Le Peuple de tous les paradoxes

aksel

New Member
Voici un texte que je soumets à votre lecture et analyse. Je vous prie d'être bienveillant car il est mal écrit, il s'agit d'un premier jet sur un thème qui revient souvent dans les discussions, la notion de Timuzgha, l'amazighité. Il s'agit là d'une introduction qui sera suivie par un développement ultérieur. J'espère que ce thème suscitera des discussions enrichissantes. Atanane.




<?XML:NAMESPACE PREFIX = O /><O:p< b><O:p< b><O:p< font><O:p< b><O:p< font><O:p< b><O:p< font><O:p< b><O:p< font><O:p< b><O:p< font><O:p< b><O:p< font><O:p< b><O:p< font><O:p< b><O:p< font><O:p< b>Le Peuple de tous les paradoxes </O:p<></O:p<>

<O:p< font><O:p< b></O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>(Texte inédit)</O:p<></O:p<>



<O:p< font><O:p< b></O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b></O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>
Introduction:

</O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b></O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b></O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b></O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b></O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>
Y a t- il une « mentalité» typiquement amazighe , ou cela relève t- il du fantasme ?
</O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>
Peut- on parler d’une « amazigh attitude » ? Au-delà des considérations d’ordre ethnique et culturels, des facteurs socio- économiques qui pourraient caractériser les Imazighens de façon plus objective et plus sûre, peut- on parler d’une « mentalité » amazighe spécifique, des « traits de caractère » qui distingueraient ce peuple ?

</O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>
Cette question peut sembler « politiquement incorrecte » car indiscrète, faire sourire voire agacer certains, tant Imazighens ont été échaudés depuis des lustres par des questions concernant leur origine, les fondements de leur identité, leur Histoire…Un peuple remis toujours en question peut en effet s’inquiéter sur les raisons d’un tel intérêt, éprouver de la gêne d’être scruté « à la loupe », d’autant plus que l’une de ses qualités premières, puisque tel est le sujet de cet article, est la discrétion, l’horreur de faire parler de lui-même.

</O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>
Mais puisque d’illustres prédécesseurs se sont déjà intéressés à la question, avec passion même, tel Ibn Khaldun qui a consacré un volume à ce sujet et puisque on trouve ici et là des écrits concernant cette fameuse « morale amazighe », en termes dithyrambiques, comme la fameuse lettre du roi alaouite Moulay Slimane s’adressant avec amertume à ses sujets Fassis en 1822 et leur donnant comme modèle de probité, de justice et de droiture le peuple amazigh, j’ai cru légitime de reprendre ce sujet qui échappe à toute analyse objective.

</O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>
Même curiosité et témoignages émanant des Européens, qu’ils soient colons ou hôtes de passage et qui ont cru bon laisser quelques avis plus ou moins intéressés sur cet aspect.
</O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>
Le constat est que le peuple Amazigh est constamment observé, l’on s’interroge avec curiosité sur son origine et originalité, on lui rend témoignage, on le loue pour ses qualités et rarement on le critique pour ses « défauts ». Imazighens sont pudiques et susceptibles, n’apprécient pas d’être remarqués, montrés du doigt. Ils n’aiment pas beaucoup parler d’eux même ; d’ailleurs ils n’ont pas écrit leur Histoire et ils ont même laissé aux autres le soin de les « nommer », par des qualificatifs peu élogieux qu’ils récusent depuis peu : Barbares ( gréco- latins, mais ce terme « barbarus » désignait tout étranger à cette sphère gréco-latine ), Braber ( terme arabe emprunté soit aux Latins soit comme le prétend Ibn Khaldun à cause de la langue tamazight que les Arabes considéraient comme un « borborygme »incompréhensible et dans ce cas ce serait une onomatopée péjorative ), Berbères (colons européens ).
</O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>
Imazighens n’ont pas tellement tendance à l’auto- analyse, ils n’aiment pas beaucoup parler d’eux même, question de pudeur, autre qualité cardinale qui caractérise justement ce peuple ; ils préfèrent naturellement vivre leur amazighité que d’en disserter; mais en général ils reconnaissent qu’au-delà du terroir ( Tamazight ), de la langue ( tamazight aussi ) et des traditions humaines qui les caractérisent, il existe bel et bien une façon d’être et de se comporter typiquement amazighe, une sorte de code moral implicite et reconnu, tellement naturel que le fait d’en parler peut sembler étrange, déplacé.

