Les habitants du massif de Tassemmitt appellent au secours
L’association ASIDD est fortement implantée dans le site de Tassemmitt, province de Beni Mellal, et bénéficie d’un soutien sans faille de la population. Nous sommes tous engagés dans nos projets et résolus à les mener à leur terme quelles que soient les difficultés.
Le nombre de foyers et de près de 850, soit environ 5000 habitants.
L’association a travaillé 4 ans pour s’implanter, formuler avec les habitants leurs besoins. A commencer par l’école de 2 classes dont la construction est près de finir, avant d’entamer la construction d’un point de contact médical. Nous avons signé une convention avec la délégation de l’Education nationale et nous avons obtenu l’accord verbal du ministère de la Santé.
À chaque étape, on nous a infligé des rafales de démarches administratives destinées à nous faire passer le goût de construire des écoles pour des populations isolées.
C’est là qu’est venu un projet d’ « aire de reproduction du mouflon » initiée par on ne sait qui, sans consulter la population ni l’impliquer. Cette « réserve » a tranché dans le vif de la communauté des montagnards de Tassemmitt, elle a coupé la population et le site en deux, et détruira ce qui reste de tissu social. Cette clôture grillagée est en chantier depuis plus d’un an. Il n’y a pas une chance sur mille pour qu’elle réussisse à moins qu’elle ne se fasse au détriment des habitants originels du massif. Des gens ont été coupés de leurs points d’eau, de la piste et certains élèves de notre école auront au moins une heure de marche à faire au lieu de 10 mn. Ce qui risque d’exclure la scolarisation des tout petits.
La population est sous la psychose et l’incertitude.
Régulièrement des « responsables » sortis d’on ne sait où, inspectent le terrain, avec un verre de thé à la main offert par l’une des familles menacées d’expulsion et disent avec une indigne désinvolture : « Reconnaissez quand même que vous avez construit trop près de la réserve ». Ils disent cela à des gens dont les ancêtres sont là depuis exactement 900 ans.
Le Wali de Beni Mellal m’avait dit un jour son souhait de « faire descendre tous ces sauvages en ville » pour « préserver » ce qui reste d’environnement. Le plan est-il déjà en action?
Un plateau gazonné du site et une vallée touristique de premier choix viennent d’être cédés ou sont sur le point de l’être à des inconnus. Cette région convoitée est, dans l’état actuel de nos connaissances, sur le point d’accueillir un hôtel borgne, un abreuvoir en fait, où les jeunes montagnards seront des domestiques et où les jeunes filles seront femmes à « tout » faire. Nous travaillons pour fixer ces gens dont les cousins déjà descendus dans le bidonville en sont à sniffer de la colle, à se prostituer et à émigrer dans les pateras.
Les habitants veulent qu’il y ait une réserve, et ils ont un si vaste territoire plus propice aux mouflons. Ils ne demandent rien de plus qu’une modification du tracé de la clôture.
Pour ASIDD et les habitants de Tassemmitt.
Amale Samie
L’association ASIDD est fortement implantée dans le site de Tassemmitt, province de Beni Mellal, et bénéficie d’un soutien sans faille de la population. Nous sommes tous engagés dans nos projets et résolus à les mener à leur terme quelles que soient les difficultés.
Le nombre de foyers et de près de 850, soit environ 5000 habitants.
L’association a travaillé 4 ans pour s’implanter, formuler avec les habitants leurs besoins. A commencer par l’école de 2 classes dont la construction est près de finir, avant d’entamer la construction d’un point de contact médical. Nous avons signé une convention avec la délégation de l’Education nationale et nous avons obtenu l’accord verbal du ministère de la Santé.
À chaque étape, on nous a infligé des rafales de démarches administratives destinées à nous faire passer le goût de construire des écoles pour des populations isolées.
C’est là qu’est venu un projet d’ « aire de reproduction du mouflon » initiée par on ne sait qui, sans consulter la population ni l’impliquer. Cette « réserve » a tranché dans le vif de la communauté des montagnards de Tassemmitt, elle a coupé la population et le site en deux, et détruira ce qui reste de tissu social. Cette clôture grillagée est en chantier depuis plus d’un an. Il n’y a pas une chance sur mille pour qu’elle réussisse à moins qu’elle ne se fasse au détriment des habitants originels du massif. Des gens ont été coupés de leurs points d’eau, de la piste et certains élèves de notre école auront au moins une heure de marche à faire au lieu de 10 mn. Ce qui risque d’exclure la scolarisation des tout petits.
La population est sous la psychose et l’incertitude.
Régulièrement des « responsables » sortis d’on ne sait où, inspectent le terrain, avec un verre de thé à la main offert par l’une des familles menacées d’expulsion et disent avec une indigne désinvolture : « Reconnaissez quand même que vous avez construit trop près de la réserve ». Ils disent cela à des gens dont les ancêtres sont là depuis exactement 900 ans.
Le Wali de Beni Mellal m’avait dit un jour son souhait de « faire descendre tous ces sauvages en ville » pour « préserver » ce qui reste d’environnement. Le plan est-il déjà en action?
Un plateau gazonné du site et une vallée touristique de premier choix viennent d’être cédés ou sont sur le point de l’être à des inconnus. Cette région convoitée est, dans l’état actuel de nos connaissances, sur le point d’accueillir un hôtel borgne, un abreuvoir en fait, où les jeunes montagnards seront des domestiques et où les jeunes filles seront femmes à « tout » faire. Nous travaillons pour fixer ces gens dont les cousins déjà descendus dans le bidonville en sont à sniffer de la colle, à se prostituer et à émigrer dans les pateras.
Les habitants veulent qu’il y ait une réserve, et ils ont un si vaste territoire plus propice aux mouflons. Ils ne demandent rien de plus qu’une modification du tracé de la clôture.
Pour ASIDD et les habitants de Tassemmitt.
Amale Samie