Afra,
Imgharen et Imghran partage une certaine "proximité", mais le découpage de leur prononciation les départage: [i-mgha-ren] versus
[i-mgh-ran].
"Imgharen" - pluriel de amghar - désignent en effet la fonction traditionnelle de chefs de collectivité territoriale ou humaine (villages, tribus).
Au féminin, le même mot donne: tamghart (sing.)/timgharin (pl.). Ceci étant une preuve résiduelle du caractère matrimonial de notre organisation familiale.
Imghran(e) ('e' superficiel...) est différent...et Agerzam a raison.
Imghran = "wida i ghran", c'est-à-dire "ceux qui appellent"; est-il besoin de rappeler - qu'à une époque - pour appeler quelqu'un il fallait
nécéssairement se déplacer...ce qui permet d'affiner le sens recherché qui couple la notion d'appel à celle - préalable - de visite.
On rejoint là la fonction décrite par les artistes du groupe ainsi nommé.
Quant au toponyme ou au nom de tribu Imghran ("Aït" permet une confusion entre espace géographique et tribu...peut-être par "abus de language"?), voici des informations "orales" que le temps a pu malgré tout corrompre:
leurs territoire s'étend AU MOINS (j'ai dis AU MOINS...) entre Boumaln-n-Dads (Dadès) et Skura, au nord d'Assif-n-Dades, et parallèlement à celui-ci. Les Aït Imghran sont des gWawzgite (Aït Wawzgite). Si quelqu'un est originaire du pays d'Imghran peut-il nous en donner les autres limites?
Pour finir, je formule les hypothèses suivantes concernant Imghran, qui renvoie:
* soit à cette fonction traditionnelle d'annonce
* soit à un dénommé Amghar dont un groupe d'individus se réclament
* soit c'est un (quasi-)hagyotoponyme qui fait référence à un chef local, et qui privilégie la FONCTION (historique de chef) plutôt que le NOM (1)
* soit à une domination historique au niveau local (2)
Si vous en voyez d'autres, car je trouve le sujet passionnant!
Pour en revenir au musical, je viens juste de m'inscrire sur imurig.net (site formidable!!) où j'ai découvert la puissance de leurs musique, et cette "modernité dans la tradition"!
Ur sul nmun, laxbar izzan, atbir igan umlil, tudert i tmazight ... Ren Imghran-ad ad gn imgharen n'ahwach n'usekka!
(1), (2), ne contredisent pas le sens de "imghran"; ce sont des hypothèses qui supposent que la règle de passage au pluriel a été mise sous silence pour rendre un mot "unique", Aït Imgharen dont beaucoup peuvent se réclamer.