Pour une école au service de l’humanité
Meryam Demnati, Institut royal de la culture amazighe
Article publié dans la page amazighe du journal Le Matin au Maroc, le samedi 03 avril 2004.
Parce qu’elle a une certaine autonomie par rapport à la société, l’école doit être un agent de changement, en agissant pour se démocratiser et démocratiser la société.
Si elle se doit de contribuer à la construction d’une société moderne et démocratique, on comprend dès lors les défis posés à l’école face aux enjeux que représente la participation dans le processus démocratique.
Un tel projet impose que l’école occupe une place centrale dans le processus de formation du futur citoyen. Le souhait de voir celle-ci contribuer à l’avènement d’une société démocratique, doit se transformer en une volonté clairement exprimée pour avoir des chances de se concrétiser.
L’école a deux missions : instruire et éduquer.
L’école doit viser le développement intégral de l’enfant et servir de levier à l’émergence d’une société démocratique. Éduquer devient alors, apprendre à vivre ensemble dans le respect des règles sociales communes.
Dans nos sociétés multiculturelles, la socialisation invite à parler également d’éducation interculturelle. Une telle éducation vise à développer des attitudes et des comportements respectueux de la différence, dans un esprit d’ouverture et de partage. À une époque où l’on observe partout dans le monde une montée du racisme, de la xénophobie et de l’intolérance, il est plus que jamais urgent de former des esprits capables de comprendre que la diversité apporte la richesse.
C’est sur ce fond de crise et d’urgence que se développe aujourd’hui une volonté de plus en plus affirmée de faire de l’école un instrument de la démocratie et l’Institut royal de la culture amazighe par le biais de l’intégration de la langue et de la culture amazighes dans l’enseignement, y contribue largement.
À partir de méthodes et de contenus axés sur des problèmes concrets de la vie quotidienne, l’enseignement doit être en mesure d’apporter aux élèves les connaissances qui lui permettront de comprendre les problèmes majeurs de l’humanité en développant leur esprit critique.
Contribuer à la construction d’une société moderne et démocratique c’est s’interroger sur les valeurs tel que le respect, la tolérance, la solidarité… Seules les valeurs universelles peuvent être partagées. Elles sont positives, elles traversent le temps et l’espace. Elles sont devenues, en raison même de la mondialisation, le patrimoine de toute l’humanité. Ces valeurs universelles, idéologiquement neutre, libres de toute couleur confessionnelle, constituent en soi une nouvelle identité. .
L’éducateur est peut-être le relais le plus fiable pour assurer la diffusion et la continuité des valeurs qui invitent les jeunes à progresser dans un esprit de découverte mutuelle et de solidarité.
Un de ses premiers rôles est de favoriser la pratique de la citoyenneté dans le respect des droits de l’homme, de la démocratie, de la tolérance, de la paix et de la non-violence. Ces valeurs sont reconnues comme essentielles à la promotion de la qualité de l’éducation
L’examen du contenu des manuels scolaires en général, conduit à un constat affligeant : loin de contribuer à l’édification d’une société juste et tolérante, ces manuels scolaires instillent la haine de l’autre et font appel à la violence et aux idées obscurantistes qui vont à l’encontre des valeurs humaines. L’apprentissage des langues, notamment, doit s’inscrire dans une optique d’ouverture sur " l’autre ", dans un esprit de compréhension, de tolérance et de dialogue.
L’élaboration du matériel pédagogique et didactique, reste une des principales fonctions du Centre de recherche didactique et de recherche pédagogique (CRDPP) à l’Institut royal de la culture amazighe. Des manuels scolaires, des histoires pour enfants, des bandes dessinées véhiculant des valeurs universelles telle que la tolérance, la solidarité et le respect de l’Autre y sont élaborés par les chercheurs de ce centre.
Il faut rappeler que la révision des programmes scolaires dans le sens des droits de l’homme est un projet national et les productions de l’Ircam s’inscrivent parfaitement dans cette optique.
Pour donner à nos enfants les moyens de comprendre plus tard les problèmes qui se posent dans la société, une réflexion s’impose quant au type de message à transmettre en fonction de l’âge du public scolaire et surtout comment ce savoir peut-être approprié par les apprenants.
De ce fait, les productions scolaires et parascolaires de l’Ircam portent, en priorité, sur la consécration des valeurs de tolérance, l’élimination de toutes les formes de fanatisme et de discrimination fondés sur la croyance, l’interdiction de toute discrimination ayant pour motif le sexe, le travail, la fonction l’appartenance ethnique ou la religion, ainsi que des productions pleines de sagesse et de tolérance tirées du patrimoine culturel amazigh tels que les contes, les proverbes ou les poésies.
