“Rdat lwalidine est un mythe”
<TABLE cellSpacing=0 cellPadding=0 width=555 border=0><TBODY><TR><TD>Antécédents</TD><TD vAlign=top width=190>
</TD></TR></TBODY></TABLE><TABLE cellSpacing=0 cellPadding=0 width=555 border=0><TBODY><TR><TD>Smyet Bak ?
Omar Ben Houcine.
Smyet mok ?
Rkia Bent Omar.
Nimirou d’la carte ?
Comme tous les fonctionnaires, je me souviens plus
de mon numéro de SOM qui est mon gagne-pain que de celui de ma CIN qui ne sert qu’à me ficher.
Numéro de SOM alors ?
242 698.
Un prix Atlas, ça n’aide pas pour avoir une mutation au centre au lieu de rester à Tahannaout ?
Je suis mieux ici. Pour un écrivain, vivre en ville n’est pas convenable. J’ai demandé à être affecté à Tahannaout pour rester aux côtés de mes parents qui avaient besoin de moi.
Un authentique Mardi lwalidine, bravo !
Pas du tout. Rdat lwalidine est un mythe. Bien des mardis n’ont pas réussi leur vie, le contraire est également vrai.
Voilà ce qui me permet déjà de mieux vous ficher …
Tant mieux. Lisez mon deuxième livre, vous avancerez plus rapidement.
Vos deux écrits sont jonchés d’exploits sexuels. Combien avez-vous eu besoin de vies pour les accomplir ?
Très peu. Contrairement à l’idée que peuvent se faire certains lecteurs de moi, je ne suis un collectionneur. Je suis très accommodant sur ce plan. J’ai le sens du respect de la femme. Il ne faut pas confondre l’auteur et le narrateur même si la sexualité est omniprésente dans nos vies.
Vous auriez été à Casablanca, vous auriez eu la grosse tête ?
J’ai horreur des mondanités de la ville. Dans mon village, il y a beaucoup de paysans qui m’apportent beaucoup et sont bien plus intéressants que certains intellectuels ou des gens qui se revendiquent comme tels.
Vous n’aimez personne en fait !
J’ai beaucoup souffert dans ma jeunesse, d’où cette méfiance à l’égard des autres. Personne ne m’a jamais tendu la main à part mon grand- père et ma femme.
Vous avez une dent particulière contre les Fassis ?
Ce n’est un secret pour personne. En zone rurale, ils sont mal vus. On leur en veut pour leur richesse. C’est une fausse idée mais on a grandi avec. Les Fassis sont tous riches et nous autres campagnards, nous crevons.
Pourquoi ne dites-vous pas “nous autres berbères” ?
Parce que c’est une question sensible. Je suis un être humain. S’il faut vraiment me ficher, disons que je suis un Marocain qui revendique sa part de négritude, d’arabité, de judaïsme, de berbérité... Je ne rejette rien dans ce qui forme l’identité marocaine.
Si notre école est dans un état aussi catastrophique, c’est à cause des élèves, des manuels ou des instits ?
Vous oubliez les parents. La responsabilité est partagée. J’ai une dent particulière contre l’incompétence que je hais. Or elle se trouve à proportions égales dans toutes les fonctions.
Vous avez redoublé trois fois au CM2, raté une autre classe. Vous êtes la preuve que même un cancre peut y arriver …
J’ai redoublé car je détestais l’école : les profs qui nous battaient. Je faisais donc l’école buissonnière. J’en souffre encore aujourd’hui. L’année dernière encore, j’ai dû rappeler un instit à l’ordre parce qu’il a battu mon fils. Je lui ai dit qu’une note ministérielle interdit la violence physique et morale, il m’a sorti un hadith qui l’autorise à le faire, à partir de 7 ans. Je lui ai demandé d’appliquer les seules consi-gnes ministérielles à mon gosse.
Je ne vous connaissais pas ce côté Don Quichotte …
L’homme est un être de fuite comme disait Proust. On ne le connaît jamais assez.
