L'Etat marocain est extrémiste!

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Voilà une analyse que ne fait pas dans la dentelle, son auteur a su avec rigueur à brosser un tableau sombre, mais ô combien réaliste, du Maroc. Si les Marocains sont devenus extrémiste, c'est parce que nous avons voulu qu'il en soit ainsi. Le gouvernement de Rabat qui a détruit la culture amazighe tolérante et ouverte a importé des années durant la culture de la haine et de la violence pour l'installer dévinitivement dans le pays. Pire, cette culture mariée avec la misère entraine des jeunes dans l'extrémisme et partant dans le terrorisme aveugle. Merci les Alaouites! Vous avez fait un beau travail!

La société marocaine se radicalise dans l'indifférence



Par :Abdeslam Maghraoui
Professeur à l'Université de Princeton

Le gouvernement du Maroc a non seulement permis mais a érigé en institution l'intolérance religieuse.
e Pew Research Center a publié au mois de mars de cette année les résultats d'une étude réalisée dans neuf pays auprès d'environ 8 000 personnes afin d'évaluer l'état de l'opinion publique une année après l'occupation de l'Irak. Le Centre Pew est un groupe de recherche d'opinion analysant les attitudes envers la presse, la politique et les questions relatives à la politique gouvernementale.

Cette étude a porté sur quatre pays du monde islamique, plus particulièrement la Jordanie, le Maroc, le Pakistan et la Turquie.
Au Maroc, le Centre Pew a réalisé, du 19 au 24 février 2004, 1000 entretiens directs touchant des adultes de18 à 59 ans, surtout dans des zones essentiellement urbaines (Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech). Certaines questions relevant de cette étude étaient axées sur la tolérance religieuse, par exemple les attitudes envers Juifs et Chrétiens ainsi que la justification morale de la violence suicidaire (ou le martyre). Si le questionnaire présenté est suffisamment rigoureux et la taille de l'échantillon relativement représentative, l'étude sur le Maroc fait ressortir deux résultats alarmants : une nette tendance en constante progression d'intolérance religieuse et un soutien très large aux kamikazes suicidaires.

Les autorités gouvernementales de ce pays devraient se préoccuper sérieusement de quatre constats bien précis. En premier lieu, la popularité d'Oussama Ben Laden. Selon cette étude, 45% de marocains voient Ben Laden d'un oeil favorable.
En deuxième lieu, malgré le soutien croissant pour la guerre menée par les Etats-Unis contre le terrorisme (le soutien du peuple marocain à la lutte américaine contre le terrorisme est passé de 9% en mai 2003 à 28% en mars 2004), 60% des Marocains ayant fait l'objet d'un entretien constatait que les attaques-suicides contre des cibles américaines et occidentales en Irak étaient justifiables.
En troisième lieu, l'enquête constate qu'une majorité substantielle des Marocains font montre d'opinions négatives sur les deux autres religions monothéistes : 73% des Marocains avaient une opinion défavorable des chrétiens et seulement 2% avaient une opinion quelque peu positive. Ces chiffres sont bien pires lorsqu'il s'agit de l'attitude envers les Juifs : 92% des Marocains affichait des attitudes négatives concernant les Juifs et seulement 1% affichait des attitudes favorables à l'égard de cette communauté. En revanche, au Pakistan et en Turquie revanche les opinions relatives aux chrétiens et juifs sont encore plus basses qu'au Maroc. Au Pakistan, les opinions concernant chrétiens et Juifs sont respectivement de 62% et de 80%. En Turquie, les opinions défavorables à l'égard des chrétiens et aux Juifs sont respectivement de 52% et de 49%. En d'autres termes, en dépit du discours officiel, il semble que c'est le Maroc qui aurait fait preuve de l'un des résultats les plus bas relativement à la tolérance religieuse dans le monde islamique. D'un autre côté, les Musulmans font l'objet d'un score bien meilleur dans les pays à prédominance chrétienne que les chrétiens dans les pays musulmans. Le pourcentage des réponses non favorables concernant les Musulmans est de 46% en Allemagne, de 38% en Russie, de 32% aux États-Unis, de 29% en France et de 18% en Grande-Bretagne.

Bien que la tendance toujours croissante concernant l'intolérance religieuse et la justification de l'utilisation de la violence parmi les Marocains soient alarmantes, lesdits constats n'ont rien de surprenant.

