Sortie de la première bande dessinée en Amazigh et en tifinagh
par l’Institut Royal de la Culture Amazighe
Questions à Meryam Demnati par Azergui (M.A.P)
Pourquoi la Bande dessinée ?
Moyen d’expression à part entière, la BD doit être appréciée parallèlement, et non hiérarchiquement, à d’autres moyens d’expression. N’en déplaise à certains, c’est une véritable forme de littérature, un peu hors du commun certes, puisque n’utilisant pas exclusivement le texte. Mariant avec subtilité le texte et l’image, la bande dessinée est un mode de narration utilisant une succession d’images ou " vignettes " dessinées et fixes accompagnées le plus souvent de textes, dialogues, onomatopées ou assemblages phonétiques. Parfois, le texte n’est pas nécessaire pour exprimer une sensation, une idée : symbole, silence, dessin seul sont parfois beaucoup plus parlants…
Encore très peu lue en français ou en arabe au Maroc, parce que souvent trop chère peu encouragée ou de mauvaise qualité, la BD doit être développée en Amazighe non seulement pour aider à la promotion de notre langue et notre culture mais aussi pour servir de support didactique au côté d’autres supports classiques tels que les textes. Des bandes dessinées véhiculant des valeurs universelles telle que la tolérance, la solidarité et le respect de l’Autre figurent dans nos plans d’action de l’IRCAM.
La première bande dessinée en tifinagh « Tagllidt n ayt uflla » (la Reine des Hauteurs) dont je suis la réalisatrice, vient de paraître, elle sera bientôt dans toutes les librairies du Maroc à un prix abordable par tous nos enfants.
Quel est son rôle pédagogique ?
La bande dessinée, support particulièrement intéressant, est complet et permet une approche pluridisciplinaire (langue, éducation civique, histoire, arts plastiques …C’est aussi un mode de communication très motivant, à la fois distrayant et instructif. Sa lecture demande une participation active du lecteur. Elle garantit une forte attention chez l’élève et donc une meilleure compréhension et mémorisation du message.
La BD associe dans un même espace trois moyens d’expression : l’image, le dialogue et le récit. Elle est aussi l’idéal pour véhiculer un message bien clair et compréhensible de tous quelque soit l’âge ou le niveau scolaire du lecteur.
La BD a la capacité de capter l’attention de ceux indifférents aux discours classiques, elle suscite la sympathie et renforce le caractère empathique de l’image.
A l’école primaire, la BD permet de développer l’esprit d’observation et de retranscrire une histoire (ici imagée) sous un autre langage, récit ou dialogue entre plusieurs élèves interprétant les personnages de la BD .
Rédiger un petit texte en amazigh, respectant le schéma narratif et les règles d’orthographe et de grammaire, la BD peut sans aucun doute servir de support à ce type de rédaction (passage d’un langage à un autre).
Tous les enfants semblent comprendre une histoire «dessinée» avant même de savoir déchiffrer le code linguistique. Par conséquent, la longueur d'avance dont jouit la bande dessinée dans le goût des enfants par rapport aux autres genres littéraires, ainsi que la qualité reconnue des bandes dessinées que les enfants préfèrent, pourraient faire de ce genre littéraire un outil pédagogique précieux pour la promotion et le rayonnement de la langue et de la culture amazighes.
Les commentaires, de même que les «bulles», offrent aux élèves l'occasion de se familiariser avec divers types de discours : passage du discours direct au discours indirect, niveaux de langage, emploi normatif de la forme négative, des types de phrases. Ce qui, cependant, paraît le plus intéressant, c'est l'apprentissage du schéma narratif à partir d'une bande dessinée.
En offrant aux enseignantes et aux enseignants des séquences d'enseignement partant de l'univers des jeunes pour les amener à une culture plus élargie, nous pourrons enfin joindre l'utile à l'agréable et permettre à Tamazight de s’inscrire dans la modernité.
Est ce que vous avez d'autre projets de BD ?
J’ai réalisé deux autres bandes dessinées qui seront bientôt sur le marché. Elles relatent de nouvelles aventures de la Reine « Tagllidt n ayt uflla ».
La défense du patrimoine culturel et la protection de l’environnement seront les valeurs abordées dans ces nouveaux numéros.
Des dessins animés réalisés en amazigh et véhiculant des valeurs universelles telles que le respect de l’Autre et la solidarité font aussi partie de mes projets qui s’inscrivent dans les plans d’action de l’IRCAM pour la promotion de notre langue et culture amazighes. Ils seront en vente dans les librairies dès la prochaine rentrée scolaire.
