"Izem amedlus" : une chanson de Izenzaren n Chamekh.

Agraw_n_Bariz

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"Izem amedlus" : l'une des plus célèbres chansons de Izenzaren n Chamekh.


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Izem amedlus ittlulluyen gh isulilen
Irufa, yazum, yut lkufer s wammay gh tasa nnes
IkwDann idammen, ar indder ukan ighufel
A iga wada yawen ukan innan nrakwen

TimDelt ighzatt, is ak ka ittsutul lekwfen
TaDsa igguten d tamimt i yils arkk ikerf
Igak ljam isker sik agharas llekucht

Laâchert tebDa f lanSaS, kra yiwit lkibr
Kra, iga amazzal n tchitant, ferken as akkw medden

Aman lleghdir, ighten iswa yan ur iâammed
Ad ur indder, ar ittini ma iyi yaghen
Iswa tiDDa, a sul ur ittelli s isafaren

Urk neZZuZi a yawal inu ura nessifsusk
Laâlu aghd terzemt i rrich, ar tesmussut ifarrayen

Tddwat tezwa, lqelm ur a sul ttaran
A njerrb abzzir, is ra ittara s imeTTawen

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Les paroles de cette chanson avait été attribuées à Bubakr Azaâri, mais en réalité, elles sont de LHanafi Muhmmad, le grand parolier des groupes Izenzaren.




[ Edité par Agraw_n_Bariz le 16/6/2005 21:30 ]
 
Petite biographie de AZIZ N CHAMKH.

La carrière de Aziz CHAMKH a débuté en 1960, au sein du groupe Tabghaynust, très connu à l’époque, ils furent les pionniers du renouveau de la musique berbère.

En 1962, il fonde le groupe Lqdam (ancêtre du groupe IZENZAREN) avec Rabbwa, LHanafi, Balla, Buyi, Charyi et quelques autres. Ce fut le premier groupe chleuh à moderniser la musique berbère avec des instruments inconnus à l’époque tel que le banjo ou le violon. Laqdam est connu pour les titres « Ddunit Tzri », « Wad itmuddun » ..., un grand nombre de leurs titres furent plus tard repris par le groupe IZENZAREN.

Le groupe finit par se séparer et Aziz CHAMKH fonde en compagnie de Lahsen FERTAL, MOULAY Brahim, IGGUT Abdelhadi, DDA ALI le groupe IZENZAREN sans LHanafi et les autres membres qui restèrent au sein du groupe Laqdam.

Fin 1974, le groupe IZENZAREN se sépare à son tour. IGGUUT Abdelhadi renoue avec les membres du groupe Laqdam, avec cette fois le poète LHanafi MuHmmad auteur de toutes les chansons du groupe IZENZAREN.

Aziz CHAMKH, quant à lui fonde le groupe IZENZAREN N CHAMKH, ils furent les premiers à reprendre les titres de LHajj Belâid et à faire découvrir, au jeune public chleuh des années 70, ce grand poète et illustre chanteur de la musique berbère.

Le répertoire de Aziz CHAMKH est impressionnant, il a côtoyé tous les grands noms de la musique berbère et a notamment joué avec Sâid ACHTUK, Muhmmad DEMSIRI, Umar Wahruch, il est aussi le premier artiste à écrire en Tifinagh sur les pochettes de ses albums.

En 1983/84, il fait débuter celui qui deviendra un nom incontournable sur la scène musicale berbère, le jeune Hassan ID BASAID, avec qui il a joué en duo lors de nombreux concerts et soirées toujours accompagné de son banjo et de son violon..

Aziz CHAMKH est un grand nom de la musique berbère, il fait partie de ceux qui ont fait aimer et découvrir la musique berbère à plusieurs générations de jeunes et de moins jeunes amoureux de leur culture.
 
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le vrais IZENZAREN ;-)
 
Izem amedlus ittlulluyen gh isulilen
Le perfide lion qui se balade dans les rochers

Irufa, yazum, yut lkufer s wammay gh tasa nnes
il a soif, il jeûne, il est prêt à tout

IkwDann idammen, ar indder ukan ighufel
il a senti l'odeur du sang, il gémit en étant à l'affût

A iga wada yawen ukan innan nrakwen
C'est ainsi qu'il est celui qui te dit je t'aime

TimDelt ighzatt, is ak ka ittsutul lekwfen
il a creusé ta tombe, et t'entoure avec un linceul

TaDsa igguten d tamimt i yils arkk ikerf
Il est très avenant en attendant de bien t'attacher

Igak ljam isker sik agharas llekucht
Il te mettra une bride pour te traîner sur les routes

