rif_Atlas_LION
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"Le Maroc a touché 50 $ par tête de juif"
Antécédents Robert Assaraf, Président de l’Union mondiale du judaïsme marocain
1936. Naissance à Rabat
1962. Chargé de mission au cabinet royal
1980. DG de l’ONA
1986. SG du Rassemblement mondial du judaïsme marocain
1996. Crée le Centre de recherche sur le judaïsme marocain à Rabat, Paris et Jérusalem
1997. Président de Radio Shalom et vice-président de l’hebdomadaire Marianne
1999. Président international de l’Union mondiale du judaïsme du Maroc
2005. Publie son sixième ouvrage "Une certaine histoire des juifs du Maroc".
Smyet bak ?
Simon Assaraf.
Smyet mok ?
Rachel Azzouli, c’est une Meknassie.
Nimirou d’la carte ?
Je l’ai mais je ne me rappelle pas du numéro.
Tant pis. Vous êtes ancien DG de l’ONA, proche de Hassan II, vice -président de Marianne, représentant des juifs marocains dans le monde et vous sortez un livre d’histoire qui remet en cause la cohabitation pacifique entre juifs et musulmans au Maroc. Que cherchez-vous ?
Je suis un historien à la recherche d’une partie de la vérité. Jusqu’en 56, la société marocaine a été un modèle idéal pour l’intégration de la communauté juive qui, dès l’indépendance du pays, a accédé à la citoyenneté par le vouloir du roi. Après, il y a eu l’arabisation de la société, le panarabisme. Israël est devenue un ennemi et même les relations postales ont été interrompues. De nombreux parents juifs ont eu peur pour leurs enfants, pour leur avenir et ont préféré quitter le Maroc. La liberté de circulation, à cette époque, était devenue maladive, tout le monde voulait son passeport.
Tout le monde sait aussi que le Mossad a organisé cette émigration, ce que vous ne dites pas vraiment dans le livre…
Pas tout à fait. Israël a organisé une émigration clandestine, c’est indéniable. Mais tout le monde savait par exemple que des juifs partaient à bord de bateaux espagnols ou autres pour rejoindre l’Europe, puis Israël. En janvier 1961, un bateau de pêche a échoué au large d’Al Hoceima et 42 juifs y ont péri. Et tout de suite, l’agence juive mondiale et le congrès juif crient au scandale. Cet accident a ému la communauté juive marocaine et a certainement été instrumentalisé à des fins propagandistes.
C’est ce qui a poussé Hassan II à négocier le départ de ses juifs ?
Quand Hassan II a accédé au trône, ces institutions israéliennes ont exigé un contrat international pour une émigration libre et l’organisation de voyages collectifs. Ce contrat a été négocié par un représentant d’Oufkir. Au sein de l’agence juive, il y avait certainement des éléments du Mossad. L’histoire nous le dit, les petites gens des villes étaient peut-être candidats au départ mais ceux du Tafilalet ont été poussés à partir.
Qui a payé ?
Le Maroc avait choisi d’organiser ces départs collectifs dans la discrétion, de préférence le soir. Il fallait donc faire travailler des fonctionnaires la nuit, faire tourner les machines, etc. Ce sont ces charges exceptionnelles qui ont été payés au Maroc sur la base de 50 dollars par tête. Je sais que le congrès juif mondial a versé une avance de 500.000 dollars au Maroc. Après, il y a eu interruption, puis les départs ont repris. Je ne sais pas si les paiements ont repris également.
C’est facile de disposer,en même temps, de deux passeports, l'un marocain et l'autre israélien ?
Je ne suis pas israélien. Je suis marocain et français par ma femme. J’ai une fille, des petits fils, des oncles et des cousins en Israël mais je ne suis pas d’accord avec certaines choses dans cet Etat. Je suis Marocain, c’est ici que j’ai fait ma carrière.
Pourquoi vous n’aimez pas Azoulay ?
Parce que c’est un menteur. Il m'avait demandé, prétendument sur instructions de Hassan II, d'organiser la visite d'une délégation de businessmen israéliens. Ce que je fis. Devant la colère du roi, Azoulay répondit, en présence du général Kadiri, "Assaraf exagère toujours". Le 13 juillet 99, il m’a empêché ainsi qu’Abou Ayoub, devant témoins, d’assister à une conférence de presse de Hassan II. Il avait peur de moi parce que j’étais proche de Hassan II, toujours pour rendre service et non pour en tirer parti.
Reconnaissez-vous l’Etat palestinien ?
