Erotisme. Quand les musulmans osaient.
Enquête (et morceaux choisis) sur l'âge d'or de l'éros islamique.
.... Un imam d'Al Azhar vient d'émettre, il y a à peine deux mois, une curieuse fatwa. Elle n'autorise dorénavant les époux égyptiens à jouir que “dans le noir et habillés”. Les talibans n'auraient pas fait mieux. Mais où sont passés nos sages foqaha, qui parlaient aux premiers siècles de l'Hégire, en pleine mosquée, du “droit du mari de contempler l'intimité de sa femme avant le coït” ? Comment est-on passé d'une culture hédoniste, célébrant l'amour au lit, à un fondamentalisme qui voile la beauté de l'acte sexuel ? La régression est d'autant plus troublante, estime l'anthropologue Malek Chebel, que “l'islam, contrairement au christianisme et au judaïsme, a reconnu, encouragé et déculpabilisé la vie sexuelle”. Entre-temps, ironise la
psychanalyste Ghita El Khayat, “chrétiens et juifs se sont libérés du joug religieux et les musulmans s'en sont créé un”. Mais à quoi donc ressemblait vraiment cet islam “religion du plaisir”, aujourd'hui jeté aux oubliettes ?
Ni déesses ni nonnes
À l'avènement de l'islam, en Arabie, la femme est d'abord idôlatrée. Elle est un inaccessible objet d'amour pour les poètes passionnés, comme Majnoun Laïla (Le fou de Laïla), et elle est déesse, puisque la plupart des objets de culte qui façonnent l'imaginaire bédouin sont de sexe féminin (Al-lat, Manat, Al-Uzza). Et l'islam, dont le Dieu (Allah) est masculin, cherche d'abord à désacraliser la femme, à en faire un bel objet de plaisir. “Va donc sucer le clitoris d'Al-Lat !”, hurle le compagnon du prophète, Aboubakr, à la face d'un Arabe qui ne démord pas de ses croyances païennes.
Le langage érotique du disciple de Mohammed trahit l'autre face de l'Arabie, en ces premiers temps d'islam. La sexualité y est pratiquée sous toutes ses formes : pédérastie, échangisme, sodomie, zoophilie et bien d'autres joyeusetés. Face à ce chaos, l'islam cherche à codifier les pratiques. Il met le couple marié sur un piédestal et fait de sa vie sexuelle sa (vraie) raison d'être. La preuve, le mot “nikah” a un double sens : il veut dire aussi bien “mariage légal” que “coït”. Pas question pour les musulmans de faire vœu de chasteté. Quant à la pudeur de la femme, elle tombe dès qu'elle accède au temple de l'amour. Son sexe est assimilé par le Coran et le prophète à “un champ de labour”. Et le laboureur, dans l'histoire, n'est autre que le pénis. “Il est vénéré, explique Malek Chebel, comme un instrument dont les partenaires femmes attendent un transport céleste”.......
La suite ------> http://www.telquel-online.com/219/couverture_219_1.shtml
Enquête (et morceaux choisis) sur l'âge d'or de l'éros islamique.
.... Un imam d'Al Azhar vient d'émettre, il y a à peine deux mois, une curieuse fatwa. Elle n'autorise dorénavant les époux égyptiens à jouir que “dans le noir et habillés”. Les talibans n'auraient pas fait mieux. Mais où sont passés nos sages foqaha, qui parlaient aux premiers siècles de l'Hégire, en pleine mosquée, du “droit du mari de contempler l'intimité de sa femme avant le coït” ? Comment est-on passé d'une culture hédoniste, célébrant l'amour au lit, à un fondamentalisme qui voile la beauté de l'acte sexuel ? La régression est d'autant plus troublante, estime l'anthropologue Malek Chebel, que “l'islam, contrairement au christianisme et au judaïsme, a reconnu, encouragé et déculpabilisé la vie sexuelle”. Entre-temps, ironise la
psychanalyste Ghita El Khayat, “chrétiens et juifs se sont libérés du joug religieux et les musulmans s'en sont créé un”. Mais à quoi donc ressemblait vraiment cet islam “religion du plaisir”, aujourd'hui jeté aux oubliettes ?
Ni déesses ni nonnes
À l'avènement de l'islam, en Arabie, la femme est d'abord idôlatrée. Elle est un inaccessible objet d'amour pour les poètes passionnés, comme Majnoun Laïla (Le fou de Laïla), et elle est déesse, puisque la plupart des objets de culte qui façonnent l'imaginaire bédouin sont de sexe féminin (Al-lat, Manat, Al-Uzza). Et l'islam, dont le Dieu (Allah) est masculin, cherche d'abord à désacraliser la femme, à en faire un bel objet de plaisir. “Va donc sucer le clitoris d'Al-Lat !”, hurle le compagnon du prophète, Aboubakr, à la face d'un Arabe qui ne démord pas de ses croyances païennes.
Le langage érotique du disciple de Mohammed trahit l'autre face de l'Arabie, en ces premiers temps d'islam. La sexualité y est pratiquée sous toutes ses formes : pédérastie, échangisme, sodomie, zoophilie et bien d'autres joyeusetés. Face à ce chaos, l'islam cherche à codifier les pratiques. Il met le couple marié sur un piédestal et fait de sa vie sexuelle sa (vraie) raison d'être. La preuve, le mot “nikah” a un double sens : il veut dire aussi bien “mariage légal” que “coït”. Pas question pour les musulmans de faire vœu de chasteté. Quant à la pudeur de la femme, elle tombe dès qu'elle accède au temple de l'amour. Son sexe est assimilé par le Coran et le prophète à “un champ de labour”. Et le laboureur, dans l'histoire, n'est autre que le pénis. “Il est vénéré, explique Malek Chebel, comme un instrument dont les partenaires femmes attendent un transport céleste”.......
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