Le passé amazigh ressurgit : Mazagan

agerzam

Administrator
· Il s’agirait de vestiges d’une très ancienne ville relatée par des textes historiographiques

· Ce serait «le vieux Mazigan» dont les activités seraient liées à un port naturel


C’est le Centre des études et de recherches du patrimoine maroco-lusitanien (CERPML) relevant du ministère de la Culture, qui a annoncé la découverte du site archéologique médiéval appelé «Maziren». Le site est situé non loin du phare de Sidi Misbah et des ruines de la ville des Moujahidines (combattants), à 4 km environ au nord d’El Jadida.
Au XVIe siècle, les Portugais avaient cité dans leurs textes historiographiques une ville très ancienne en ruine comme étant «Mazagao Velho» qui veut dire le vieux Mazagan. Il s’agirait d’un village dont les activités étaient reliées à une baie faisant office de port naturel. Maziren aurait été habitée par des populations berbères, des Masmoudas ou des Sanhaja. La ville ancienne est actuellement complètement rasée du fait de son ancienneté. Les multiples travaux agricoles et de constructions ont aussi contribué à occulter ses repères. Néanmoins subsistent encore des traces de 3 anciens cimetières avec des mausolées délimités par des pierres sous forme de «Haouchs». Les pierres peintes à la chaux blanche auraient été retirées des fondations même de Maziren.
Des pratiques superstitieuses et religieuses se pratiquent encore maintenant par la population avoisinante. Des cierges s’allument autour des mausolées selon des rites entretenus par une tradition orale. Des zones archéologiques riches en matériels céramiques avec parfois présence de la pierre taillée ont été également mises à jour. Présence aussi de silos et de «Matfias» et qui sont des sortes de citerne. Et qui servaient à la conservation de céréales et de l’eau. La ville antique est actuellement en cours de délimitation. Mais la tâche n’est pas aisée. A part quelques parties des cimetières, le site est empiété sous formes de petites propriétés privées servant de champs pour les cultures.
Les chercheurs archéologues auront malgré tout à cœur de décoder une page de l’histoire de la région. Ils auront à se référer à des textes anciens pour leurs travaux. Il existe des textes ainsi que le fameux livre du géographe Chérif Al Idrissi, paru à la moitié du XIIe siècle (au moment où s’édifie la mosquée de Marrakech) et qui parle de la «Marça de Mazigan», c’est-à-dire le port de la mer. Il parle d’un port de Mazigan et donne toutes les dimensions de la Marça par rapport à Anfa (ancienne ville de Casablanca) et d’autres villes du Royaume. Ces explications confirmaient déjà l’existence d’un port de mer au milieu des XII et XIIIe siècles appelé Mazigan. Site où s’érigera par la suite Mazagan la portugaise, devenue l’actuelle ville d’El Jadida. Des textes de Said Al Mourrakouchi parlent du Cap de Mazigan, de la ville de Breija et de son port qui exporte du blé. A citer aussi le livre de Hassan Al Wazzan dit aussi Léon l’Africain, qui a été capturé par les corsaires et vendu en Italie. Léon parle de Mazigan comme étant une très ancienne ville.

L'Economiste
Mohamed RAMDANI
 
imazighen citadins

qui a dit que les Amazighs ne sont pas des citadins depuis longtemps?
Qui a construits ces villes comme Mugadir, Mazighen, Anfa, Sla, Assila, Tingui, Tittawin, Tamuda...?
Les arabisés ne fronceront pas les sourcils pour me répondre par LES PHENICIENS!
Alors, les pheniciens connaissent-ils Tamazight pour ainsi nommer tous ces coins? ou bien, ils ont enseignés aux amazighs la construction de villes côtières?
Maintenant que c'est arabisé, on entend des voix salies qui nous clament au nez que Tanja (déja déformé) vient de l'arabe Ttine Ja (la boue est venue!!!) tout en s'appuyant sur la légende de Noah (Sidna Nooh) qui a envoyé un pigeon chercher la terre; et c'est à Tingi ou "Tanja" qu'il a retrouvé la trace de la terre non moillée par le Déluge!
L'absurde ne tue pas!
 
Patrimoine archéologique

El-Jadida découvre ses origines berbères

El jadida serait-elle en face d’un véritable chamboulement, pouvant remettre en question les origines de l’histoire ancienne? En tout cas, c’est ce que semble confirmer aujourd’hui, la récente découverte réalisée par le Centre maroco-lusitanien d’El Jadida, dans le cadre de ses prospections archéologiques dans la région.

A peu de kilomètres, au nord d’El Jadida, le Centre vient de déterminer avec exactitude, l’emplacement du site du vieux Mazagan, appelé autrefois Mazighan, dont le nom serait d’origine berbère et qui remonterait selon plusieurs indices, aux temps reculés du Moyen-Age.

Le site en question, qui s’étend sur une large superficie, transformée en champs de culture, contient trois cimetières anciens, et une quantité abondante de céramiques et de matériaux archéologiques, qui prouvent bien que le site mis à jour remonterait au Moyen-âge.
D’autres repères, dont des écrits anciens, des archives contenues dans les «Sources inédites de l’histoire du Maroc», des gravures datant du XVIème siècle, ont permis aux prospecteurs du Centre de déterminer avec certitude, l’emplacement du vrai et ancien Mazighan, qui existait bien avant l’installation des Portugais sur cette partie de la côte marocaine.

