C’est au tour de Saïd Bajji de subir la violence marocaine. Enlevé par des "inconnus" qui le tabassent et le jettent sur une route à 20 km de son village. L’Etat marocain qui ne peut plus mettre à sa guise des opposants en prison, semble trouver une autre méthode : celle de sous-traiter la violence.
Saïd Bajji, militant amazigh résidant à Khénifra (Tamazgha Occidentale), a été victime d’une agression dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 juillet.
Un individu, vraisemblablement étranger à la région, l’interpelle de derrière par son nom de famille. Saïd répond et c’est là que l’individu l’empoigne et le jette dans une voiture banalisée où deux autres personnes l’attendaient. S’en suivent des coups sur la tête et sur la figure. Il perd connaissance. Il est jeté à 20 km de Khénifra. Lorsqu’il reprend connaissance, il était environ 2H00 du matin.
A mobilité réduite, il a eu beaucoup de mal à regagner son village.
Le dimanche 25 juillet, des éléments de la DST (services secrets marocains) ont rendu visite à plusieurs membres de sa famille pour les intimider voir terroriser.
C’est la cinquième fois que Saïd Bajji fut victime d’actes semblables. En effet, en 2003, alors qu’il menait une enquête sur les évènements ayant secoué le pays amazigh en 1973, des policiers l’attendaient à l’arrêt d’un autocar qu’il devait prendre pour se rendre à Rabat à 3H00 du matin ; ils lui ont alors saisi tous les documents qu’il avait sur lui et ils l’avaient tabassé.
En 2002 se sont des "militants" de l’association marocaine des droits de l’homme qui l’avaient roué de coups. C’est son intervention lors d’une conférence organisée par le comité préparatoire de l’Association Marocaine des droits de l’Homme, en collaboration avec le Forum de la Vérité et de l’Equité à Khénifra le 22 décembre 2002 où il avait soutenu que "le panarabiste Ben Barka pourrait être complice dans l’assassinat de Abbas Messaadi" qui lui a valu l’agression de ces "militants" des droits de l’Homme marocains.
En septembre 2003, parce qu’il avait refusé de participer aux élections - il aurait même d’ailleurs déchiré sa carte d’électeur - il fut agressé le lendemain par des individus étrangers à son village.
Saïd Bajji est connu pour ses positions courageuses exprimées à maintes reprises aussi bien verbalement lors de manifestations publiques ou par écrit. Rappelons qu’il écrit dans certaines publications marocaines et souvent dans l’hebdomadaire trilingue "Le Monde Amazigh" qui paraît à Rabat.
En avril 2004, nous avons eu à publier une lettre qu’il avait adressée au Comité exécutif de la Coordination des associations amazighes du Moyen-Atlas "AMYAFA". Dans cette lettre, Saïd Bajji s’en est pris à certains membres de l’IRCAM qu’il considère comme des opportunistes exécutant la politique de domestication de Tamazight et Imazighen.
Cet acte barbare dont vient d’être victime Saïd Bajji ne peut être que l’œuvre des services de renseignements marocains qui ne sont pas à leur première besogne. Il s’inscrit dans la série des violences que vivent ces dernières années les militants amazighs qui refusent de se soumettre à un plan qui consiste à aligner toutes et tous dans un projet de domestication par le Palais.
Tous les actes auxquels nous avons assisté ces derniers temps confirment cette volonté du Makhzen d’en finir avec la militance amazighe indépendante. Saïd Bajji fait certainement partie de ceux-là qui, par leurs activités et prises de position, dérangent le régime marocain. Ce dernier ne trouve pas mieux que de faire appel à la violence et au terrorisme pour faire taire ces voix indépendantes.
Encore une fois, nous devrons comprendre que rien de positif ne pourra venir des Etats-nations dont l’idéologie fondatrice est d’essence anti-amazighe. Ces systèmes ne sont que des adversaires dont il faut se méfier et qu’il faut combattre car le salut de Tamazight se conjugue avec leur disparition...
Nous assurons notre ami Saïd Bajji de notre soutien et ferons tout pour que ces actes d’un autre âge, commis sous un régime qui prétend rejoindre la cour des respectueux des droits de l’Homme, soient connus de l’opinion internationale. Nous serons toujours là pour dénoncer ces agressions et ne laisserons pas Imazighen se faire terroriser à huis clos.
