigiz, ayelligh akw ihâca ixef nnes ula timzgida. Iggal as Hêmmu am k issen mad as iskarn ghikan. Yamêz ttâlb ifassen n Hêmmu ifser ten, ar ismuqqul gh ukwlan n lhênna lli yas ghwman... ! yafen gh dar ixef nnes mas ur gin ikwelan ad win ufgan. Inna ttâlb i Hêmmu : "Ighzân wawal nnek a hemmu, surf iyyi f mad ak skergh !" Yini yas ilma : "Îd ad yuckan, asi d tisegnit d ifalan ukan tawezt, tdûfet ar d ggezent tinirin [2] gh igenwan kcemend fellak, tizi nna yak ghwemmunt lhênna, teskert zund is tegent, ar tegnnut tumelsa nnek d tin nnesnt." Îd lli, iqend Hêmmu ahânu nnes, isker ayelli yas inna ttâlb. Tuzûmt n yîd, had smmust tinirin kcemend fellas gh telkuwt [3]. SSutlent as, sersen d lhênna ar as ghwemmunt izwirent s ufus âzelmad. Ur ikki amer imik s d ikwti awal n ttâlb, yasi d tisegnit s ufus afasi ar ignnu ihdumen nnes d win sent yat s yat. Lligh ar ed ittefaw uzemz, smedent tinirin tighemi n lhênna i Hêmmu, irint ad urrint s igenwan, rzêment i ifrawen nnesent ad ayyelent [4], tanna ukan ismassen ifrawen s igh tesyafa is as tteghint temlsa d tin Hêmmu. Ar fellas semummuyent yat s yat, tana mu ukan irzêm, s igh fellas tesmummi tayyâd, ar tad igguran yini yas : "kemmi ur ad am rzêmgh, righ ad didi tilit ad tegt tamghart inu." Ur as tri tannirt lli ayelligh tsers tiwetlin [5] gh yega ad as isku tigemmi nnes, îzli d mas, msasan f uneck an. Zegh ass an ad ibbi Hêmmu f temzgida, ibkes tuggas nnes ar ittazal f takat. Isku yas tigemmi en illan gh sat tdiliwin, ar iskar s ayen tenna. Isgh yan wayyis ma sa ittmuddu.

Zrin sin iseggwasen, tannirt lli ar ttaru, yummer [6] hemmu urt yumi wakal. Yat tedgwat tetter as ad as d yawi tifeyyi n udâr ameggaru n uzênkêd acku ira yas tt lxa‚er nes. Azekka yan sul, inker Hêmmu zik, irgelen fellas ahânu iffren [7] tasarut gh tagrurt. Ihîyl i wayyis nnes, iddu s tengwmert. Ikken gh umuddu nnes azemz lli s bedda tqqel mas, tiri ad gis tissan mad fellas iffer iwis. Tenker ar telli tafen ahânu irgel, tek kullu tigemmi aylligh tufa tasarut gh usdes n wayyis. Tenker tnurzêm ahânu tekcemn f temghart n iwis. Takwin fellas s tâzît‚ ayelligh as ed ukin imettâwen. Tessen ghilad isd nettat a tt isengaran d iwis. Teqend fellas tiflut, tfel ten ar talla. Llighd yudâ Hêmmu gh tengwmert yawid dis menaw izênkâd, ghir irzêm tagurt n uhânu lli irgel, yafen tamghart nes ar tesmittîw. Izêr at ukan temda s tugget n imettâwen lli tssengi, dêrn waman gh ifadden nnes, isaweld inna yas : "ma kem yaghn lligh a tallat, ayelligh tsengit imettâwen", tales as kullu mad as tesker mas s tâzît aylligh as teshâca tudert, tzayd gh wawal nnes tinni yas : "Ghilad a Hêmmu ur tghamat gh wawal lli nqen nger atengh, mac ur sul gik righ ay argaz inu amer ad iyyi terzêmt talkuwt n uhânu ad en gis zêrgh igenna." Ur iri Hêmmu ad ismed i tanirt nnes tagûdi f tayyâd, isker ghaylli s as tenna. Yâmz as afus nes imun dis ad en tagw gh telkuwt. ghir yut ttid uzuzwu n berra, teldi gis afus nnes tayel s ignna, ur as d tfel abla yat talxatemt gh ufus...

