Numides et Puniques

sandokan

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Numides et Puniques ou l’intrication ethnique et culturelle

On sait que Scipion avait reconnu à Carthage la possession des territoires situés à l’est des «Fosses phéniciennes », mais Masinissa était autorisé à revendiquer, à l’intérieur de ces limites, les terres qui avaient appartenu à ses ancêtres. Le roi massyle usa de cette clause, qui se révéla être la véritable origine de la Troisième guerre punique. Ch. Saumagne a bien montré que Masinissa utilisa les arguments juridiques les plus efficaces, en démontrant que Carthage ne détient ses territoires que par la violence, qu’elle n’a aucun proprius ager et que l’origine même de la possession est injuste. Nous dirions que Masinissa fait le procès du colonialisme.

Mais ne nous laissons pas entraîner par les mirages de la comparaison historique : ce Numide était aussi un Punique, ni physiquement ni culturellement il ne se distinguait de ses adversaires carthaginois. Il coulait dans ses veines autant de sang carthaginois qu’il coulait de sang africain dans celles d’Hannibal. L’interpénétration de ce que nous croyons être deux mondes opposés était telle qu’il existait un parti numide à Carthage au début du IIème siècle. N’oublions pas les très nombreuses alliances matrimoniales entre les chefs africains et l’aristocratie carthaginoise.

Ce n’est pas impunément que pendant des siècles les princes et les chefs berbères considèrent Carthage comme leur métropole, que les familles royales réclament les filles de l’aristocratie punique qui, avec leurs parfums et leurs bijoux, introduisent les dieux de Tyr et la politique de Carthage. Qu’importe si cette politique échoue en définitive : l’Afrique ne fut jamais autant punique qu’après le saccage de 146. L’Histoire, qui se plaît aux symboles, nous montre les fils de Masinissa recevant des mains de Scipion Émilien les manuscrits sauvés de l’incendie, gage matériel de l’héritage spirituel de Carthage. La rivalité qui opposait les Massyles à Carthage n’était guère plus féroce et violente que celle qui les affrontait aux Masaesyles ou celle qui divisait entre elles les cités d’origine phénicienne.

Adapté de l'article de Gabriel Camps, Les Berbères, 1980, ici 1987, éditions Errance, p. 110-111.

Addendum:

Le traité d'agronomie de Magon était une œuvre célèbre, témoin de la réussite de l'agriculture, l'arboriculture, viticulture et de l'élevage des animaux domestiques en Afrique du Nord. Ce traité était composé de 28 livres et fut sauvé in extremis de l'incendie qui a détruit Carthage lors de la IIIe guerre punique. Le Sénat romain le fit traduire en latin et une traduction abrégée en grec en 20 livres avait été aussi établie par Cassius Dionysius d'Utique en 88 avant J-C. Ces œuvres ont finalement été perdues à jamais mais des extraits touchant à l'agriculture, l'arboriculture domaine où l'influence du peuple amazighe des AFRI a été déterminante à la gestion des domaines chez Varron et Columelle; ce dernier considérait que Magon était le "père de la science rurale".

Bibliographie:

* D.P.Kehoe, The Economics of Agriculture Roman Imperial Estates in North Africa, Gottingen 1988.

Paru dans : Wikimazigh - Numides et Puniques
 
Re : Numides et Puniques

La reaction des Amazighes face aux nouveaux conquerants et d exciper la langue et la culture du conquerant precedant.Mais la symbiose qui a existe entre Carthage et les comptoirs carthaginois et les Amazighes etait plus forte notamment par les mariages .La mere de Massinissa 1er etait carthaginoise.Les Carthaginois etaient numeriquement faibles et ils se mariaient avec les amazighes pour etndre leurs forces humaines et leurs influences culturelles.
Les Amazighes furent revoltes par la destruction de Carthage.Face a Rome et aux Romains les Amazighe sont employes le neo-punique( melange d amazighe et de punique) ancetre antique de la Darija.
A la penetration turque en Afrique du Nord les amazighes de Tunisie et d Algerie ont utilise l arabe.A la penetration francaise au Maroc ,les Amazighes du Maroc ont utilise l arabe dialectal .
 