</O:p<></O:p<>
<O:p< font><O:p< b>
Le fait est que Imazighens existent bel et bien, en tant que peuple divers par ses idiomes, mais tellement original et homogène par la langue, les coutumes, le même fond mythologique, la même Histoire, et ce depuis les périodes les plus reculées de l’Humanité, depuis le Néolithique où leur identité s’est forgée telle que nous la connaissons encore maintenant, sur un vaste territoire englobant toute l’Afrique du Nord, Tamazgha. Et jusqu’à nos jours c’est cette identité qui est encore et toujours remise en question, voire niée et combattue par des idéologies qui aimeraient bien l’éradiquer, tellement elle dérange par sa « ténacité » et sa « différence irréductible ».

</O:p<></O:p<>
</O:p<></O:p<>
</O:p<></O:p<>
</O:p<></O:p<>
</O:p<></O:p<>
</O:p<></O:p<>
</O:p<></O:p<>
</O:p<></O:p<>
</O:p<></O:p<>
 
Le Peuple de tous les paradoxes
<?XML:NAMESPACE PREFIX = O /><O:p></O:p>
<O:p></O:p>
<O:p>Suite de l'introduction:</O:p>
<O:p></O:p>
<O:p></O:p>

Notre questionnement n’est pas de redire, repréciser les études scientifiques (anthropologie, ethnologie, Histoire, socio- linguistique) qui ont été réalisées, confirmées ou non sur ce sujet. Mais de relever et de déceler, au-delà des hypothèses scientifiques d’autres éléments d’observation pour établir un « portrait robot » de l’Homo Amazighus.<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Comme tant d’autres peuples Imazighens ont leur « profil » personnel, l’Histoire de leur vie, fruit de leur terroir et de leur Histoire, leur propre expérience de la vie qui a façonné leur personnalité, de façon positive mais aussi négative. Et l’originalité de ce présent article est d’en parler de façon neutre, sans concessions. Et c’est cet élément impondérable, relevant plutôt de l’écrit littéraire « autobiographique » qui est l’objet de cette investigation, ce questionnement.

<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Cette « personnalité » amazighe est en fait le ciment, la marque caractéristique ou de fabrique de l’identité amazighe, Timuzgha, quelques soient ses lieux géographiques, Guanche canarien Maure, Numide, Saharien, Africain (Tunisie), Libyen, Siwite ( de Siwa, Egypte). On retrouve les mêmes constantes dans la personnalité amazighe, qu’elles soient à leur avantage ou nuisibles à leur destin.

<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Dès des temps très anciens Imazighens ont voulu se distinguer, définir les contours de leur Tamagit ( identité ), en forgeant le vocables qui les désigne et dans lequel ils se reconnaissent : mzv, Mazigh, leur Ancêtre mythique commun, réel ou légendaire, qui représente les qualités essentiels de l’être amazighe : noblesse ( de naissance et de cœur ) et liberté.

<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Ces deux qualités majeures et toutes les autres qualités qui en découlent forgent la personne amazighe, qui n’est pas établie, dès les origines, sur des considérations de race ou de langue, mais sur une attitude, un comportement moral codifié face aux circonstances de la vie, face aux autres peuples et au sein de sa propre communauté. Bien plus que la race ou la langue Imazighens accordent davantage d’importance à d’autres indices de reconnaissance et d’appartenance au clan et qui se reflètent dans la mentalité, un état d’esprit qui commande la manière d’être et de se comporter, de parler et d’agir, d’interférer avec son entourage et environnement.