Ufrin
Lire la lettre de Saïd Bajji adressée au Comité Exécutif de la confédération "Amyaffa"
Saïd Bajji, militant amazigh résidant à Khénifra (Tamazgha Occidentale), a été victime d’une agression dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 juillet.
Un individu, vraisemblablement étranger à la région, l’interpelle de derrière par son nom de famille. Saïd répond et c’est là que l’individu l’empoigne et le jette dans une voiture banalisée où deux autres personnes l’attendaient. S’en suivent des coups sur la tête et sur la figure. Il perd connaissance. Il est jeté à 20 km de Khénifra. Lorsqu’il reprend connaissance, il était environ 2H00 du matin.
A mobilité réduite, il a eu beaucoup de mal à regagner son village.
Le dimanche 25 juillet, des éléments de la DST (services secrets marocains) ont rendu visite à plusieurs membres de sa famille pour les intimider voir terroriser.
C’est la cinquième fois que Saïd Bajji fut victime d’actes semblables. En effet, en 2003, alors qu’il menait une enquête sur les évènements ayant secoué le pays amazigh en 1973, des policiers l’attendaient à l’arrêt d’un autocar qu’il devait prendre pour se rendre à Rabat à 3H00 du matin ; ils lui ont alors saisi tous les documents qu’il avait sur lui et ils l’avaient tabassé.
En 2002 se sont des "militants" de l’association marocaine des droits de l’homme qui l’avaient roué de coups. C’est son intervention lors d’une conférence organisée par le comité préparatoire de l’Association Marocaine des droits de l’Homme, en collaboration avec le Forum de la Vérité et de l’Equité à Khénifra le 22 décembre 2002 où il avait soutenu que "le panarabiste Ben Barka pourrait être complice dans l’assassinat de Abbas Messaadi" qui lui a valu l’agression de ces "militants" des droits de l’Homme marocains.
En septembre 2003, parce qu’il avait refusé de participer aux élections - il aurait même d’ailleurs déchiré sa carte d’électeur - il fut agressé le lendemain par des individus étrangers à son village.
Saïd Bajji est connu pour ses positions courageuses exprimées à maintes reprises aussi bien verbalement lors de manifestations publiques ou par écrit. Rappelons qu’il écrit dans certaines publications marocaines et souvent dans l’hebdomadaire trilingue "Le Monde Amazigh" qui paraît à Rabat.
En avril 2004, nous avons eu à publier une lettre qu’il avait adressée au Comité exécutif de la Coordination des associations amazighes du Moyen-Atlas "AMYAFA". Dans cette lettre, Saïd Bajji s’en est pris à certains membres de l’IRCAM qu’il considère comme des opportunistes exécutant la politique de domestication de Tamazight et Imazighen.
Cet acte barbare dont vient d’être victime Saïd Bajji ne peut être que l’œuvre des services de renseignements marocains qui ne sont pas à leur première besogne. Il s’inscrit dans la série des violences que vivent ces dernières années les militants amazighs qui refusent de se soumettre à un plan qui consiste à aligner toutes et tous dans un projet de domestication par le Palais.
Tous les actes auxquels nous avons assisté ces derniers temps confirment cette volonté du Makhzen d’en finir avec la militance amazighe indépendante. Saïd Bajji fait certainement partie de ceux-là qui, par leurs activités et prises de position, dérangent le régime marocain. Ce dernier ne trouve pas mieux que de faire appel à la violence et au terrorisme pour faire taire ces voix indépendantes.
Encore une fois, nous devrons comprendre que rien de positif ne pourra venir des Etats-nations dont l’idéologie fondatrice est d’essence anti-amazighe. Ces systèmes ne sont que des adversaires dont il faut se méfier et qu’il faut combattre car le salut de Tamazight se conjugue avec leur disparition...
Nous assurons notre ami Saïd Bajji de notre soutien et ferons tout pour que ces actes d’un autre âge, commis sous un régime qui prétend rejoindre la cour des respectueux des droits de l’Homme, soient connus de l’opinion internationale. Nous serons toujours là pour dénoncer ces agressions et ne laisserons pas Imazighen se faire terroriser à huis clos.
Ufrin
Lire la lettre de Saïd Bajji adressée au Comité Exécutif de la confédération "Amyaffa"