Tiwen tanirt i igenwan, tfeld Hêmmu ar issa tagûdi n tayri d umarg nnes. Inxel mas ur a sis isawal, ur sul iri ad icc ula ad isu. Ighama Hêmmu ghikan aseggwas d mennaw yirn aylligh imda, tamum tdusi nnes. Yafen gh dar ixef nes is rad tt ur isselkem mayan i man. Iqqan ad îzer tagharst yâden mad tt isselkamen i tayri nnes gh wis sa igenwan. Inker ed yan wass, ihîyyel s umuddu, igher i mas, issuden as ixef nnes, yini yas : "Rad muddugh a yim ad afegh tamghart inu, ur ssengh is rad sul urrigh neghd uhu ! ghilad ur gim righ amer ad yyi tsuref gh kra yyid izzan." Issudu Hêmmu ayyis nnes yifk i tmizar, ar ittluluy sellagh issen mani ira. Zrin mennaw yirn, ikka gisen izagharn ikk idrarn. Inna ilkem, ar gis isaqsa manigh rad yaf mat isaqlayn s wis sa igenwan. Yan wass ilkemen yat tmazirt, yaf en yan urgaz iwsseren, isaweld inna i Hêmmu "Awek d yan ur îzdâr ak isselkem i wis sa igenwan amer yan igider [8], izdegh gh yan udrar bahra ya ggugen." Îdfer Hêmmu agharas lli yas imla urgaz lli. S tugt n umarg n temghart nnes, ar izzigiz adân d izaliwn ayelligh ilkem adrar an. Yaf tin yattuy bahra, ur îzdâr ad sis ighwli.

Irmi Hêmmu, iggez ed f wayyis, iskus ad iswunfu ddaw udrar lli, ar iswingim [9] s man tagharast as îzdâr ad issakwez ixef nnes i igider, igh ittyafa ad dars iggiz nettan. Ar ittirir kra n iwaliwn hênnanin. Ur ikki yat ayelligh sellan tarwa n igider i tiyt [10] nnes, isawel yan gisen s babas inna yas "bab asi ifer f imezgan nek ad tesllat i kra n yan ar fellak ittirir gh ddu udrar ad gh nella." Inker igider yuten s yan ukuray ilûh tend i udrar. Lligh zrin krâd ussan, igider yagh t umarg n tarwa nnes, yayel iggiz ed d udrar ar ten isiggil. Yafen Hêmmu ar as en ukan yakka ad ccin, isala ten krâd ussan ayad, isawel sers igider inna yas : "Mlad ur izwar ufulki nnek winu, rad k gegh d idammen d ixsan, ma kid yiwin s ghid ? mad tsiggilt ?" Isawel Unamir inna yas : "Righ gh dark d dar rebbi ad yyi tsselkemt i tanirt inu gh wis sa igenwan acku tayri d umarg nnes jdern ul inu". Ibbi Hêmmu tasa n igider, yini yas ed :