Absolument. Israël n’obtiendra jamais rien des états arabes, sans la reconnaissance de la Palestine et le partage de Jerusalem.
source : TelQuel
Antécédents Robert Assaraf, Président de l’Union mondiale du judaïsme marocain
1936. Naissance à Rabat
1962. Chargé de mission au cabinet royal
1980. DG de l’ONA
1986. SG du Rassemblement mondial du judaïsme marocain
1996. Crée le Centre de recherche sur le judaïsme marocain à Rabat, Paris et Jérusalem
1997. Président de Radio Shalom et vice-président de l’hebdomadaire Marianne
1999. Président international de l’Union mondiale du judaïsme du Maroc
2005. Publie son sixième ouvrage "Une certaine histoire des juifs du Maroc".
Smyet bak ?
Simon Assaraf.
Smyet mok ?
Rachel Azzouli, c’est une Meknassie.
Nimirou d’la carte ?
Je l’ai mais je ne me rappelle pas du numéro.
Tant pis. Vous êtes ancien DG de l’ONA, proche de Hassan II, vice -président de Marianne, représentant des juifs marocains dans le monde et vous sortez un livre d’histoire qui remet en cause la cohabitation pacifique entre juifs et musulmans au Maroc. Que cherchez-vous ?
Je suis un historien à la recherche d’une partie de la vérité. Jusqu’en 56, la société marocaine a été un modèle idéal pour l’intégration de la communauté juive qui, dès l’indépendance du pays, a accédé à la citoyenneté par le vouloir du roi. Après, il y a eu l’arabisation de la société, le panarabisme. Israël est devenue un ennemi et même les relations postales ont été interrompues. De nombreux parents juifs ont eu peur pour leurs enfants, pour leur avenir et ont préféré quitter le Maroc. La liberté de circulation, à cette époque, était devenue maladive, tout le monde voulait son passeport.
Tout le monde sait aussi que le Mossad a organisé cette émigration, ce que vous ne dites pas vraiment dans le livre…
Pas tout à fait. Israël a organisé une émigration clandestine, c’est indéniable. Mais tout le monde savait par exemple que des juifs partaient à bord de bateaux espagnols ou autres pour rejoindre l’Europe, puis Israël. En janvier 1961, un bateau de pêche a échoué au large d’Al Hoceima et 42 juifs y ont péri. Et tout de suite, l’agence juive mondiale et le congrès juif crient au scandale. Cet accident a ému la communauté juive marocaine et a certainement été instrumentalisé à des fins propagandistes.
C’est ce qui a poussé Hassan II à négocier le départ de ses juifs ?
Quand Hassan II a accédé au trône, ces institutions israéliennes ont exigé un contrat international pour une émigration libre et l’organisation de voyages collectifs. Ce contrat a été négocié par un représentant d’Oufkir. Au sein de l’agence juive, il y avait certainement des éléments du Mossad. L’histoire nous le dit, les petites gens des villes étaient peut-être candidats au départ mais ceux du Tafilalet ont été poussés à partir.
Qui a payé ?
Le Maroc avait choisi d’organiser ces départs collectifs dans la discrétion, de préférence le soir. Il fallait donc faire travailler des fonctionnaires la nuit, faire tourner les machines, etc. Ce sont ces charges exceptionnelles qui ont été payés au Maroc sur la base de 50 dollars par tête. Je sais que le congrès juif mondial a versé une avance de 500.000 dollars au Maroc. Après, il y a eu interruption, puis les départs ont repris. Je ne sais pas si les paiements ont repris également.
C’est facile de disposer,en même temps, de deux passeports, l'un marocain et l'autre israélien ?
Je ne suis pas israélien. Je suis marocain et français par ma femme. J’ai une fille, des petits fils, des oncles et des cousins en Israël mais je ne suis pas d’accord avec certaines choses dans cet Etat. Je suis Marocain, c’est ici que j’ai fait ma carrière.
Pourquoi vous n’aimez pas Azoulay ?
Parce que c’est un menteur. Il m'avait demandé, prétendument sur instructions de Hassan II, d'organiser la visite d'une délégation de businessmen israéliens. Ce que je fis. Devant la colère du roi, Azoulay répondit, en présence du général Kadiri, "Assaraf exagère toujours". Le 13 juillet 99, il m’a empêché ainsi qu’Abou Ayoub, devant témoins, d’assister à une conférence de presse de Hassan II. Il avait peur de moi parce que j’étais proche de Hassan II, toujours pour rendre service et non pour en tirer parti.
Reconnaissez-vous l’Etat palestinien ?
Absolument. Israël n’obtiendra jamais rien des états arabes, sans la reconnaissance de la Palestine et le partage de Jerusalem.
source : TelQuel