IbnAl A'Rif : Célèbre mystique marocain des 11e - 12e siècles
Abû al 'Abbâs Ah'med ben Muh'ammad ben Mûsâ ben 'At'a' Allah al Sanhadjî appartenait, ainsi que l'indique son nom ethnique, à la grande tribu berbère des Sanhadja. Il naquit en 1088, probablement dans la ville de Tanger où son père exerçait les fonctions de sentinelle, â'rîf, d'où son surnom d'Ibn al A'rîf, littéralement, le fils de la sentinelle. Il fit des études primaires dans sa ville natale mais son père le fit retirer de l'école et le plaça en apprentissage chez un tisserand.
Le jeune garçon qui voulait étudier refusa de travailler et son père, après avoir essayé par tous les moyens de le ramener à la raison, le laissa faire. Ibn al A'rîf se jeta alors passionnément dans l'étude, fréquentant les maîtres de l'époque, se rendant de ville en ville à la quête du savoir. Il put s'initier à toutes les science que l'on apprenait alors: la grammaire et la rhétorique, les mathématiques, la littérature et surtout les sciences religieuses, hadith, exégèse coranique, droit musulman...
Jugeant qu'il n'avait plus rien à apprendre dans son pays, il résolut de se rendre en Andalousie. Il y poursuivit sa formation et bientôt il se retrouva lui-même en train d'enseigner les sciences coranique d'abord à Saragosse, à Valence puis à Alméria. C'était un homme très intelligent et surtout très pieux que l'on venait écouter de partout. C'est à cette époque qu'il se fit initier au soufisme, le mouvement mystique musulman.
Or, les Almoravides, qui régnaient à cette époque au Maghreb et en Espagne, étaient opposés au soufisme : Ibn al A'rîf se trouva donc en opposition avec l'administration, ainsi que les jurisconsultes. Il reçut plusieurs avertissements du cadi d'Alméria, Ibn al Asmad, mais à chaque fois, il refusa de se soumettre. Le calife almoravide finit par le convoquer à Marrakech, ainsi qu'un autre opposant auquel il était liè, Ibn Barradjân, pour s'expliquer sur les doctrines qu'ils professaient. Ces dernières furent jugées hérétiques et les deux hommes furent jetés en prison.
Ibn Barradjân ne tarda pas à mourir, victime peut-être de sévices. Quant à Ibn al A'rîf, on finit par le relâcher. Ses partisans, qui étaient nombreux, avaient dû exercer des pressions sur les cadis qui l'avaient condamné. Le souverain almoravide le reçut même à sa cour, et après l'avoir entendu, il le laissa aller librement. Mais il mourut peu après (1141). Selon certaines sources, le calife l'aurait fait arrêter de nouveau, à l'instigation du cadi d'Alméria et c'est en prison qu'il serait mort.
De son vivant même, Ibn al A'rît passa pour un saint, aussi bien en Espagne qu'au Maghreb. La tradition marocaine qui le connaît sous le nom de Sidi Belâ'rif, lui attribue de nombreux miracles. Aujourd'hui encore, il est vénéré dans tout le Maroc, et son tombeau, qui se trouve à Marrakech, près de l'ancienne mosquée de 'Alî, est encore très visité.
Ibn al A'rîf aurait écrit de nombreux ouvrages, dans différentes disciplines (droit, exégèse coranique, hadith, mysticisme), mais on ne connaît, actuellement de lui, qu'un petit traité intitulé Mah'âsin al Madjâlîs.
Haddadou* |
lematin.ma
Abû al 'Abbâs Ah'med ben Muh'ammad ben Mûsâ ben 'At'a' Allah al Sanhadjî appartenait, ainsi que l'indique son nom ethnique, à la grande tribu berbère des Sanhadja. Il naquit en 1088, probablement dans la ville de Tanger où son père exerçait les fonctions de sentinelle, â'rîf, d'où son surnom d'Ibn al A'rîf, littéralement, le fils de la sentinelle. Il fit des études primaires dans sa ville natale mais son père le fit retirer de l'école et le plaça en apprentissage chez un tisserand.
Le jeune garçon qui voulait étudier refusa de travailler et son père, après avoir essayé par tous les moyens de le ramener à la raison, le laissa faire. Ibn al A'rîf se jeta alors passionnément dans l'étude, fréquentant les maîtres de l'époque, se rendant de ville en ville à la quête du savoir. Il put s'initier à toutes les science que l'on apprenait alors: la grammaire et la rhétorique, les mathématiques, la littérature et surtout les sciences religieuses, hadith, exégèse coranique, droit musulman...
Jugeant qu'il n'avait plus rien à apprendre dans son pays, il résolut de se rendre en Andalousie. Il y poursuivit sa formation et bientôt il se retrouva lui-même en train d'enseigner les sciences coranique d'abord à Saragosse, à Valence puis à Alméria. C'était un homme très intelligent et surtout très pieux que l'on venait écouter de partout. C'est à cette époque qu'il se fit initier au soufisme, le mouvement mystique musulman.
Or, les Almoravides, qui régnaient à cette époque au Maghreb et en Espagne, étaient opposés au soufisme : Ibn al A'rîf se trouva donc en opposition avec l'administration, ainsi que les jurisconsultes. Il reçut plusieurs avertissements du cadi d'Alméria, Ibn al Asmad, mais à chaque fois, il refusa de se soumettre. Le calife almoravide finit par le convoquer à Marrakech, ainsi qu'un autre opposant auquel il était liè, Ibn Barradjân, pour s'expliquer sur les doctrines qu'ils professaient. Ces dernières furent jugées hérétiques et les deux hommes furent jetés en prison.
Ibn Barradjân ne tarda pas à mourir, victime peut-être de sévices. Quant à Ibn al A'rîf, on finit par le relâcher. Ses partisans, qui étaient nombreux, avaient dû exercer des pressions sur les cadis qui l'avaient condamné. Le souverain almoravide le reçut même à sa cour, et après l'avoir entendu, il le laissa aller librement. Mais il mourut peu après (1141). Selon certaines sources, le calife l'aurait fait arrêter de nouveau, à l'instigation du cadi d'Alméria et c'est en prison qu'il serait mort.
De son vivant même, Ibn al A'rît passa pour un saint, aussi bien en Espagne qu'au Maghreb. La tradition marocaine qui le connaît sous le nom de Sidi Belâ'rif, lui attribue de nombreux miracles. Aujourd'hui encore, il est vénéré dans tout le Maroc, et son tombeau, qui se trouve à Marrakech, près de l'ancienne mosquée de 'Alî, est encore très visité.
Ibn al A'rîf aurait écrit de nombreux ouvrages, dans différentes disciplines (droit, exégèse coranique, hadith, mysticisme), mais on ne connaît, actuellement de lui, qu'un petit traité intitulé Mah'âsin al Madjâlîs.
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