Meryam Demnati, Institut royal de la culture amazighe
Article publié dans la page amazighe du journal Le Matin au Maroc, le samedi 03 avril 2004.
Parce qu’elle a une certaine autonomie par rapport à la société, l’école doit être un agent de changement, en agissant pour se démocratiser et démocratiser la société.
Si elle se doit de contribuer à la construction d’une société moderne et démocratique, on comprend dès lors les défis posés à l’école face aux enjeux que représente la participation dans le processus démocratique.
Un tel projet impose que l’école occupe une place centrale dans le processus de formation du futur citoyen. Le souhait de voir celle-ci contribuer à l’avènement d’une société démocratique, doit se transformer en une volonté clairement exprimée pour avoir des chances de se concrétiser.
L’école a deux missions : instruire et éduquer.
L’école doit viser le développement intégral de l’enfant et servir de levier à l’émergence d’une société démocratique. Éduquer devient alors, apprendre à vivre ensemble dans le respect des règles sociales communes.
Dans nos sociétés multiculturelles, la socialisation invite à parler également d’éducation interculturelle. Une telle éducation vise à développer des attitudes et des comportements respectueux de la différence, dans un esprit d’ouverture et de partage. À une époque où l’on observe partout dans le monde une montée du racisme, de la xénophobie et de l’intolérance, il est plus que jamais urgent de former des esprits capables de comprendre que la diversité apporte la richesse.
C’est sur ce fond de crise et d’urgence que se développe aujourd’hui une volonté de plus en plus affirmée de faire de l’école un instrument de la démocratie et l’Institut royal de la culture amazighe par le biais de l’intégration de la langue et de la culture amazighes dans l’enseignement, y contribue largement.
À partir de méthodes et de contenus axés sur des problèmes concrets de la vie quotidienne, l’enseignement doit être en mesure d’apporter aux élèves les connaissances qui lui permettront de comprendre les problèmes majeurs de l’humanité en développant leur esprit critique.
Contribuer à la construction d’une société moderne et démocratique c’est s’interroger sur les valeurs tel que le respect, la tolérance, la solidarité… Seules les valeurs universelles peuvent être partagées. Elles sont positives, elles traversent le temps et l’espace. Elles sont devenues, en raison même de la mondialisation, le patrimoine de toute l’humanité. Ces valeurs universelles, idéologiquement neutre, libres de toute couleur confessionnelle, constituent en soi une nouvelle identité. .
L’éducateur est peut-être le relais le plus fiable pour assurer la diffusion et la continuité des valeurs qui invitent les jeunes à progresser dans un esprit de découverte mutuelle et de solidarité.
Un de ses premiers rôles est de favoriser la pratique de la citoyenneté dans le respect des droits de l’homme, de la démocratie, de la tolérance, de la paix et de la non-violence. Ces valeurs sont reconnues comme essentielles à la promotion de la qualité de l’éducation
L’examen du contenu des manuels scolaires en général, conduit à un constat affligeant : loin de contribuer à l’édification d’une société juste et tolérante, ces manuels scolaires instillent la haine de l’autre et font appel à la violence et aux idées obscurantistes qui vont à l’encontre des valeurs humaines. L’apprentissage des langues, notamment, doit s’inscrire dans une optique d’ouverture sur " l’autre ", dans un esprit de compréhension, de tolérance et de dialogue.
L’élaboration du matériel pédagogique et didactique, reste une des principales fonctions du Centre de recherche didactique et de recherche pédagogique (CRDPP) à l’Institut royal de la culture amazighe. Des manuels scolaires, des histoires pour enfants, des bandes dessinées véhiculant des valeurs universelles telle que la tolérance, la solidarité et le respect de l’Autre y sont élaborés par les chercheurs de ce centre.
Il faut rappeler que la révision des programmes scolaires dans le sens des droits de l’homme est un projet national et les productions de l’Ircam s’inscrivent parfaitement dans cette optique.
Pour donner à nos enfants les moyens de comprendre plus tard les problèmes qui se posent dans la société, une réflexion s’impose quant au type de message à transmettre en fonction de l’âge du public scolaire et surtout comment ce savoir peut-être approprié par les apprenants.
De ce fait, les productions scolaires et parascolaires de l’Ircam portent, en priorité, sur la consécration des valeurs de tolérance, l’élimination de toutes les formes de fanatisme et de discrimination fondés sur la croyance, l’interdiction de toute discrimination ayant pour motif le sexe, le travail, la fonction l’appartenance ethnique ou la religion, ainsi que des productions pleines de sagesse et de tolérance tirées du patrimoine culturel amazigh tels que les contes, les proverbes ou les poésies.