Le prince meurtrier de son père
Il y avait un grand Aguellid. Un jour la reine mit au monde un garçon beau comme la lune. L’Aguellid rassembla ses astrologues :
"Il m'est né un garçon, leur dit-il, examinez quelle sera sa destinée."
Les astrologues tirèrent l'horoscope et prononcèrent l'arrêt suivant :
" L'enfant qui vient de naître s'il échappe à la dent d'un lion, causera la perte de son père, il tuera l’Aguellid et s'emparera de son trône. Voilà le sort de ce fils."
L’Aguellid fut tout attristé par ces paroles. Il s'en alla dans le désert jusqu'à une montagne dans les flancs de laquelle il fit creuser un caveau, et envoya quérir le nouveau-né avec une femme pour l'allaiter.
Lui-même descendit avec eux dans le caveau et les y abandonna avec de l'eau et tout ce qui était nécessaire à la subsistance de la nourrice.
Lorsque la lune se fut renouvelée, il revint au caveau pour juger de leur état, et ainsi chaque mois par la suite. Un an et demi se passa.
Il advint alors qu'un chasseur de lions partit en chasse dans le désert et y trouva un lion énorme.
Le lion poursuivi, se réfugia dans le caveau où étaient le jeune prince et sa nourrice. Il bondit sur la femme et se mit à la dévorer, pendant que l'enfant meurtri poussait des cris perçants.
Le chasseur entendit ces cris; il courut vers le caveau, y descendit et se trouva en face du lion.
Il le tua et vit alors les restes de la nourrice et l'enfant blessé, dans la chambre était entassés des vêtements, des provisions de toute nature, beurre, fleur de farine, viandes séchées.
Le chasseur prit l'enfant et l'emmena chez lui, puis il revint enlever tout ce qui garnissait le caveau.
L'enfant fut bien soigné et guérit de ses blessures.
Cependant l’Aguellid était allé faire sa visite ordinaire au caveau, il n'y trouva plus que les ossements de la nourrice, l'enfant avait disparu.
L’Aguellid pleura la perte de son fils, il rentra dans sa capitale et continua à gouverner son royaume.
Mais revenons au jeune prince.
Il avait grandit, maintenant c'était un jeune homme plein de vigueur, brave, cavalier infatigable.
Dans ces temps, une tribu s'étant révoltée, l’Aguellid réunissait contre elle des troupes nombreuses.
Le prince voulu faire la campagne, et dès que l’Aguellid fut parvenu dans le pays des révoltés, il se rendit au camp avec le chasseur et y resta.
Enfin l’Aguellid monta à cheval pour livrer la bataille, et, le signal donné, le jeune homme sauta sur sa monture et s'élança aux côtés de l’Aguellid.
Il combattit avec ardeur et tua maint ennemi.
Dans la mêlée, il se trouva serré de près par plusieurs cavaliers.
Il lança son javelot contre l'un d'eux.
Le javelot manqua le but et s'enfonça dans l'oreille de l’Aguellid - l’Aguellid tomba.
Les gens de la suite se saisirent du meurtrier et l'amenèrent à l’Aguellid.
" Qui es-tu?" dit le monarque.
"Je suis le fils du chasseur".
On fut quérir le chasseur et on l'interrogea. Il raconta que ce n'était point son fils et comment il l'avait trouvé dans le caveau, blessé aux épaules entre les pattes d'un lion qui dévorait sa nourrice.
L’Aguellid fit découvrir les épaules du jeune homme et vit les traces des anciennes blessures, il crut au récit du chasseur et se rappela en même temps la prédiction des astrologues.
Alors il emmena avec lui celui qui était son fils et le conduisit à sa mère.
Cependant la blessure faite par ce fils empirait ; l’Aguellid s'affaiblit et mourut, et le peuple proclama le jeune homme à sa place.
Le nouveau souverain combla le chasseur et sa femme de tous les biens qu'ils désirèrent.
Il fut plus grand que son père, parce qu'à la même bravoure il joignit plus de générosité.
Il fit de grandes distributions au peuple qui lui manifesta sa joie, parce qu'il était généreux, mais son père ne l'était pas du tout.
Ensuite il réunit une armée puissante et marcha contre les tribus qui s'étaient mises en révolte du temps de son père.
Il les battit, mit le pays à sac, tua les chefs et rentra au milieu des siens.
Un Aguellid voisin, ayant appris la mort de son père, vint avec des forces considérables attaquer sa capitale.
Mais, à la première nouvelle, le jeune souverain avait ouvert le trésor d'état et recruté des troupes nombreuses.
Quand l'ennemi approcha, il sortit à sa rencontre, le battit incontinent, le fit prisonnier et lui coupa la tête.
Il s'empara de tout ce qu'il avait apporté avec lui, Grande fut la joie du vainqueur et de ses sujets sur lesquels, il continua à régner paisiblement.
