Un plaisir nommé Agadir
à Agadir, pour les tarifs, c'est à la tête du client, comme pour bon nombre de commerces. Si le touriste rougeaud ne doit pas s'étonner de payer le prix de nuit en plein jour pour le taxi, il ne s'inquiètera pas plus de débourser le double du tarif habituel pour une passe. De toute façon, ici, les meilleurs clients paient en pétrodollars, pas en euros…
« Les plus chères, ce sont les filles du Mac-Do », assure Hicham, tenancier d'hôtel. Le lieu est stratégique : c'est juste en face de l'hôtel Sahara où débarquent les types du Golfe. « À partir d'une certaine heure, quand les familles sont parties, les filles commencent à débarquer dans le fast-food. Ce sont les plus jeunes, les plus belles et elles se négocient autour de 1000 dirhams la nuit », poursuit notre connaisseur. Amin, chauffeur de car, assure que certains crachent parfois jusqu'à 4000 Dh pour quelques heures de plaisir… Vers 23h, justement, les taxis déposent les premières donzelles. Bottes à talons hauts, jeans moulants et maquillage outrageux, elles viennent juste siroter un cola à la paille en attendant le chaland... Devant la porte, le mac de ces demoiselles joue du portable pour arranger les rendez-vous galants.
Louer les chambres au 1/4 h
Les filles de la nuit ne font pas que remplir les poches des macs. Les taxis jouent à l'occasion les entremetteurs. « Comme ils conduisent les filles des boîtes aux hôtels et des hôtels aux boîtes, ils connaissent leurs numéros. Pour les filles, c'est plus sûr de garder le même taxi pour les courses de nuit. Elles ont donc un tarif spécial : que le compteur indique 10 ou 20 balles, elles en paient 50 », poursuit Hicham. Quant aux gardiens dans les hôtels, ce commerce arrondit joliment leurs fins de mois : « Un de mes amis, gardien de nuit, s'est fait pincer récemment par son patron. En moyenne, il se faisait 1000 dirhams de plus par nuit en louant des chambres au quart d'heure ou à la demi-heure ». Sans compter que les filles viennent d'autres régions, de Casa ou de Rabat et qu'elles prennent des chambres, bien souvent au mois, dans des petits hôtels qu'elles n'occupent qu'occasionnellement en journée. Et pour les fauchés ? « Il y a le coin de la gare des grands taxis. Là, c'est 100 Dh la passe, mais tu te fais chaque fois avoir parce qu'elles veulent manger avant. Donc, tu dois d'abord leur payer un poulet-frites à 20 Dh avant de les emmener… », commente un habitué des lieux.
Talborjt, centre névralgique
La prostitution masculine est plus difficile à cerner. Elle se concentre du côté du quartier Talborjt, de la rue Hassan II et de la place de l'Espérance. Là, des jeunes hommes attendent assis sur des bancs, jambes écartées, regard baissé.
Le client lambda est quinqua, voire plus, français ou allemand. Il scrute, fait son tour avant de se décider. Prix de la passe ? Difficile à savoir. Probablement autour de 200 Dh. Mais le commerce parallèle profite moins : « Ils ont plus de facilités que les filles parce qu'ils ont leur appart. Certains clients viennent aussi avec leur caravane, ça évite de passer par l'hôtel, toujours risqué », poursuit Hicham. À la morte-saison, on ne compte plus ces couples improbables, essayant de trouver un sujet de conversation entre la salade et le tagine… Sur la plage désertée, un quadra maniéré joue au foot avec un ado pas trop à l'aise, fuyant les regards des passants. Combien a-t-il payé pour quelques passes de ballon ?
lejournal-hebdo.com
à Agadir, pour les tarifs, c'est à la tête du client, comme pour bon nombre de commerces. Si le touriste rougeaud ne doit pas s'étonner de payer le prix de nuit en plein jour pour le taxi, il ne s'inquiètera pas plus de débourser le double du tarif habituel pour une passe. De toute façon, ici, les meilleurs clients paient en pétrodollars, pas en euros…
« Les plus chères, ce sont les filles du Mac-Do », assure Hicham, tenancier d'hôtel. Le lieu est stratégique : c'est juste en face de l'hôtel Sahara où débarquent les types du Golfe. « À partir d'une certaine heure, quand les familles sont parties, les filles commencent à débarquer dans le fast-food. Ce sont les plus jeunes, les plus belles et elles se négocient autour de 1000 dirhams la nuit », poursuit notre connaisseur. Amin, chauffeur de car, assure que certains crachent parfois jusqu'à 4000 Dh pour quelques heures de plaisir… Vers 23h, justement, les taxis déposent les premières donzelles. Bottes à talons hauts, jeans moulants et maquillage outrageux, elles viennent juste siroter un cola à la paille en attendant le chaland... Devant la porte, le mac de ces demoiselles joue du portable pour arranger les rendez-vous galants.
Louer les chambres au 1/4 h
Les filles de la nuit ne font pas que remplir les poches des macs. Les taxis jouent à l'occasion les entremetteurs. « Comme ils conduisent les filles des boîtes aux hôtels et des hôtels aux boîtes, ils connaissent leurs numéros. Pour les filles, c'est plus sûr de garder le même taxi pour les courses de nuit. Elles ont donc un tarif spécial : que le compteur indique 10 ou 20 balles, elles en paient 50 », poursuit Hicham. Quant aux gardiens dans les hôtels, ce commerce arrondit joliment leurs fins de mois : « Un de mes amis, gardien de nuit, s'est fait pincer récemment par son patron. En moyenne, il se faisait 1000 dirhams de plus par nuit en louant des chambres au quart d'heure ou à la demi-heure ». Sans compter que les filles viennent d'autres régions, de Casa ou de Rabat et qu'elles prennent des chambres, bien souvent au mois, dans des petits hôtels qu'elles n'occupent qu'occasionnellement en journée. Et pour les fauchés ? « Il y a le coin de la gare des grands taxis. Là, c'est 100 Dh la passe, mais tu te fais chaque fois avoir parce qu'elles veulent manger avant. Donc, tu dois d'abord leur payer un poulet-frites à 20 Dh avant de les emmener… », commente un habitué des lieux.
Talborjt, centre névralgique
La prostitution masculine est plus difficile à cerner. Elle se concentre du côté du quartier Talborjt, de la rue Hassan II et de la place de l'Espérance. Là, des jeunes hommes attendent assis sur des bancs, jambes écartées, regard baissé.
Le client lambda est quinqua, voire plus, français ou allemand. Il scrute, fait son tour avant de se décider. Prix de la passe ? Difficile à savoir. Probablement autour de 200 Dh. Mais le commerce parallèle profite moins : « Ils ont plus de facilités que les filles parce qu'ils ont leur appart. Certains clients viennent aussi avec leur caravane, ça évite de passer par l'hôtel, toujours risqué », poursuit Hicham. À la morte-saison, on ne compte plus ces couples improbables, essayant de trouver un sujet de conversation entre la salade et le tagine… Sur la plage désertée, un quadra maniéré joue au foot avec un ado pas trop à l'aise, fuyant les regards des passants. Combien a-t-il payé pour quelques passes de ballon ?
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