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Colère à Al-Hoceima
Jeudi 26 février
Après la catastrophe, la colère et la répression. L'armée marocaine est intervenue jeudi à Al-Hoceima pour disperser des manifestations d'environ 1.500 personnes dénonçant la lenteur des secours et de la distribution de l'aide apportés à la région. «L'aide internationale, la voici, la situation reste la même», ont scandé les manifestants –pour beaucoup des proches des habitants des villages de la région d'Al Hoceïma, durement touchés par le séisme de mardi, qui a fait 571 victimes selon un dernier bilan. Les manifestants ont attaqué des bâtiments du gouvernorat et, selon un témoin joint par Reuters, l'intervention de l'armée aurait fait plusieurs blessés.
Mercredi déjà, à l'aéroport d'Al-Hoceima, une centaine de personnes en colère avaient bloqué et pris d'assaut des camions transportant matelas et couvertures. «C'est à nous», criaient-ils aux soldats qui voulaient les empêcher de se servir. «J'ai perdu mon père et mon grand-père dans le tremblement de terre. Je ne veux pas que ma famille meure de froid», criait un homme juché sur un des camions.
Les journaux marocains ont eux aussi dénoncé les lenteurs des secours et «la lourdeur du gouvernement et son incapacité à répondre d'urgence aux besoins des sinistrés» (Aujourd'hui le Maroc). Ce n'est pas l'avis d'Henri Benedittini, coordinateur français des équipes de secours européennes, qui a insisté jeudi sur le travail réalisé par le gouvernement marocain: «La protection civile a agi rapidement et avait déjà effectué 90 à 95% du travail lorsque les équipes internationales sont arrivées». Pour le militaire français, la phase de recherche est terminée et l'aide devient humanitaire. (Libération.fr)