<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="540"><tbody><tr><td class="intro" valign="top">Voici un beau livre qui raconte l'histoire architecturale et artistique du sud marocain à travers ses portes. A la lecture de ce livre, et surtout à la vue des centaines de superbes photos qui émaillent les textes, on ne regardera plus les portes des casbahs, des villages et autres douars du sud marocain avec la même indifférence, la même inadvertance, le même œil distrait et nonchalant que par le passé.</td> </tr> <tr> <td>
</td> </tr> <tr> <td height="15">
</td> </tr> <!-- Afficher le 1er Texte de l'article en cours --> <tr valign="top"> <td class="textejust"> <table align="right" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="75"> <tbody><tr> <td rowspan="5" width="10">
</td> <td>
</td> </tr> <tr> <td class="legende">
</td> </tr> <tr> <td height="5">
</td> </tr> </tbody></table> Grâce à l'objectif de Salima Naji qui leur donne une âme, les portes ouvragées des maisons traditionnelles du pays berbère prennent une signification tout autre que celle que l'usage routinier et machinal a fini par leur conférer.
Des pièces d'art, voilà ce qu'elles imposent, voilà ce qu'elles sont.
Il faut lire avec beaucoup d'attention ce fragment de texte de Saint-Exupéry qui vient à propos, pour mettre en garde contre les effets corrosifs de l'ignorance ou simplement de la routine, sur la valeur des choses : «Certes est rayonnant ce village ? Certes est pathétique cette maison du village.
Mais la nouvelle génération si elle occupe des maisons dont elle ne sait rien sinon l'usage, que fera-t-elle dans ce désert? Car de même que pour leur permettre de tirer leur plaisir d'un instrument à cordes, il te faut à tes héritiers enseigner l'art de la musique, de même il te faut pour qu'ils soient des hommes qui éprouvent des sentiments d'hommes, leur enseigner à lire sous le disparate des choses les visages de ta maison, de ton domaine et de ton empire».
«Faute de quoi la génération nouvelle campera en barbare dans la ville qu'elle t'aura prise.
Et quelle joie des barbares tireraient-ils de tes trésors ? Ils ne savent point s'en servir n'ayant point la clef de ton langage».
«Les visages de ton empire», voilà ce que ce livre nous permet de découvrir «sous le disparate des choses». Il nous donne dans la foulée, «la clef du langage» d'une civilisation berbère qui peuplait le sud marocain entre la chaîne montagneuse du Grand Atlas et le désert saharien.
Objet utilitaire qui protège l'intimité familiale des indiscrétions extérieures, bouclier dissuasif d'intrus malintentionné, la porte est également et -peut-être surtout- un objet d'ornementation qui ajoute à la maison son complément de charme, un supplément d'âme. La porte renvoie également à la place sociale, à la richesse des occupants de la maison.
C'est un objet d'ostentation, une sorte de mise en garde d'une éventuelle méprise à l'égard des gens qui se trouvent derrière. Au-delà, les portes disent tout sur les arts, les perceptions esthétiques, le rapport à la surface ornementale qui peuplent l'imagination des artistes et le goût des usagers.
Elles renseignent de la même façon sur les croyances, la culture des populations du sud.
Tout cela à travers la majesté d'une porte de mosquée dont l'aspect imposant contraste avec l'humilité et la sobriété d'une porte de maison. Derrière la fabrication d'une porte, il y a bien sûr un ébéniste, mais aussi un artiste décorateur, puis un forgeron, un serrurier et enfin un maître maçon à défaut d'un architecte. Voilà ce que nous révèle ce livre à travers les portes du sud «sous le disparate des choses»
</td> </tr> <tr> <td height="15">
</td> </tr> <!-- Afficher le 2ème Texte de l'article en cours --> <!-- Afficher l'Auteur de l'article en cours --> <tr> <td height="10">
</td> </tr> <tr> <td class="auteur" align="right" valign="top"> Abdelaziz Mouride | LE MATIN</td></tr></tbody></table>
</td> </tr> <!-- Afficher le 1er Texte de l'article en cours --> <tr valign="top"> <td class="textejust"> <table align="right" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="75"> <tbody><tr> <td rowspan="5" width="10">
</td> </tr> <tr> <td height="5">
</td> </tr> </tbody></table> Grâce à l'objectif de Salima Naji qui leur donne une âme, les portes ouvragées des maisons traditionnelles du pays berbère prennent une signification tout autre que celle que l'usage routinier et machinal a fini par leur conférer.
Des pièces d'art, voilà ce qu'elles imposent, voilà ce qu'elles sont.
Il faut lire avec beaucoup d'attention ce fragment de texte de Saint-Exupéry qui vient à propos, pour mettre en garde contre les effets corrosifs de l'ignorance ou simplement de la routine, sur la valeur des choses : «Certes est rayonnant ce village ? Certes est pathétique cette maison du village.
Mais la nouvelle génération si elle occupe des maisons dont elle ne sait rien sinon l'usage, que fera-t-elle dans ce désert? Car de même que pour leur permettre de tirer leur plaisir d'un instrument à cordes, il te faut à tes héritiers enseigner l'art de la musique, de même il te faut pour qu'ils soient des hommes qui éprouvent des sentiments d'hommes, leur enseigner à lire sous le disparate des choses les visages de ta maison, de ton domaine et de ton empire».
«Faute de quoi la génération nouvelle campera en barbare dans la ville qu'elle t'aura prise.
Et quelle joie des barbares tireraient-ils de tes trésors ? Ils ne savent point s'en servir n'ayant point la clef de ton langage».
«Les visages de ton empire», voilà ce que ce livre nous permet de découvrir «sous le disparate des choses». Il nous donne dans la foulée, «la clef du langage» d'une civilisation berbère qui peuplait le sud marocain entre la chaîne montagneuse du Grand Atlas et le désert saharien.
Objet utilitaire qui protège l'intimité familiale des indiscrétions extérieures, bouclier dissuasif d'intrus malintentionné, la porte est également et -peut-être surtout- un objet d'ornementation qui ajoute à la maison son complément de charme, un supplément d'âme. La porte renvoie également à la place sociale, à la richesse des occupants de la maison.
C'est un objet d'ostentation, une sorte de mise en garde d'une éventuelle méprise à l'égard des gens qui se trouvent derrière. Au-delà, les portes disent tout sur les arts, les perceptions esthétiques, le rapport à la surface ornementale qui peuplent l'imagination des artistes et le goût des usagers.
Elles renseignent de la même façon sur les croyances, la culture des populations du sud.
Tout cela à travers la majesté d'une porte de mosquée dont l'aspect imposant contraste avec l'humilité et la sobriété d'une porte de maison. Derrière la fabrication d'une porte, il y a bien sûr un ébéniste, mais aussi un artiste décorateur, puis un forgeron, un serrurier et enfin un maître maçon à défaut d'un architecte. Voilà ce que nous révèle ce livre à travers les portes du sud «sous le disparate des choses»
</td> </tr> <tr> <td height="15">
</td> </tr> <!-- Afficher le 2ème Texte de l'article en cours --> <!-- Afficher l'Auteur de l'article en cours --> <tr> <td height="10">
</td> </tr> <tr> <td class="auteur" align="right" valign="top"> Abdelaziz Mouride | LE MATIN</td></tr></tbody></table>