<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Ce principe d’amazighité (ou Timuzgha, terme à la mode repris par les défenseurs de l’identité amazighe) est unanimement admis par la plupart des Imazighens, même siil n’est pas quantifiable ou démontrable, il n’en demeure pas moins comme un repère stable, une référence, même si il est mythique, un idéal fort abstrait.

<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Car l’ethnonyme Amazigh renvoie à la notion de noblesse, dans le sens de haut, de ce qui est élevé, grand, tant par l’extraction, le rang privilégié de naissance que confère l’amazighitude à tous ses membres, quelques soient leurs conditions sociales, aristocratiques ou plèbéennes, si toutefois jamais Imazighens auraient forgé cette notion de caste, tant ils sont égalitaristes de tradition. Sans doute à l’origine Imazighens cherchaient à se différencier des autres ethnies subsahariennes et africaines voisines, en prenant comme référence les teints de la peau clair pour Imazighen et foncé pour les Africains qui les différencient.

<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
En effet on trouve cette notion de caste basée sur des critères raciaux, celle des seigneurs au teint clair, supposés les maîtres, par opposition aux Noirs, considérés comme serfs, notion qui avait persisté jusqu’à une époque contemporaine, au milieu du XX ème siècle chez les Touaregs, Imazighens du Sahara, qui se considéraient comme supérieurs aux Africains, maintenus dans l’état de servitude.

<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
L’amazighité confèrerait donc un statut d’ Homme libre, de seigneurie, par opposition aux autres populations africaines noires, considérées comme « serves ». Si l’esclavage a heureusement été aboli et encore vigoureusement combattu par les Etats modernes du Sahel ( Niger, Mali, Centre Afrique, Tchad ) nés de la décolonisation aux alentours des années 1960, il n’ en demeure pas moins que ce phénomène social discriminant avait donné naissance à des temps reculés à un code de l’Honneur, de la virilité, qui s’était largement propagé parmi les populations amazighes, façonnant ainsi une mentalité, une façon d’être, un code qui s’est perpétué jusqu’à nos jours,mais qui s’est trouvé fréquemment confronté à d’autres civilisations étrangères à l’aire amazighe ( Latins, Islamo- arabes, Turcs, Européens ), porteurs d’autres valeurs, de nouvelles formes de pensée et de vie, de nouvelles conditions et rapports sociaux.

<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Le but de ce questionnement est donc de définir les contours de ce code amazigh, en relever les traits positifs ainsi que aspects négatifs, l’héritage des origines ainsi que les déviations par rapport à l’idéal originel qui seraient dues à des causes externes, nées de la confrontation, des apports et métissages culturels bénéfiques ou non.<O:p></O:p>
 
3/ Liberté ?

Si l'Amazigh se caractérise par son amour inconditionnel de la liberté, cela suppose qu'il fait preuve de courage pour préserver son indépendance à tout prix. L'Histoire longue des Imazighens nous prouve bien ce caractère irréductible aux jougs étrangers, de la période romaine la plus ancienne, jusqu'à notre époque contemporaine. Les exemples de guerres de résistance héroïques sont nombreux, où Imazighens avaient combattu farouchement, malgré la disproportion des forces en présence.

L'Histoire des Imazighens se caractérise par une longue suite d'invasions issues de pays voisins ( Europe méditerranéenne, Moyen Orient ), Imazighens ont dû sans cesse faire face à leurs agresseurs, développant ainsi une tradition de résistance conservée intacte jusqu'à nos jours.

Mais ce même goût de liberté individuelle et collective peut se révéler négatif, voire fatal pour la cohésion des Imazighens en tant que Nation structurée, unie, bien qu'on ait vu en de nombreuses circonstances des tribus s'unir, se discipliner et se montrer solidaires face à un danger commun.

De caractère trop indépendant et fier, soucieux de ses droits et privilèges, l'Amazigh préférera parfois ne point s'allier avec son compatriote contre un ennemi extérieur, même pour des prétextes secondaires comme par exemple un litige pour quelques arbres ou un arpent de terre, le droit de passage sur un territoire, le droit d'accès à l'eau, etc. Car les disputes et rivalités pour telle ou telle raison étaient fréquentes entre individus Imazighens et entre clans, tribus, ainsi qu'entre sédentaires et nomades, pasteurs et agriculteurs...

