Le tremblement d'Agadir : une opportunité politique

agerzam

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«Si le destin a décidé de la destruction d’Agadir, sa reconstitution dépend de notre foi et de notre volonté», déclare Mohammed V au lendemain de la catastrophe qui touche la ville d’Agadir. En quelques secondes, un tremblement de terre ravage la cité du Sud marocain. Bilan : près de 13 000 morts, des sinistrés par centaines et une ville à reconstruire dans sa presque totalité. Ce 29 février 1960 le Maroc, nouvellement indépendant, est sous le choc d’un événement qui dépasse largement le cadre de la ville d’Agadir.
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Il est bientôt minuit quand la terre tremble à Agadir. Le 29 février 1960, la ville vit des premières secousses sans gravité en fin de matinée. Cette première alerte n’inquiète ni les autorités, ni la population. A la deuxième, ils n’auront pas le temps de réagir au tremblement de terre qui les frappe en moins de quinze secondes. L’heure est grave car, au nombre important de victimes évaluées à environ 13 000 personnes, s’ajoute la destruction à hauteur de 90% d’une majorité de quartiers de la ville. Agadir est tout de suite mise en quarantaine pour éviter les risques d’infection, en attendant que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour faire face à cette catastrophe qualifiée d’emblée de nationale. Le roi Mohammed V ne s’y est pas trompé, l’événement est suffisamment critique pour ne concerner que la seule ville d’Agadir. Quatre années après l’Indépendance, le Maroc est confronté seul à sa première grande épreuve.
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Et elle intervient en plein mois de ramadan. Mohammed V ne traîne pas pour venir se rendre compte par lui-même des dégâts. Tout comme d’ailleurs de nombreuses organisations internationales. Les mesures sont prises dans les jours qui suivent le tremblement de terre. Un Haut Commissariat à la Construction est créé pour faire face aux nombreux défis qui attendent la ville. Construire et reconstruire, c’est le mot d’ordre qui est donné. Les sinistrés deviennent la préoccupation de toute une nation. Les indemniser, si possible sans distinction, est l’une des priorités du Haut Commissariat à la reconstruction d’Agadir. Il faut enfin consoler et donner un avenir à tous les orphelins du tremblement de terre.

L’avenir des rescapés
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Mohammed V, en sa qualité de souverain, se préoccupe le premier du devenir des rescapés. Il offre à plusieurs jeunes de commencer une nouvelle vie dans d’autres villes du royaume. Internats et familles d’accueil leur ouvrent alors leurs portes. Plusieurs sinistrés du tremblement de terre voient ainsi leur destin se transformer grâce à cette opportunité qui leur est offerte. Ceux qui restent à Agadir doivent compter sur l’aide internationale et les plans du Haut Commissariat. L’Etat annonce des travaux de reconstruction de grande envergure. Les rescapés peuvent aussi compter sur les Forces Armées Royales, venues en nombre à Agadir. Il s’agit d’abord de prêter main forte à la population. C’est l’occasion aussi pour le régime de mettre fin définitivement à la mission de l’ancienne armée de libération marocaine (ALM). Son maintien au sud du pays irritait le Pouvoir, soucieux de son côté de voir s’affirmer sa nouvelle armée créée dans la foulée de l’Indépendance (mai 1956). Ainsi, grâce au tremblement de terre d’Agadir, la dissolution de l’ALM passe presque inaperçue. Quelques mois après la catastrophe, le même sort s’abat sur le gouvernement en place.

Monarchie exécutive
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Depuis décembre 1958, Abdallah Ibrahim et son équipe ministérielle gouvernent le Maroc. Début 1960, l’entente cordiale avec le makhzen affiche ses limites, notamment avec le Prince héritier Moulay Hassan. D’autant que le Pouvoir digère mal la scission du parti de l’Istiqlal en septembre 1959. Il doit désormais composer avec un parti progressiste, l’Union Nationale des Forces populaires (UNFP). En 1960, la conjoncture politique est difficile, comme l’atteste l’interdiction définitive, en début d’année, du parti communiste marocain. Indirectement, le tremblement de terre d’Agadir change la donne. Mohammed V renforce son influence grâce à sa gestion remarquable de l’événement. Le Prince héritier, quant à lui, s’implique personnellement dans la reconstruction de la ville. C’est presque dans l’indifférence générale qu’est renvoyé le gouvernement Ibrahim en mai 1960. Désormais, le roi est le nouveau chef du gouvernement et son fils occupe le poste de vice-Premier ministre. Par ce revirement politique, le makhzen réaffirme toutes ses prérogatives. Le 30 juin 1960, Mohammed V prononce un discours-clé sur le bilan du tremblement de terre d’Agadir et les avancées réalisées depuis. A cette occasion, il réaffirme sa «volonté d’aller de l’avant», autrement dit d’étendre au reste du pays la bonne dynamique que vit la ville, malgré la catastrophe. Quelques décennies plus tard, Agadir réussit à se reconstruire et à devenir même une ville importante du royaume. Mais dans l’immédiat, le Maroc amorce un tournant politique décisif qui ne tient pas forcément toutes les promesses annoncées.

Kawtar Ben Cheikh avec la
collaboration de M. Bouaziz
Le Journal Hebdo

 
Re : Le tremblement d'Agadir : une opportunité politique

il y a meme certaines personnes qui s'etaient enrichis apres le tremblement de terre

les gadiris les connaissent et avancent meme leurs noms

leurs progenetures aujourd'hui ont beaucoup de biens et meme des hotels

ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres
 
Re : Le tremblement d'Agadir : une opportunité politique

tinji said:
il y a meme certaines personnes qui s'etaient enrichis apres le tremblement de terre

les gadiris les connaissent et avancent meme leurs noms

leurs progenetures aujourd'hui ont beaucoup de biens et meme des hotels

ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres


-Oui, Abouqal, Belhassan, Eddehbi, Amhal, Akenanouch, pour citer quelques tetes...
 
Re : Le tremblement d'Agadir : une opportunité politique

Agadir, qui est devenu le bordel des gros du "Moyen Oyourghoul".. triste non?
 
Re : Le tremblement d'Agadir : une opportunité politique

Heureusement que ma mère ne lit pas ce genre de commentaire, tu aurais reçu ses idukan sur la tête, elle vise encore juste depuis ses zamical...

Agadir est une grande ville moderne qui ne possède pas que des avantages intéressant les dis princes...

C'est aussi des femmes et des hommes qui triment quotidiennement pour vivre et faire vivre leurs enfants.
 
Re : Le tremblement d'Agadir : une opportunité politique

Désolé, je ne vis par heureusement à Agadir mon ami, si tu y vis tu comprendrais...

Moi je suis de la montagne, cela doit expliquer mon côté "Puritain" hi hi hi
 
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