Littérature. Ungal amazigh*

waggag

New Member
http://www.telquel-online.com/213/arts2_213.shtml

Littérature. Ungal amazigh*

Ihoussain Azergui, l’auteur
du Pain des corbeaux (DR)


De plus en plus de romans sont publiés en Tamazight. Leurs auteurs écrivent de mieux en mieux. Ils sont même primés. Leurs aînés étaient portés sur le militantisme politique. Et eux, les nouveaux venus, sur le social et le religieux. Mais qui le sait ? Pas grand monde, pour l'instant.


“Le roman est une histoire feinte, écrite en prose, où l'auteur cherche à exciter l'intérêt par la peinture des passions, des mœurs, ou par la singularité des aventures”. La définition que donne le littré du roman correspond parfaitement à l'Aghrum n Ihaqqaren (Le pain des
 
Vous pouvez lire l'article. Mais personnellement, je ne l'ai pas trouvé intéressant. Car plein d'approximations et même de fautes de français. En fait, un Arabe qui écrit sur les Amazighs ! Autrement, pas terrible.

En fait, le premier roman amazigh au Maroc a été publié en 1982 par Ssafi Moumen Ali, ussan smmidnin, les jours froids.

Ensuite il y a eu celui d'Afulay dans les années 90.
 
waggag said:
Vous pouvez lire l'article. Mais personnellement, je ne l'ai pas trouvé intéressant. Car plein d'approximations et même de fautes de français. En fait, un Arabe qui écrit sur les Amazighs ! Autrement, pas terrible.

En fait, le premier roman amazigh au Maroc a été publié en 1982 par Ssafi Moumen Ali, ussan smmidnin, les jours froids.

Ensuite il y a eu celui d'Afulay dans les années 90.

Yerwas is dhe "Imarayen" n Hassan Idbelkasem yezwur "Ussan semmidtenin" n Safi Moumen Ali, d "Asekkif n Inzidten" n Ali Ikken yezwur "Imula n Tmektit" n Afulay?
 
Interview avec l’écrivain marocain Lhoussain Azergui
19 février 2006
“Mon roman est inspiré des événements de Ben Talha”

Lhoussain Azergui est écrivain-journaliste berbérophone, vivant et travaillant à l’agence marocaine de presse, la MAP. Il vient d’éditer son premier roman écrit en langue amazighe. Il accorde, ici, sa première interview à un journal algérien.

“Vous publiez votre premier roman en tamazight. Est-ce qu’on peut savoir dans quelles circonstances est né ce livre ?”

Mon roman, édité à Rabat, est intitulé « Aghrum n Ihaqqaren » (le pain des corbeaux). Aghrum n ihaqqaren est le nom d’une plante. Il s’agit d’un champignon empoisonné qui tue les humains et le bétail. Cette plante est appelée dans le Rif « Aghrum n tbaghra ». Dans mon roman, je parle de la censure exercée sur les organes de presse par les régimes en place dans toute l’Afrique du Nord. Je parle exactement de l’autocensure qu’exercent les journalistes sur eux-mêmes, de peur d’être assassinés - comme c’était le cas en Algérie durant les années noires-, emprisonnés ou licenciés de leur travail. L’autocensure est semblable à un champignon qui tue les personnes qui le consomment. Ils les tue doucement, mais sûrement. C’est ce qui arrive d’ailleurs au personnage de mon roman. La censure est devenue pour lui une sorte de cauchemar qui le torture et finit par le tuer. Le roman est né dans la douleur comme d’ailleurs toute production en langue amazigh. Il est né dans le questionnement. Cette œuvre est le fruit d’un long travail effectué depuis des années.

Vous transcrivez en transcription latine, alors que dans votre pays, tamazight est enseigné en tifinagh, pourquoi n’avez-vous pas adopté la transcription qui est reconnue dans votre pays ?

Tamazight est enseignée au Maroc en caractère tifinagh parce que cette graphie a été imposée par le pouvoir dans sa course pour étouffer Tamazight. L’Ircam ne fait qu’exécuter. Moi je préfère utiliser le latin. Tifinagh est certes une écriture authentiquement amazighe, mais elle est moins efficace que le latin pour la notation de la langue amazighe. Son utilisation finira par étouffer notre langue et de nous couper du reste de la bibliothèque amazighe écrite en graphie latine. Actuellement, à Tamazgha occidentale, la plupart des jeunes écrivent, produisent et publient en latin.

De quoi parle votre roman ?

Le roman raconte l’histoire d’un jeune journaliste qui voyage en montagnes pour écrire des articles sur le massacre de la population d’un village. Il était le témoin direct de la tuerie, mais chaque fois qu’il tente d’écrire, un cauchemar se saisit de lui et le torture. Il finira par l’achever. Cette histoire est inspirée des événements de Ben Telha en Algérie.

Parlez-nous de la production livresque amazighe au Maroc, particulièrement l’écriture de romans et de nouvelles ?

Actuellement, au Maroc, il y a une production plus ou moins abondante en Tamazight. Beaucoup de livres sont apparus récemment, notamment des romans, des recueils de nouvelles et de poésie. On assiste à la naissance d’une génération d’auteurs jeunes qui écrivent avec une langue amazighe soignée et qui essayent d’inscrire la littérature amazigh dans l’universel. Il y a actuellement plus de 9 romans en Tamazight d’une grande qualité. On assiste aussi à la publication de plus en plus de recueils de poésie comme d’ailleurs en Kabylie. Je crois qu’il faut investir dans la prose et dans la traduction en langue amazighe des œuvres de la littérature universelle, ce qui permettra d’enrichir la langue et la culture amazighes. Toutefois, plusieurs problèmes entravent encore le développement du livre amazigh, notamment la distribution. Celle-ci est déplorable. Cette littérature n’a pas aussi réussi à drainer des lecteurs, vu sa jeunesse, et les mass média ne lui donnent aucune place.

Vous êtes aussi sur d’autres livres ?

Oui, je suis en train de travailler sur la deuxième partie de mon roman qui vient de sortir, ainsi que sur un recueil de nouvelles. « Igujilen n wawal », mon deuxième roman va aussi sortir ce printemps. En gros, tlehhu gher dat ! Pourquoi écrivez-vous en Tamazight, au lieu du français qui aurait sans doute pu vous permettre de vous adresser à un lectorat plus important en matière de nombre ?

Ecrire en Tamazight n’est pas un fait anodin, ni dépourvu de sens. Je considère ce fait comme une forme de résistance à toutes les politiques qui visent notre extermination pure et simple. J’écris en tamazight parce que c’est la seule langue qui me permet de dire ce que je ressens au fond de moi. Tamazight est une très belle langue. Ecrire nous permettra de la préserver.

Un dernier mot ?

Idir d amazigh negh mmet !

Entretien realisé par Aomar Mohellebi
 
Back
Top