Ce qui a toujours constitué le point faible majeur de ce peuple, la brêche par laquelle leurs ennemis se sont introduits et imposé leurs dominations et leurs lois, que ce soient les Romains (exploitation des rivalités entre rois Maures et Numides ) , les Arabes ( complicité entre les Arabes et les Imazighens Zénètes contre Imazighens sédentaires ), et les exemples sont nombreux.

Imazighens sont un un grand peuple, mais atomisé, à cause de l'attachement de chaque groupe à ses prérogatives: défense de leurs intérêts particuliers, de leurs autonomies, liberté totale des uns vis à vis des autres congénères, cet individualisme personnel et de groupe les a rendus une proie vulnérable pour leurs ennemis, parfois peu nombreux mais déterminés.

Même lorsqu'ils sont dominés par leurs adversaires, menacés d'assimilation et par conséquent de disparition, le pan- amazighisme par exemple a du mal à s'affirmer face aux idéologies qui l'assiègent et l'étouffent. Les mêmes particularismes demeurent vivaces entre les grands groupes Imazighens, les mêmes méfiances, malgré un destin et des dangers identiques. Chaque groupe Amazigh reste replié sur lui même, prétend représenter l'intégrité et l'authenticité amazighes.

Au nom de la sacro sainte liberté du groupe, l'Amazighe n'hésite pas à perdre tout, son territoire et même son existence...
 
Excellente thérapie que de reconnaître ces maux pour les transcender.
Pourtant l’individualisme acerbe, fier et saoul de liberté n’est pas l’apanage des seuls Amazighs.
Il est la marque de tout les peuple très ancien qui réagissent de la sorte vis-à-vis de l’arrogance des nouvelles puissances qui surgissent à la force présomptueuse des armes.
Une façon de dire à leurs manières qu’il n’ont que faire de la nouvelle science de ce parvenu qui au lieu d’utiliser le langage à encore recoure à la sauvagerie pour se faire entendre.
Cette même réplique s’est vue chez les Celtes, les Gaulois, les Etrusque, les Gothes, etc.
Se retrouve toujours chez les Ecossais, les Irlandais, les Bretons, les Corses ou les Sardes.
C’est donc une manifestation humaine parfaitement logique, par la quel il nous est signifié que sur une aire géographique séculaire donné, qui a vue au fil des millénaires et des siècle s’établir et grandir une valeureuse culture, celle-ci n’avait que faire des allégations d’une autre récemment parvenu.
Quant aux clivages mis a profit pas la perfidie des conquérants, c’est aussi une technique qui a toujours partout prévalue. Que se ne sont que les maillons les plus faibles qui lâchent pour être utilisé par un exploiteur.

Maintenant que la mea culpa est faite, ce qui serait intéressent à redécouvrir ce sont les structures tribales.
Ce qu’était le statut de la femme, celui de l’homme.
Notre société était elle matriarcale ou patriarcale ?
Les mœurs préislamiques, le type d’éducation donner aux filles et aux garçons, les étapes initiatiques, les épreuves.
Le mariage était il l’appropriation de la femme par l’homme ou une relation d’union libre préétabli par une codification tribale.
L’amitié, les frères de lait, la place du culte etc.
Et merci pour l'ouverture de cet espace.
 
aksel said:
<o><o></o></o>
ils reconnaissent qu’au-delà du terroir ( Tamazight ), de la langue ( tamazight aussi )

Non aksel ,il ne faut pas confondre "tamazirt" et "tamazight"...le premier signifie "le pays" au sens large (patrie, village d'origine..) le second designe la langue amazighe (ou une femme amazighe)....
 
agoram said:
Non aksel ,il ne faut pas confondre "tamazirt" et "tamazight"...le premier signifie "le pays" au sens large (patrie, village d'origine..) le second designe la langue amazighe (ou une femme amazighe)....

