Le Festival de la Culture Amazigh de Fez favorise le développement

Iflillis

New Member
Le Festival de la Culture Amazigh de Fez favorise le développement
15/07/2007

Magharebia
Nouvelles & visions du Maghreb


La troisième édition du Festival de la Culture Amazigh de Fez favorise les valeurs communes du Maghreb et le rôle de la culture populaire dans le développement de la région. Magharebia s'est entretenu avec le directeur de ce festival, Mouha Naji.
Par Imane Belhaj pour Magharebia à Casablanca—15/07/2007

Le troisième Festival de la Culture Amazigh a ouvert ses portes vendredi 13 juillet sous le thème "Culture Populaire et Défis de la Mondialisation: Perspectives Maghrébines". Ce festival, qui se poursuivra jusqu'à dimanche, se veut le chantre de la contribution amazigh à la culture populaire, et s'intéresse au rôle de cette culture dans le développement de la région.

Magharebia a rencontré le directeur du festival, Mouha Naji.

Magharebia: Parlez-nous de l'accent mis cette année sur la culture populaire.

Mouha Naji: La culture populaire est la culture de la majorité de la société, en particulier la culture transmise par les parents et les grands-parents. [Il y a par exemple] l'héritage oral dans la langue amazigh et le dialecte local. Cette culture est diversifiée et couvre tous les héritages culturels, y compris les proverbes, les contes, les histoires, la poésie orale, les chants, les coutumes et les traditions. La culture populaire est profondément ancrée dans la société et permet de comprendre les comportements des membres de la société et leurs aspirations, leurs préoccupations et leurs espoirs. En fait, elle est un miroir de la société, dans la mesure où elle reflète son histoire, sa mémoire collective et son présent, et détermine son avenir.

Magharebia: Pourquoi cet accent mis sur la dimension maghrébine dans le titre de ce festival ?

Naji: Pour cette troisième édition, nous avons décidé de souligner la dimension maghrébine parce que nous souhaitons lancer un appel à la société civile et aux responsables de la région pour construire un édifice maghrébin qui partage les mêmes langues, la même religion, les mêmes coutumes, traditions et culture. Cette région se caractérise en outre par une histoire commune et une diversité linguistique, et elle est riche en tradition littéraire orale très diverse. Participent à ce festival plusieurs chercheurs et artistes originaires d'Algérie et de Mauritanie, venus pour souligner l'importance de la culture populaire dans cette région et son rôle dans le développement humain durable. La culture populaire du Maghreb en général et amazigh en particulier est une culture ouverte à "l'autre", et elle exprime les sentiments du dialogue culturel, de la tolérance, de la solidarité et de l'intégration entre les peuples. Ce festival est dédié à l'unité du Maghreb à laquelle aspirent les peuples de la région — un Maghreb moderne et démocratique, respectueux et défenseur de sa culture et de ses traditions.

Magharebia: Quels objectifs envisagez-vous d'atteindre ?

Naji: En organisant ce festival culturel, notre objectif est de soutenir le processus du développement humain et les étapes vers l'unité du Maghreb, les valeurs de la paix, le dialogue et la paix sociale. Parmi les principaux objectifs que ce festival s'est assignés se trouvent la création d'une approche universelle et scientifique de la culture populaire au Maghreb et dans la région, la promotion de l'utilisation de cette culture pour parvenir au progrès humain, et la relève des défis posés par la mondialisation... Plus encore, ce festival aspire à approfondir les recherches dans les stratégies que le Maghreb devra adopter pour que la culture populaire, avec sa multitude de composantes (coutumes, traditions, littérature, chants, architecture…), serve le développement humain.

Magharebia: Quelle est la valeur ajoutée de ce festival pour la culture amazigh ?

Naji: La culture amazigh a souffert d'une certaine marginalisation pendant des siècles. Certes, nous ne pouvons, en si peu de temps, apporter des améliorations significatives à la perception de cette culture ancienne et ancestrale. Mais nous pouvons néanmoins affirmer que nous avons réussi jusqu'à maintenant à contribuer par nos modestes efforts à restaurer la langue et la culture amazighs. Cela a incité un grand nombre de jeunes artistes [amazighs] créatifs et des chercheurs à renforcer leurs activités créatrices.

A Fez, par exemple, les gens ont adopté une attitude positive vis-à-vis des Amazighs, et nous avons reçu de nombreux messages verbaux et électroniques nous demandant de proposer d'avantage de choses et [de mettre en oeuvre] plus d'efforts pour promouvoir cette culture, qui appartient à l'ensemble des habitants du Maghreb. Ce festival aide également à renforcer et à raffermir la présence culturelle amazigh dans les médias publics... La culture amazigh devrait à l'avenir être présente de manière distinctive à la radio et à la télévision, grâce aux contributions et aux encouragements des milieux officiels, de l'Institut Royal de la Culture Amazigh et de la société civile.
 
Back
Top