Pour rapprocher nos lecteurs des développements de cette découverte de grande importance et qui ne manquerait pas de remettre en question nombre de données relatives à l’histoire ancienne d’El Jadida, nous avons rencontré Karra Azeddine, directeur du Centre maroco-lusitanien et principal artisan de cette opération archéologique.

Propos recueillis par C.A

Libération : Comment s’est effectuée cette découverte, et quelle est sa portée du point de vue historique de la région ?

Karra Azeddine : C’est dans le cadre de la prospection archéologique, que le Centre maroco-lusitanien a tracé depuis trois ans et qui nous a permis de découvrir nombre de sites archéologiques, cités dans les textes, mais pas reconnus sur le terrain, que nous pouvons placer cette dernière réalisation.

Ainsi donc, c’est vers la fin du mois de décembre et le début du mois en cours, que nous avons pu déterminer avec exactitude, la place réelle de l’ancienne Mazagan, qui s’appelait autrefois Mazighan, et que nombre de chercheurs confondaient avec l’actuelle Cité Portugaise, classée récemment Patrimoine Universel.

Ce site, qui était décrit dans les textes islamiques, notamment dans les récits d’Al Bikri et Al Idrissi, ainsi que dans l’historiographie que nous appelons «Sources inédites de l’histoire marocaine», est aussi signalé dans quelques gravures datant du début du XVIème siècle.
En nous référant à tous ces indices, et aux traditions orales de la zone ciblée, nous avons réalisé un travail de terrain, en ratissant un périmètre de plusieurs kilomètres, à peu de distance au Nord d’El Jadida.

Cette opération qui a duré presque deux mois, nous a permis de déterminer l’emplacement de Mazighan, où nous avons découvert pour le moment trois cimetières très anciens, en plus d’une quantité suffisante de céramiques et autres matériaux archéologiques qui prouvent que le site remonterait bel et bien au Moyen-Age.

Nous avons aussi mis à jour des silos, tout en nous guidant par les traditions orales et certains témoignages qui nous ont confirmé l’existence d’autres indices ensevelis, suite aux multiples opérations de labours, puisque le terrain de prospection se trouve sur un promontoire et en plein espace agricole.

Quelles sont les références scientifiques, qui vous ont orientés vers cette zone en particulier?

Les références matérielles existent effectivement, et il s’agit d’une gravure portugaise, où il est noté le nom du site en question, sous l'appellation de «vieux Mazagan», et en nous référant aux données topographiques, et autres notifications signalées dans le document, cela nous a servi à préciser la zone où ont débuté les opérations.

Finalement c’est quoi Mazighan et quel peuple l’avait construite et habitée?

D’après les textes, Mazighan serait un petit village connu surtout par la proximité de son port «Marça de Mazighan», navigable et de bonne qualité dans la région.
Ce petit village qui remonterait au Moyen-Age et dont l’appellation serait d’origine berbère, concorde avec quelques réalités historiques, déjà confirmées, puisqu’il est de notoriété scientifique que la population de cette région des Doukkala, était composée des Masmouda et des Sanhaja principalement à Azemmour.

Quelles répercussions pourrait avoir cette découverte, sur certains détails de l’histoire d’El Jadida, qui confond depuis toujours ses origines avec l’arrivée des Portugais dans la baie d’El Jadida?

Permettez-moi de vous souligner que cette découverte, quoique de grande importance, ne peut surprendre que les non-initiés aux choses de l’histoire de la région.

Toutefois, en ce qui concerne les personnes qui connaissent parfaitement cette histoire, elles ne peuvent se permettre d’ignorer qu’il existe un site dans la région, mais qui a été malheureusement toujours confondu avec celui de l’actuelle Mazagan, plus connue sous le nom de la Cité Portugaise d’El Jadida.

Plusieurs chercheurs, dont des Portugais,ont toujours défendu le fait que Mazagan prenait son départ à partir du débarquement des Portugais, et que ces derniers l’ont érigée sur les ruines d’un autre site appelé Breija. Un détail de l’histoire qui n’est d’ailleurs pas contesté; seulement, ce qui change aujourd’hui, c’est que l’appellation de Mazagan n’était pas portugaise, mais tire son origine d’un autre site du nom de Mazighan, représentant le chef-lieu de la région très longtemps avant l’installation des Portugais.

Aujourd’hui, et à la lumière de cette nouvelle donne, est-ce que le Centre prévoit des fouilles archéologiques dans la zone, afin d’étoffer cette découverte, qui marquera un nouveau tournant dans l’histoire ancienne d’El Jadida?
Une étude bien approfondie, oui, et on est en train de la réaliser.

Nous avons fait un grand travail de prospection sur le terrain, nous avons fait la collecte de la céramique, qu’on va étudier incessamment, et on va essayer de donner une fourchette de datation relative, pour mieux cadrer le site. Seulement, pour ce qui est des fouilles archéologiques, tout dépend des moyens dont nous pouvons disposer.

Par Chahid Ahmed
Liberation
 
Je suis effaré quand je vois comment certains journalistes tombent des nues en apprenant que l'histoire marocaine est principalement amazighe. :rolleyes:
 
Back
Top