Vallée de Ouneine : aide au développement

agerzam

Administrator
Est-ce que quelqu'un a déjà entendu parler de cette vallée du Haut-Atlas ?

Je suis e ncontact avec une personne qui a des projets de coopération là-bas, mais je n'avais jamais entendu ce nom (même sa transciption est bizarre).


[ Edité par agerzam le 7/6/2005 12:39 ]
 
Commune Rurale d'Ouneine

Présentation de la commune d'Ouneine

Située sur le versant sud du Haut Atlas du Toubkal, la vallée de l’Ouneine est un bassin interne de forme quasi circulaire, délimité par une série de crêtes dépassant 2000 m et drainé par l’Assif (torrent) Lmdad, un des affluents supérieur de l’Assif n’Sous.

Ancienne voie de passage caravanier et muletier entre Taroudant et Mde l’Ouneine est aujourd’hui reliée à l’extérieur par une piste minière passant, au Nord, par le col arrakech, la vallée de Wijddane (2089 m) pour atteindre la route nationale n°501 (qui passe par le col du Tizi n’Test). En période hivernale et cas de chutes de neige, la piste peut rester inaccessible pendant plusieurs semaines. Au Sud, l’accès peut se faire par les pistes forestières de Lkhmiss n’Imi n’Ouassif et celle d’Iguer n’Tznar pour rejoindre la route principale n° 32 reliant Agadir et Ouarzazate.

Composée de 9084 habitants et de 1288 foyers d’après le recensement national de la population et de l’habitat de 1994, la population de l’Ouneine est répartie dans environ 55 unités de résidence communément appelées douars. Cette population, en légère augmentation malgré un exode rural important, est estimée actuellement (estimation mi 2001) à 10800 habitants.
Le système de production dominant est de type agro-pastoral de montagne, tourné essentiellement vers la satisfaction des besoins de la famille et où la part de l’autoconsommation est élevée. La production agricole locale ne couvre que la moitié des besoins de la population dans la mesure où le taux de couverture des consommations totales par les importations est de 49%.


La structure des exportations de l’Ouneine est dominée par les produits de l’arboriculture qui assure 79,10 % de leur valeur totale, suivie, dans une moindre mesure par une activité agro-alimentaire traditionnelle pour une valeur de 10,33 % (notamment transformation des olives). L’arboriculture, développée aux piémonts des massifs autour des sources d’eau pérennes, est composée essentiellement de trois spéculations principales : l’olivier, l’amandier et le noyer. Des tentatives toutes récentes de diversification ont introduits quelques vergers de pommiers.
Les apports des émigrés dans le revenu familial, bien que difficile à estimer avec précision, restent relativement importants.



Contraintes vécues par les populations

Outre la faiblesse des revenus locaux qui restent presque exclusivement de nature agricole la population ne dispose pas d’infrastructures de base permettant d’assurer des conditions de vie satisfaisantes.


Les voies de communications sont deux pistes de très mauvaise qualité et par temps de pluies et de neige connaissent des coupures prolongées pouvant plonger la vallée dans un isolement dramatique (rupture des stocks des denrées de base et des médicaments). L’entretien de ces deux pistes considéré comme primordial pour le maintien des activités et des échanges avec l’extérieur, est assuré en permanence par la population locale sans aucune aide des pouvoirs publics.
Le taux de scolarisation est resté jusqu’à ces trois dernières années extrêmement faible dans la mesure où il atteignait une moyenne de 48% avec uniquement 26% comme taux de scolarisation des jeunes filles. L’inexistence sur place d’un collège n’encourage nullement à la scolarisation notamment des jeunes filles dont l’expatriation n’est pas envisageable par les parents. Depuis ces dernières années un effort important a été consenti par l’intensification de la couverture scolaire du niveau primaire mais le goulot d’étranglement, pour la généralisation de la scolarisation, reste l’inexistence dans la vallée d’un collège pour les études secondaires.

Jusqu’au début 2002, le ministère de la santé était représenté dans la commune par un infirmier. Depuis le début de cette année, un médecin a été nommé à la tête de l’unique dispensaire de la vallée, son installation effective n’a toujours pas eu lieu. Un médecin et un infirmier ne peuvent suffire aux besoins d’une population dépassant 10 000 personnes. D’autant plus que la majorité des femmes refusent de laisser prendre en charge leurs problèmes gynécologiques par un staff masculin. De nombreuses études, menées par des équipes multidisciplinaires, ont permis d’établir un diagnostic assez sombre de l’état général de la santé de la population de la vallée. Au delà du goitre endémique qui touche une personne sur cinq et qui peut être prévenu grâce à une action visant les changements des habitudes alimentaires, les maladies infantiles prépondérantes, peuvent être fortement atténuées grâce à une éducation ciblée sur les femmes et les jeunes filles dans les domaines de l’hygiène et des pratiques alimentaires.

