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Non, la laïcité au Maroc n’est pas une revendication décalée, ni coupée de son contexte. Au contraire, elle permettrait à notre société d’être (enfin) elle-même.
1. Dans la société d’aujourd’hui, la religion n’a plus besoin d’être imposée aux gens par la force de l’autorité, au nom de "la défense de la foi". La
religiosité, aujourd’hui, est devenue un choix personnel libre et réfléchi. Ce que l’État doit défendre, ce n’est pas la religion elle-même, mais le droit des individus à y adhérer ou pas.
2. Les problèmes que sont l’intolérance et la légitimation de la violence et de la haine au nom de la religion ne se rencontrent que dans les pays où on persiste à mélanger le religieux et le politique ; dans les pays où la religion est toujours instrumentalisée par les gouvernants, ainsi que par les organisations politiques et sociales. Le Maroc est un de ces pays et il y règne une sorte de compétition dans "la défense de la religion et sa protection". Cette compétition ne peut se faire qu’au détriment des libertés et des droits des citoyens. C’est précisément pour cette raison que nous considérons la laïcisation graduelle et tranquille comme une nécessité. Il est impossible de construire une société démocratique sans une réforme qui aboutirait sur la séparation du politique et du religieux d’une manière déterminante, une réforme qui serait inscrite dans la Constitution.
3. En liant la politique et la religion, on transforme cette dernière en hypocrisie sociale. Beaucoup de gens affichent publiquement des positions et des attitudes qui ne correspondent en rien à ce qu’ils pensent vraiment. Au final, c’est l’apparence de religiosité, plutôt que la religion elle-même, qui se retrouve imposée à tous - sous surveillance policière ! A contrario, la propagation de certaines valeurs comme la relativité et la tolérance religieuse pourrait bouleverser de fond en comble l’image même de la vie en société. Cette image deviendrait enfin conforme à notre réalité de tous les jours, cette réalité que nous masquons par toutes les formes possibles d’hypocrisie et de langue de bois. Cela aurait un impact formidable en terme de libération des esprits et d’épanouissement de la créativité.
4. Les islamistes, aussi variées que soient leurs affiliations et leurs factions, se présentent tous comme "les défenseurs" de la religion et les héritiers d’un message divin*. Ce faisant, ils s’accordent le privilège d’orienter les humains et de corriger leurs erreurs, par des moyens pacifiques ou violents. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que cette société qui attend d’eux une telle fonction est en voie d’extinction. Elle relèvera même, sous peu, de l’Histoire, malgré toutes les apparences qui pourraient laisser croire le contraire.
5. Dans son état actuel, la société marocaine n’est pas prête à être aussi tolérante que le sont les sociétés réellement démocratiques. Mais nous ne vivons pas la fin de l’Histoire. Et en aucun cas l’Histoire ne se répète, ni ne recule.
1. Dans la société d’aujourd’hui, la religion n’a plus besoin d’être imposée aux gens par la force de l’autorité, au nom de "la défense de la foi". La
religiosité, aujourd’hui, est devenue un choix personnel libre et réfléchi. Ce que l’État doit défendre, ce n’est pas la religion elle-même, mais le droit des individus à y adhérer ou pas.
2. Les problèmes que sont l’intolérance et la légitimation de la violence et de la haine au nom de la religion ne se rencontrent que dans les pays où on persiste à mélanger le religieux et le politique ; dans les pays où la religion est toujours instrumentalisée par les gouvernants, ainsi que par les organisations politiques et sociales. Le Maroc est un de ces pays et il y règne une sorte de compétition dans "la défense de la religion et sa protection". Cette compétition ne peut se faire qu’au détriment des libertés et des droits des citoyens. C’est précisément pour cette raison que nous considérons la laïcisation graduelle et tranquille comme une nécessité. Il est impossible de construire une société démocratique sans une réforme qui aboutirait sur la séparation du politique et du religieux d’une manière déterminante, une réforme qui serait inscrite dans la Constitution.
3. En liant la politique et la religion, on transforme cette dernière en hypocrisie sociale. Beaucoup de gens affichent publiquement des positions et des attitudes qui ne correspondent en rien à ce qu’ils pensent vraiment. Au final, c’est l’apparence de religiosité, plutôt que la religion elle-même, qui se retrouve imposée à tous - sous surveillance policière ! A contrario, la propagation de certaines valeurs comme la relativité et la tolérance religieuse pourrait bouleverser de fond en comble l’image même de la vie en société. Cette image deviendrait enfin conforme à notre réalité de tous les jours, cette réalité que nous masquons par toutes les formes possibles d’hypocrisie et de langue de bois. Cela aurait un impact formidable en terme de libération des esprits et d’épanouissement de la créativité.
4. Les islamistes, aussi variées que soient leurs affiliations et leurs factions, se présentent tous comme "les défenseurs" de la religion et les héritiers d’un message divin*. Ce faisant, ils s’accordent le privilège d’orienter les humains et de corriger leurs erreurs, par des moyens pacifiques ou violents. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que cette société qui attend d’eux une telle fonction est en voie d’extinction. Elle relèvera même, sous peu, de l’Histoire, malgré toutes les apparences qui pourraient laisser croire le contraire.
5. Dans son état actuel, la société marocaine n’est pas prête à être aussi tolérante que le sont les sociétés réellement démocratiques. Mais nous ne vivons pas la fin de l’Histoire. Et en aucun cas l’Histoire ne se répète, ni ne recule.