Exactement. Autant pour moi, l' ami Agoram, merci pourl a rectification. ;-)

Tamazight désigne en effet la langue et la femme amazigh et chez nous dans le Souss on dit tamazirt ( Timizar au pluriel ) pour désigner le pays.

Y a t-il un rapport dans ce dernier cas avec " amazir" ( fumier)? L'engrais naturel a t- il un rapport avec la terre, qui serait son féminin? Excuse l'incongruité de cette question, mais on me l'avait déjà posée, quelqu'un qui voulait se moquer, bien- sûr...
 
issiwane said:
Excellente thérapie que de reconnaître ces maux pour les transcender.
issiwane said:
Pourtant l’individualisme acerbe, fier et saoul de liberté n’est pas l’apanage des seuls Amazighs.
Il est la marque de tout les peuple très ancien qui réagissent de la sorte vis-à-vis de l’arrogance des nouvelles puissances qui surgissent à la force présomptueuse des armes.
Une façon de dire à leurs manières qu’il n’ont que faire de la nouvelle science de ce parvenu qui au lieu d’utiliser le langage à encore recoure à la sauvagerie pour se faire entendre.
Cette même réplique s’est vue chez les Celtes, les Gaulois, les Etrusque, les Gothes, etc.
Se retrouve toujours chez les Ecossais, les Irlandais, les Bretons, les Corses ou les Sardes.
C’est donc une manifestation humaine parfaitement logique, par la quel il nous est signifié que sur une aire géographique séculaire donné, qui a vue au fil des millénaires et des siècle s’établir et grandir une valeureuse culture, celle-ci n’avait que faire des allégations d’une autre récemment parvenu.
Quant aux clivages mis a profit pas la perfidie des conquérants, c’est aussi une technique qui a toujours partout prévalue. Que se ne sont que les maillons les plus faibles qui lâchent pour être utilisé par un exploiteur.

Maintenant que la mea culpa est faite, ce qui serait intéressent à redécouvrir ce sont les structures tribales.
Ce qu’était le statut de la femme, celui de l’homme.
Notre société était elle matriarcale ou patriarcale ?
Les mœurs préislamiques, le type d’éducation donner aux filles et aux garçons, les étapes initiatiques, les épreuves.
Le mariage était il l’appropriation de la femme par l’homme ou une relation d’union libre préétabli par une codification tribale.
L’amitié, les frères de lait, la place du culte etc.
Et merci pour l'ouverture de cet espace.


Tu as tout à fait raison, Issiwane, le courage, le goût de la liberté et le sens de la noblesse ne sont pas des qualités spécifiques aux Imazighens. J' en suis bien conscient, on les retrouve partout chez n'importe quel peuple harcelé. Les Indiens d'Amérique du Nord demeurent un modèle de bravoure, ainsi que les Ecossais comme tu le dis et tous les autres... D'autres qualités qu'on retrouve chez Imazighens sont aussi universelles, comme le sens de l'économie et l'esprit pratique se retrouve chez les Ecossais, chez les Juifs, à tel point que c'est devenu une caricature du Juif, de l'Ecossais, comme du Chleuh...

Mais ce qui m'intéresse dans cette réflexion c'est la situation actuelle des Imazighens, comment des qualités positives ont elles réussi à produire un résultat contraire, de voir comment il y a eu ou non contamination, déviation, corruption des mentalités: bref ce que nous sommes devenus, nous, par rapport aux Anciens, et par rapport à une idée que l'on se fait des Imazighens, d'un idéal de l'amazighité, la fameuse Timuzgha.

Pour la deuxième partie de ta remarque, les fondements de la société amazighe, tu as raison, cela devrait être le socle "scientifique" de ce sujet. Mais j'avoue que je n'ai pas les compétences requises, cela nécessite une sérieuse documentation ethnologique, etc, alors que je n'ai désiré au départ qu' esquisser un sujet littéraire, de simples remarques personnelles pour déclencher une conversation. Mais pourquoi pas? Les problématiques que tu poses sont très intéressantes et on trouve des articles datant de l'antiquité ( Hérodote ) qui traitent de ces sujets.
 