Vous accrochez chez vous des portraits de Rimbaud, Che Guevara et Massoud. C’est de la famille …
J’adore la poésie de Rimbaud. Le Che et Massoud étaient des rêveurs qui se sont donnés au peuple. Leurs idéologies ne tenaient peut-être pas la route mais on a besoin de gens rêveurs.</TD></TR></TBODY></TABLE>
telquel-online.com
<TABLE cellSpacing=0 cellPadding=0 width=555 border=0><TBODY><TR><TD>Antécédents</TD><TD vAlign=top width=190>
Mohamed Nedali
Ecrivain – Grand prix Atlas 2005
</TD></TR></TBODY></TABLE><TABLE cellSpacing=0 cellPadding=0 width=555 border=0><TBODY><TR height=126><TD vAlign=top width=365 height=126>Ecrivain – Grand prix Atlas 2005
<TABLE cellSpacing=1 cellPadding=0 width="100%" border=0><TBODY><TR><TD vAlign=top width="15%">1962.</TD><TD vAlign=top width="85%">Naissance à Tahannaout.</TD></TR><TR><TD vAlign=top width="15%">1985.</TD><TD vAlign=top width="85%">Instituteur à Tinghir.</TD></TR><TR><TD vAlign=top width="15%">1991.</TD><TD vAlign=top width="85%">Licence en lettres modernes à Nancy.</TD></TR><TR><TD vAlign=top width="15%">2003.</TD><TD vAlign=top width="85%">Publie Morceaux de choix.</TD></TR><TR><TD vAlign=top width="15%">2004.</TD><TD vAlign=top width="85%">Publie Grâce à Jean de la Fontaine.</TD></TR><TR><TD vAlign=top width="15%">2005.</TD><TD vAlign=top width="85%">Reçoit le grand prix Atlas pour Morceaux de choix.</TD></TR></TBODY></TABLE>
</TD><TD vAlign=top width=190 height=126>Omar Ben Houcine.
Smyet mok ?
Rkia Bent Omar.
Nimirou d’la carte ?
Comme tous les fonctionnaires, je me souviens plus
de mon numéro de SOM qui est mon gagne-pain que de celui de ma CIN qui ne sert qu’à me ficher.
Numéro de SOM alors ?
242 698.
Un prix Atlas, ça n’aide pas pour avoir une mutation au centre au lieu de rester à Tahannaout ?
Je suis mieux ici. Pour un écrivain, vivre en ville n’est pas convenable. J’ai demandé à être affecté à Tahannaout pour rester aux côtés de mes parents qui avaient besoin de moi.
Un authentique Mardi lwalidine, bravo !
Pas du tout. Rdat lwalidine est un mythe. Bien des mardis n’ont pas réussi leur vie, le contraire est également vrai.
Voilà ce qui me permet déjà de mieux vous ficher …
Tant mieux. Lisez mon deuxième livre, vous avancerez plus rapidement.
Vos deux écrits sont jonchés d’exploits sexuels. Combien avez-vous eu besoin de vies pour les accomplir ?
Très peu. Contrairement à l’idée que peuvent se faire certains lecteurs de moi, je ne suis un collectionneur. Je suis très accommodant sur ce plan. J’ai le sens du respect de la femme. Il ne faut pas confondre l’auteur et le narrateur même si la sexualité est omniprésente dans nos vies.
Vous auriez été à Casablanca, vous auriez eu la grosse tête ?
J’ai horreur des mondanités de la ville. Dans mon village, il y a beaucoup de paysans qui m’apportent beaucoup et sont bien plus intéressants que certains intellectuels ou des gens qui se revendiquent comme tels.
Vous n’aimez personne en fait !
J’ai beaucoup souffert dans ma jeunesse, d’où cette méfiance à l’égard des autres. Personne ne m’a jamais tendu la main à part mon grand- père et ma femme.
Vous avez une dent particulière contre les Fassis ?
Ce n’est un secret pour personne. En zone rurale, ils sont mal vus. On leur en veut pour leur richesse. C’est une fausse idée mais on a grandi avec. Les Fassis sont tous riches et nous autres campagnards, nous crevons.
Pourquoi ne dites-vous pas “nous autres berbères” ?
Parce que c’est une question sensible. Je suis un être humain. S’il faut vraiment me ficher, disons que je suis un Marocain qui revendique sa part de négritude, d’arabité, de judaïsme, de berbérité... Je ne rejette rien dans ce qui forme l’identité marocaine.
Si notre école est dans un état aussi catastrophique, c’est à cause des élèves, des manuels ou des instits ?
Vous oubliez les parents. La responsabilité est partagée. J’ai une dent particulière contre l’incompétence que je hais. Or elle se trouve à proportions égales dans toutes les fonctions.
Vous avez redoublé trois fois au CM2, raté une autre classe. Vous êtes la preuve que même un cancre peut y arriver …
J’ai redoublé car je détestais l’école : les profs qui nous battaient. Je faisais donc l’école buissonnière. J’en souffre encore aujourd’hui. L’année dernière encore, j’ai dû rappeler un instit à l’ordre parce qu’il a battu mon fils. Je lui ai dit qu’une note ministérielle interdit la violence physique et morale, il m’a sorti un hadith qui l’autorise à le faire, à partir de 7 ans. Je lui ai demandé d’appliquer les seules consi-gnes ministérielles à mon gosse.
Je ne vous connaissais pas ce côté Don Quichotte …
L’homme est un être de fuite comme disait Proust. On ne le connaît jamais assez.
Vous accrochez chez vous des portraits de Rimbaud, Che Guevara et Massoud. C’est de la famille …
J’adore la poésie de Rimbaud. Le Che et Massoud étaient des rêveurs qui se sont donnés au peuple. Leurs idéologies ne tenaient peut-être pas la route mais on a besoin de gens rêveurs.</TD></TR></TBODY></TABLE>
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