En ce qui concerne le phénomène touchant l'intolérance religieuse, la responsabilité des autorités publiques est nette et claire. Malgré le discours officiel sur la tolérance religieuse et le pluralisme aux niveaux les plus élevés, le gouvernement du Maroc a non seulement permis mais a érigé en institution l'intolérance religieuse.

Voici quelques tendances et chiffres permettant de démontrer la complicité des autorités :
La dénonciation par les autorités de la manipulation politique de la religion par des extrémistes est hypocrite lorsque l'on la compare à leur propre manipulation de la religion pour justifier leur puissance politique. Elles ont tendance à jeter le discrédit sur les adeptes des mouvements libéraux ou gauchistes et à reproduire des relations idéologiques de stricte domination. Les lois, la constitution, la politique engagée dans l'éducation nationale, ainsi que la gestion de la vie religieuse contribuent énormément à la diffusion de l'intolérance religieuse. Un seul exemple suffirait comme illustration de ce fait : dans l'absence de débats sérieux sur le rôle de la religion dans la vie officielle et la résistance opposée aux mouvements de réforme islamique, la formation et l'éducation religieuse et le contenu de ces dernières restent archaïques et hautement susceptibles à la manipulation. Les livres scolaires des écoles publiques sont remplis de références religieuses prônant la confrontation (par exemple, Jihad, Ridha, Kuffar, Razw, etc.), comme si l'islam n'était qu'une religion de guerre. Il n'existe pratiquement aucune mention des autres religions monothéistes, et encore moins l'histoire du Maroc avant l'arrivée de l'Islam. Au cours des vingt dernières années, les programmes développés pour les études islamiques dans les universités modernes du Maroc ont produit pas moins de 25 000 spécialistes de l'Islam détenant des postes à très faible salaire ou même des adeptes restant sans aucun emploi. Chaque année, plusieurs milliers obtiennent diplôme auprès de Dar al-Hadith al-Hassania, al-Qarawiyine et auprès de quelques 500 écoles et instituts de théologie privés et publics à travers le pays. Avec une formation religieuse désuète et sans perspectives de travail ainsi qu'une absence totale d'institutions laïques crédibles, il n'est pas surprenant que les diplômés universitaires et les jeunes en général se servent de l'islam comme moyen de contester l'existence d'une autorité politique corrompue et injuste.

En parallèle aux politiques désastreuses citées plus haut, le gouvernement du Maroc a fourni toutes sortes de moyens permettant d'importer d'Arabie Saoudite la secte puritaine Wahhabi. Pour des raisons politiques et financières, le Maroc a permis à des personnalités religieuses saoudiennes de construire et d'investir dans des centaines de mosquées à Tanger, Casablanca, Fès, Salé, Marrakech, Tetouan, et dans d'autres centres urbains. Autour de chaque mosquée, il existe des réseaux de missionnaires dirigés par des Émirs ayant formé des Musulmans pour rejoindre le Jihad à l'étranger et pour pratiquer à la maison le principe d'al-Amr bil-Ma'ruf wa-Nahyu 'Ani al-Munkar. Des brochures imprimées, cassettes, cédéroms et vidéos étaient distribuées partout à la barbe des autorités. Il a fallu le 16 mai pour que les autorités comprennent l'étendue du danger.

L'étude réalisée par le Pew Research Center confirme que l'étendue de l'intolérance religieuse et de la radicalisation est à la fois très large et profonde au sein de la société marocaine. Pourtant, les acteurs politiques semblent rester indifférents. Les récentes tentatives de faire revivre cette vieille dame, la Koutla démocratique, suggère que les élites du pays ne comprennent pas que ce dont le pays a besoin, c'est de réformes novatrices et sérieuses, n'ayant rien à voir avec des accords passés en coulisse. Les appels émanant de la monarchie en faveur de la tolérance religieuse et du pluralisme doivent s'appuyer sur des réformes concrètes légales, constitutionnelles et politiques. Autrement, les appels répétés à la tolérance continueront de sonner faux et de ressembler plutôt à une campagne de relations publiques destinée à la consommation externe
 
apres tout ça certain veulent nous faire croire que le maroc est un exemple de tolerance ;c'etait le cas tant que la culture amazighe etait dominante mais depuis l'independance le makhsen et son ecole d'embrigadement et de haine n'ont cessé de laminé l'amazighité de notre pays et de proumouvoir une ideologie sectaire et intolerante.
 
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