Je viens d'acquérir le dernier livre de Salima Naji, Greniers collectifs de l'Atlas, patrimoines du Sud marocain. La lecture de cet ouvrage ne peut laisser indifférent.
C'est un travail remarquable.Le livre présente l'institution de l'agadir ou igherm, le grenier collectif qui incarne l'amazighité.
Les multiples sites sont présentés par des photos et des plans. Il faut admirer le génie architectural du monde rural. Les greniers de falaises incroyables comme aoujgal ou igherm n'ouchti, suspendus au dessus du vide. Les greniers de Tizgui dans le siroua ou d'imi n'ifri qui se loge contre le rocher. Les greniers de pitons comme ceux d'Amtoudi ou d'Amassine. Les greniers de village comme ceux des Ayt Tidili ou des Idouskas. Autant de lieux trop méconnus mais pourtant si riches en architecture et en histoire. Rien que d'avoir parcouru toutes ces régions à la découverte de tous ces sites est déjà un exploit (Elle a du passer des semaines sur les pistes et les sentiers muletiers).
Salima Naji n'a pas seulement pris de belles photos et fait de beux plans, elle a aussi multiplié les enquêtes à partir de manuscrits et de témoignages oraux. J'ai été tout simplement soufflé par la densité du texte. Elle s'est appuyée sur de nombreux codes de droits coutumiers "leuhs"qui ont été transcrits (Igherm, Tikfert, Tidili). Elle montre comment le monde rural est un lieu de grande civilisation construit autour d'une loi très élaborée mise par écrit depuis plusieurs siècles surtout dans l'Anti-Atlas.
Elle rapporte aussi la geste de Tamdoult Wuaqqa, une épopée du XIIIème siècle toujours transmise de génération en génération chez les Ayt Herbil mais aussi les Ida U kensous. Ainsi elle explique le lien profond entre hauts-lieux, architecture, mémoire, histoire et patrimoine.
Enfin, il faut admirer toutes les photographies qui montre la vitalité de l'institution. Les hommes y sont montrés sans misérabilisme, sans voyeurisme mais dans leur quotidien fait de labeur, de moments de joie et de retrouvailles lors des moussems.
Ce sont donc 300 pages d'une incroyable richesse qui magnifie le monde rural marocain dans sa dimension amazigh.
Un seul point noir, le livre est un peu trop cher (710 dhs).
C'est un travail remarquable.Le livre présente l'institution de l'agadir ou igherm, le grenier collectif qui incarne l'amazighité.
Les multiples sites sont présentés par des photos et des plans. Il faut admirer le génie architectural du monde rural. Les greniers de falaises incroyables comme aoujgal ou igherm n'ouchti, suspendus au dessus du vide. Les greniers de Tizgui dans le siroua ou d'imi n'ifri qui se loge contre le rocher. Les greniers de pitons comme ceux d'Amtoudi ou d'Amassine. Les greniers de village comme ceux des Ayt Tidili ou des Idouskas. Autant de lieux trop méconnus mais pourtant si riches en architecture et en histoire. Rien que d'avoir parcouru toutes ces régions à la découverte de tous ces sites est déjà un exploit (Elle a du passer des semaines sur les pistes et les sentiers muletiers).
Salima Naji n'a pas seulement pris de belles photos et fait de beux plans, elle a aussi multiplié les enquêtes à partir de manuscrits et de témoignages oraux. J'ai été tout simplement soufflé par la densité du texte. Elle s'est appuyée sur de nombreux codes de droits coutumiers "leuhs"qui ont été transcrits (Igherm, Tikfert, Tidili). Elle montre comment le monde rural est un lieu de grande civilisation construit autour d'une loi très élaborée mise par écrit depuis plusieurs siècles surtout dans l'Anti-Atlas.
Elle rapporte aussi la geste de Tamdoult Wuaqqa, une épopée du XIIIème siècle toujours transmise de génération en génération chez les Ayt Herbil mais aussi les Ida U kensous. Ainsi elle explique le lien profond entre hauts-lieux, architecture, mémoire, histoire et patrimoine.
Enfin, il faut admirer toutes les photographies qui montre la vitalité de l'institution. Les hommes y sont montrés sans misérabilisme, sans voyeurisme mais dans leur quotidien fait de labeur, de moments de joie et de retrouvailles lors des moussems.
Ce sont donc 300 pages d'une incroyable richesse qui magnifie le monde rural marocain dans sa dimension amazigh.
Un seul point noir, le livre est un peu trop cher (710 dhs).