Re : Numides et Puniques

Bref, chaque fois que l'amazigh s'est senti occupé, au lieu d'utilisé sa langue mère en signe de résistance, il a utilisé la langue de son ancien maître et ennemi de son nouveau maître! Que dire d'autre? Si ce n'est que nos ancêtres ont péché par goût d'une trop grande prétention à la Xénophilie!
Ce qui explique grandement la situation de l'amazigh en comparaison avec d'autres peuples historiques qui n'ont jamais cessé d'usé de leur langue maternelle comme arme de résistance, à médité, peut-être que maintenant l'amazigh après 2000 ans a appris de l'histoire et des désastres antérieurs et se réapproprie sa langue et son écriture ancéstrale.
 
Re : Numides et Puniques

Peut etre que cette flexibilite a permis a l amazighe d etre la langue antique qui a le plus resiste a la disparition .L amazighe a vu disparaitre l arameen,le latin,le grec antique,le copte et d autres langues du premier millenaire avant JC.L amazighe a la plus grande longevite et encore mieux il n est pas en voie d extinction.
Peut etre aussi que cette xenophilie nous a cause un tort avec l Islam quand les termes arabes ont ete empreintes pour supplanter le vocabulaire amazighe.
 
Re : Numides et Puniques

C'est effectivement vrai, tu as raison sur ce dernier point.
Concernant la longevité des langues amazighes, car il faut parlé des langues et non de la langue amazigh qui elle a évolué vers les langues amazighes que nous connaissons tous, et bien ont peut dire que les exemples sont nombreux certes l'araméen à disparu, mais une langue aussi ancienne que l'Arménien existe toujours, le kurde des fils des mèdes cousin des perses est toujours là, il y a juste une spécificité de l'amazigh qui par sa trop grande ouverture sur le monde, les puniques furent les premiers à souvent laissé de côté sa propre langue, imaginons que Masinissa et nos glorieux aguellid de la Maurétanie antique eussent créer tout une infrastructure académique pour la diffusion de l'amazigh ancien au lieu de privilégié le grecque ou le punique? Cela aurait peut-être changé quelque chose de voir le Tifinagh ancien être utilisé à la place du grec et du néo-punique?

La question reste entière...
Mais une chose est certaine, nous les amazighs du 21e siècle payons ces erreurs lourdes, et malgré tout, il y a un réel retour aux bases amazighes, sans préjugé de l'autre, car l'amazigh dans son fond est un éternelle Xénophile ce qui n'est pas le cas du Gaulois d'aujourd'hui.
 
Re : Numides et Puniques

C'est effectivement vrai, tu as raison sur ce dernier point.
Concernant la longevité des langues amazighes, car il faut parlé des langues et non de la langue amazigh qui elle a évolué vers les langues amazighes que nous connaissons tous, et bien ont peut dire que les exemples sont nombreux certes l'araméen à disparu, mais une langue aussi ancienne que l'Arménien existe toujours, le kurde des fils des mèdes cousin des perses est toujours là, il y a juste une spécificité de l'amazigh qui par sa trop grande ouverture sur le monde, les puniques furent les premiers à souvent laissé de côté sa propre langue, imaginons que Masinissa et nos glorieux aguellid de la Maurétanie antique eussent créer tout une infrastructure académique pour la diffusion de l'amazigh ancien au lieu de privilégié le grecque ou le punique? Cela aurait peut-être changé quelque chose de voir le Tifinagh ancien être utilisé à la place du grec et du néo-punique?

La question reste entière...
Mais une chose est certaine, nous les amazighs du 21e siècle payons ces erreurs lourdes, et malgré tout, il y a un réel retour aux bases amazighes, sans préjugé de l'autre, car l'amazigh dans son fond est un éternelle Xénophile ce qui n'est pas le cas du Gaulois d'aujourd'hui.
Il semble que le tifinagh avait une simple fonction religieuse et rituelle. Syphax et Massinissa utilisaient le punique comme langue administrative.
 
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