FIN
Il y avait un grand Aguellid. Un jour la reine mit au monde un garçon beau comme la lune. L’Aguellid rassembla ses astrologues :
"Il m'est né un garçon, leur dit-il, examinez quelle sera sa destinée."
Les astrologues tirèrent l'horoscope et prononcèrent l'arrêt suivant :
" L'enfant qui vient de naître s'il échappe à la dent d'un lion, causera la perte de son père, il tuera l’Aguellid et s'emparera de son trône. Voilà le sort de ce fils."
L’Aguellid fut tout attristé par ces paroles. Il s'en alla dans le désert jusqu'à une montagne dans les flancs de laquelle il fit creuser un caveau, et envoya quérir le nouveau-né avec une femme pour l'allaiter.
Lui-même descendit avec eux dans le caveau et les y abandonna avec de l'eau et tout ce qui était nécessaire à la subsistance de la nourrice.
Lorsque la lune se fut renouvelée, il revint au caveau pour juger de leur état, et ainsi chaque mois par la suite. Un an et demi se passa.
Il advint alors qu'un chasseur de lions partit en chasse dans le désert et y trouva un lion énorme.
Le lion poursuivi, se réfugia dans le caveau où étaient le jeune prince et sa nourrice. Il bondit sur la femme et se mit à la dévorer, pendant que l'enfant meurtri poussait des cris perçants.
Le chasseur entendit ces cris; il courut vers le caveau, y descendit et se trouva en face du lion.
Il le tua et vit alors les restes de la nourrice et l'enfant blessé, dans la chambre était entassés des vêtements, des provisions de toute nature, beurre, fleur de farine, viandes séchées.
Le chasseur prit l'enfant et l'emmena chez lui, puis il revint enlever tout ce qui garnissait le caveau.
L'enfant fut bien soigné et guérit de ses blessures.
Cependant l’Aguellid était allé faire sa visite ordinaire au caveau, il n'y trouva plus que les ossements de la nourrice, l'enfant avait disparu.
L’Aguellid pleura la perte de son fils, il rentra dans sa capitale et continua à gouverner son royaume.
Mais revenons au jeune prince.
Il avait grandit, maintenant c'était un jeune homme plein de vigueur, brave, cavalier infatigable.
Dans ces temps, une tribu s'étant révoltée, l’Aguellid réunissait contre elle des troupes nombreuses.
Le prince voulu faire la campagne, et dès que l’Aguellid fut parvenu dans le pays des révoltés, il se rendit au camp avec le chasseur et y resta.
Enfin l’Aguellid monta à cheval pour livrer la bataille, et, le signal donné, le jeune homme sauta sur sa monture et s'élança aux côtés de l’Aguellid.
Il combattit avec ardeur et tua maint ennemi.
Dans la mêlée, il se trouva serré de près par plusieurs cavaliers.
Il lança son javelot contre l'un d'eux.
Le javelot manqua le but et s'enfonça dans l'oreille de l’Aguellid - l’Aguellid tomba.
Les gens de la suite se saisirent du meurtrier et l'amenèrent à l’Aguellid.
" Qui es-tu?" dit le monarque.
"Je suis le fils du chasseur".
On fut quérir le chasseur et on l'interrogea. Il raconta que ce n'était point son fils et comment il l'avait trouvé dans le caveau, blessé aux épaules entre les pattes d'un lion qui dévorait sa nourrice.
L’Aguellid fit découvrir les épaules du jeune homme et vit les traces des anciennes blessures, il crut au récit du chasseur et se rappela en même temps la prédiction des astrologues.
Alors il emmena avec lui celui qui était son fils et le conduisit à sa mère.
Cependant la blessure faite par ce fils empirait ; l’Aguellid s'affaiblit et mourut, et le peuple proclama le jeune homme à sa place.
Le nouveau souverain combla le chasseur et sa femme de tous les biens qu'ils désirèrent.
Il fut plus grand que son père, parce qu'à la même bravoure il joignit plus de générosité.
Il fit de grandes distributions au peuple qui lui manifesta sa joie, parce qu'il était généreux, mais son père ne l'était pas du tout.
Ensuite il réunit une armée puissante et marcha contre les tribus qui s'étaient mises en révolte du temps de son père.
Il les battit, mit le pays à sac, tua les chefs et rentra au milieu des siens.
Un Aguellid voisin, ayant appris la mort de son père, vint avec des forces considérables attaquer sa capitale.
Mais, à la première nouvelle, le jeune souverain avait ouvert le trésor d'état et recruté des troupes nombreuses.
Quand l'ennemi approcha, il sortit à sa rencontre, le battit incontinent, le fit prisonnier et lui coupa la tête.
Il s'empara de tout ce qu'il avait apporté avec lui, Grande fut la joie du vainqueur et de ses sujets sur lesquels, il continua à régner paisiblement.
FIN