Je suis né Berbère…
Cendre de larmes amères
A l’ombre d’une citadelle de fer
Et j’ai poussé dans la misère
D’un quartier populaire
Comme ronces de rébellion.
Un soleil de carte postale
Réchauffa mes épines
Et le vent fou du désert
Brûla si tôt mes rêves d’adolescent…
Je suis né Berbère…
Fleur d’amandier ou de cactus
Au loin des jardins clos des médinas
Loin des pelouses sages des villas
L’avenir serré dans mon poing
L’espoir au creux d’une poche trouée
L’œil fiévreux dressé aux aguets
Du salpêtre plein mes lèvres sèches
Pour parfumer mes chansons des rues
Et les copains que j’aimai naguère
Avaient les mains lestes des chapardeurs
Les jambes maigres des coureurs de fond
On allait chercher nos festins
Dans les poubelles des riches européens
Et les décharges des grands hôtels
Etaient nos hottes de Père Noël
Les écoles que l’on fréquentait
Etaient des maisons de redressement
Et les maîtres qui nous enseignaient
Etaient nos bourreaux, notre pire tourment
Mais on avait les dunes, les vagues de l’océan
Pour territoire de jeu, pour vaste consolation.
Je suis né Berbère…
Tison inextinguible de colère
A l’ombre des mosquées fières
Le Coran était notre seule chanson
Le paradis n’étant pas sur terre
Sitôt on nous apprit la soumission
La résignation et la crainte de l’enfer
Même Dieu nous parle une langue étrangère !
On ne pouvait pas lui dire toutes nos prières
Sauf celles qu’on nous apprenait par cœur
Avec un taleb débile comme traducteur
Les tribunaux, les commissariats, les administrations
Nous oppressaient comme des colons
On était étrangers dans notre propre pays
Et la peur du gendarme notre pire ennemi…
J’ai grandi comme un Berbère
Révolté, une pierre à portée des mains
Dressé contre la terre entière
Aussi tenace qu’une herbe folle
Résolu jusqu’au bout de la nuit
Aucun ange ni démon ne me dictera mon destin...
Atanane
[ Edité par aksel le 22/10/2005 8:21 ]
Cendre de larmes amères
A l’ombre d’une citadelle de fer
Et j’ai poussé dans la misère
D’un quartier populaire
Comme ronces de rébellion.
Un soleil de carte postale
Réchauffa mes épines
Et le vent fou du désert
Brûla si tôt mes rêves d’adolescent…
Je suis né Berbère…
Fleur d’amandier ou de cactus
Au loin des jardins clos des médinas
Loin des pelouses sages des villas
L’avenir serré dans mon poing
L’espoir au creux d’une poche trouée
L’œil fiévreux dressé aux aguets
Du salpêtre plein mes lèvres sèches
Pour parfumer mes chansons des rues
Et les copains que j’aimai naguère
Avaient les mains lestes des chapardeurs
Les jambes maigres des coureurs de fond
On allait chercher nos festins
Dans les poubelles des riches européens
Et les décharges des grands hôtels
Etaient nos hottes de Père Noël
Les écoles que l’on fréquentait
Etaient des maisons de redressement
Et les maîtres qui nous enseignaient
Etaient nos bourreaux, notre pire tourment
Mais on avait les dunes, les vagues de l’océan
Pour territoire de jeu, pour vaste consolation.
Je suis né Berbère…
Tison inextinguible de colère
A l’ombre des mosquées fières
Le Coran était notre seule chanson
Le paradis n’étant pas sur terre
Sitôt on nous apprit la soumission
La résignation et la crainte de l’enfer
Même Dieu nous parle une langue étrangère !
On ne pouvait pas lui dire toutes nos prières
Sauf celles qu’on nous apprenait par cœur
Avec un taleb débile comme traducteur
Les tribunaux, les commissariats, les administrations
Nous oppressaient comme des colons
On était étrangers dans notre propre pays
Et la peur du gendarme notre pire ennemi…
J’ai grandi comme un Berbère
Révolté, une pierre à portée des mains
Dressé contre la terre entière
Aussi tenace qu’une herbe folle
Résolu jusqu’au bout de la nuit
Aucun ange ni démon ne me dictera mon destin...
Atanane
[ Edité par aksel le 22/10/2005 8:21 ]