Laâchert tebDa f lanSaS, kra yiwit lkibr
L'amitié est très variée; il y en a que l'arrogance a perdu


kra iga amazzal n tcitant, ferken as akkw medden
Il y en a, et ceux là les gens les connaisent, qui courent pour allumer les feux de la discorde

Aman lleghdir, ighten iswa yan ur iâammed
L'eau polluée si on la boit sans faire exprès

Ad ur indder, ar ittini ma iyi yaghen
il ne faut pas se plaindre et s'interroger sur les origines de son mal

Iswa tiDDa, a sul ur ittelli s isafaren
Si on boit dans l'eau des sangsues qu'on ne cherche plus de remèdes

Urk neZZuZi a yawal inu ura nessifsusk
Ma langue, je te sous-estime et je ne te sur-estime non plus

Laâlu aghd terzemt i rrich, ar tesmussut ifarrayen
C'est des hauteurs que tu es venue en faisant bouger tes ailes

Tddwat tezwa, lqelm ur a sul ttaran
L'encrier est sec, le stylo ne peut plus écrire

A njerrb abzzir, is ra ittara s imeTTawen
On va essayer la plume si elle va écrire avec les larmes.
 
Après avoir demandé son autorisation à Waggag, j'ai apporté quelques modifications à la traduction qu'il a bien voulu nous faire des paroles de " Izem ameDlus " de Izenzaren Chamekh.

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Izem ameDlus ittlulluyen gh isulilen
Rusé de fauve se promenant dans les rochers

Irufa, yazum, yut lkufer s wammay gh tasa nnes
Assoiffé et affâmé, la rage déborde de son coeur

IkwDann idammen, ar indder ukan ighufel
L'odeur du sang le fait gémir, il s'apprête à sévir

A iga wada yawen ukan innan nrakwen
Voilà à quoi ressemble celui qui prétend vous aimer

TimDelt ighzatt, is ak ka ittsutul lekwfen
Votre tombe est déjà prête, il ne fait que vous enrouler dans un linceul

TaDsa igguten d tamimt i yils arkk ikerf
Des gros sourirs et des belles paroles, le temps qu'il vous enchaîne

Igak ljam, isker sik agharas n lkucht
Pour vous mettre une bride et vous conduire à votre fin

Laâchert tebDa f lanSaS, kra yiwit lkibr
I'amour est une mosaïque, dont celui qu'emporte l'orgueil


kra iga amazzal n tcitant, ferken as akkw medden
L'amour par intérêt, tout le monde s'en apperçoit

Aman n leghdir, ighten iswa yan ur iâammed
Celui qui boit d'une eau marécageuse sans s'en appercevoir

Ad ur indder, ar ittini ma iyi yaghen
Qu'il ne gémisse plus et qu'il ne demande plus ce qui lui arrive

Iswa tiDDa, a sul ur ittelli s isafaren
Il a avalé des sangsues, qu'il ne cherche plus de remèdes

Urk neZZuZi a yawal inu ura nessifsusk
Tu n'es ni lourde, ni légère mon éloquence

Laâlu aghd terzemt i rrich, ar tesmussut ifarrayen
C'est depuis les hauteurs que tu as déployé tes ailes

Tddwat tezwa, lqelm ur a sul ttaran
L'encrier est sec, je n'arrive plus à écrire

A njerrb abzzir, is ra ittara s imeTTawen
La plume écrira, peut-être, avec mes larmes.


[ Edité par Agraw_n_Bariz le 28/6/2005 1:50 ]
 
Toute traduction est une trahison du texte. On peut facilment traduire les mots et le sens, mais ô combien est difficile de traduire l'esprit d'un texte.

Je vais encore apporte quelques modifications...Agraw n Bariz, si tu le permets! ? Mais le texte est encore perfectible!
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Izem ameDlus ittlulluyen gh isulilen
Qu'il est rusé le fauve se promenant dans les montagnes!

Irufa, yazum, yut lkufer s wammay gh tasa nnes
Assoiffé et affâmé, la rage brûle son coeur

IkwDann idammen, ar indder ukan ighufel
Il a senti la présence d'un proie, il s'apprête à sévir

A iga wada yawen ukan innan nrakwen
Voilà à quoi ressemble celui qui prétend vous aimer

TimDelt ighza tt, is ak ka ittsutul lekwfen
ta tombe est déjà prête, il ne fait que vous enrouler dans un linceul

TaDsa igguten d tamimt i yils arkk ikerf
De longs sourires et de belles paroles, en attendant qu'il vous enchaîne

Igak ljam, isker sik agharas n lkucht
Pour vous mettre une bride et vous conduire à ta fin

