Culture berbère et culture universelle
Pour un droit à la culture dans sa propre langue.
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Il est indéniable que la production culturelle amazighe, dans les domaines de la littérature, du théâtre, cinéma, musique, arts plastiques, etc., est dynamique et connaît un regain sans précédent, soutenu par un public jeune et assoiffé de connaissances et de reconnaissance, de plus en plus nombreux. Cette nouvelle culture, malgré son stade embyonnaire, qu’elle s’exprime en sa propre langue, tamazight, ou en d’autres médiums linguistiques tels que l’arabe, le français ou d’autres langues, correspond aux attentes de son public et porte en elle ses vraies aspirations sociales et politiques et renvoie à son imaginaire particulier.
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Mais malheureusement, malgré ce regain culturel, on est encore loin de disposer d’une culture digne de ce nom, d’un public averti et possédant les moyens d’accéder à la culture et de décrypter le flux culturel. : à quoi bon une presse si il n y a pas de public lettré, dans le sens premier du terme, avide d’informations et de savoir ?A quoi sert l’accès à l’internet, par exemple, si on n’a pas d’instruction ni de culture ?
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Une vraie culture digne de ce nom s’acquière à l’école et à l’université, par l’instruction, par la formation d’un bagage intellectuel diversifié, d’un sens critique et esthétique, choses qui font encore cruellement défaut à une grande majorité de notre peuple.
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La culture amazighe nouvelle souffre d’être restée longtemps en jachère, à l’abandon depuis des décennies, marginalisée et méprisée, cloîtrée dans le cercle domestique, promise à l’extinction car à l’image de son peuple soumis au choix entre deux cultures dominantes, l’arabe littéraire et son succédané urbain darija ou le français, seuls vecteurs proposés et imposés de façon arbitraire par l’Education nationale et les medias du pouvoir politique.
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C’est une culture qui se cherche encore, puisant dans ses propres racines millénaires, qu’elle retrouve et reconstitue et qui s’inspire encore timidement des autres cultures du monde dans des domaines nouveaux, tels que la nouvelle, le théâtre, le cinéma ou les arts plastiques.
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La culture amazighe, malgré son élan nouveau, est entravée tout d’abord par le manque d’un public populaire, dont l’art ou la littérature ne sont pas la priorité, malheureusement, pour de nombreuses raisons, la principale étant évidemment la condition socio- économique plus que défavorable : les préoccupations du peuple amazigh sont sa survie quotidienne, par l’accès au travail, aux soins, à l’eau et à l’électricité et à des conditions de vie dignes de ce nom, qui dépassent de loin toute autre besoin, même malheureusement l’instruction scolaire, dont sont encore privés une part importante de nos enfants, surtout les filles dans le milieu rural principalement.
Paradoxalement, quand les filles trouvent un terrain éducatif favorable, encouragées dans leur instruction et formation culturelle, elles dépassent souvent et de loin leurs frères, se montrent plus cultivées, plus préoccupées et sensibles à la dimension culturelle.
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_ L’analphabétisme qui étouffe les masses amazighes demeure encore le principal handicap au développement de la culture amazighe car sans peuple instruit pas de culture !
Ce fléau insupportable plombe toute chance de développement et d’épanouissement culturel, touche une part importante du peuple marocain, qu’il soit amazighophone ou arabisé, il ôte toute chance de développement rapide d’une dimension culturelle digne de ce nom, soutenue par les pouvoirs publics, une édition de qualité, une presse et une critique de qualité.
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Au lieu de disposer d’une culture non marchande, basée sur l’écrit et la critique, ce sont les productions audio- visuelles plus « commerciales » qui connaissent une attraction forte, disposent d’un marche et d’un public, comme c’est le cas pour la musique et la chanson populaire qui demeurent la principale expression culturelle de masse, ainsi que le cinéma, encore embryonnaire, mais qui connaît les faveurs d’un public jeune et moderne de plus en plus large.
