sauver les igoudars: innoumar

Lamine

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Deux associations Azor et Argan ont lancé une première phase de sauvetage de l'agadir d'Innoumar encadrée par salima Naji. Cet agadir sans-doute l'un des plus grands de l'anti-atlas du fait de son nombre de case est menacé par la ruine malgré le beau reportage de Amoudou production. L'architecte auteur de plusieurs livres et dernièrement médiatisée par l'émission des racines et des ailes a mis son expérience et son savoir faire au service de la communauté pour lancer les premier travaux avec plus d'une vingtaine de manoeuvres et quelques maçons. Cependant,il semblerait que les compétences techniques limitées des maçons locaux depuis trop longtemps habitués à construire vite et en béton demandent l'intervention de maîtres maçons plus spécialisés pour restaurer ce joyau de l'art amazigh.
 
Merci Lamine de t'intéresser tant au patrimoine artistique chleuh :)

Il n'y a vraiment pas moye nde trouver des maçons traditionnels ? :-? c'est vraiment étrange au Maroc !

Je félicite encore Salima Naji pour son engouement, j'ai vu le beau travail qu'elle avait accompli à Nqob, très bien et bon courage !

Ps : pour l'anecdote, je n'ai pas trop compris son malaise extrême quand l'animateur lui a dis que tous les Marocains avaient du sang berbère. :)
 
Bel article sur mondeberbere.com sur les igudar



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L'année dernière il y a eu une exposition au musée d'Agadir sur les ...agadirs :-D, il y avait vraiment de très belles photos, dommage que le photographes se soit amusé à arabiser les noms de lieu. :)
 
Bien sûr, il existe de nombreux maçons extrêmement compétents surtout dans la région mais le problème est que dans un premier temps le conseil des inflas (les sociétaires de l'agadir qui est une copropriété privée ) et les associations locales ne voulaient faire travailler que les hommes des douars environnants sans réellement comprendre l'ampleur des travaux.
Pour l'émission, je crois que c'est Salima Naji qui a dit que tous les marocains avaient du sang berbère et non l'animateur. Elle voulait peut-être ajouter comme Sidna... :-D
 
Sacré Inflas :-D, petit note linguistique

Inflas, pluriel de Anflus (u = ou) vient du verbe FLS : faire confiance, croire.

la foi : tafelst
les croyants : inaflasen
conseil des inflas : anfaliz (vrai nom de tajmaât)

En gros : Inflas = amin :)

Sinon, je suis absolument sûr de ce que je dis, c'est l'animateur et elle tait vachement mal à l'aise :-D

Enfin, c'est pas grave.

Sais-tu qu'il y a encore des traces d'igudar almohades en Espagne ? :)
 
Ce n'est pas la même chose, il n'a rien rénové, il a simplement construit un supermarcher de l'artisanat.
 
Mwé, je ne suis pas persuadé!

Renové c'est une chose! il se base sur un acquis par contre lui c'est inspirer de cgose et d'autre de ville et village amazigh.

Il a su developper quelque chose qui n'existait pas a agadir! enfin! depuis le tremblement de terre!

Une Medina a Agadir!

!
 
Ben si i lfaut être persuadé :) ce n'est absolument pas la même chose, Lamine parle de restauration d'un patrimoine historique, pas de construction d'une pseudo-medina à touristes.

Son concepte est peut-être bien, mais la démarche est à l'opposé.

Moi jen'y ai jamasi mis les pieds, quand je vois le mot "medina" je rigole bien :p

La vrai medina d'Agadir garde encore ses cadavres.
 
agerzam a écrit :


vous vous avez rien compris :-D

ah oui explique nous alors......je peux te dire qu'on est pas les seuls,il y'en a peut-etre meme plus qui disent tighremt qu'agadir.........wai mssiou
 
Il ne faut pas mélanger restauration et création artistique.Polizzi, il s'est fait plaisir c'est son oeuvre en prenant des références d'un peu partout, ensuite comme tout artisite il doit vendre pour vivre mais cela prend parfois la forme de mélanges pas toujours heureux.
Pour ce qui est des greniers en Espagne, il semblerait qu'il en existe un la "casa carbone" si je ne fais pas d'erreurs dans une grande ville andalouse (je chercherai dans mes notes). ce qui est sûr c'est que l'institution existait sur tout le pourtour de la méditerranée.
Pour la citation de l'émission, je regarderai car je l'ai enregistré surtout sur le grand sud. J'ai apprécié le documentaire même si 26 minutes pour tout c'est un peu l'art du raccourci mais la TV c'est comme cela.
 