"Rad k awigh, mac righ gik ad iyyi d zwar tawit sa igezman [11] n tefyyi d sat tegmamin n ughanim [12] ttekarnin s idamen ad gisn cettagh ar ssagh ar wis sa igenwan." Ibid Hêmmu ar iswingim gh wawal n igider, ar ismuqul gh wayyis nnes. Ur en îzri amer ad as ighers nettan nit. Yukez wayyis aswingem n bab nnes, izzewur yini yas ed : "ghers yyi a bab inu, fekigh ak ixef inu." Ighers i wayyis, imettâwen gh walen nes, isker ghaylli sas inna igider. Lligh telkem tizi n umuddu, yasi d Hêmmu tiremt n igider, yilin fellas ghwlin d igenwan. Ad ukan lkemen yan ignna, ifek as Hêmmu yan ugzzum n tefyyi d yat tegmamt ughanim n idamen. ghikan ayelligh lkemen wi sa igenwan, lligh ira Hêmmu ad as ifek agzzum lli igguran idêr as ed ; ur sul dars mad as yakka. Ibbi d yan n ugzzum n tfeyyi gh ufus nes. Llight icca igider yaf ten tga tin ufgan. Ar ittini d ixef nes isd ad as rzêmgh ad ig tisint d waman ur ta ilkem akal s llighd ikwti afulki lli isker gh tarwa nnes. Izayd igider ar ittaylal ayelligh t isselkem i wis sa igenwan, iserst gh iggi n ughbalu n tiwiwin [13] yurri d nettan.

Ibid Hêmmu ilûh îzri, ar ismuqul ayelli jju ur îzri gh waddagn d tezegzut. Icc ayelli mu îzdâr n ugumu, isu aman, ighli s iggi n yan waddag iffer gis idûf tiwiwin llin ittagmen aman. Ikka ukan imik s en îzra yat twayya ar tetkur abuqal [14] s waman gh tama n ughbalu [15]. Iggiz ed Hêmmu isawl dids, issen is ed tanirt ad igan lallas. Ur tessin twayya lli ayelligh as n ilûh talxatemt gh ubuqal. Lligh rad dids ingara, inna yas : "awi abuqal ad ar tigmmi, tffit gis aman ar den gis yagur ma idrusn, tefk t gis i lallam ad tsu". Teddu twayya tesker ayelli sas inna Hêmmu, ghiklli têzra tanirt talxatemt gh waman takwez tt ; tssen is ed argaz nnes as tid ilkemen. Teddu tini i twayya ad tid tssentel ar kigh tid tsekcem i tgemmi sellagh t îzra yan. Tesker twayya ayelli sas tenna lallas, tawi taserdunt, teg as ed ikeccudên, teg d Hêmmu ddaw nnesen, tsekcem t ar agunes n tgemmi, tgher i lallas. Inmigar Hêmmu d tanirt, ar temsudunen. Imik had yan wazzan mezzîn ar en ittazal isaqsa mas mad yeg urgaz an tt ikwebbelen. Nettan ad as ed iruren : "Nekkin ad yegan babak, a yiwi". Ggawern, ar sawalen, tini yas tannirt mas tummer f umuddu yad isker, tsker s ayelli yera, tsres as ed ayelli yera, mac tagara, tenna yas mas ed yeqqan ad as ifek awal ur saren ittaggwa ddaw ûzru illan gh tghemmirt n tgemmi, acku yuggwan s wakal.

Zrin ussan d yirn d isggwasen, ittu gisen Hêmmu ixef nnes ittu akal d mad gisen. Ya wass, yûden Hêmmu, yagwi ad icc, yagwi ad isu, ur issen mad t yaghen. Imik s ed ikwti mas lli tid issenkern, ikwtid ula tammara lli fellas tut ayelligh iga argaz. Yiri ad issen is sul tdder neghd is temmut ? S llighd tdêr gh ixef nnes tâzrut lli f as tsawl temghart nnes. Ibid ar iswingim, isd ad ighama f wawal lli yas ifka, ighama gh tgûdi d umarg n mas, neghd ad t îrz [16]. Ur ikki yat, isker icenbi lli, yasi tâzrut, ar en ittagga s wakal. Yannin mas, gh tuzûmt n usarag, tûmz ukan izimr ar tqqel s mad as as iqqersen. Issen Hêmmu is ed ass n tefaska ad ilekmen. Ur issen mar ad isker, tagara ilûh ed ixef nnes, iseghuyyid : "Hayyin darm a yim, ur kem dari izwar yan !..." Ifk ed Hêmmu i yigenwan, ar sers kkaten ijawwan aylligh kullu tenhattaf tixsi nnes, tefsi zund aman. Ur ed gis ighama amer yat temqqit n idamen, nettat ad ilkmen akal, tdêr ed f umgêrd n izimmer lli tûmz mas, tghers as.

