L’épouvantail de la conspiration étrangère et le racis

G

Guest

Guest
L’épouvantail de la conspiration étrangère et le racisme anti-arabe :

La conspiration étrangère est un crime dont sont accusés illico presto tous ceux qui, dans les pays du Moyen-Orient, osaient avoir un avis différent, critiquer le régime ou tout simplement demander la liberté et la démocratie. Cette seule accusation suffisait à bâillonner l’opposant et à éviter au président à vie et au roi d’entrer dans tout débat sérieux sur les problèmes de la société(démocratie, liberté, justice sociale…). Toute possibilité de dialogue est refusée sous prétexte de qu’ils ont un ennemi, Israël. Alors que cet ennemi, aussi paradoxale que cela puisse paraître, qu’est entouré de toutes parts de pays arabes, vit en démocratie.

Si les choses ont légèrement changé après la chute de Saddam, au Maroc, cet épouvantail est systématiquement utilisé par les arabo-islamistes pour montrer qu’ils ont le monopole du patriotisme à la différence de l’autre, objet de tous les soupçons pour la simple raison qu’il ne pense pas comme eux. Ce qui peut facilement être expliqué par le fait que l’amour de ce pays, ce que la machine médiatique et l’école renforcent chez les gens, doit être conforme à la vision qu’en ont les responsables politiques et culturels. Il faut épouser leurs idées sinon on est cloué au pilori : atteinte à la sécurité de l’Etat, la remise en question des valeurs sacrées de la nation, le séparatisme, sont les quelques accusations qu’on assène aux Amazighes.

Au Maroc, des militants amazighes sont accusés, plusieurs fois, d’être des suppôts d’officines maléfiques étrangères et du colonialisme. Et là, nous n’allons pas démontrer le contraire. Car il n’y a besoin d’aucune argumentation. Je dirais même que le patriotisme des Amazighes est une lapalissade.

Mais pourquoi donc tous ces responsables politiques et culturels n’hésitent jamais à qui mieux mieux à accuser les Amazighes d’être des traîtres à la nation et la solde de l’étranger ? La réponse est simple. En fait, ils le font pour dissiper tout doute sur eux. Car ce sont eux qui favorisent les intérêts de l’étranger à savoir l’arabo-baâthistme et de l’intégrisme. Et cela pour une fin : mettre sous la coupe réglée notre pays.

L’arabité n’est-elle pas allogène à ce pays ? Quand est-ce que le Maroc, tout au long de son Histoire, a connu une telle conquête accompagnée de moult fléaux ? Ces « très amoureux du pays » n’arrêtent pas d’avertir des dangers de la francophonie et de la culture occidentale en oubliant que la culture orientale est tout aussi étrangère et coloniale. Le temps n’est pas encore arrivé pour arrêter cela ? Alors qu’ils continuent à renforcer cette colonisation culturelle qui méprise la pluralité du Maroc et à imposer ce que feu Moha Abehri a si justement appelé, le despotisme linguistique.

C’est pour toutes ces raisons qu’il faut que les militants amazighes fassent très attention à l’emploi de termes de concepts tels l’Occident et la conquête occidentale. Tout ce qui va à l’encontre de ces notions, selon les Arabistes, est forcément patriotique. Il est impératif que le mouvement amazighe se positionne vis-à-vis du diptyque Occident/Orient et son rapport avec l’amazighité. Est-ce que le mouvement amazighe, avec ses principes, peut privilégier une appartenance à l’Orient et non pas à l’Occident ? Il faut penser l’Histoire du Maroc dans sa globalité( ? ? ? ).

Ce qu’on a dit sur la conspiration étrangère peut être également dit sur le racisme. Le même mécanisme régit la pensée arabiste à savoir que l’autre est une menace pour le moi, qu’il est forcément fautif et qu’il est dans l’erreur. Même à l’époque du prophète, le racisme structurait leur pensée. Les plus proches compagnons du Prophète tel Salman le Persan, Souhaib le Roumain, etc, en ont pâti. Ce qui déplaisait fortement au prophète. Les Oumeyyades, eux, ont accusé les Persans de chauvinisme, car ceux-là se sont opposés à leur politique ségrégationniste contre les non Arabes, les esclaves,… C’est à cette époque là que les Maroc a été conquis. Les actes racistes à ce moment là contre les autochtones sont tellement nombreux qu’il serait vain de vouloir tout les citer ici. Bref, les Arabes avaient un très grand passé dans la traite des noirs, des esclaves… Tout ce là pour rappeler aux Arabistes que les racistes sont ceux qu’ils adorent. De plus, nous n’avons jamais entendu un seul Arabiste reconnaître l’existence des Amazighes et à plus forte raison demander des droits pour eux.

Ces gens ne sentent pas les douleurs du peuple, mais ils sont prompts à réagir à tout ce qui se passe au Moyen Orient. En d’autres termes, ils sont juste résidents au Maroc. Et toute parole amazighe qui vient remettre en question cet état de fait, est immédiatement perçue comme étant raciste car elle remet à plat leurs mensonges et leurs mythes.

Les militants amazighes ne doivent plus se contenter de réagir verbalement à ce genre d’élucubrations. Il faut passer à un autre stade : construire une pensée qui mettrait à jour les travers de l’arabisme et sa menace grandissante pour la culture amazighe. En outre, il faut impérativement réécrire notre histoire et il faut surtout repenser la stratégie militante amazighe, car nous n’êtes savoir qu’elle est dans une impasse, actuellement.

L’avenir de l’amazighité est dans les mains de ses enfants. Il faut qu’ils en soient sensibilisés. C’est là le véritable chantier de l’action amazighe. Des propos amazighiphobes par-ci ou par là ne font au fond que renforcer notre cause. Il est vain de vouloir changer les idées de tous ceux qui sont des aliénés culturels. Un jour, l’amazighité, à force du travail, sera se faire respecter.

Saleh Assou ( Tinghir )
Traduit de l’arabe par Iwizi
 
Back
Top