la première rencontre nationale de littérature amazighe à Ou

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M. Aourid traite des questions et perspectives de la culture amazighe à la première rencontre nationale de littérature amazighe à Oujda

Oujda, 13/03/04 - M. Hassan Aourid, président du centre Tarik ben Ziad de recherches et études, a affirmé, vendredi à Oujda au cours de la première rencontre nationale sur la littérature amazighe, que celle-ci a réalisé un bond qualitatif en passant de l'oralité à l'écrit, grâce à un travail militant de pionniers dévoués, mais le grand mérite quant à son épanouissement futur, revient à SM le Roi Mohammed VI qui, à l'écoute de sa société, lui a rendu justice par la reconnaissance de la culture amazighe dans sa langue, ses lettres et ses arts.

M. Aourid était l'invité d'honneur de cette rencontre nationale de deux jours, organisée par la faculté des lettres d'Oujda et la revue "Hafriat Maghribia" (qui s'intéresse à la littérature amazighe), avec la participation de membres de l'Institut Royal pour la Culture Amazighe (IRCAM) et de professeurs et chercheurs venus des villes de Tata, Casablanca, Rabat, Errachidia, Oujda et Nador ainsi que de Strasbourg (France).

Il a notamment mis l'accent sur l'importance de l'IRCAM, crée par le Souverain et composé d'éminents universitaires et chercheurs, dont certains ont grandement contribué à faire connaître Tamazight, avec mission d'oeuvrer à la préservation et la promotion de la culture amazighe, soulignant que celle-ci doit faire l'objet de renaissance et de renouveau constant, sous peine de se voir condamnée à l'état de "momification".

M. Aourid a rappelé que cette culture fut longtemps acculée à l'oralité et se contentait de ses capacités propres et de sa "force d'inertie", alors que de nombreux facteurs la menaçaient de "mort lente", dont des choix politiques et culturels hostiles ainsi que des facteurs d'ordre social (émigration, généralisation de l'enseignement et média qui ne lui accordaient pas l'intérêt qui lui revient).

Il a exalté le grand rôle joué par le mouvement amazigh pour la réhabilitation de cette culture et ce, depuis les années 1970 (excepté la léthargie des années 80), précisant que l'intérêt acquis par l'amazighité auprès de l'opinion publique, des forces vives et au niveau de l'Etat dans les années 90, est le fruit de cette lutte, d'où la libération des capacités créatrices en poésie comme dans le théâtre amazigh, avant d'embrasser, en une "première", le domaine du conte écrit, avec en particulier le défunt Mohamed Abehri, qui traitait du monde rural et amazigh.

Le conférencier a relevé aussi la contribution appréciable de la chanson amazighe en ce sens qu'elle parvient à toucher de larges franges populaires, évoquant notamment la nouvelle expérience réussie de la chanson rifaine, qui s'est révélée à travers le programme "Noujoum Er-rif", élaborée par la chaine


Dans le théâtre d'expression amazighe, dominé au début par la démarche militante, les auteurs tentent de nos jours d'allier au militantisme identitaire, la beauté artistique, à l'exemple de Sidki Ali Azaykou, dont le texte raffiné tend d'ores et déjà vers l'universel, tout comme ceux du poète Ahmed Ziani.

M. Aourid a noté que le progrès est tel que la créativité en Tamazight embrasse aujourd'hui tous les champs de la poésie, le théâtre, la musique, la prose et le conte. Il a suggéré que cette créativité en Tamazight est d'abord une production marocaine s'adressant aux Marocains, d'où la nécessité d'un marketing devant mettre cette créativité à la portée de tous, grâce à la critique littéraire et la traduction ainsi qu'aux media institutionnels à travers les moyens audio-visuels et écrits et les festivals artistiques et culturels.

Auparavant, sont intervenus le vice-président de l'Université, M.Belhassani, le doyen de la faculté des lettres, M. Laâmiri et le directeur de la revue "Hafriat Maghribia" ainsi que le comité organisateur pour souligner l'importance de la culture amazighe en tant que socle et composante essentielle de la culture marocaine et de l'unité du pays dans sa diversité et qui a accompagné les réalités marocaines à travers différents âges et générations.

Ils ont souligné le rôle hautement appréciable que jouent les chercheurs membres de l'IRCAM et ceux dans diverses universités marocaines, pour la promotion de Tamazight, langue, culture et civilisation.

Les Communications des chercheurs invités pour ces assises de deux jours portent, notamment, sur les éléments de construction artistique de la chanson amazighe, les caractéristiques de la poésie dans les régions du Souss et du Rif, la femme dans la poésie amazighe du Rif, la traduction vers Tamazight et la hantise de la standardisation, la fonction de la poésie amazighe dans le grand Maghreb, l'écriture prosaïque amazighe, collecte, écriture de la littérature amazighe et missions de l'IRCAM, en plus d'autres thèmes liés à la littérature amazighe.

Source: MAP
 
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