Une tribu berbère du Rif anti-Islam...

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L'un des plus étonnants césarismes théocratiques qui aient paru sur la surface de la terre, l'unique souverain moral qui reste maintenant debout au milieu du gachis et des ruines marocaines, l'Islam, le tumultueux, le redoutable Islam, cet irrésistible assimilateur des races candides ou grossières, ce rapide conquérant de la moitié de l'Ancien Monde, s'arrête, impuissant, au pied d'un petit canton montagneux des Angad, à 5 ou 6 journées de Fez, dans l'orbe par conséquent de l'omnipotente attarction de la Rome chérifienne. Et ce qu'il ya de plus curieux dans cet échec de l'éléphant qui voit sa route barrée par un citron, c'est que le citron la lui barre depuis un bon nombre de siècles que nous ne pourrons évaluer exactement tant que les origines de tribu zénète des Zkara resteront pour nous à l'état d'énigme.

Cette étrange tribu des Zkara, nous nous souviendrons longtemps de la joie profonde qu'elle nous causa quand nous l'entendîmes qualifier, pour la première fois, de tribu chrétienne, issue de chétien, et restée chrétienne au milieu du flot islamique ! Car, vainement, pendant des années et des années, la même question, obsédante et opiniâtre, avait été posée par nous à des quantités de Marocains de divers points de l'Empire : <<- Y'a-t-il au Maroc une tribu berbère qui ne soit pas musulmane ?
Et toujours, comme clichée d'avance sur les lèvres de nos interlocuteurs, la même réponse résonnait à nos oreilles :
<<- Par Allah ! répondaient-ils stupéfaits, tu veux rire sans doute ? Grâce à Dieu, il n'y a pas un seul douar, pas un seul village marocain où l'on ne prononce plusieurs fois par jour le << La ilaha illa llah, Mouh'ammed rasoul Allah >>

Ces affirmations de gens pouvant bien ne pas connaître à fond tous les recoins de leur pays, n'eurent heureusement pas plus de don de nous décourager que la lecture des historiens, arabes et chrétiens, qui affirment, eux aussi, que l'Islam n'a laissé trace d'aucune ancienne religion, chrétienne ou païenne, parmi les populations actuelles du Nord-Ouest de L'Afrique. Ils sont particulièrement désepérants à cet égard nos annalistes, et aucun d'eux, pas même nos meilleurs chroniqueurs français de l'Algérie, auxquels on ne saurait refuser sans injustice une dose d'esprit philosophique au moins égale à celle que l'on se plait à attribuer au plus illustre historien musulman de la Berbèrie, Ibn Khaldoun, aucun d'eux n'a eu l'idée de demander si, par hasard, une petite épave du grand naufrage des religions et des nationalités n'avait pas surnagé après l'inondation mahométane au Maroc, surtout au Maroc où les vastes étendues désertiques du Sud et de l'Est, ainsi que la masse imposante de l'Atlas, offraient des asiles à peu près inviolables aux croyances et aux races que l'Islam envahisseur savait si bien assimiler, refouler, ou exterminer le cas échéant.

Le pays des Zkara est situé à 25 kilomètres à peu près à l'Ouest-Sud-Ouest de la petite ville marocaine d'Oujda.

Les Zkara ne sont points musulmans !

Réfractaires jusqu'ici à la doctrine du Prophète arabe, ils sont parvenus à se conserver miraculeusement au milieu du bloc islamique en projetant l'ombre et le mystère sur leurs croyances, sans donner complètement le change toutefois sur leurs véritables sentiments religieux aux Mahométans dont ils sont entourés.
Ce que leurs voisins immédiats savant des Zkara sous le rapport de la foi, c'est que les Zkara sont des Kouffar, des Nçara (Infidèles, Chrétiens).

Dès maintenant, ce qui ne fait plus de doute pour nous, nous le répétons, c'est que les Zkara ne sont points Musulmans. Bien qu'entre eux ils se disent Chrétiens et que devant les Mahométans ils n'osent affirmer trop haut qu'ils ne partagent pas leurs croyances religisieuses, ils est évident qu'ils ignorent Jésus comme Mahomet. Ils ne paraissent pas avoir entendu parler des Ecritures saintes. L'Ancien et le Nouveau Testament, ainsi que le Coran, leurs sont totalement inconnus. Ils ne disent et ne connaissent aucune prière, ne jeûnent jamais, ne prononcent en aucune circonstance la profession de foi islamique, même à l'article de la mort. Ils ne se marient qu'entre eux et l'un des plus grands crimes que puisse commettre une Zkraouia est d'épouser un musulman et un Zkraoui de se marier avec une musulmane.

Contrairement aux préceptes du Coran, les Zkara mangent les animaux crevés qu'ils trouvent dans la campagne. Ils mangent aussi le sang des bêtes qu'ils tuent et ils ne pratiquent pas de la même manière que les Mahométants et les Juifs l'immolation des animaux destinés à leur table. Pour le mouton et le chameau, par exemple, le couteau est plongé dans la gorge de la victime, la pointe en bas, dirigée vers le coeur. Les volailles et autres animaux sont assomés ou étouffés. Quant à la formule musulmane du sacrifice : -Bismillah, Allahou Akbar, aucun Zkraoui ne la prononce.