Restaurer c'est bien mais il faut être sûr que par la suite le lieu est un usage réel. Je suis passé dans le haut Atlas à Fakhor, le grenier a été restauré il y a plusieurs années par le ministère mais il n'a plus aucun usage. Et pour la tassarout, elle était introuvable, enfin de l'extérieur il fait une belle photo.
Enfin, je salue tout de même l'action car du patrimoine il y en a sauver sans faire un disneyland berbère à agadir...
J'ai vu qu'un morceau de l'émission mais je suis sur que c'est de Carolis qui a posé la question et que c'est salima Naji qui a dit que tous les marocains étaient berbères. Pour une fois au moins qu'on le dit devant plus de 4 millions de personnes...
 
pour le débat linguistique, tout le monde a raison.
On dit agadir dans le sous et igherm dans le haut-atlas. c'est ça la beauté de notre langue :-D
Une diversité de mots et de sens.
 
en fait ma région aussi regorge de ces splendides igoudars mais qui sont malheureusement devenus en grande partie des ruines, et à chaque fois que je m'y rendais, ça me fesait de la peine de constater que notre patrimoine architecturale agonise et délaissé faute de moyen pour restaurer. pire encore les gens construisent des maisons en bétons qui ne sont pas du tout compatibles avec le climat chaud du sud marocain sans ajouter à cela que cela altere et gache carrément la paysage. néamoins, dans ma famille on a restauré tigmmi taqdimt qui as au moins 2 siecles et que je trouve plus interessente que les maisons en brique sans âmes. au moins dans tigmmi taqdimt je ressens le passé et la spécificité berbere à travers inkane, tigjza, agnar, lastwan, asarag(patio), tissi, ahanou, aghwgmmi, azur....

[ Edité par assif76 le 18/5/2005 21:57 ]
 
Pour les maisons individuelles seules les familles peuvent agir tant qu'elles ne sont pas trop nombreuses et dispersées à travers le vaste monde. Heureusement les actions individuelles se multiplient et peu à peu les habitants réalisent les bienfaits des demeures traditionnelles qui peuvent être réaménagées pour nos besoins actuels. Pour les greniers c'est plus compliqué car c'est une copropriété et il faut un consensus et souvent une aide financière pour permettre une restauration. Mais certaines communautés s'organisent.
Peu à peu cela ce fera. Je sais que salima Naji a aussi lancer une phase de réhabilitation à Aguelouy.
 
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Les tazotas, un patrimoine à protéger



Tazota : que signifie ce terme ? Quand est-il apparu pour la première fois ?
Ce toponyme , fréquent dans les Doukkala, pourrait être un mot berbère désignant des abris en pierres.
Il est difficile de dater son utilisation originelle.
Il est aussi difficile de savoir la date de construction des premières tazotas. Il n'y a pas hélas de datation sur les linteaux ou les pierres faîtières. Une seule famille archéologique permettant d'avoir plus de précisions.





