Moroccan “Stevie Wonder” : Azzedine Ouhnine

agerzam

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Composer Azzedine Ouhnine, a Moroccan “Stevie Wonder”, stirred many souls when blending Moroccan music with Techno and Rap. He was born on October 1, 1967 in Salé. This talented musician, who spoke only Berber at the time, decided to learn Arabic, then French. Languages inspired him to discover more the culture of the others.


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“Learning languages helped me a lot in my career. It gave me the inspiration and the desire to reflect the principles of cultural dialogue and tolerance in my works of art,” said Azzedine Ouhnine.



School cultural activities helped him face a large public for the first time. He decided, then, to join the National Conservatory of Music and Dance. He also became a member of the Rabat Choral, under the leadership of Louis Péraudin.




He took up the challenge of blindness by studying social and psychological sciences at the university. His studies at the department of philosophy motivated him to create The Ouhnine Group for Sounds and Music.



“The objective of the band was to reincarnate our musical heritage but with a new vision,” he explained. Ouhnine eventually realized his dream when he produced, in 2004, his new and special Album “Masafat” (Bridges), with the collaboration of the New York-based producer, bassist and visionary, Bill Laswell.


Laswell is responsible for some of the most interesting and influential recordings of the last 20 years. Unlike other sonic architects, he has no rulebook or pre-defined codes. Rather, Laswell works largely from instinct, which calls for fusing rock with tablas and reggae, ambience with noise, jazz with Moroccan trance music or all of the above.



“The Album clearly illustrates the idea of cultural dialogue. I wanted to make Moroccan music more known outside by mixing it with foreign sounds,” said Ouhnine.


He added: “Sound comes out of a life experience, so when you play something or manifest an idea through an instrument or sound, it's not just a transmission of sound from an invention which is the instrument. It has to do with a life experience, based on what you've become, what you've learned.”


In his Album, Ouhnine mixed different Moroccan sounds including Berber, Sahrawi, and popular Moroccan music with Techno and Rap. Through these mixes, Ouhnine hopes to satisfy the needs of young people who are always eager for any new musical trend.


The Album is composed of 14 songs, including “Srir F'Al Houbb”, “Ya Nass”, “Takassim”…


“It was called “Masafat” because it aims at bridging distances between Moroccan and foreign composers, and blending Moroccan music with other different sounds,” said Ouhnine.



The Album was recorded at Sama Master, Casablanca, and at Orange Music in New Jersey.


Ouhnine has a forthcoming collaboration with Arabic poet Inas Rachid Zahrani. The project is composed of 20 songs of which 15 will be sung in Egyptian, four in Arabic (Khaliji), and one in Moroccan Arabic. According to Ouhnine, they will be sung by prominent Arab singers.
 
Au seuil de l'entrée des artistes
Musicien dont le talent a été reconnu hors des frontières du Royaume, du Japon au Canada, il aspire à devenir, enfin, « prophète en son pays »…

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C'est à l'âge de 12 ans que Azzddine Ouhnine rejoint le conservatoire de Rabat où il apprend à jouer du luth. Quelques années plus tard, il rejoint la célèbre chorale de Louis Péraudin où il restera cinq années avant de participer au festival de Rabat en 1998 en tant que chef de chorale d'un genre particulier puisqu'elle reprend les classiques de la chanson marocaine des années 50, 60 et 70. Il réitère l'expérience deux années plus tard avec bonheur. C'est alors qu'un Suisse du nom de Pat Jabbar le remarque. L'homme l'encourage à travailler sur un album qu'il pourrait éventuellement produire… Azzddine ne laisse pas passer sa chance. Il compose depuis pas mal d'années mais sans vraiment donner beaucoup d'importance à ce qu'il fait. La proposition de Jabbar lui donne l'occasion de mettre les bouchées doubles. Il reprend ses anciennes compositions qu'il retravaille à fond, en écrit d'autres… Au bout de trois années, l'album est prêt. Il enregistre la maquette et se rend en Suisse où l'attendent Pat Jabbar et Bill Laswell, un des plus célèbres spécialistes new-yorkais des mélanges dub qui a posé les lignes de basse et mixé le tout sur la maquette de Azzddine. Au final, il n'y aura pas moins de 15 musiciens pour ce premier opus et un mélange exquis de paroles marocaines chantées en dialecte, le tout sur fond de luth, de flûte, de derbouka et surtout de musique techno. En 2004, Azzddine Ouhnine sort donc son premier album. Il sera vendu en plusieurs milliers d'exemplaires en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et au Japon ! Au Maroc, rien ou presque... Le disque est passé inaperçu et seules quelques stations comme Médi 1, Chaîne Inter, Radio 2M, Radio Tanger ou FIM en ont diffusé quelques extraits. Sur le marché, Azzddine n'est pas distribué.


Parcours du combattant
Rentré au Maroc, l'artiste présente son CD au Syndicat des musiciens. La réponse est déconcertante : « Nous sommes désolés, mais il faut d'abord être connu pour présenter sa propre production. Ici, nous avons des artistes qui se sont fait connaître chez nous… ». A la chaîne arabophone de la RTM, ce n'est guère mieux : « Avant de pouvoir diffuser une de vos chansons, l'intégralité du produit doit être écoutée par Allajna ». Ensuite, « il faut que les paroles ainsi que la musique soient acceptées par la chaîne… ». Bref, tout pour saper le moral et décourager le plus ambitieux des artistes. Mais rien de tout cela n'entame le moral de Azzddine. Il compte poursuivre son petit bonhomme de chemin et ne désespère pas de trouver un distributeur pour le Maroc. Plus que cela, Azzddine souhaite travailler sur un autre album et continuer à composer des chansons modernes pour d'autres jeunes artistes marocains (une trentaine ont déjà eu recours à lui). Il sait que le pari va être difficile mais son seul souhait est « de pouvoir enregistrer dans les studios de la TVM ». Pour le moment, le 1 rue Brihi n'a toujours pas donné son accord mais Azzddine reste confiant. « Je ne suis pas de ceux qui attendent à tout prix une aide financière des autres. J'aimerais juste pouvoir travailler dans des conditions satisfaisantes et j'espère qu'avec la libéralisation de l'espace audiovisuel, le monopole qui existait jusqu'à présent disparaîtra pour donner à l'art ainsi qu'aux artistes marocains l'occasion de s'exprimer ». Massafat, Azzddine Ouhnine with Bill Laswell, à écouter absolument… si vous arrivez à vous le procurer.
Et puis, on allait presque l'oublier… Toutes ses études, Azzddine Ouhnine les a faites à la OAPAM (Organisation alaouite pour la protection des aveugles au Maroc). Il a perdu la vue à l'âge de un an et demi. Son premier album, c'est en quelque sorte un petit rayon de lumière qui s'est introduit dans sa vie de non-voyant.

Lejournal L'hebdo.
 
C'est quand même triste que les artistes amazighes soient obligés de passer par l'arabe pour briser l'embargo de l'Etat marocain sur la culture amazighe.

[ Edité par agerzam le 18/6/2005 12:46 ]
 
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