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L’ Etat makhzénien demeure aussi l’un des principaux obstacles au développement culturel, malgré la présence sur le terrain d’un ministère de la jeunesse et de la culture, des Maisons de jeunes, des bibliothèques municipales, qui voudraient donner le change en faisant croire en l’existence d’une présence et activité culturelles à la disposition du plus grand nombre. Mais on ne peut demander à un Etat autiste et rigide dans une idéologie de domination rétrograde de se préoccuper de la condition culturelle de son peuple, car la culture n’est pas sa priorité, ni le développement de la conscience morale et esthétique des citoyens, sa seule priorité reste sa survie par la mainmise sur le pouvoir politique et économique.
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La seule « culture » digne au regard de l’Etat est celle qu’il a forgée pour ses besoins idéologiques, c'est-à-dire l’arabité et le nationalisme arabe, saupoudré d’un vernis andalou suranné et de fortes doses de religiosité, ce qui a amené le peuple formé dans ses écoles à la médiocrité intellectuelle, au manque de goût esthétique et à l’enfermement dans des schémas répétitifs et rétrogrades.
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La vraie culture est libre et universelle mais au Maroc elle demeure élitiste et ne profite qu’à une minorité urbaine, issue de classes sociales favorisées, occidentalisées, qui ont eu le privilège d’échapper à la machine éducative de l’Etat makhzénien.
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_ La culture amazighe peut être une alternative providentielle à cet état de délabrement intellectuel qui a conduit depuis l’Indépendance à la régression, à la résignation ou à la révolte, exprimée dans un raz de marée de religiosité qui refuse justement toute autre forme de culture contraire à ses principes traditionnels. La production et la diffusion de livres et de supports audio- visuels mystiques et religieux sont de ce point de vue révélateurs de notre indigence culturelle, de l’infantilisation des masses, un phénomène sans précédent, effarant pour tout esprit libre, car elles favorisent l’aliénation et l’enfermement des consciences, et cela malgré la démocratisation des moyens audio- visuels et informatique, l’accès du plus grand nombre aux informations et à la culture mondiales par le biais de la télévision et de l’internet.
Pour un droit à la culture dans sa propre langue.
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Il est indéniable que la production culturelle amazighe, dans les domaines de la littérature, du théâtre, cinéma, musique, arts plastiques, etc., est dynamique et connaît un regain sans précédent, soutenu par un public jeune et assoiffé de connaissances et de reconnaissance, de plus en plus nombreux. Cette nouvelle culture, malgré son stade embyonnaire, qu’elle s’exprime en sa propre langue, tamazight, ou en d’autres médiums linguistiques tels que l’arabe, le français ou d’autres langues, correspond aux attentes de son public et porte en elle ses vraies aspirations sociales et politiques et renvoie à son imaginaire particulier.
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Mais malheureusement, malgré ce regain culturel, on est encore loin de disposer d’une culture digne de ce nom, d’un public averti et possédant les moyens d’accéder à la culture et de décrypter le flux culturel. : à quoi bon une presse si il n y a pas de public lettré, dans le sens premier du terme, avide d’informations et de savoir ?A quoi sert l’accès à l’internet, par exemple, si on n’a pas d’instruction ni de culture ?
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Une vraie culture digne de ce nom s’acquière à l’école et à l’université, par l’instruction, par la formation d’un bagage intellectuel diversifié, d’un sens critique et esthétique, choses qui font encore cruellement défaut à une grande majorité de notre peuple.
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La culture amazighe nouvelle souffre d’être restée longtemps en jachère, à l’abandon depuis des décennies, marginalisée et méprisée, cloîtrée dans le cercle domestique, promise à l’extinction car à l’image de son peuple soumis au choix entre deux cultures dominantes, l’arabe littéraire et son succédané urbain darija ou le français, seuls vecteurs proposés et imposés de façon arbitraire par l’Education nationale et les medias du pouvoir politique.
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C’est une culture qui se cherche encore, puisant dans ses propres racines millénaires, qu’elle retrouve et reconstitue et qui s’inspire encore timidement des autres cultures du monde dans des domaines nouveaux, tels que la nouvelle, le théâtre, le cinéma ou les arts plastiques.