Les revenus de la population de la vallée essentiellement d’origine agro-pastorale sont faibles. Très peu d’activités hors exploitation sont développées localement encourageant ainsi une forte émigration saisonnière ou définitive. Pourtant, les potentialités de la zone, bien que relativement limitées, autorisent l’installation de nouvelles activités centrées sur la vocation de la vallée. Le développement, par exemple, d’une apiculture de montagne (le gisement de thym est exceptionnel) ou la production d’une huile d’olive de qualité (il existe un savoir-faire ancestral) ou encore, le développement de la pisciculture (production de la truite) peuvent constituer des créneaux rentables pour jeunes promoteurs locaux.


Cependant, la dépendance actuelle de la population vis à vis des ressources naturelles locales entraîne une dégradation rapide et alarmante de l’équilibre écologique déjà fortement mis à l’épreuve par ces années successives de sécheresse. La déforestation est accélérée par les prélèvements massifs du bois de chauffe de construction ((les pratiques de construction locales sont basées sur un plafonnage en poutres et planchette de bois de qualité) et par un ébranchage excessif pour les besoins d’affouragement.
 
Voici une organisation marocaine qui a l'air de faire du très bon boulot et qui gagne à être connue :)


http://www.targa-aide.com
 
La seule chose qu irefroidit (à mon avis) dans cette structure, ce sont tous ses liens avec les ministères du Makhzen.

Ils font sûrement du très bon boulot social, mais cela s'accompagne des travers inérants aux actions d'inspirations étatiques.

Un exemple.

Ils ont réussi à faire construire une école dans le village en faisant participer les habitants pendant et après le projet. Contribuant ainsi à l'alphabétisation locale.

Le problème est que l'on sait ce que veut dire "alphabétisation" au Maroc : c'est de l'arabisation déguisée.

Effectivement, en fouillant dans leur bibliothèque en ligne, je suis tombé sur deux titres d'ouvrage expliquant comment apprendre l'arabe à des non-arabophones ! (en gros des Amazighes).

Malheureusement, la situation d'exclusion du tamazight au Maroc est telle que si ces gens veulent s'en sortir, il est préférable pour eux de savoir lire et pratiquer l'arabe.

Comment alors sortir de ce cercle vicieux ?!

Ne pas leur apprendre l'arabe, mais contribuer au maintien de leur isolement ?

Leur apprendre pour qu'ils aient accès à...à quoi au juste ?


C'est un problème général qui se rencontre dans toutes les zones amazighophones du pays.

Je voudrais votre avis, allez :)
 
;-) Remercie le Ciel que les matières scientifiques enseignés à l'université n'ait pas été atteints par l'Arabisation..Sais tu que le roi Hassan II luttait secretement contre l'Arabisme dans certains domaines

:-? mais bon le Français bof faudra le remplacer par l'Anglais à l'avenir

[ Edité par nsummer le 7/6/2005 14:18 ]
 
Sais tu que le roi Hassan II luttait secretement contre l'Arabisme dans certains domaines

wais dans le folklore amazigh, ils auraient perdu tous les touristes :-D

Et bien oui moi je dis qu'il faut leur apprendre l'anglais, le francais à ces gens !

leru apprendre l'arabe ne servira qu'aux papiers administratifs et à une carrière dans ce secteur c'est tout.

Qu'on leur (qu'on NOUS) enseigne la langue ancestrale comme base et puis des langues économiques.