[1] village
[2] ange
[3] la lucarne
[4] s’envoler
[5] conditions
[6] être content
[7] cacher
[8] aigle
[9] réfléchir
[10] chanson
[11] morceaux
[12] sept bouts de roseaux
[13] la servante
[14] la cruche
[15] la source
[16] transgresser l’interdit
 
Et voilà une traduction pour ceux qui sont incapables de lire en tamazight.

HEMMU U NAMIR ( source mondeberbere.com)

Il était une fois un jeune garçon beau et intelligent, qui s’appelait Hêmmu u Namir. Il avait perdu son père très jeune, sa mère s’occupait de lui et faisait tout pour le rendre heureux. Elle voyait en lui l’image de son défunt père. Il était d’une beauté incomparable, qui le rendait irrésistible aux yeux de toutes les jeunes filles du village.

Il fréquentait l’école coranique dès son plus jeune âge, et apprit le livre saint avec une aisance et une rapidité extraordinaires. Le fqqih lui prévoyait un avenir prospère.
Les années s’écoulèrent et le jeune garçon devint un homme beau et fort. Toutes les jeunes filles l’approchaient, ne serait ce que pour obtenir de lui quelques mots aimables. Elles rêvaient toutes d’être son épouse.

Hêmmu u Namir s’était entouré d’un grand mystère, qu’il gardait secret. Il se réveillait chaque matin les mains ornées de henné. Il évitait son maître par crainte qu’il ne découvrît son secret.

Comme chaque soir, avant de quitter l’école, Hêmmu u Namir revoyait ses récitations ; ce soir là ce qu’il craignait tant arriva : le fqqih aperçut ses mains ornées de henné. Il lui dit : " Montre tes mains ! Comment oses-tu faire cela ? Tu n’es pas une fille ou une femme, je suppose ".

Hêmmu u Namir essaya d’expliquer en vain ce mystère à son maître, celui-ci était déçu de voir son meilleur élève lui faire une telle offense. Le fqqih fixa longuement les dessins et se livra à une profonde réflexion. Il réalisa alors que ces ornements ne pouvaient être l’œuvre d’un être humain, mais celle d’une houri. Il présenta ses excuses à son élève et lui dit : " La nuit reste éveillé, prend avec toi une aiguille et du fil. Quand les houris viendront, tu commenceras à coudre en faisant semblant de dormir ".

Le jeune homme s’enferma dans sa chambre et suivit les conseils de son maître. A une heure tardive de la nuit, les houris firent leur apparition et comme à leur habitude, elles commencèrent à orner les mains de Hêmmu u Namir.
A l’aube, les houris décidèrent de regagner le septième ciel quand elles réalisèrent qu’elles étaient prises au piège. Chacune essaya de convaincre Hêmmu u Namir de la libérer. Parmi elles, une très belle houri attira son attention. Il décida de libérer les quatre autres et de ne garder qu’elle.

Hêmmu u Namir tomba fou amoureux de la houri et finit par l’épouser. Elle ne lui demanda qu’une faveur : lui construire un palais où elle puisse vivre en paix sans jamais être dérangée.
Les années s’écoulèrent et la houri tomba enceinte. Mais elle mourait d’ennui seule dans ce palais ; un jour elle dit à Hêmmu u Namir : " Je suis lasse de t’attendre ici toute la journée pendant que tu es ailleurs. J’aimerai bien voir le ciel à travers la lucarne ".

Ne supportant plus de faire souffrir davantage son épouse, Hêmmu u Namir exauça son vœu et ouvra la lucarne. Mais aussitôt qu’elle vit le ciel, elle s’envola et laissa à son cher époux que son alliance.

