Dans les livres d'histoire, l'Andalousie est un période glorieuse pour le monde musulman. Nous n'en doutons pas un instant, mais de cette civilisation brillante, il ne reste que quelques vieilles pierres et une musique temesta. On excusera notre inculture, mais le grand art musical andalou, pour une oreille non experte, c'est surtout cette musique d'ascenseur qui accompagne les repas de mariage, le ftour du ramadan ou ce bel entraînement à la sieste d'après couscous du vendredi. Un bruit de fond qui ne gêne en rien la mastication, des sons qui fusionnent à merveille avec les ronflements d'après déjeuner. Un tel acharnement à endormir les Marocains sent le complot à plein nez. Et pour cause, la musique andalouse est un art de cour qui entretient des rapports étroits avec le makhzen depuis toujours. L'association des amateurs de la musique andalouse du Maroc a été portée sur les fonds baptismaux par Hassan II lui-même et une bonne dizaine de ministres de l'époque. Ceci au lendemain de l'indépendance. Pour parachever son côté musique courtisane, elle a aussi son festival, soutenu par trois conseillers royaux, quand le festival d'Essaouira n'en a qu'un et le festival de la Aïta de Khmiss Zmamra aucun. Hassan II était un formidable DJ. Il avait trouvé la bande-son idéale pour éviter toute velléité de rébellion. ça fait Zzzzz...
Par Hassan Hamdani
Tel Quel
Par Hassan Hamdani
Tel Quel