Lettre d’un artiste peintre amazigh au Président
Je reviens d’Algérie mon cher pays, où j’ai rencontré les ruines de ma jeunesse.
Je suis l’éternel voyageur, dans mes valises sont encrés les tatouages de la Casbah
et les signes de ma langue multiple demeurent.
Je m’adresse à vous avec respect, pour étaler ma plainte, monsieur le Président, qu’attendez vous pour reconnaître les morts de plusieurs printemps ?
Vous vous dites berbère, je ne sais où vous logez notre langue.
Oh, si j’étais un souvenir je vous livrerais le parchemin de la décadence qui frôle la mort de notre identité.
Je vous salue de mon azul fraternel, celui que vous refusez avec votre doigt jurant contre sa vivacité, le poème des ancêtres est désenchanté.
Je vous dis la moindre fracture de l’Algérie que vous ignorez, celle qui me suit à longueur d’exil.
Redonnez à ma langue son statut à l’école, à la télévision, dans la rue, à la vie à la mort.
Le berbère en nous demeure une porte ouverte à toutes les cultures, pourvu qu’elles veuillent de nos bras ouverts.
Je suis égaré par l’orientalisme de ma terre.
Si de mon pinceau s’écoulent des ocres meilleurs, c’est parce que El Anka chante encore El Frak et Matoub est mort sans souci de votre règne.
Je n’ai rien à perdre sauf une langue pour laquelle je donnerais ma vie, si quelques fois je me suis éloigné et que ma peau africaine berbère s’en est allée ailleurs, c’est pour peindre les sueurs de mon identité,
je vous formule une demande,
est-ce que vous pouvez me rendre mon pays?
salutations, Kamel Yahiaoui (src Kabyle.com)
Je reviens d’Algérie mon cher pays, où j’ai rencontré les ruines de ma jeunesse.
Je suis l’éternel voyageur, dans mes valises sont encrés les tatouages de la Casbah
et les signes de ma langue multiple demeurent.
Je m’adresse à vous avec respect, pour étaler ma plainte, monsieur le Président, qu’attendez vous pour reconnaître les morts de plusieurs printemps ?
Vous vous dites berbère, je ne sais où vous logez notre langue.
Oh, si j’étais un souvenir je vous livrerais le parchemin de la décadence qui frôle la mort de notre identité.
Je vous salue de mon azul fraternel, celui que vous refusez avec votre doigt jurant contre sa vivacité, le poème des ancêtres est désenchanté.
Je vous dis la moindre fracture de l’Algérie que vous ignorez, celle qui me suit à longueur d’exil.
Redonnez à ma langue son statut à l’école, à la télévision, dans la rue, à la vie à la mort.
Le berbère en nous demeure une porte ouverte à toutes les cultures, pourvu qu’elles veuillent de nos bras ouverts.
Je suis égaré par l’orientalisme de ma terre.
Si de mon pinceau s’écoulent des ocres meilleurs, c’est parce que El Anka chante encore El Frak et Matoub est mort sans souci de votre règne.
Je n’ai rien à perdre sauf une langue pour laquelle je donnerais ma vie, si quelques fois je me suis éloigné et que ma peau africaine berbère s’en est allée ailleurs, c’est pour peindre les sueurs de mon identité,
je vous formule une demande,
est-ce que vous pouvez me rendre mon pays?
salutations, Kamel Yahiaoui (src Kabyle.com)