4 / « Agharas, agharas… »


Autre qualité à double tranchant qui a fait la réputation des Imazighens auprès de leurs voisins et visiteurs pacifiques ou non, la notion de « agharas » ou la Voie de la droiture , symbole métaphorique de l’honnêteté et de l’intégrité morale dans les rapports sociaux et surtout les affaires, le respect de ses propres principes et de la parole donnée : horreur de la tricherie, du mensonge et de la corruption, des faux semblants lorsqu’il s’agit de travailler, d’accomplir son devoir, l’Amazigh se donnera corps et âme à son labeur, faisant preuve de zèle et d’un courage à toute épreuve, de stabilité, même dans les tâches les plus ingrates. Là où un autre aurait jeté l’éponge l’Amazigh accomplira sans faille sa tâche, ne reculera pas devant ses responsabilités une fois qu’il les a acceptées : qu’il soit manoeuvre ou épicier, professeur ou ingénieur, serveur de café ou maîtresse de maison, il se montrera toujours fidèle au poste, dur à la tâche, l’assumant avec plaisir, docile aux ordres du patron, prendra à cœur les intérêts de l’entreprise comme si elle était la sienne propre, sa deuxième famille.

<?XML:NAMESPACE PREFIX = O /><O:p< font>
Un Amazigh, tant qu’il demeure attaché à ses valeurs ancestrales de l’effort fourni, de la patience qui caractérisent son peuple fournira toujours le meilleur de lui-même, en s’adaptant aux exigences du travail qu’il a à accomplir. Mais dès qu’il se laisse imprégner par d’autres notions extérieures à sa culture de base, tel que le « Mektoub », la fatalité, il acceptera son sort et les conditions négatives qui peuvent survenir et stagnera. Ce qui malheureusement a beaucoup contribué à l’état de stagnation dont sont touchées des régions amazighes rurales, qui remettent leurs conditions de sous- développement sur le compte du destin choisi par Dieu : à quoi bon lutter désormais ?
<O:p< font>
<O:p< font>
Ces valeurs d’honnêteté, d’ordre et de sérieux font de l’Amazigh un auxiliaire et un allié de choix, un citoyen de premier ordre. Mais malheureusement cette intégrité morale et professionnelle exemplaire, à la base de tout progrès et prospérité, est détournée au profit de ses exploiteurs, personnes sans scrupules, tant dans les rapports professionnels et commerciaux à petite échelle, qu’au niveau des structures politiques et économiques des Etats corrompus dans lesquels vivent Imazighens.
<O:p< font>
<O:p< font>
Car l’honnêteté des Imazighens frise souvent à la naïveté quand il est en rapports avec d’autres groupes de personnes n’utilisant pas ces mêmes principes et valeurs.
<O:p< font>
<O:p< font>
Honnêteté, discrétion, obéissance à l’ordre établi et à la hiérarchie, entraide et solidarité entre les membres d’une communauté, abnégation dans le sentiment et la pratique religieuse, des qualités spirituelles, humaines et professionnelles qui lui portent paradoxalement souvent du tort dans un monde qui n’est plus conforme à son code moral ancestral. Ce qui est le cas de nombreux Imazighens dans leurs vies quotidiennes, livrés à la cupidité et à la brutalité de notables et de responsables d’entreprises corrompus, se retrouve en effet à plus vaste échelle lorsqu’il s’agit de la condition du peuple amazigh dans son ensemble, pris en otage par d’autres peuples qui exploitent sans vergogne et sans scrupules aucuns ses qualités- faiblesses : ainsi le gain du labeur, la prospérité, les biens de production et les capitaux leur échappent souvent, détournés au bénéfice des profiteurs et des mafias étatiques.