Laâchert tebDa f lanSaS, kra yiwit lkibr
I'amour est pareil à une mosaïque, le fier est toujous perdant

kra iga amazzal n tcitant, ferken as akkw medden
L'amour intéréssé, tout le monde s'en apperçoit

Aman n leghdir, ighten iswa yan ur iâammed
Celui qui boit, sans s'en apercevoir, d'une eau marécageuse

Ad ur indder, ar ittini ma iyi yaghen
Qu'il ne gémisse plus et qu'il ne demande plus ce qui lui arrive

Iswa tiDDa, a sul ur ittelli s isafaren
Il a avalé des sangsues, qu'il ne cherche plus de remèdes

Urk neZZuZi a yawal inu ura nessifsusk
Tu n'es ni lourde, ni légère mon éloquence

Laâlu aghd terzemt i rrich, ar tesmussut ifarrayen
C'est depuis les hauteurs que tu as déployé tes ailes

Tddwat tezwa, lqelm ur a sul ttaran
L'encrier est sec, je n'arrive plus à écrire

A njerrb abzzir, is ra ittara s imeTTawen
La plume écrira, peut-être, avec mes larmes.
 
[waggag a écrit :
Toute traduction est une trahison du texte. On peut facilment traduire les mots et le sens, mais ô combien est difficile de traduire l'esprit d'un texte.

Je vais encore apporte quelques modifications...Par exemple, le vouvoiement, je pense pas qu'il est justifié. Car c'est une particularité de la poésie amazighe. Mais le texte est encore perfectible!


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Izem ameDlus ittlulluyen gh isulilen
Qu'il est rusé le fauve se promenant dans les montagnes!

Irufa, yazum, yut lkufer s wammay gh tasa nnes
Assoiffé et affâmé, la rage brûle son coeur

IkwDann idammen, ar indder ukan ighufel
Il a senti la présence d'un proie, il s'apprête à sévir

A iga wada yawen ukan innan nrakwen
Voilà à quoi ressemble celui qui prétend t'aimer

TimDelt ighza tt, is ak ka ittsutul lekwfen
ta tombe est déjà prête, il ne fait que t'enrouler dans un linceul

TaDsa igguten d tamimt i yils arkk ikerf
De longs sourires et de belles paroles, en attendant qu'il t'enchaîne

Igak ljam, isker sik agharas n lkucht
Pour vous mettre une bride et vous conduire à ta fin

Laâchert tebDa f lanSaS, kra yiwit lkibr
I'amour est pareil à une mosaïque, le fier est toujous perdant

kra iga amazzal n tcitant, ferken as akkw medden
L'amour intéréssé, tout le monde s'en apperçoit

Aman n leghdir, ighten iswa yan ur iâammed
Celui qui boit, sans s'en apercevoir, d'une eau marécageuse

Ad ur indder, ar ittini ma iyi yaghen
Qu'il ne gémisse plus et qu'il ne demande plus ce qui lui arrive

Iswa tiDDa, a sul ur ittelli s isafaren
Il a avalé des sangsues, qu'il ne cherche plus de remèdes

Urk neZZuZi a yawal inu ura nessifsusk
Tu n'es ni lourde, ni légère mon éloquence

Laâlu aghd terzemt i rrich, ar tesmussut ifarrayen
C'est depuis les hauteurs que tu as déployé tes ailes

Tddwat tezwa, lqelm ur a sul ttaran
L'encrier est sec, je n'arrive plus à écrire

A njerrb abzzir, is ra ittara s imeTTawen
La plume écrira, peut-être, avec mes larmes.
 
azul,
cette chanson est pas de boubakr azàri,
même le groupe iznzarn chamkh dans un album live à casa on dit qu'elle est de bobakr azàri

pour la tradiction on peut faire mieux
que celle donner plus bas.

en tamazight à tout son sens est plus beau.
si on traduisé le lexsique sa serai mieux, non.
 
Merci Waggag pour tes rectifications.

C'est vrai que ce n'est pas une mince affaire de rendre rigoureusement le sens d'un tel texte en français . Car les mots, dans chaque langue, sont chargés de connotations relatives à la culture et à l'imaginaire de ceux qui la parlent.

L'idée de Imal, de mettre un petit lexique à coté, n'est pas mal. Cela permettra aux jeunes Chleuhs qui ne maitrisent pas bien le Tachelhit, et même aux locuteurs d'autres parlers amazighs, d'avoir le sens exact des mots.

En tout cas c'est un bon exercice, et rien ne nous empêche de continuer à améliorer collectivement notre traduction jusqu'à ce qu'elle devienne parfaite, car ce texte est difficile.
 
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