Les jours, les semaines, les mois s’écoulèrent. Hêmmu u Namir finit par comprendre le chagrin de sa femme ; il comprit que sa mère en était l’origine. Il découvrit que sa mère avait réussi à pénétrer dans le palais, et qu’elle s’en était prise à sa chère épouse en la traitant de tous les noms. Hêmmu u Namir souffrait terriblement, son état s’aggravait de jour en jour, il perdait l’appétit et était devenu très chétif. Il finit par plonger dans un profond mutisme.

Un jour il décida de partir en voyage, il salua chaleureusement sa mère et sella son cheval. Il parcourut les plaines et les montagnes. Fatigué, il s’arrêta dans un village où il rencontra un vieil homme d’une grande sagesse. Hêmmu u Namir lui raconta son histoire. Le vieil homme lui parla d’une mystérieuse montagne, qu’il lui indiqua. Il lui dit : " Mon fils, au sommet de cette montagne tu trouveras un aigle. Il peut t’emmener au septième ciel, pourvu que tu te soumettes à ses exigences ". Hêmmu u Namir remonta sur son cheval et se dirigea vers cette fameuse montagne.

Arrivé à cette montagne, son cœur battait très fort, des frissons le gagnaient, des larmes coulaient sur son visage : il se rappela sa chère épouse.

Las de parcourir les plaines et les montagnes, Hêmmu u Namir décida de se reposer quelques instants pour reprendre des forces. Il se mit à chanter.

Des aiglons dans leur nid l’entendirent, au sommet de la montagne. Il avertirent leur père, le vieil aigle, qui ne leur prêta aucune attention. Les petits insistèrent, ce qui fâcha le vieil aigle. Pour leur donner une bonne leçon, d’un coup de bec il les jeta tous hors du nid. Hêmmu u Namir recueillit les petits aiglons, les nourrit et les protégea contre le froid et les autres prédateurs.
Trois jours s’étaient écoulés et les aiglons commençaient à manquer à leur père. Il décida d’aller les chercher au pied de la falaise. Il découvrit un homme, qui était en train de s’occuper de ses petits. L’aigle descendit chez Hêmmu u Namir, et lui dit :

- Tu as bien fait de nourrir mes petits, sans quoi je ne te laisserai pas en vie. Dis-moi ce qui t’amène ici ?
- Je te supplie, dit Hêmmu, tu es le seul être qui puisse m’emmener voir ma houri au septième ciel.
- Je veux bien exaucer ton vœu, mais j’ai besoin de toutes mes forces pour arriver au septième ciel. Il me faut sept morceaux de viande et sept bouts de roseaux remplis de sang.
Hêmmu u Namir plongea dans ses pensées, les yeux fixés sur son cheval, son fidèle compagnon. Ce dernier devina les pensées de son maître et accepta d’être sacrifié.

Le jour fixé arriva, Hêmmu prit les commissions comme convenu. L’aigle parcourut le ciel de son regard et trouva que c’était un jour propice pour l’envol. Par imprudence, Hêmmu perdit un morceau de viande, alors il en coupa un autre de sa hanche et le donna à l’aigle. Ce dernier sentit aussitôt que c’était de la chaire humaine, il voulut lâcher Hêmmu u Namir dans les airs lorsqu’il se rappela ce qu’il avait fait pour ses petits.

En arrivant au septième ciel, Hêmmu u Namir retrouva le sourire. Debout à côté de la source où les servantes venaient chercher de l’eau, il observait le paysage paradisiaque. Pour mieux l’admirer, il monta dans un arbre. Aussitôt installé sur une branche, une servante vint remplir sa cruche d’eau. Elle vit le reflet de Hêmmu u Namir dans l’eau. Elle l’observait et se rappela la description de cet homme faite par sa maîtresse. Hêmmu u Namir descendit de l’arbre et engagea la conversation avec la servante. Il laissa tomber sa bague dans la cruche d’eau et lui dit : " Vous versez de l’eau jusqu’il en reste un peu dans la cruche et vous le donnerez à boire à votre maîtresse ".

La servante exécuta l’ordre du jeune homme. La houri vit son alliance et la reconnut aussitôt. Elle a trouva une ruse pour faire entrer son époux dans le palais des houris. La servante mit Hêmmu u Namir dans un fagot en bois et le transporta sur le dos d’une jument vers le palais.