au fait merci nsummer, t'es la seule à avoir participé :-D
 
« L’école : instrument de promotion pour l’exode vers la ville.
« Le développement de l’institution scolaire à Ghoujdama correspondait généralement à celui des zones rurales dans le reste du pays. Au moment même où un dahir royal instituait l’école obligatoire pour tous les enfants garçons ou filles- « l’enseignement est obligatoire pour ls enfants marocains des deux sexes depuis l’année où ils atteignent l’âge de 7ans jusqu’à 13 révolus »( Boufatma :282)-, une deuxième école fut créée à souq Larbâ. Ljmaât de la localité des Aït Iktel a agrandi l’établissement en construisant à ses frais une deuxième classe et le logement de l’instituteur. D’autres écoles furent édifiées dans différentes localités de la tribu, surtout dans la zone du Dir. On dénombre actuellement trente et une classe répartie en différente écoles satellites du groupement scolaire crée au barrage de Moulay Youssef à Aït Adel.
Ces classes comptaient en 1989, 982 élèves sur une population totale de 19 392 habitants ( Aït Ourir, 3, 1989 : 13). Cette année-là on a constaté que 59 élèves ont accédé à l’enseignement secondaire et 10 à l’enseignement supérieur. Si l’on croit les propos de C. Crépeau, ces résultats distinguent les Ghoujdama des régions voisines, notamment des régions montagnardes : « Dans beaucoup d’écoles primaires de l’Ounein et du pays Id Daoud ou ali aucun succès au certificat d’études primaires n’a été enregistré depuis quelques années » (1986 : 254).
Bien sur la patrie nord de la tribu ( les fractions des Aït Saâdelli et des Aït hsen) totalise plus de 70% des équipements scolaires, en raison de la proximité de la route goudronnée et des centres administratifs et économiques ( souq Larbâ, le barrage Moulay Youssef, et enfin le Cercle des Aït Ourir). Il est vrai que le pourcentage des effectifs scolarisés est encore loin d’atteindre la moyenne nationale dans les zones rurales, qui est de 15% environ. Dans d’autres régions ils s’élevait en 1979 à 20% ( Boufatma : 286) ; A Ghoujdama, en 1989, il était de 5% de la population totale ( Aît Ourir, 3, 1989 : 7).
Malgré quelques réticences observées dans les premiers temps, la population n’a jamais refusé l’institution scolaire. Il est vrai que l’école est toujours ici , une revendication de premier ordre . La plupart des établissements ne peuvent assurer la scolarité à tous les enfants qui la réclament. L’on ne peut donc affirmer que les familles s’en désintéressent ( Crépeau, 1986 : 254) ou que les « établissements sont sous utilisés par manque d’élèves ( Zouggari, 1988 : 82) ; En 1989, on comptait 32 élèves par classe. Par ailleurs, on note la dégradation des locaux, le manque d’équipement pédagogique et surtout l’inadaptation des instituteurs qui n’apprécient guère l’inconfortable vie rurale. L’absentéisme des maitres souvent avec la complicité de leurs supérieurs pouvait durer jusqu’à quatre mois, décourage de nombreux parents de cette institution qu’ils croient, du reste, incontournable. En 1984, le président de la commune, avait prié le délégué provincial de l’Education nationale de mettre un terme à ce phénomène . Si en fait, l’école n’est ni équipée ni conçue pour s’adapter en milieu rurale comme l’avancent certains, d’ailleurs avec raison ( Zouggari, 1988 : 8 3), la population de Ghoujdama l’a adaptée à sa manière. En effet l’école n’est plus perçue comme l’unique soutien aux problèmes de sous-développement ; la scolarisation n’est plus pour les parents un investissement pour obtenir un travail dans la fonction publique. C’est plutôt une institution qui prépare l’enfant à affronter l’inévitable exode rural ou encore la terrible vie administrative régit par la « paperasse ». en l’espace de vingt ans, l’école moderne est devenue une nécessité pour l’adaptation des enfants à la vie actuelle surtout hors du village : ne personne scolarisée trouve plus facilement du travail qu’un illettré, et accède souvent aisément à des qualifications professionnelles. Même l’école coranique rivale , recrute ses meilleurs éléments parmi les élèves de l’école moderne qui assimile facilement le Livre sacré. Il en résulte que ces deux institutions ne sont plus en conflit mais complémentaires. La plupart des jeunes ayant appris le coran ces dernières années, sont passés par l’école moderne. Une fois de plus force est de constater combien cette institution intruse, missionnaire par excellence, assimilatrice, a été neutralisée et adoptée par le génie communautaire. »
Ali Amahan- Mutations sociales dans le Haut –Atlas, les Ghoujdama ( 1998)

Ce texte pour essayer d’illustrer un peu le rôle joué par l’école dans un village amazigh.
Je regrette que l’auteur n’ait pas été plus explicite sur la confrontation au sein de l’école entre les langues : amazigh/arabe et ses conséquences sur la vie des villageois. On comprend juste par les termes laconiques mais révélateurs « d’école, missionnaire et assimilatrice » que la mission première dévolue à l’école par le régime actuel est bien l’arabisation des populations autochtones.
« A été neutralisée et adoptée par le génie communautaire » : je n’ai pas compris ce que l’auteur a voulu dire, il se contente d’affirmer sans rien démontrer.

Agerzam a dit:
« Malheureusement, la situation d'exclusion du tamazight au Maroc est telle que si ces gens veulent s'en sortir, il est préférable pour eux de savoir lire et pratiquer l'arabe.

Comment alors sortir de ce cercle vicieux ?!

Ne pas leur apprendre l'arabe, mais contribuer au maintien de leur isolement ?

Leur apprendre pour qu'ils aient accès à...à quoi au juste ? »

ils auraient accès… au jargon administratif, de ce fait l’état ne verrait plus aucune raison à satisfaire l’une des revendications du mouvement amazigh qui serait l’introduction d’interprètes au sein des services administratifs !

Néanmoins, l’école est nécessaire ou plus exactement l’éducation demeure indispensable : l’ignorance est un fléau.
L’école est nécessaire à nos villages, mais pas n’importe quelle école : il faut que cette dernière remplisse les missions élémentaires que l’on attend d’elle à savoir : apprendre à lire, écrire, permettre l’accès à tous les savoirs, et surtout donner aux enfants les moyens de pouvoir réfléchir et raisonner par eux-mêmes :
L’unique solution me semble t’il : une vaste réforme du système éducatif visant non seulement à enseigner de façon sérieuse la langue amazigh au sein de chaque école, à valoriser notre langue, à introduire la composante amazigh dans les manuels d’histoire, à sa place légitime, mais aussi à donner à l’école les moyens de pouvoir remplir ses missions élémentaires cités plus haut.

Donc non à une école assimilatrice, oui à un enseignement de qualité respectueux des valeurs humaines et culturelles de chaque peuple !
 
Back
Top