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La culture amazighe, malgré son élan nouveau, est entravée tout d’abord par le manque d’un public populaire, dont l’art ou la littérature ne sont pas la priorité, malheureusement, pour de nombreuses raisons, la principale étant évidemment la condition socio- économique plus que défavorable : les préoccupations du peuple amazigh sont sa survie quotidienne, par l’accès au travail, aux soins, à l’eau et à l’électricité et à des conditions de vie dignes de ce nom, qui dépassent de loin toute autre besoin, même malheureusement l’instruction scolaire, dont sont encore privés une part importante de nos enfants, surtout les filles dans le milieu rural principalement.
Paradoxalement, quand les filles trouvent un terrain éducatif favorable, encouragées dans leur instruction et formation culturelle, elles dépassent souvent et de loin leurs frères, se montrent plus cultivées, plus préoccupées et sensibles à la dimension culturelle.
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_ L’analphabétisme qui étouffe les masses amazighes demeure encore le principal handicap au développement de la culture amazighe car sans peuple instruit pas de culture !
Ce fléau insupportable plombe toute chance de développement et d’épanouissement culturel, touche une part importante du peuple marocain, qu’il soit amazighophone ou arabisé, il ôte toute chance de développement rapide d’une dimension culturelle digne de ce nom, soutenue par les pouvoirs publics, une édition de qualité, une presse et une critique de qualité.
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Au lieu de disposer d’une culture non marchande, basée sur l’écrit et la critique, ce sont les productions audio- visuelles plus « commerciales » qui connaissent une attraction forte, disposent d’un marche et d’un public, comme c’est le cas pour la musique et la chanson populaire qui demeurent la principale expression culturelle de masse, ainsi que le cinéma, encore embryonnaire, mais qui connaît les faveurs d’un public jeune et moderne de plus en plus large.
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L’ Etat makhzénien demeure aussi l’un des principaux obstacles au développement culturel, malgré la présence sur le terrain d’un ministère de la jeunesse et de la culture, des Maisons de jeunes, des bibliothèques municipales, qui voudraient donner le change en faisant croire en l’existence d’une présence et activité culturelles à la disposition du plus grand nombre. Mais on ne peut demander à un Etat autiste et rigide dans une idéologie de domination rétrograde de se préoccuper de la condition culturelle de son peuple, car la culture n’est pas sa priorité, ni le développement de la conscience morale et esthétique des citoyens, sa seule priorité reste sa survie par la mainmise sur le pouvoir politique et économique.
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La seule « culture » digne au regard de l’Etat est celle qu’il a forgée pour ses besoins idéologiques, c'est-à-dire l’arabité et le nationalisme arabe, saupoudré d’un vernis andalou suranné et de fortes doses de religiosité, ce qui a amené le peuple formé dans ses écoles à la médiocrité intellectuelle, au manque de goût esthétique et à l’enfermement dans des schémas répétitifs et rétrogrades.
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La vraie culture est libre et universelle mais au Maroc elle demeure élitiste et ne profite qu’à une minorité urbaine, issue de classes sociales favorisées, occidentalisées, qui ont eu le privilège d’échapper à la machine éducative de l’Etat makhzénien.
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_ La culture amazighe peut être une alternative providentielle à cet état de délabrement intellectuel qui a conduit depuis l’Indépendance à la régression, à la résignation ou à la révolte, exprimée dans un raz de marée de religiosité qui refuse justement toute autre forme de culture contraire à ses principes traditionnels. La production et la diffusion de livres et de supports audio- visuels mystiques et religieux sont de ce point de vue révélateurs de notre indigence culturelle, de l’infantilisation des masses, un phénomène sans précédent, effarant pour tout esprit libre, car elles favorisent l’aliénation et l’enfermement des consciences, et cela malgré la démocratisation des moyens audio- visuels et informatique, l’accès du plus grand nombre aux informations et à la culture mondiales par le biais de la télévision et de l’internet.