C’est le drame de la gabegie, du profit malhonnête, des détournements de richesses, de la corruption, de l’arbitraire dont souffrent beaucoup de régions amazighes, mises sous la coupe d’entrepreneurs venus d’ailleurs et des autorités administratives et policières qui plombent toutes possibilités de développement et de prospérité...
</O:p<>
</O:p<>
</O:p<>
</O:p<>
</O:p<>
</O:p<>
</O:p<>
 
5/ Permanence et Renouveau ?<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:eek:ffice:eek:ffice" /><o:p></o:p>
<o:p></o:p>
Conservatisme remarquable et un sens inné de l’adaptation à toutes situations font de l’Amazigh un être qui a su résister aux agressions du temps, aux bouleversements historiques et agressions des civilisations extérieures. Mais cette permanence de l’âme amazighe est rudement mise à l’épreuve à notre époque contemporaine, le siège de l’identité amazighe par une langue et une culture officielles et dominatrices, relayées par les médias de plus en plus envahissants et arrogants, l’immigration rurale due à la marginalisation et à la paupérisation des régions amazighophones, tous ces facteurs commencent à éroder sérieusement le rocher amazigh, sensible au modernisme et devant réagir à la misère qui gagne son terroir. Saura t- il s’adapter encore aux changements de son environnement et à la transformation radical de son mode de vie,tout en conservant son identité, seule garante de sa survie ?<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
Hélas, tous les indicateurs socio- économiques témoignent du contraire, tant on a vu des familles amazighes renoncer à leurs traditions petit à petit, adopter des mœurs citadines et les nouvelles générations s’éloigner du modèle ancestral et perdre tout contact avec leur langue maternelle. Ainsi s’accomplit rapidement l’acculturation et l’assimilation des Imazighens sous la pression de nouveaux besoins et de rapports au monde aliénants et le travail de sape du système éducatif, administratif et des médias.<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
D’autres situations paradoxales caractérisent les Imazighens : peuple industrieux et astucieux ils n’ont pas réussi à trouver la solution à leur marasme culturel et économique ; bien sûr, ils ont réussi à adapter l’Islam à leur mentalité rurale et à cohabiter avec leurs conquérants bédouins tant bien que mal, sans se laisser assimiler entièrement, mais à quel prix et pour combien de temps encore ?<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
Au lieu d’assimiler les arabo- musulmans dont les effectifs étaient dérisoires par rapport aux masses des indigènes, ni leur langue ni leur culture n’ont réussi à s’imposer comme fondement d’une identité nationale : les autochtones majoritaires en nombre et occupant tout le territoire sont devenus des « étrangers » sur leur propre terre et tiennent le maquis ! A quoi cette situation paradoxale est- elle due ?<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
Est- ce du justement à leur tempérament discret, conciliant, pacifique, cherchant à tout prix à éviter les discordes et les scandales ? Car si ils sont des guerriers redoutables et valeureux en temps de guerre, ils n’ont pas un naturel belliqueux, bien au contraire les Imazighens ont le souci d’entretenir les relations les plus cordiales en période de paix et de calmes relatifs : ils aiment prendre soin de leur famille et de leur terre, rire, ont le sens de l’amitié et de l’humour, aiment faire la fête, chanter et danser, faire étalage de leurs prouesses chorégraphiques et acrobatiques, montrer leurs beaux atours et ont horreur par-dessus tout des vulgarités et des cris de discorde,éviteront les scandales, étant très soucieux aussi de leur réputation. Très tolérants et hospitaliers ils honoreront leur invité, lui accordant tous les égards, même au détriment de leurs propres intérêts.<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
Ainsi, bien des « invités » de passage ont largement profité de ces conditions d’accueil favorables, d’hospitalité et de discrétion, d’humilité, pour se comporter librement comme en pays conquis.<o:p></o:p>
« Un passant est d’abord un invité, devient peu à peu un familier, puis s’impose définitivement en despote. » Comme diraient les anciens sages Juifs, les seuls d’ailleurs à ne pas avoir pratiqué ce dicton talmudique à l’égard de leurs hôtes Imazighens.
<o:p></o:p>
Un ami m’avait raconté cette anecdote qui est arrivé à un brave Chleuh, houspillé dans sa propre demeure par une brute arabe, qui ne se gênait pas de frapper les enfants de son hôte devant lui ! Au lieu de réagir vivement notre Amazigh se contenta de répondre mollement par l’expression « aha awddi aha ! », l’équivalent poli de « s’il te plaît, veux- tu cesser ? ».<o:p></o:p>
 
6 / Un lion qui se sous- estime ?

