La zone saharo-sahélienne fait le plus souvent l’objet d’une représentation
zonale de l’espace qui privilégie les faits physiques mais entraîne également des
divisions évidentes au premier abord : opposition d’un Sahara « blanc », arabo-berbère
et musulman, populations noires musulmanes au nord, mais aussi « animistes
» et chrétiennes dans le sud des pays. Certains politologues (J.-F. Bayard)
ont cru pouvoir analyser les crises des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix
– rébellion touarègue, événements sénégalo-mauritaniens de 1989, violences des
Toubous à l’égard des Peuls, milices baggara au Soudan raflant des esclaves chez
les Dinka – comme autant de symptômes du nouveau glissement des Sahariens
vers le sud par une sorte de basculements dans un jeu de tectonique des plaques
ethnoculturelles. Les analyses du politologue américain Samuel Huntington ne
font que poursuivre de telles hypothèses. Or, à l’inverse de ce que suggère ce type
de représentations, l’islam s’est pendant longtemps diffusé selon un axe méridien,
celui des pistes commerciales qui traversaient le Sahara, avant que ne prévale celui
des parallèles avec la colonisation et que ne s’imposent, depuis les années
soixante-dix, les relations directes entre Afrique noire et monde arabo-musulman.
http://horizon.documentation.ird.fr...es_7/autrepart/010023778.pdf#search="berbere"
zonale de l’espace qui privilégie les faits physiques mais entraîne également des
divisions évidentes au premier abord : opposition d’un Sahara « blanc », arabo-berbère
et musulman, populations noires musulmanes au nord, mais aussi « animistes
» et chrétiennes dans le sud des pays. Certains politologues (J.-F. Bayard)
ont cru pouvoir analyser les crises des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix
– rébellion touarègue, événements sénégalo-mauritaniens de 1989, violences des
Toubous à l’égard des Peuls, milices baggara au Soudan raflant des esclaves chez
les Dinka – comme autant de symptômes du nouveau glissement des Sahariens
vers le sud par une sorte de basculements dans un jeu de tectonique des plaques
ethnoculturelles. Les analyses du politologue américain Samuel Huntington ne
font que poursuivre de telles hypothèses. Or, à l’inverse de ce que suggère ce type
de représentations, l’islam s’est pendant longtemps diffusé selon un axe méridien,
celui des pistes commerciales qui traversaient le Sahara, avant que ne prévale celui
des parallèles avec la colonisation et que ne s’imposent, depuis les années
soixante-dix, les relations directes entre Afrique noire et monde arabo-musulman.
http://horizon.documentation.ird.fr...es_7/autrepart/010023778.pdf#search="berbere"