Printemps 1991. Mantes-la-Jolie, secouée par l’une des premières grandes émeutes urbaines en France, défraye la chronique. Prémices d’une catastrophe annoncée. Saïd Bahij, acteur socio-culturel dans l’immense citée du Val Fourré (28 000 personnes), l’une des plus grandes d’Europe, est aux premières loges pour constater l’ampleur du mal-être des banlieues. Lui le musicien, le poète et le voyageur, lui le grand frère, dévoile la même année un travail artistique de longue haleine : une fresque socio-poético-historique présentée à travers une exposition magistrale. Une œuvre itinérante très médiatisée à l’époque et qui reste malheureusement plus que jamais d’actualité. A 38 ans, l’artiste jette aujourd’hui un œil amer et lucide sur la situation actuelle qui ne l’étonne guère. Il déplore la médiatisation des conséquences et le manque coupable d’analyse des causes.