Le sanglier, qui pullule un peu partout en Zénétie, offre à la population zkraouienne sa chair saine et savoureuse. Hommes, femmes et enfants, quand la battue a été fructueuse, se réunissent en des banquets homériques pour dévorer jusqu'aux os ceux de ces animaux qui sont tombés sous les balles des Remington des chasseurs de la tribu.

Il est d'autres occasions où l'anti-islamisme des Zkara se manifeste avec éclat. Ainsi, ils daignent consentir à manger toutes sortes d'aliments préparés par les Mahométans et s'asseoir avec eux autour d'une gaçaa remplie de couscous et de viande, mais ils refusent de se servir des cuillers que les sectateurs du prophète ont portées une seule fois à leur bouche.
C'est en prévision de ce désagréble inconvénient que le Zkraoui porte constamment sur lui, quand il est en voyage, sa cuiller en bois, dont il seul à faire usage et qu'ils ne peut prêter qu'à un Zkraoui comme lui.

Les Zkarane doivent pas porter non plus des chaussures dans lesquelles les Mahométans auraient mis leurs pieds, ne serait-ce qu'une seconde. Aussi, il faut voir les minitieuses précautions que ces braves gens prennent en vue d'éviter ce malheur qui les condamnerait à subir la perte des souliers, ou des sandales, qu'un disciple de Mahomet aurait chaussés, par mégarde ou autrement. Afin de prévenir les accidents de cette nature, beaucoup de Zkara de la classe moyenne, quand ils vont chez des Musulmans, fourrent leurs chaussures dans leur capuchon, au lieu de les laisser près de la porte d'entrée selon l'usage arabe.
Les grands seigneurs zkara, au contraire, prennent à la main leurs souliers et vont déposer sur une étagère, ou derrière une caisse, à l'abri des étourderies et tentations mahométanes.
Quant aux pauvres diables, ils trouvent plus simple et plus habile de venir nu-pieds chez les partisans du Prophète auprès desquels leurs affaires les appellent. Et quandpar le plus grand des hasards, a lieu l'irréparable souillure, alors le zkraoui, dans un accès de fureur, coupe et lacère ses chaussures, ou bien il les jett au vent, et il les abandonne, avec regret sans doute, mais enfin il les abandonne aux pieds impurs qui les ont contaminés.

On sait que dans la plus grande partie du Maroc les Mahométans ont l'habitude de recevoir et de faire coucher leurs hôtes, les mendiants et les étrangers dans les mosquées, les zaouia ou les sanctuaires de santons. Or les Zkara refusent de pénétrer dans ces bâtiments et, à plu forte raison, d'y passer la nuit. Lorsque les Musulmans leur font uen invitation de ce genre, ils répondent, avec une pointe de dégoût :

- << Que les vivants restent avec les vivants et les morts avec les morts. >>

A cela, dans le but de les taquiner, les Mahométants répliquent :

- << Mais il y'a des saints entérrés là, ils vous porteront bonheur. >>

-<< Avec l'argent que vous dépensez pour éléver de somptueuses habitations à des gens tombés depuis longtemps en poussière, objectent les Zkara, vous feriez mieux de construire de bonnes maisons pour vous et vos enfants. >>

Il y'a une dizaine d'années quelques jeunes gens des Zkara, appartenant à la lignée de Sidi Ah'med ben youssef, allèrent achever leurs études à Fez dans le but de se retremper aux sources vives du Mahométisme. Ils revinrent ensuite au pays, conflits en dévotion, avec l'idée fixe d'islamiser leurs compatriotes. Leurs conférences, leurs prédications enflammées, les peintures séduisantes qu'ils faisaient du paradis de Mahomet aboutirent à un résultat extraordinaire, qu'ils étaient loin de prévoir eux-mêmes. Ils furent bannis de la tribu, avec défence d'y rentrer tant qu'ils ne prendraient pas l'engagement de ne plus ennuyer leurs concitoyens avec leur monomanie islamisatrice.

Extrait de l'ouvrage : "Une tribu zénète anti-Musulmane" de Auguste Moulérias (1905).
 
Waryachek a écrit :

J'ai beaucoup de symphatie pour cette tribu et vous ?

Je dirais même plus, elle a le droit au respect comme toutes les tribus du Maroc.

Chrétiens, Juifs, musulmans, faut arrêter de vouloir se monter les uns contre les autres...
 
Taboudrart94 a écrit :


Je dirais même plus, elle a le droit au respect comme toutes les tribus du Maroc.

Chrétiens, Juifs, musulmans, faut arrêter de vouloir se monter les uns contre les autres...


Il parait que cette tribu a été islamisée et qu'ils vivent dans une misère noire.

Ce que j'apprécie, c'est leur sens de l'humour particulièrement.




[ Edité par Waryachek le 21/2/2004 16:50 ]
 
abou_drar a écrit :
...........................................

Oui tout à fait d'accord avec toi sauf pour la dernière idée.


[ Edité par Waryachek le 22/2/2004 1:10 ]
 
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