En attendant celà, deux vieux habitants de la commune de Oulad Hamdane nous ont appris que des tazotas ont été construites par leurs grands-pères et servaient d'abris pour les céréales et le bétail. Ils continuent d'être utilisés pour les mêmes besoins. A côté de ces tazotas, on trouve des petits murets d'un mètre de hauteur construits en pierres également.
Dans la région, les tazotas sont accompagnées systématiquement de la construction de ces murets ou enclos en pierres appelés dans les Doukkala «Stara» . Ces murets sont destinés avant tout à servir le fellah de limite de sa «hata» (habitation et son champ environnant). On trouve aussi des «zriba» qui servent de bergeries, c'est une clôture faite généralement en pierres. La surface enclose peut varier de 100 m2 à 200 m2 environ. On y trouve parfois un petit potager où poussent quelques légumes ou fruits, (Bhira), un silo souterrain pour grain (Matmoura) , de la volaille ou du bétail, des arbres fruitiers (figuiers, conassiers, vignes … ), ces enclos sont liés au douar.
D'après l'enseignant chercheur Saïd Kamel, auteur d'un article sur «les significations des toponymes de la région Fès-Boulemane», «Tazota ou Tazôdâ» veut dire plateau. Le dictionnaire amazigh de l'ex délégué provincial du MEN à El Jadida, M. Hadachi estime que Tazudea veut dire construction mégalithique dans la région des Doukkala.
Les tazotas se trouvent dans la commune de Oulad à 30 km de la ville d'El Jadida sud, sur la route régionale 315 (El Jadida - Ouled Frej). Elles sont construites avec de la pierre plate, brute extraite de l'epierrement des champs , sans mortier. Les tazotas ont deux types de forme architecturale, sphériques, et trapézoïdales, elles comportent latéralement un ou deux escaliers pour monter sur le rebord du tronc de cône inférieur, et un seul pour monter au sommet du tronc de cône supérieur.
Elles ont également de 2,5 à 3 mètres de hauteur, l'épaisseur du mur est d'un mètre alors que l'épaisseur du mur avec linteau est de 1,5 mètre.
Les tazotas semblent remonter à l'origine de peuplement de la région.
Le climat , il n'était pas rigoureux dans les Doukkala, les tazotas ont d'ailleurs la prétention d'isoler aussi bien la chaleur que du froid, sur la paroi très peu inclinée , la pluie glisse facilement et c'est la raison pour laquelle elles ont certainement été érigées. Concernant l'orientation , l'unique ouverture est la porte et se trouve toujours du côté de l'est (le soleil y pénétre de bonne heure).
La porte est toujours petite, c'est en général un rectangle dont la hauteur va de 75 cm à 1 mètre, et la largeur de 60 cm à 80 cm.
Dans le souci de préserver ces monuments historiques considérés depuis longtemps comme l'un des exemples uniques au Maroc, et de contribuer de façon effective à la promotion et au développement du tourisme culturel dans notre province , il est temps de prendre en charge les vestiges dont elle dispose. En effet, la région des Doukkala est connue par sa diversité de son patrimoine architectural et ses biens culturels. De nombreux sites comme Ghar Khenzira (grotte préhistorique), à Tit, les tombeaux phéniciens de Moulay Abdallah, Lamjahdine, douar Tecni, Bettioua, Guerrando, Kasbah de Boulouane, Madinat Gharbia, et des sites, comme Mouchtaraya, Azemmour et Mazagao.

Razzia des pilleurs

L'élaboration d'une carte provinciale des sites et vestiges archéologiques est une initiative dont on ne parlera jamais assez. Elle est opportune. D'autant que ce patrimoine non répertorié (exemple les tazotas dans la région) de manière scientifique et presque abandonné à la décrépitude et à la razzia des pilleurs.
Que font les élus de nos communes, le département de la culture, les ONG et les associations sur ce chapitre ?
Confrontés à des problèmes plus urgents de développement, ils repoussent ce volet tout en oubliant que le développement est avant tout culturel et que la valorisation du patrimoine est la base de tout essor.
Or, ce n'est pas réellement d'investissement important que ces actions ont besoin, mais plutôt d'esprit d'initiative et d'imagination. Susciter l'enthousiasme des jeunes étudiants par le biais de la délégation de la culture ou du tourisme en organisant des journées de volontariat et faire surtout que cet intérêt et que ces actions soient soutenus et non pas sporadiques . Ces vestiges et ces richesses sont le reflet de notre passé. Les abandonner, c'est pas perdre une partie de nous-mêmes.


lematin.ma
 
Comme les Marocains n'aiment pas leur pays puisqu'ils ont trouvé d'autres plus agréables alors ils souhaitent bien se débarasser de leur passé et de tout ce qui le représente. Les scientifiques eux s'intéressent aux médinas comme Rabat, Fès et Marrakech; pour Igherman ou Igoudar s'il y a des étrangers qui voudront les acheter et en faire des musées ou des auberges exotiques.
Il y a un grand problème dans la politique de l'état vis à vis des régions amazighophones. Peut-être que quand elles perdront cette langue "maudite" elle pourront recevoir leur honneur.
 
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