Hêmmu u Namir sortit de sa cachette et retrouva à nouveau sa chère épouse. Ils se regardèrent tendrement puis s’embrassèrent. Le petit enfant contempla longuement l’étreinte de ses parents et courut vers eux.

Hêmmu u Namir était envahi par une joie immense, son épouse retrouva le bonheur.
Il était comblé, jusqu’au jour où il tomba malade, et une grande tristesse le gagna. Son état s’accentua lorsqu’il se rappela sa mère. Elle avait sacrifié sa jeunesse pour l’élever. Son désir de la voir devint si fort qu’il pensa transgresser l’interdit, il pensa alors à la pierre dont lui avait parlé son épouse. Cette pierre cache un trou au travers duquel on peut voir la terre, cet endroit était interdit aux humains.

Il souleva la pierre avec force et vit sa mère au milieu du patio de la maison. C’était le jour de la fête du sacrifice, sa mère tenait un bélier et attendait l’arrivée de son fils pour accomplir le rituel du sacrifice.

Hêmmu se sentit coupable de laisser sa mère ainsi, il lança son glaive mais celui-ci ne parvint pas à elle. Il se mit à réfléchir un instant et il s’écria : " je te rejoins, ma mère, je n’ai que toi monde".

Hêmmu u Namir sauta du trou et dévala les cieux. Par miracle une goutte de son sang atterrit sur le cou du bélier et l’égorgea.
Le symbole de l’amour est mort mais la morale de toute une histoire vient de naître.
Traduction française :
Abdellah GABOUNE
Khadija BOULMEDARAT
 
salam Iwizi-U-Sus,
je n'ai pas encore tout lu mais ce que j'ai remarqué, c'est que la traduction en français est bien expéditive.... Et moi qui avais commencé à traduire :lol: J'avais déjà écrit toute une page et j'ai voulu comparer. Figure-toi que cette page est ici réduite à deux paragraphes
:lol: :lol: :lol:
Tanafalt ad gigh!!
Au plaisir de te relire....
 
Salam à tous,
je vous conseille vivement de lire la version en tamazight!!! C'est un chef-d'oeuvre! C'est bien écrit, c'est poétique, les mots et les phrases sont mélodieuses. Bref, un véritable plaisir...
 
Abdellah Bounfour

Hemmu u Namir
ou lóedipe Berbere

page 116

http://www.berberemultimedia.com/PDF/EDB_14.pdf
 
moi j'ai vu le film et c'est toute une autre histoire, mais les grandes lignes sont les mêmes sauf que là, il y a un autre personnnage qui apparait c'est le diable(diablesse) et notre hero s'est trouvé dans une tribu de l'afrique noir. mais l'essentiel c'est que la leçon de moral est la même: toujours penser à ses parents
 
je viens de lire la legende masculine et elle est tres belle je ne la connaissais pas,merci de me l'avoir fait decouvrir, un vrai chef d'oeuvre :)
 
Merci à Boutagant pour ces 2 magnifiques enregistrement... j'en avais vraiment les larmes aux yeux ...magnifique!!!
 
illisntmazirt said:
Salam à tous,
je vous conseille vivement de lire la version en tamazight!!! C'est un chef-d'oeuvre! C'est bien écrit, c'est poétique, les mots et les phrases sont mélodieuses. Bref, un véritable plaisir...
:rolleyes: merci illisntmazirt ... tout a fait d'accord avec toi meme que je ne comprends que partiellement le berbere j'ai trouvé l'histoire en berbere captivante et plus originale ... n'as tu pas (merci) des anciennes paroles ou parties de chansons berberes anciennes entre 1930 et 1960 .... je n'ai rien pu trouver sur internet en ce qui concerne les poemes de Amentag etles raiss de cette generation (ce qui m'interesse c'est uniquement la region chtouka, tiznit, ait baamran tafraout ... merci beaucoup
 
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