[ Edité par agerzam le 1/7/2005 9:18 ]
par l’Institut Royal de la Culture Amazighe
Questions à Meryam Demnati par Azergui (M.A.P)
Pourquoi la Bande dessinée ?
Moyen d’expression à part entière, la BD doit être appréciée parallèlement, et non hiérarchiquement, à d’autres moyens d’expression. N’en déplaise à certains, c’est une véritable forme de littérature, un peu hors du commun certes, puisque n’utilisant pas exclusivement le texte. Mariant avec subtilité le texte et l’image, la bande dessinée est un mode de narration utilisant une succession d’images ou " vignettes " dessinées et fixes accompagnées le plus souvent de textes, dialogues, onomatopées ou assemblages phonétiques. Parfois, le texte n’est pas nécessaire pour exprimer une sensation, une idée : symbole, silence, dessin seul sont parfois beaucoup plus parlants…
Encore très peu lue en français ou en arabe au Maroc, parce que souvent trop chère peu encouragée ou de mauvaise qualité, la BD doit être développée en Amazighe non seulement pour aider à la promotion de notre langue et notre culture mais aussi pour servir de support didactique au côté d’autres supports classiques tels que les textes. Des bandes dessinées véhiculant des valeurs universelles telle que la tolérance, la solidarité et le respect de l’Autre figurent dans nos plans d’action de l’IRCAM.
La première bande dessinée en tifinagh « Tagllidt n ayt uflla » (la Reine des Hauteurs) dont je suis la réalisatrice, vient de paraître, elle sera bientôt dans toutes les librairies du Maroc à un prix abordable par tous nos enfants.
Quel est son rôle pédagogique ?
La bande dessinée, support particulièrement intéressant, est complet et permet une approche pluridisciplinaire (langue, éducation civique, histoire, arts plastiques …C’est aussi un mode de communication très motivant, à la fois distrayant et instructif. Sa lecture demande une participation active du lecteur. Elle garantit une forte attention chez l’élève et donc une meilleure compréhension et mémorisation du message.
La BD associe dans un même espace trois moyens d’expression : l’image, le dialogue et le récit. Elle est aussi l’idéal pour véhiculer un message bien clair et compréhensible de tous quelque soit l’âge ou le niveau scolaire du lecteur.
La BD a la capacité de capter l’attention de ceux indifférents aux discours classiques, elle suscite la sympathie et renforce le caractère empathique de l’image.
A l’école primaire, la BD permet de développer l’esprit d’observation et de retranscrire une histoire (ici imagée) sous un autre langage, récit ou dialogue entre plusieurs élèves interprétant les personnages de la BD .
Rédiger un petit texte en amazigh, respectant le schéma narratif et les règles d’orthographe et de grammaire, la BD peut sans aucun doute servir de support à ce type de rédaction (passage d’un langage à un autre).
Tous les enfants semblent comprendre une histoire «dessinée» avant même de savoir déchiffrer le code linguistique. Par conséquent, la longueur d'avance dont jouit la bande dessinée dans le goût des enfants par rapport aux autres genres littéraires, ainsi que la qualité reconnue des bandes dessinées que les enfants préfèrent, pourraient faire de ce genre littéraire un outil pédagogique précieux pour la promotion et le rayonnement de la langue et de la culture amazighes.
Les commentaires, de même que les «bulles», offrent aux élèves l'occasion de se familiariser avec divers types de discours : passage du discours direct au discours indirect, niveaux de langage, emploi normatif de la forme négative, des types de phrases. Ce qui, cependant, paraît le plus intéressant, c'est l'apprentissage du schéma narratif à partir d'une bande dessinée.
En offrant aux enseignantes et aux enseignants des séquences d'enseignement partant de l'univers des jeunes pour les amener à une culture plus élargie, nous pourrons enfin joindre l'utile à l'agréable et permettre à Tamazight de s’inscrire dans la modernité.
Est ce que vous avez d'autre projets de BD ?
J’ai réalisé deux autres bandes dessinées qui seront bientôt sur le marché. Elles relatent de nouvelles aventures de la Reine « Tagllidt n ayt uflla ».
La défense du patrimoine culturel et la protection de l’environnement seront les valeurs abordées dans ces nouveaux numéros.
Des dessins animés réalisés en amazigh et véhiculant des valeurs universelles telles que le respect de l’Autre et la solidarité font aussi partie de mes projets qui s’inscrivent dans les plans d’action de l’IRCAM pour la promotion de notre langue et culture amazighes. Ils seront en vente dans les librairies dès la prochaine rentrée scolaire.
[ Edité par agerzam le 1/7/2005 9:18 ]