<?XML:NAMESPACE PREFIX = O /><O:p></O:p>
Tant d’autres belles qualités deviennent des défauts rédhibitoires : vif et dégourdi tant qu’il est dans son environnement habituel l’Amazigh peut se montrer paradoxalement très timide, voire timoré, hésiter à prendre des initiatives et à s’imposer, comme le vivent de nombreux écoliers Imazighens qui subissent les quolibets et les brutalités de leurs camarades non Imazighens. Ainsi en est –il de nombreux adultes qui, bien que intègres, compétents et même talentueux, auront toujours une considération humble de leur personne et surestimeront leurs autres collègues arabes, français…
<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Cette timidité et modestie devient parfois un vrai complexe d’infériorité, qui poussera l’Amazigh à vivre mal son identité, à cacher son origine et sa langue caractéristique, dès qu’il est contrait de vivre ou de travailler dans u autre milieu que le sien.<O:p></O:p>
Auto-effacement ? Reniement de soi ?
<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Pendant des décennies les Imazighens ont subi l’ostracisme et le mépris des citadins arabophones, enduré l’exclusion et l’oppression exercée sur eux par les autorités makhzéniennes, qui les a toujours considéré comme des dissidents potentiels. Les autochtones ont également souffert du mépris de leur langue et traditions millénaires jugées rustiques et paganistes de la part cette fois- ci des religieux.
<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
Ainsi humilié, méprisé dans sa différence, l’Amazigh a vécu marginalisé, retranché dans ses villages et ses montagnes, à l’écart de la civilisation citadine arabo- musulmane ; si il désirait la rejoindre il sentait l’obligation de se dépouiller de sa personnalité et d’endosser les oripeaux de l’arabité, mais il sait qu’il restera toujours à l’écart de ce monde qui n’est pas le sien, moqué à cause de son accent, raillé à cause de ses origines rurales et montagnardes. Ainsi on a vu de nombreux Imzighens exceller dans cet art de la dissimulation des origines, adopter le choix de l’arabisation de soi, dépassant même avec le zèle des nouveaux convertis les citadins arabes. Nombreux sont encore ceux qui se forgent une origine arabe, adoptent un patronyme familial sonnant arabe, s’inventent un arbre généalogique arabe, de préférence chérifien, s’affiliant au prophète Muhammad ou à ses Compagnons, ou à des émirs arabes des temps des premières islamisations du pays !<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
<O:p></O:p>
 
j'entrvois mieux ton développement. tu as absolument eu raison d’entreprendre cette psychanalyse nécessaire des inhibitions instiller aux notre à doses pernicieusement imperceptibles.

Mais bon son! écris un peu plus grand, on a mal aux yeux avec cette taille de lettres.
Quand il ne faut pas carrement une loupe.
 
Merci pour ta lecture et ta réponse Issiwane.
Tu es la deuxième personne qui me dit que mon texte est écrit petit!pourtant la taille des lettres que j'emploie est plus grande que celle utilisée dans les messages habituels et j'écris en gras! merci deme le signaler.

Oui, tu as raison, il s'agit d'une tentative personnelle d'ethno- psychanalyse, tu as trouvé le mot exact. Mais il ne s'agit que de considérations personnelles qui n'ont rien d'objectif ni de scientifique!

là mon texte doit être gigantesque, non?:eek:
 
oui là le texte est super reposant pour un bigleux de mon espece.:p
Au fait il ya des disfonctionnements à l'édition qui reservent parfois des surprises.:rolleyes:
 
Back
Top